[1050] (Τρυγαῖος) οὔκ, ἀλλὰ κατὰ τὴν κνῖσαν εἰσελήλυθεν.
(Οἰκέτης) μή νυν ὁρᾶν δοκῶμεν αὐτόν.
(Τρυγαῖος) εὖ λέγεις.
(Ἱεροκλῆς)
τίς ἡ θυσία ποθ᾽ αὑτηὶ καὶ τῷ θεῶν;
(Τρυγαῖος) ὀπτα σὺ σιγῇ κἄπαγ᾽ ἀπὸ τῆς ὀσφύος.
(Ἱεροκλῆς) ὅτῳ δὲ θύετ᾽ οὐ φράσεθ᾽;
(Τρυγαῖος)
ἡ κέρκος ποιεῖ
1055 καλῶς;
(Οἰκέτης) καλῶς δῆτ᾽ ὦ πότνι᾽ Εἰρήνη φίλη.
(Ἱεροκλῆς) ἄγε νυν ἀπάρχου κᾆτα δὸς τἀπάργματα.
(Τρυγαῖος) ὀπτᾶν ἄμεινον πρῶτον.
(Ἱεροκλῆς)
ἀλλὰ ταυταγὶ
ἤδη ᾽στὶν ὀπτά.
(Τρυγαῖος)
πολλὰ πράττεις, ὅστις εἶ.
κατάτεμνε. ποῦ τράπεζα; τὴν σπονδὴν φέρε.
1060 (Ἱεροκλῆς) ἡ γλῶττα χωρὶς τέμνεται.
(Τρυγαῖος)
μεμνήμεθα.
ἀλλ᾽ οἶσθ᾽ ὃ δρᾶσον;
(Ἱεροκλῆς) ἢν φράσῃς.
(Τρυγαῖος)
μὴ διαλέγου
νῷν μηδέν· Εἰρήνῃ γὰρ ἱερὰ θύομεν.
(Ἱεροκλῆς)
ὦ μέλεοι θνητοὶ καὶ νήπιοι,
(Τρυγαῖος) ἐς κεφαλὴν σοί.
(Ἱεροκλῆς)
οἵτινες ἀφραδίῃσι θεῶν νόον οὐκ ἀίοντες
1065 συνθήκας πεποίησθ᾽ ἄνδρες χαροποῖσι πιθήκοις,
(Τρυγαῖος) αἰβοιβοῖ.
(Ἱεροκλῆς) τί γελᾷς;
(Τρυγαῖος) ἥσθην χαροποῖσι πιθήκοις.
(Ἱεροκλῆς)
καὶ κέπφοι τρήρωνες ἀλωπεκιδεῦσι πέπεισθε,
ὧν δόλιαι ψυχαί, δόλιαι φρένες.
(Τρυγαῖος)
εἴθε σου εἶναι
ὤφελεν ὦλαζὼν οὑτωσὶ θερμὸς ὁ πλεύμων.
(Ἱεροκλῆς)
1070 εἰ γὰρ μὴ νύμφαι γε θεαὶ Βάκιν ἐξαπάτασκον,
μηδὲ Βάκις θνητούς, μηδ᾽ αὖ νύμφαι Βάκιν αὐτὸν - - -
(Τρυγαῖος) ἐξώλης ἀπόλοι᾽, εἰ μὴ παύσαιο βακίζων.
(Ἱεροκλῆς)
οὔπω θέσφατον ἦν Εἰρήνης δέσμ᾽ ἀναλῦσαι,
ἀλλὰ τόδε πρότερον - - -
(Τρυγαῖος) τοῖσδ᾽ ἁλσί γε παστέα ταυτί.
1075 (Ἱεροκλῆς)
οὐ γάρ πω τοῦτ᾽ ἐστὶ φίλον μακάρεσσι θεοῖσιν,
φυλόπιδος λῆξαι, πρίν κεν λύκος οἶν ὑμεναιοῖ.
