[4,11] § 1. Ποῖα δὲ θερμὰ ἢ ψυχρὰ τῶν πεπηγότων ἢ τῶν ὑγρῶν, ἐκ τῶν εἰρημένων δεῖ
μεταδιώκειν.
§ 2. Ὅσα μὲν οὖν ὕδατος, ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ ψυχρά, ἐὰν μὴ ἀλλοτρίαν ἔχῃ
θερμότητα, οἷον κονία, οὖρον, οἶνος· ὅσα δὲ γῆς, ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ θερμὰ διὰ τὴν
τοῦ θερμοῦ δημιουργίαν, οἷον τίτανος καὶ τέφρα.
§ 3. Δεῖ δὲ λαβεῖν τὴν ὕλην ψυχρότητά τινα εἶναι· ἐπεὶ γὰρ τὸ ξηρὸν καὶ τὸ ὑγρὸν
ὕλη (ταῦτα γὰρ παθητικά), τούτων δὲ σώματα μάλιστα γῆ καὶ ὕδωρ ἐστίν (ταῦτα
γὰρ ψυχρότητι ὥρισται), δῆλον ὅτι πάντα τὰ σώματα ὅσα ἑκατέρου ἁπλῶς (389b)
τοῦ στοιχείου, ψυχρὰ μᾶλλόν ἐστιν, ἐὰν μὴ ἔχῃ ἀλλοτρίαν θερμότητα, οἷον τὸ
ζέον ὕδωρ ἢ τὸ διὰ τέφρας ἠθημένον· καὶ γὰρ τοῦτο ἔχει τὴν ἐκ τῆς τέφρας
θερμότητα· ἐν ἅπασι γάρ ἐστι θερμότης, ἢ πλείων ἢ ἐλάττων, τοῖς πεπυρωμένοις·
§ 4. διὸ καὶ ἐν τοῖς σαπροῖς ζῷα ἐγγίγνεται· ἔνεστι γὰρ θερμότης ἡ φθείρασα τὴν
ἑκάστου οἰκείαν θερμότητα.
§ 5. Ὅσα δὲ κοινά, ἔχει θερμότητα· συνέστηκε γὰρ τὰ πλεῖστα ὑπὸ θερμότητος
πεψάσης. Ἔνια δὲ σήψεις εἰσίν, οἷον τὰ συντηκτά· ὥστε ἔχοντα μὲν τὴν φύσιν
θερμὰ καὶ αἷμα καὶ γονὴ καὶ μυελὸς καὶ ὀπὸς καὶ πάντα τὰ τοιαῦτα, φθειρόμενα
δὲ καὶ ἐξιστάμενα τῆς φύσεως οὐκέτι· λείπεται γὰρ ἡ ὕλη, γῆ οὖσα ἢ ὕδωρ·
§ 6. διὸ ἀμφότερα δοκεῖ τισιν, καὶ οἱ μὲν ψυχρὰ οἱ δὲ θερμὰ ταῦτά φασιν εἶναι,
ὁρῶντες, ὅταν μὲν ἐν τῇ φύσει ὦσιν, θερμά, ὅταν δὲ χωρισθῶσιν, πηγνύμενα.
§ 7. Ἔχει μὲν οὖν οὕτως, ὅμως δέ, ὥσπερ διώρισται, ἐν οἷς μὲν ἡ ὕλη ὕδατος τὸ
πλεῖστον, ψυχρά (ἀντίκειται γὰρ μάλιστα τοῦτο τῷ πυρί), ἐν οἷς δὲ γῆς ἢ ἀέρος,
θερμότερα.
§ 8. Συμβαίνει δέ ποτε ταὐτὰ γίγνεσθαι ψυχρότατα καὶ θερμότατα ἀλλοτρίᾳ
θερμότητι· ὅσα γὰρ μάλιστα πέπηγε καὶ στερεώτερά ἐστιν, ταῦτα ψυχρά τε
μάλιστα, ἐὰν στερηθῇ θερμότητος, καὶ κάει μάλιστα, ἐὰν πυρωθῇ, οἷον ὕδωρ
καπνοῦ καὶ ὁ λίθος ὕδατος καίει μᾶλλον.
| [4,11] CHAPITRE XI.
§ 1. D'après ce qu'on vient de dire, il faut poursuivre l'examen des corps, et indiquer
quels sont ceux qui, parmi les solides ou les liquides, sont chauds ou froids.
§ 2. Ceux donc qui sont d'eau, sont froids en général, s'ils n'ont pas une chaleur
étrangère, comme la lessive, l'urine, le vin. Ceux qui sont de terre, en général sont
chauds, par suite de l'action de la chaleur qui les a formés, comme la chaux et la
cendre.
§ 3. Il faut supposer que la matière est une sorte de froid ; car, comme le sec et
l'humide sont de la matière, puisque ce sont des éléments passifs, comme aussi les
corps de ces éléments sont principalement de la terre et de l'eau, et, comme la terre et
l'eau sont caractérisées par la froideur, il en résulte évidemment que tous les corps
qui sont absolument d'un seul de (389b) ces deux éléments, sont plutôt froids, s'ils ne
reçoivent pas une chaleur étrangère, comme en reçoit l'eau qui bout, ou celle qui est
échauffée en filtrant dans les cendres, cette eau tirant alors sa chaleur des cendres
qu'elle a traversées, attendu que, dans tous. les corps qui ont été soumis au feu, il
reste toujours de la chaleur en plus ou moins grande quantité.
§ 4. C'est pour cela aussi qu'il se forme des animaux dans les substances qui
pourrissent ; car il se produit alors dans ces substances une chaleur qui détruit la
chaleur particulière de chacune d'elles.
§ 5. Les corps qui sont tout à la fois de terre et d'eau, ont de la chaleur ; car ils se sont
presque tous formés par la chaleur qui les a cuits. Il y a de ces corps qui ne sont que
de la pourriture, comme les corps qui se décomposent en se liquéfiant. Ainsi, tant
qu'ils gardent leur nature propre, ils sont chauds, comme le sang, le sperme, la
mœlle, l'humeur, et tous les corps analogues. Mais quand ils sont corrompus, et qu'ils
sortent de leur nature, ils ne sont plus chauds ; car il ne leur reste plus que la matière,
qui est terre ou eau.
§ 6. Voilà pourquoi on a pu bien souvent les prendre pour l'une ou pour l'autre. Les
uns ont prétendu que ces corps sont chauds ; d'autres ont soutenu qu'ils sont froids,
en les voyant chauds tant qu'ils restent dans leur nature, et coagulés quand ils en
sortent.
§ 7. Il en est donc comme on vient de le dire ; mais cependant, ainsi qu'on l'a
expliqué, les corps dans lesquels la matière est surtout de l'eau, sont froids ; car c'est
l'eau qui est la plus opposée au feu ; mais ceux où dominent la terre ou l'air, sont plus
chauds.
§ 8. Il est possible, du reste, quelquefois, que les mêmes corps soient très froids et
qu'ils deviennent très chauds par l'action d'une chaleur étrangère ; car ceux qui se
resserrent le plus, et qui sont les plus solides, sont en même temps les plus froids,
s'ils sont privés de chaleur ; et sont. les plus brûlants, si on les met au feu, comme
l'eau qui brûle plus que la fumée, et la pierre plus que l'eau.
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