HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Des parties des animaux, livre IV

Chapitre 2

  Chapitre 2

[4,2] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Β'. § 1. Ἔχει δὲ καὶ χολὴν τὰ πολλὰ τῶν ἐναίμων ζῴων, τὰ μὲν ἐπὶ τῷ ἥπατι, τὰ δ´ ἀπηρτημένην ἐπὶ τοῖς ἐντέροις, ὡς οὖσαν οὐχ ἧττον ἐκ τῆς κάτω κοιλίας τὴν φύσιν αὐτῆς. Δῆλον δὲ μάλιστα ἐπὶ τῶν ἰχθύων· οὗτοι γὰρ ἔχουσί τε πάντες, καὶ οἱ πολλοὶ πρὸς τοῖς ἐντέροις, ἔνιοι δὲ παρ´ ὅλον τὸ ἔντερον παρυφασμένην, οἷον ἀμία· καὶ τῶν ὄφεων οἱ πλεῖστοι τὸν αὐτὸν τρόπον. § 2. Διόπερ οἱ λέγοντες τὴν φύσιν τῆς χολῆς αἰσθήσεώς τινος εἶναι χάριν, οὐ καλῶς λέγουσι. Φασὶ γὰρ εἶναι διὰ τοῦτο, ὅπως τῆς ψυχῆς τὸ περὶ τὸ ἧπαρ μόριον δάκνουσα μὲν συνιστῇ, λυομένη δ´ ἵλεων ποιῇ. Τὰ μὲν γὰρ ὅλως οὐκ ἔχει χολήν, οἷον ἵππος καὶ ὀρεὺς καὶ ὄνος καὶ ἔλαφος καὶ πρόξ. Οὐκ ἔχει δὲ οὐδὲ κάμηλος ἀποκεκριμένην, ἀλλὰ φλεβία χολώδη μᾶλλον. Οὐκ ἔχει δ´ οὐδ´ φώκη χολήν, οὐδὲ τῶν θαλαττίων δελφίς. § 3. Ἐν δὲ τοῖς γένεσι τοῖς αὐτοῖς τὰ μὲν ἔχειν φαίνεται, τὰ δ´ οὐκ ἔχειν, οἷον ἐν τῷ τῶν μυῶν. Τούτων δ´ ἐστὶ καὶ ἄνθρωπος· ἔνιοι μὲν γὰρ φαίνονται ἔχοντες χολὴν ἐπὶ τοῦ ἥπατος, ἔνιοι δ´ οὐκ ἔχοντες. Διὸ καὶ γίνεται ἀμφισβήτησις περὶ ὅλου τοῦ γένους· οἱ γὰρ ἐντυχόντες ὁποτερωσοῦν ἔχουσι περὶ πάντων ὑπολαμβάνουσιν ὡς ἁπάντων ἐχόντων. Συμβαίνει δὲ τὸ τοιοῦτον καὶ περὶ τὰ πρόβατα καὶ τὰς αἶγας· τὰ μὲν γὰρ πλεῖστα τούτων ἔχει χολήν· (677b) ἀλλ´ ἐνιαχοῦ μὲν τοσαύτην ὥστε δοκεῖν τέρας εἶναι τὴν ὑπερβολὴν, οἷον ἐν Νάξῳ, ἐνιαχοῦ δὲ οὐκ ἔχουσιν, οἷον ἐν Χαλκίδι τῆς Εὐβοίας κατά τινα τόπον τῆς χώρας αὐτῶν. § 4. Ἔτι δ´, ὥσπερ εἴρηται, τῶν ἰχθύων ἀπήρτηται πολὺ τοῦ ἥπατος. Οὐκ ὀρθῶς δ´ ἐοίκασιν οἱ περὶ Ἀναξαγόραν ὑπολαμβάνειν ὡς αἰτίαν οὖσαν τῶν ὀξέων νοσημάτων· ὑπερβάλλουσαν γὰρ ἀπορραίνειν πρός τε τὸν πλεύμονα καὶ τὰς φλέβας καὶ τὰ πλευρά. Σχεδὸν γὰρ οἷς ταῦτα συμβαίνει τὰ πάθη τῶν νόσων, οὐκ ἔχουσι χολήν, ἔν τε ταῖς ἀνατομαῖς ἂν ἐγίνετο τοῦτο φανερόν· ἔτι δὲ τὸ πλῆθος τό τ´ ἐν τοῖς ἀρρωστήμασιν ὑπάρχον καὶ τὸ ἀπορραινόμενον ἀσύμβλητον. § 5. Ἀλλ´ ἔοικεν χολή, καθάπερ καὶ κατὰ τὸ ἄλλο σῶμα γινομένη περίττωμά τι εἶναι σύντηξις, οὕτω καὶ ἐπὶ τῷ ἥπατι χολὴ περίττωμα εἶναι καὶ οὐχ ἕνεκά τινος, ὥσπερ καὶ ἐν τῇ κοιλίᾳ καὶ ἐν τοῖς ἐντέροις ὑπόστασις. Κατάχρηται μὲν οὖν ἐνίοτε φύσις εἰς τὸ ὠφέλιμον καὶ τοῖς περιττώμασιν, οὐ μὴν διὰ τοῦτο δεῖ ζητεῖν πάντα ἕνεκα τίνος, ἀλλά τινων ὄντων τοιούτων ἕτερα ἐξ ἀνάγκης συμβαίνει διὰ ταῦτα πολλά. § 6. Ὅσοις μὲν οὖν τοῦ ἥπατος σύστασις ὑγιεινή ἐστι καὶ τοῦ αἵματος φύσις γλυκεῖα εἰς τοῦτ´ ἀποκρινομένη, ταῦτα μὲν πάμπαν οὐκ ἴσχει χολὴν ἐπὶ τοῦ ἥπατος, ἔν τισι φλεβίοις, τὰ μὲν τὰ δ´ οὔ. Διὸ καὶ τὰ ἥπατα τὰ τῶν ἀχόλων εὔχρω καὶ γλυκερά ἐστιν ὡς ἐπίπαν εἰπεῖν, καὶ τῶν ἐχόντων χολὴν τὸ ὑπὸ τῇ χολῇ τοῦ ἥπατος γλυκύτατόν ἐστιν. Τῶν δὲ συνισταμένων ἐξ ἧττον καθαροῦ αἵματος τοῦτ´ ἔστιν χολὴ τὸ γινόμενον περίττωμα. Ἐναντίον τε γὰρ τῇ τροφῇ τὸ περίττωμα βούλεται εἶναι καὶ τῷ γλυκεῖ τὸ πικρόν, καὶ τὸ αἷμα γλυκὺ τὸ ὑγιαῖνον. § 7. Φανερὸν οὖν ὅτι οὔ τινος ἕνεκα, ἀλλ´ ἀποκάθαρμά ἐστιν χολή. Διὸ καὶ χαριέστατα λέγουσι τῶν ἀρχαίων οἱ φάσκοντες αἴτιον εἶναι τοῦ πλείω ζῆν χρόνον τὸ μὴ ἔχειν χολήν, βλέψαντες ἐπὶ τὰ μώνυχα καὶ τὰς ἐλάφους· ταῦτα γὰρ ἄχολά τε καὶ ζῇ πολὺν χρόνον. Ἔτι