(Τρυγαῖος)
καὶ πῶς ὦ κατάρατε λύκος ποτ᾽ ἂν οἶν ὑμεναιοῖ;
(Ἱεροκλῆς)
ὡς ἡ σφονδύλη φεύγουσα πονηρότατον βδεῖ,
“χἠ κώδων” ἀκαλανθὶς ἐπειγομένη τυφλὰ τίκτει,
τουτάκις οὔπω χρῆν τὴν εἰρήνην πεποιῆσθαι.
1080 (Τρυγαῖος)
ἀλλὰ τί χρῆν ἡμᾶς; οὐ παύσασθαι πολεμοῦντας,
ἢ διακαυνιάσαι πότεροι κλαυσούμεθα μεῖζον,
ἐξὸν σπεισαμένοις κοινῇ τῆς Ἑλλάδος ἄρχειν;
(Ἱεροκλῆς) οὔποτε ποιήσεις τὸν καρκίνον ὀρθὰ βαδίζειν.
(Τρυγαῖος)
οὔποτε δειπνήσεις ἔτι τοῦ λοιποῦ ν᾽ πρυτανείῳ,
1085 οὐδ᾽ ἐπὶ τῷ πραχθέντι ποιήσεις ὕστερον οὐδέν.
(Ἱεροκλῆς) οὐδέποτ᾽ ἂν θείης λεῖον τὸν τραχὺν ἐχῖνον.
(Τρυγαῖος) ἆρα φενακίζων ποτ᾽ Ἀθηναίους ἔτι παύσει;
(Ἱεροκλῆς) ποῖον γὰρ κατὰ χρησμὸν ἐκαύσατε μῆρα θεοῖσιν;
(Τρυγαῖος)
ὅνπερ κάλλιστον δήπου πεποίηκεν Ὅμηρος·
1090 “ὣς οἱ μὲν νέφος ἐχθρὸν ἀπωσάμενοι πολέμοιο
Εἰρήνην εἵλοντο καὶ ἱδρύσανθ᾽ ἱερείῳ.
αὐτὰρ ἐπεὶ κατὰ μῆρ᾽ ἐκάη καὶ σπλάγχν᾽ ἐπάσαντο,
ἔσπενδον δεπάεσσιν· ἐγὼ δ᾽ ὁδὸν ἡγεμόνευον”·
χρησμολόγῳ δ᾽ οὐδεὶς ἐδίδου κώθωνα φαεινόν.
1095 (Ἱεροκλῆς)
οὐ μετέχω τούτων· οὐ γὰρ ταῦτ᾽ εἶπε Σίβυλλα.
(Τρυγαῖος)
ἀλλ᾽ ὁ σοφός τοι νὴ Δί᾽ Ὅμηρος δεξιὸν εἶπεν·
“ἀφρήτωρ ἀθέμιστος ἀνέστιός ἐστιν ἐκεῖνος,
ὃς πολέμου ἔραται ἐπιδημίου ὀκρυόεντος”.
(Ἱεροκλῆς)
φράζεο δὴ μή πώς σε δόλῳ φρένας ἐξαπατήσας
| [1050] TRYGÉE. Non, mais il est venu attiré par le fumet du rôti.
L'ESCLAVE. Faisons semblant de ne pas le voir.
TRYGÉE. Tu as raison.
HIÉROCLÈS. Quel est donc ce sacrifice, et pour quel dieu ?
TRYGÉE, bas à l'Esclave. Fais rôtir en silence ; tiens-le loin du râble.
HIÉROCLÈS. Pour qui ce sacrifice ? Ne le direz-vous pas ?
TRYGÉE, à l'Esclave. La queue est-elle en bon état ?
L'ESCLAVE. Très bien, ô vénérable Paix chérie.
HIÉROCLÈS.. Voyons maintenant les prémices, et donne-m'en un morceau.
