HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, La Paix

Vers 200-249

  Vers 200-249

[200] (Τρυγαῖος) πῶς οὖν σὺ δῆτἐνταῦθα κατελείφθης μόνος;
(Ἑρμῆς)
τὰ λοιπὰ τηρῶ σκευάρια τὰ τῶν θεῶν,
χυτρίδια καὶ σανίδια κἀμφορείδια.
(Τρυγαῖος) ἐξῳκίσαντο δοἱ θεοὶ τίνος οὕνεκα;
(Ἑρμῆς)
Ἕλλησιν ὀργισθέντες. εἶτἐνταῦθα μὲν
205 ἵνἦσαν αὐτοὶ τὸν Πόλεμον κατῴκισαν,
ὑμᾶς παραδόντες δρᾶν ἀτεχνῶς τι βούλεται·
αὐτοὶ δἀνῳκίσανθὅπως ἀνωτάτω,
ἵνα μὴ βλέποιεν μαχομένους ὑμᾶς ἔτι
μηδἀντιβολούντων μηδὲν αἰσθανοίατο.
210 (Τρυγαῖος) τοῦ δοὕνεχἡμᾶς ταῦτἔδρασαν; εἰπέ μοι.
(Ἑρμῆς)
ὁτιὴ πολεμεῖν ᾑρεῖσθἐκείνων πολλάκις
σπονδὰς ποιούντων· κεἰ μὲν οἱ Λακωνικοὶ
ὑπερβάλοιντο μικρόν, ἔλεγον ἂν ταδί·
ναὶ τὼ σιὼ νῦν ὡττικίων δωσεῖ δίκαν”.
215 εἰ δαὖ τι πράξαιτἀγαθὸν ἁττικωνικοί
κἄλθοιεν οἱ Λάκωνες εἰρήνης πέρι,
ἐλέγετἂν ὑμεῖς εὐθύς· “ἐξαπατώμεθα
νὴ τὴν Ἀθηνᾶν, νὴ Δί᾽, οὐχὶ πειστέον·
ἥξουσι καὖθις, ἢν ἔχωμεν τὴν Πύλον”.
220 (Τρυγαῖος)
γοῦν χαρακτὴρ ἡμεδαπὸς τῶν ῥημάτων.
(Ἑρμῆς)
ὧν οὕνεκοὐκ οἶδεἴ ποτΕἰρήνην ἔτι
τὸ λοιπὸν ὄψεσθ᾽.
(Τρυγαῖος) ἀλλὰ ποῖ γὰρ οἴχεται;
(Ἑρμῆς) (Πόλεμος) αὐτὴν ἐνέβαλεἰς ἄντρον βαθύ.
(Τρυγαῖος) ἐς ποῖον;
(Ἑρμῆς)
ἐς τουτὶ τὸ κάτω, κἄπειθὁρᾷς
225 ὅσους ἄνωθεν ἐπεφόρησε τῶν λίθων,
ἵνα μὴ λάβητε μηδέποταὐτήν.
(Τρυγαῖος) εἰπέ μοι,
ἡμᾶς δὲ δὴ τί δρᾶν παρασκευάζεται;
(Ἑρμῆς)
οὐκ οἶδα πλὴν ἕν, ὅτι θυείαν ἑσπέρας
ὑπερφυᾶ τὸ μέγεθος εἰσηνέγκατο.
230 (Τρυγαῖος) τί δῆτα ταύτῃ τῇ θυείᾳ χρήσεται;
(Ἑρμῆς)
τρίβειν ἐν αὐτῇ τὰς πόλεις βουλεύεται.
ἀλλεἶμι· καὶ γὰρ ἐξιέναι γνώμην ἐμὴν
μέλλει· θορυβεῖ γοῦν ἔνδον.
(Τρυγαῖος) οἴμοι δείλαιος.
φέραὐτὸν ἀποδρῶ· καὶ γὰρ ὥσπερ ᾐσθόμην
235 καὐτὸς θυείας φθέγμα πολεμιστηρίας.
(Πόλεμος)
ἰὼ βροτοὶ βροτοὶ βροτοὶ πολυτλήμονες,
ὡς αὐτίκα μάλα τὰς γνάθους ἀλγήσετε.
(Τρυγαῖος)
ὦναξ Ἄπολλον τῆς θυείας τοῦ πλάτους,
ὅσον κακόν, καὶ τοῦ Πολέμου τοῦ βλέμματος.
240 ἆροὗτός ἐστἐκεῖνος ὃν καὶ φεύγομεν,
δεινός, ταλαύρινος, κατὰ τοῖν σκελοῖν;
(Πόλεμος)
ἰὼ Πρασιαὶ τρὶς ἄθλιαι καὶ πεντάκις
καὶ πολλοδεκάκις, ὡς ἀπολεῖσθε τήμερον.
(Τρυγαῖος)
τουτὶ μὲν ἄνδρες οὐδὲν ἡμῖν πρᾶγμά πω·
245 τὸ γὰρ κακὸν τοῦτἐστὶ τῆς Λακωνικῆς.
(Πόλεμος)
Μέγαρα Μέγαρὡς ἐπιτετρίψεσθαὐτίκα
ἁπαξάπαντα καταμεμυττωτευμένα.
(Τρυγαῖος)
βαβαὶ βαβαιὰξ ὡς μεγάλα καὶ δριμέα
τοῖσι Μεγαρεῦσιν ἐνέβαλεν τὰ κλαύματα.
[200] TRYGÉE Comment alors as-tu été laissé seul ici ?
HERMÈS. Pour avoir l'oeil sur le reste du mobilier des
dieux, les petits pots, les tablettes, les petites amphores.