δὲ καὶ τὰ μὴ ἑωραμένα ὑπ´ ἐκείνων ὅτι οὐκ ἔχει χολήν, οἷον δελφὶς καὶ κάμηλος, καὶ ταῦτα τυγχάνει μακρόβια ὄντα. § 8. Εὔλογον γὰρ τὴν τοῦ ἥπατος φύσιν ἐπίκαιρον οὖσαν, καὶ ἀναγκαίαν πᾶσι τοῖς ἐναίμοις ζῴοις αἰτίαν εἶναι, ποιάν τιν´ οὖσαν, τοῦ ζῆν ἐλάττω πλείω χρόνον. (678a) Καὶ τὸ τούτου μὲν τοῦ σπλάγχνου εἶναι περίττωμα τοιοῦτον, τῶν δ´ ἄλλων μηδενός, κατὰ λόγον ἐστίν. Τῇ μὲν γὰρ καρδίᾳ τοιοῦτον οὐδένα πλησιάζειν οἷόν τε χυμόν (οὐδὲν γὰρ δέχεται βίαιον πάθος), τῶν δ´ ἄλλων οὐδὲν σπλάγχνων ἀναγκαῖόν ἐστι τοῖς ζῴοις, τὸ δ´ ἧπαρ μόνον· διόπερ καὶ τοῦτο συμβαίνει περὶ αὐτὸ μόνον. Ἄτοπόν τε τὸ μὴ πανταχοῦ νομίζειν, ὅπου ἄν τις ἴδῃ φλέγμα τὸ ὑπόστημα τῆς κοιλίας, περίττωμα εἶναι, ὁμοίως δὲ δῆλον ὅτι καὶ χολὴν καὶ μὴ διαφέρεσθαι τοῖς τόποις. [4,2] CHAPITRE II. 1 La plupart des animaux pourvus de sang ont de la bile, tantôt dans le foie, et tantôt isolée et suspendue dans les intestins, comme si la nature de la bile dépendait tout autant que le reste de la cavité inférieure du corps. C'est ce qu'on peut vérifier surtout chez les poissons ; ils ont tous du fiel, et presque tous l'ont dans les intestins. Il y en a même chez qui la bile est répandue dans tout le tissu intestinal, par exemple l'amia. La plupart des reptiles l'ont également placée de cette manière. 2 Cela prouve bien qu'on est dans l'erreur quand on soutient que la nature de la bile doit servir à la sensation ; car il y a des naturalistes qui prétendent que la bile n'a pour fonction que de corroder la partie de l'âme qui réside dans le foie et de la condenser ; et que, quand elle s'épanche librement, elle rend l'âme plus douce. Certains animaux n'ont pas du tout de fiel, le cheval, le mulet, l'âne, le cerf, le daim. Le chameau n'a pas de vésicule biliaire isolée ; mais ce sont plutôt des veinules qui sont comme bilieuses. Le phoque non plus n'a pas de fiel, ni encore le dauphin, parmi les poissons de haute mer. 3 Parfois, dans un même genre, certains animaux ont du fiel, tandis que certains autres n'en ont pas ; par exemple, dans le genre des rats. Tel est l'homme lui-même ; il y a des gens chez qui l'on trouve de la bile dans le foie ; et d'autres n'en ont pas. De là des doutes en ce qui concerne l'organisation du genre dans sa totalité. Parce qu'on a observé par hasard des sujets qui étaient de l'une ou de l'autre façon, on prononce sur tous les autres comme si tous, sans exception, étaient organisés de même. C'est ce qu'on peut observer aussi sur les moutons et les chèvres. Presque toujours ces animaux ont du fiel ; (677b) et parfois même ils en ont un tel excès qu'on y voit une monstruosité, comme dans le bétail de Naxos; mais, d'autres fois, ils n'en ont pas du tout, comme dans quelques localités qu'on cite aux environs de Chalcis, en Eubée. 4 On peut ajouter que, dans les poissons, le fiel est fort loin du foie, ainsi que nous l'avons déjà dit. Mais Anaxagore se trompe quand il suppose que la bile est cause de maladies aiguës, lorsque, par suite de son abondance excessive, elle reflue vers le poumon, les veines et les côtes, qu'elle remplit. En général, les animaux qui souffrent de ces affections morbides n'ont pas de bile ; et c'est ce qu'on verrait clairement si l'on prenait la peine de les disséquer. La quantité de bile qui se forme dans ces maladies et celle qui s'épanche n'ont pas le moindre rapport. 