TRYGÉE. Il faut d'abord que ce soit mieux rôti.
HIÉROKLÈS. Mais si, vraiment, c'est rôti à point.
TRYGÉE. Tu te mêles de bien des choses, qui que tu sois.
(A l'Esclave.) Où est la table ? Apporte les libations.
HIÉROCLÈS. La langue se coupe à part.
TRYGÉE. Nous nous le rappelons. Mais sais-tu ce que tu devrais faire ?
HIÉROCLÈS. Si tu me le dis.
TRYGÉE. Ne nous adresse pas un mot. Nous sacrifions à la sainte Paix.
HIÉROCLÈS. Mortels misérables et stupides !
TRYGÉE. Tout cela sur ta tête !
HIÉROKLÉS. Vous qui, dans votre sottise, n'entendant rien
à la volonté des dieux, faites des traités, vous, hommes,
avec des singes malfaisants.
TRYGÉE. Hé ! heu ! heu !
HIÉROKLÈS. Pourquoi ris-tu ?
TRYGÉE. Cela m'amuse, tes singes malfaisants !
HIÉROCLÈS. Faibles colombes, vous vous fiez à des
renards dont les âmes sont rusées, rusés les coeurs.
TRYGÉE. Puissent tes poumons, ô charlatan, devenir
brûlants comme ces chairs !
HIÉROCLÈS. Si les nymphes divines ne trompèrent point
Bacis, ni Bacis les mortels, ni les nymphes encore Bacis lui-même...
TRYGÉE. Que la peste t'étouffe, si tu ne cesses de baciser !
HIÈROKLÈS. Les destins ne permettaient pas encore de
délivrer la Paix de ses liens ; mais d'abord...
TRYGÉE, à l'Esclave. Saupoudre cela de sel.
HIÉROKLÈS. Jamais il ne plaira aux dieux bienheureux de
cesser les batailles, avant que le loup ne s'accouple avec la brebis.
TRYGÉE. Eh ! comment, maudit homme, le loup
s'accouplerait-il avec la brebis ?
HIÉROCLÈS. Tant que la punaise, en fuyant, répandra
l'odeur la plus infecte, tant que la chienne aboyante,
pressée de mettre bas, fera des petits aveugles, alors il ne
faudra point songer à la paix.
TRYGÉE. Que fallait-il donc faire ? Ne mettre aucun terme
à la guerre, tirer au sort à qui pleurerait le plus, tandis
qu'un traité nous permettait de régner ensemble sur la Grèce ?
HIÉROKLÈS. Tu ne feras jamais que l'écrevisse marche droit.
TRYGÉE. Tu ne souperas plus jamais au Prytanée, et tu ne
rendras plus d'oracles sur le fait accompli.
HIÉROKLÈS. Tu ne rendras jamais lisse la peau rude du hérisson.
TRYGÉE. Cesseras-tu enfin d'en imposer aux Athéniens ?
HIÉROKLÈS. En vertu de quel oracle avez-vous roti des
cuisses pour les dieux ?
TRYGÉE. En vertu de celui que Homère a exprimé dans ses
beaux vers : « Quand ils eurent chassé le nuage ennemi de
la Guerre, ils embrassèrent la Paix et lui offrirent un
sacrifice. Quand les cuisses furent brûlées et qu'ils se furent
repus des entrailles, ils firent des libations avec leurs
cratères. Et moi, je leur montrais le chemin; mais personne
n'offrit au devin la coupe éclatante. »
HIÉROCLÈS. Je ne me préoccupe pas de tout cela : ce ne
sont point paroles de la Sibylle.
TRYGÉE. Mais, de par Zeus ! le sage Homère a dit encore
ces mots ingénieux : « Il est sans phratrie, sans lois, sans
foyers celui qui se plaît à la guerre intestine en répandant l'effroi. »
HIÉROKLÈS. Prends garde que dupant ton esprit par quelque ruse,
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