HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, La Paix

Vers 150-199

  Vers 150-199

[150] ὑμεῖς δέ γ᾽, ὑπὲρ ὧν τοὺς πόνους ἐγὼ πονῶ,
μὴ βδεῖτε μηδὲ χέζεθἡμερῶν τριῶν·
ὡς εἰ μετέωρος οὗτος ὢν ὀσφρήσεται,
κατωκάρα ῥίψας με βουκολήσεται.
ἀλλἄγε Πήγασε χώρει χαίρων,
155 χρυσοχάλινον πάταγον ψαλίων
διακινήσας φαιδροῖς ὠσίν.
τί ποιεῖς; τί ποιεῖς; ποῖ παρακλίνεις
τοὺς μυκτῆρας; πρὸς τὰς λαύρας.
ἵει σαυτὸν θαρρῶν ἀπὸ γῆς,
160 κᾆτα δρομαίαν πτέρυγἐκτείνων
ὀρθὸς χώρει Διὸς εἰς αὐλάς,
ἀπὸ μὲν κάκκης τὴν ῥῖνἀπέχων,
ἀπὸ δἡμερίων σίτων πάντων.
ἄνθρωπε τί δρᾷς, οὗτος χέζων
165 ἐν Πειραιεῖ παρὰ ταῖς πόρναις;
ἀπολεῖς μἀπολεῖς. οὐ κατορύξεις
κἀπιφορήσεις τῆς γῆς πολλήν,
κἀπιφυτεύσεις ἕρπυλλον ἄνω
καὶ μύρον ἐπιχεῖς; ὡς ἤν τι πεσὼν
170 ἐνθένδε πάθω, τοὐμοῦ θανάτου
πέντε τάλανθ πόλις Χίων
διὰ τὸν σὸν πρωκτὸν ὀφλήσει.
οἴμὡς δέδοικα, κοὐκέτι σκώπτων λέγω.
μηχανοποιὲ πρόσεχε τὸν νοῦν ὡς ἐμέ·
175 ἤδη στρέφει τι πνεῦμα περὶ τὸν ὀμφαλόν,
κεἰ μὴ φυλάξει, χορτάσω τὸν κάνθαρον.
ἀτὰρ ἐγγὺς εἶναι τῶν θεῶν ἐμοὶ δοκῶ,
καὶ δὴ καθορῶ τὴν οἰκίαν τὴν τοῦ Διός.
τίς ἐν Διὸς θύραισιν; οὐκ ἀνοίξετε;
180 (Ἑρμῆς)
πόθεν βροτοῦ με προσέβαλ᾽; ὦναξ Ἡράκλεις
τουτὶ τί ἐστι τὸ κακόν;
(Τρυγαῖος) ἱπποκάνθαρος.
(Ἑρμῆς)
βδελυρὲ καὶ τολμηρὲ κἀναίσχυντε σὺ
καὶ μιαρὲ καὶ παμμίαρε καὶ μιαρώτατε,
πῶς δεῦρἀνῆλθες μιαρῶν μιαρώτατε;
185 τί σοί ποτἔστὄνομ᾽; οὐκ ἐρεῖς;
(Τρυγαῖος) μιαρώτατος.
(Ἑρμῆς) ποδαπὸς τὸ γένος δεἶ; φράζε μοι.
(Τρυγαῖος) μιαρώτατος.
(Ἑρμῆς) πατὴρ δέ σοι τίς ἐστ᾽;
(Τρυγαῖος) ἐμοί; μιαρώτατος.
(Ἑρμῆς)
οὔτοι μὰ τὴν γῆν ἔσθὅπως οὐκ ἀποθανεῖ,
εἰ μὴ κατερεῖς μοι τοὔνομ τι ποτἔστι σοι.
190 (Τρυγαῖος)
Τρυγαῖος Ἀθμονεύς, ἀμπελουργὸς δεξιός,
οὐ συκοφάντης οὐδἐραστὴς πραγμάτων.
(Ἑρμῆς) ἥκεις δὲ κατὰ τί;
(Τρυγαῖος) τὰ κρέα ταυτί σοι φέρων.
(Ἑρμῆς) δειλακρίων πῶς ἦλθες;
(Τρυγαῖος)
γλίσχρων ὁρᾷς
ὡς οὐκέτεἶναί σοι δοκῶ μιαρώτατος;
195 ἴθι νυν κάλεσόν μοι τὸν Δί᾽.
(Ἑρμῆς) ἰὴ ἰὴ ἰή,
ὅτι οὐδὲ μέλλεις ἐγγὺς εἶναι τῶν θεῶν·
φροῦδοι γὰρ ἐχθές εἰσιν ἐξῳκισμένοι.
(Τρυγαῖος) ποῖ γῆς;
(Ἑρμῆς) ἰδοὺ γῆς.
(Τρυγαῖος) ἀλλὰ ποῖ;
(Ἑρμῆς) πόρρω πάνυ;
ὑπαὐτὸν ἀτεχνῶς τοὐρανοῦ τὸν κύτταρον.
[150] Et vous, pour qui je me donne la peine de ces peines, ne
pétez ni ne chiez de trois jours. Car si, en planant au-dessus
des nuages, l'escarbot flairait quelque odeur, il me
jetterait la tête en bas, et adieu mes espérances. Mais