TRYGÉE. Et pourquoi les dieux ont-ils déménagé ?
HERMÈS. Par colère contre les Hellènes. A l'endroit où ils
étaient eux-mêmes, ceux-ci ont logé la Guerre, en vous
livrant absolument à sa discrétion. Eux alors sont allés
demeurer le plus haut possible, afin de ne plus voir vos
combats et de ne plus entendre vos supplications.
TRYGÉE. Et pourquoi nous traitent-ils ainsi ? Dis-le-moi.
HERMÈS. Parce que vous avez préféré la guerre, lorsque
souvent ils vous ont ménagé la paix. Si les Laconiens
remportaient le plus mince avantage, ils disaient : « Par les
deux Dieux, aujourd'hui les Attiques nous la paieront. » Et
s'il arrivait quelque succès à vous, Attiques, vainqueurs à
votre tour, quand les Laconiens venaient traiter de la paix,
vous disiez tout de suite : « On nous trompe par Athèna,
par Zeus, il ne faut pas s'y fier. Ils reviendront tant que
nous aurons Pylos. »
TRYGÉE. C'est bien là le sens local de nos paroles.
HERMÈS. Aussi je ne sais si jamais vous reverrez la Paix.
TRYGÉE. Où donc est-elle allée ?
HERMÈS. La Guerre l'a plongée dans une caverne profonde.
TRYGÉE. Laquelle ?
HERMÈS. Là, en bas. Tu vois que de pierres elle a
entassées, afin que vous ne la repreniez jamais.
TRYGÉE. Dis-moi, que machine-t-elle de faire contre nous ?
HERMÈS. Je ne sais, sauf une chose, c'est qu'elle a apporté
hier soir un mortier d'une grandeur énorme.
TRYGÉE. Et que veut-elle faire de ce mortier ?
HERMÈS. Elle veut y piler les villes. Mais je m'en vais, car,
si je ne m'abuse, elle est sur le point de sortir : elle fait un
vacarme là dedans !
TRYGÉE. Malheur à moi ! Je me sauve; car il me semble
entendre moi-même le fracas du mortier belliqueux.
LA GUERRE. Elle arrive tenant un mortier. Ah! mortels, mortels,
mortels, infortunés, comme vous allez craquer des mâchoires !
TRYGÉE. Seigneur Apollon, quelle largeur de mortier ! Que
de mal dans le seul regard de la Guerre ! Est-ce donc là ce
monstre que nous fuyons, cruel, redoutable, solide sur ses jambes ?
LA GUERRE. Ah! Prasie, trois fois, cinq fois, mille fois
malheureuse, la voilà perdue !
TRYGÉE. Cela, citoyens, n'est pas encore notre affaire : le
coup porte sur la Laconie.
LA GUERRE. O Mégare, Mégare, comme tu vas être
absolument broyée et mise en hachis. Babae ! Babaeax !
TRYGÉE. Quel torrent de larmes amères chez les Mégariens !


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Dernière mise à jour : 24/02/2006