5 A notre avis, de même que la bile qui peut se trouver dans le reste du corps n'est qu'une excrétion et une pourriture de certaine espèce, de même celle qui est dans le foie n'est également qu'une excrétion d'un certain genre, et n'a pas de but ultérieur, non plus que le dépôt qui se forme dans le ventre et dans les intestins. Il est vrai que parfois la nature utilise les excrétions mêmes ; mais ce n'est pas à dire qu'il faille chercher toujours à découvrir dans quel but la chose est faite; et il faut se borner à constater que, telles conditions étant données, il y a beaucoup d'autres phénomènes qui, de toute nécessité, suivent ces premières conditions. 6 Les animaux chez lesquels la constitution du foie est saine et chez lesquels la partie du sang qui, par la sécrétion, se rend dans le foie, est naturellement douce, ne retiennent pas du tout de bile dans le foie, ou n'en ont que dans quelques petites veines ; ou bien les uns en ont, tandis que les autres n'en ont pas. Aussi, les foies de ceux qui n'ont pas de bile sont d'une belle couleur et d'un goût agréable, du moins le plus ordinairement; et dans ceux qui ont de la bile, la partie du foie la plus douce au goût est précisément celle qui est sous la bile. Quand la constitution des parties est d'un sang moins pur, l'excrétion qui en est formée devient de la bile; car l'excrétion est, on peut dire, le contraire de la nutrition, comme la saveur amère est le contraire de la saveur douce; et le sang qui est doux est celui qui fait la santé. 7 On doit donc bien voir que la bile n'a pas un but spécial pour cause ; mais qu'elle est une purgation. Aussi, donnons-nous pleine raison aux anciens naturalistes qui disent que ce qui contribue à faire vivre certains êtres plus longtemps, c'est de n'avoir pas de bile, et qui rapportent cette observation aux solipèdes et aux cerfs ; ces animaux, en effet, n'ont pas de bile, et ils vivent très vieux. Mais d'autres animaux dont ces observateurs n'ont pas dit qu'ils soient sans bile, comme le dauphin et le chameau, ont aussi une existence très longue, 8 La raison reconnaît donc que cette fonction du foie, qui est si utile et si nécessaire, se trouve dans tous les animaux qui ont du sang, et que, selon ce qu'elle est, elle devient la cause d'une vie plus ou moins longue. (678a) Il n'est pas moins conforme à la raison qu'une sécrétion de ce genre appartienne à ce viscère et n'appartienne à aucun autre. Car il n'est pas possible qu'aucun fluide du même genre approche du cœur, qui ne pourrait supporter aucune affection violente. Les autres viscères ne sont jamais absolument indispensables aux animaux ; et il n'y a que le foie qui soit dans cette condition. On aurait certainement tort de croire qu'il n'y a pas d'excrétion partout où l'on voit du flegme ou un dépôt du ventre; mais il n'est pas moins clair que la bile est une excrétion, et que la différence des lieux n'a en ceci aucune importance.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 18/12/2009