[1,3] CHAPITRE III.
Τῶν δὲ περὶ τοὺς ἀνθρώπους ἡ κατὰ γυναῖκα πρώτη ἐπιμέλεια. Κοινωνία γὰρ φύσει τῷ θήλει καὶ τῷ ἄρρενι μάλιστά ἐστιν. Ὑπόκειται γὰρ ἡμῖν ἐν ἄλλοις ὅτι πολλὰ τοιαῦτα ἡ φύσις ἐφίεται ἀπεργάζεσθαι, ὥσπερ καὶ τῶν ζῴων ἕκαστον· ἀδύνατον δὲ τὸ θῆλυ ἄνευ τοῦ ἄρρενος ἢ τὸ ἄρρεν ἄνευ τοῦ θήλεος ἀποτελεῖν τοῦτο· ὥστ´ ἐξ ἀνάγκης αὐτῶν ἡ κοινωνία συνέστηκεν. Ἐν μὲν οὖν τοῖς ἄλλοις ζῴοις ἀλόγως τοῦτο ὑπάρχει, καὶ ἐφ´ ὅσον μετέχουσι τῆς φύσεως, ἐπὶ τοσοῦτον, καὶ τεκνοποιΐας μόνον χάριν· ἐν δὲ τοῖς ἡμέροις καὶ φρονιμωτέροις διήρθρωται μᾶλλον (φαίνονται γὰρ μᾶλλον βοήθειαι γινόμεναι καὶ εὔνοιαι καὶ συνεργίαι ἀλλήλοις)· ἐν ἀνθρώπῳ δὲ μάλιστα, ὅτι οὐ μόνον τοῦ εἶναι, ἀλλὰ καὶ τοῦ εὖ εἶναι συνεργὰ ἀλλήλοις τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν ἐστί. Καὶ ἡ τῶν τέκνων κτῆσις οὐ λειτουργίας ἕνεκεν τῇ φύσει μόνον οὖσα τυγχάνει, ἀλλὰ καὶ ὠφελείας· ἃ γὰρ ἂν δυνάμενοι εἰς ἀδυνάτους πονήσωσι, πάλιν κομίζονται παρὰ δυναμένων ἀδυνατοῦντες ἐν τῷ γήρᾳ.
Ἅμα δὲ καὶ ἡ φύσις ἀναπληροῖ ταύτῃ τῇ περιόδῳ τὸ ἀεὶ εἶναι, ἐπεὶ κατ´ ἀριθμὸν οὐ δύναται, ἀλλὰ κατὰ τὸ εἶδος. Οὕτω προῳκονόμηται ὑπὸ τοῦ θείου ἑκατέρου ἡ φύσις, τοῦ τε ἀνδρὸς καὶ τῆς γυναικός, πρὸς τὴν κοινωνίαν· διείληπται γὰρ τῷ μὴ ἐπὶ ταὐτὰ πάντα χρήσιμον ἔχειν τὴν δύναμιν, ἀλλ´ ἔνια μὲν ἐπὶ τἀναντία, εἰς ταὐτὸν δὲ συντείνοντα· τὸ μὲν γὰρ ἰσχυρότερον, τὸ δ´ ἀσθενέστερον ἐποίησεν, ἵνα (1344a) τὸ μὲν φυλακτικώτερον ᾖ διὰ τὸν φόβον, τὸ δ´ ἀμυντικώτερον διὰ τὴν ἀνδρείαν, καὶ τὸ μὲν πορίζῃ τὰ ἔξωθεν, τὸ δὲ σῴζῃ τὰ ἔνδον· καὶ πρὸς τὴν ἐργασίαν τὸ μὲν δυνάμενον ἑδραῖον εἶναι, πρὸς δὲ τὰς ἔξωθεν θυραυλίας ἀσθενές, τὸ δὲ πρὸς μὲν τὰς ἡσυχίας χεῖρον, πρὸς δὲ τὰς κινήσεις ὑγιεινόν·
καὶ περὶ τέκνων τὴν μὲν γένεσιν κοινήν, τὴν δὲ ὠφέλειαν ἴδιον· τῶν μὲν γὰρ τὸ θρέψαι, τῶν δὲ τὸ παιδεῦσαί ἐστιν.
| [1,3] CHAPITRE III - Des devoirs du mari et de la femme.
En nous occupant des hommes, nous touchons tout d'abord aux devoirs de la femme ; car l'union du mari et de la femme est l'association la plus naturelle. Nous rappellerons ce que nous avons déjà dit ailleurs, que la nature exige ici ce que nous voyons pour tout animal. Le mâle a absolument besoin de la femelle, et réciproquement ; leur association est donc nécessaire. Chez les autres animaux, cette association ne se fait pas rationnellement; elle est instinctive et a pour but la propagation de l'espèce. Chez les animaux apprivoisés et plus intelligents, il y a, sous ce rapport, un peu plus de régularité; car ils manifestent un attachement réciproque et se portent des secours mutuels. C'est ce qui est surtout vrai pour l'homme : la femme partage les travaux du mari, non pas seulement pour être, mais pour être bien ; ils engendrent des enfants, non pas seulement par obéissance à la nature, mais encore dans un but d'utilité. A leur tour ils reçoivent, dans leur vieillesse infirme, les soins qu'ils avaient prodigués à des êtres débiles, dans un âge plus vigoureux. C'est ainsi que la nature accomplit son cercle éternel ; le nombre passe, l'espèce reste. La divinité a départi d'avance au mari et à la femme le rôle qui convient à chacun dans leur communauté. Toutes les choses sont disposées de manière à tendre vers le même but absolu , bien qu'elles n'aient pas toutes le même degré d'utilité et qu'il y en ait même quelques-unes de contraires à l'utilité. L'un des sexes est créé fort, l'autre faible ; (1344a) celui-ci, par cela même qu'il est craintif, se tient davantage sur ses gardes; celui-là, par son courage , est plus propre à repousser l'attaque. Le premier apporte des biens du dehors ; le dernier conserve les biens de l'intérieur. Dans la répartition des travaux , la femme a reçu en partage ceux qui conviennent à sa nature sédentaire et incapable de vaquer aux occupations extérieures; tandis que l'homme, moins fait pour la tranquillité et le repos, corrobore sa santé par le mouvement même qu'il se donne.
Quant aux enfants, leur origine est d'un ressort commun, et leur utilité, d'un ressort individuel (2). A la première, correspond le développement physique, à la seconde, le développement moral ou l'éducation.
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