voyons, Pégase, vas-y gaiement ; fais résonner ton frein
d'or ; mets en mouvement tes oreilles luisantes. Que fais-tu ?
que fais-tu ? Pourquoi baisses-tu ton nez du coté des
latrines ? Élance-toi hardiment de terre, déploie tes ailes
rapides ; monte tout droit au palais de Zeus ; détourne tes
narines du caca, de ta pâture quotidienne. Ohé ! l'homme !
que fais-tu, toi, qui chies dans le Pirée, près de la maison
des prostituées ? Tu vas me faire tuer, tu vas me faire tuer !
Enfouis-moi cela ! Apportes-y un gros tas de terre, plante
par-dessus du serpolet et répands-y des parfums ! S'il
m'arrivait malheur, en tombant de là-haut, ma mort
coûterait cinq talents à la ville de Chios, en raison de ton
derrière. Mais, au fait, j'ai grand'peur, et je n'ai plus le mot
pour rire. Ohé ! machiniste, fais attention à moi ! Je sens
déjà quelque vent rouler autour de mon nombril. Si tu n'y
prends garde, je vais faire de la pâture pour l'escarbot.
Mais il me semble que je suis près des dieux, et je vois la
demeure de Zeus. Où donc est le portier de Zeus ?
N'ouvrez-vous pas ?
(La scène change et représente le Ciel.)
HERMÈS. D'où me vient cette odeur de mortel ? O divin
Héraclès, qu'est-ce que cette bête ?
TRYGÉE. Un hippocantharos.
HERMÈS. O coquin, impudent, effronté, scélérat, très
scélérat, plus que très scélérat, comment es-tu monté ici,
o scélératissime parmi les scélérats ? Quel est ton nom ?
Ne le diras-tu pas ?
TRYGÉE. Scélératissime.
HERMÈS. Quel est ton pays ? Dis-le-moi.
TRYGÉE. Scélératissime.
HERMÈS. Quel est ton père ?
TRYGÉE. A moi ? Scélératissime.
HERMÈS. Par la Terre ! tu es un homme mort, si tu ne me
dis pas quel est ton nom?
TRYGÉE. Trygée d'Athmonia, honnête vigneron, pas
sycophante, ni ami des affaires.
HERMÈS. Pour quoi viens-tu ?
TRYGÉE. Pour t'apporter des viandes.
HERMÈS. O pauvre homme, comment es-tu venu ?
TRYGÉE. O gourmand, tu vois que je n'ai plus l'air à tes
yeux d'un scélératissime. Voyons, maintenant, appelle-moi Zeus.
HERMÈS. lé, ié, ié ! Tu n'es pas encore près de te trouver à
coté des dieux. Ils sont partis hier : ils ont déménagé.
TRYGÉE. Pour quel endroit de la Terre ?
HERMÈS. De la Terre, dis-tu ?
TRYGÉE. Oui, et où cela ?
HERMÈS. Tout à fait loin; absolument au fond de la calotte du Ciel.


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Dernière mise à jour : 24/02/2006