HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les Acharniens

Vers 100-149

  Vers 100-149

[100] (Ψευδαρτάβας) ἰαρταμὰν ἐξάρξαν ἀπισσόνα σάτρα.
(Πρέσβυς) ξυνήκαθ λέγει;
(Δικαιόπολις) μὰ τὸν Ἀπόλλωγὼ μὲν οὔ.
(Πρέσβυς) πέμψειν βασιλέα φησὶν ὑμῖν χρυσίον.
λέγε δὴ σὺ μεῖζον καὶ σαφῶς τὸ χρυσίον.
(Ψευδαρτάβας) οὐ λῆψι χρῦσο χαυνόπρωκτἸαοναῦ.
105 (Δικαιόπολις) οἴμοι κακοδαίμων ὡς σαφῶς.
(Πρέσβυς) τί δαὖ λέγει;
(Δικαιόπολις) τι; χαυνοπρώκτους τοὺς Ἰάονας λέγει,
εἰ προσδοκῶσι χρυσίον ἐκ τῶν βαρβάρων.
(Πρέσβυς) οὔκ, ἀλλἀχάνας ὅδε γε χρυσίου λέγει.
(Δικαιόπολις) ποίας ἀχάνας; σὺ μὲν ἀλαζὼν εἶ μέγας.
110 ἀλλἄπιθ᾽· ἐγὼ δὲ βασανιῶ τοῦτον μόνος.
ἄγε δὴ σὺ φράσον ἐμοὶ σαφῶς πρὸς τουτονί,
ἵνα μή σε βάψω βάμμα Σαρδιανικόν·
βασιλεὺς μέγας ἡμῖν ἀποπέμψει χρυσίον; (ἀνανεύει.)
ἄλλως ἄρἐξαπατώμεθὑπὸ τῶν πρέσβεων; (ἐπινεύει.)
115 Ἑλληνικόν γἐπένευσαν ἅνδρες οὑτοιί,
κοὐκ ἔσθὅπως οὐκ εἰσὶν ἐνθένδαὐτόθεν.
καὶ τοῖν μὲν εὐνούχοιν τὸν ἕτερον τουτονὶ
ἐγᾦδὅς ἐστι, Κλεισθένης Σιβυρτίου.
θερμόβουλον πρωκτὸν ἐξυρημένε,
τοιόνδε γ πίθηκε τὸν πώγωνἔχων
120 εὐνοῦχος ἡμῖν ἦλθες ἐσκευασμένος;
ὁδὶ δὲ τίς ποτἐστίν; οὐ δήπου Στράτων;
(Κῆρυξ) σίγα, κάθιζε.
τὸν βασιλέως ὀφθαλμὸν βουλὴ καλεῖ
125 ἐς τὸ πρυτανεῖον.
(Δικαιόπολις) ταῦτα δῆτοὐχ ἀγχόνη;
κἄπειτἐγὼ δῆτἐνθαδὶ στραγγεύομαι;
τοὺς δὲ ξενίζειν οὐδέποτέ γἴσχει θύρα.
ἀλλἐργάσομαί τι δεινὸν ἔργον καὶ μέγα.
ἀλλἈμφίθεός μοι ποῦστιν;
(Ἀμφίθεος) οὑτοσὶ πάρα.
130 (Δικαιόπολις) ἐμοὶ σὺ ταυτασὶ λαβὼν ὀκτὼ δραχμὰς
σπονδὰς ποίησαι πρὸς Λακεδαιμονίους μόνῳ
καὶ τοῖσι παιδίοισι καὶ τῇ πλάτιδι·
ὑμεῖς δὲ πρεσβεύεσθε καὶ κεχήνετε.
(Κῆρυξ) προσίτω Θέωρος παρὰ Σιτάλκους.
(Θέωρος) ὁδί.
135 (Δικαιόπολις) ἕτερος ἀλαζὼν οὗτος ἐσκηρύττεται.
(Θέωρος) χρόνον μὲν οὐκ ἂν ἦμεν ἐν Θρᾴκῃ πολύν --
(Δικαιόπολις) μὰ Δίοὐκ ἄν, εἰ μισθόν γε μὴφερες πολύν.
(Θέωρος) εἰ μὴ κατένειψε χιόνι τὴν Θρᾴκην ὅλην
καὶ τοὺς ποταμοὺς ἔπηξ᾽,
ὑπαὐτὸν τὸν χρόνον,
140 ὅτἐνθαδὶ Θέογνις ἠγωνίζετο.
τοῦτον μετὰ Σιτάλκους ἔπινον τὸν χρόνον·
καὶ δῆτα φιλαθήναιος ἦν ὑπερφυῶς,
ὑμῶν τἐραστὴς ἦν ἀληθὴς ὥστε καὶ
ἐν τοῖσι τοίχοις ἔγραφ᾽, Ἀθηναῖοι καλοί.
145 δυἱός, ὃν Ἀθηναῖον ἐπεποιήμεθα,
ἤρα φαγεῖν ἀλλᾶντας ἐξ Ἀπατουρίων,
καὶ τὸν πατέρἠντεβόλει βοηθεῖν τῇ πάτρᾳ·
δὤμοσε σπένδων βοηθήσειν ἔχων
στρατιὰν τοσαύτην ὥστἈθηναίους ἐρεῖν,
[100] PSEUDARTABAS. I artaman exarxan apissona satra.
L'ENVOYÉ. Avez-vous compris ce qu'il dit ?
DICÉOPOLIS. Par Apollon ! je ne comprends pas.
L'ENVOYÉ. Il dit que le Roi vous enverra de l'or. Allons, toi,
prononce plus haut et plus clairement le mot or.
PSEUDARTABAS. Tu n'auras pas d'or, Ionien au derrière
élargi ; non.
DICÉOPOLIS. Oh ! le maudit homme ! C'est on ne peut plus clair.
L'ENVOYÉ. Que dit-il ?
DICÉOPOLIS. Il dit que les Ioniens ont le derrière élargi, s'ils
comptent sur l'or des Barbares.
L'ENVOYÉ. Mais non, il parle de larges médimnes d'or.
DICÉOPOLIS. Quels médimnes ? Tu es un grand hâbleur.
Mais va-t'en à moi tout seul, je vais les mettre à l'épreuve.
(A Pseudartabas.) Voyons, toi, réponds clairement à l'homme
qui te parle ; autrement je te baigne dans un bain de
teinture de Sardes. Le Grand Roi nous enverra-t-il de l'or ?
(Pseudartabas fait signe que non.) Alors nous sommes dupés
par les Envoyés. (Pseudartabas fait signe que oui) Mais ces
gens-là font des signes à la façon hellénique; il n'y a pas de
raison pour qu'ils ne soient pas d'ici. Des deux eunuques, j'en
reconnais un : c'est Clisthène, le fils de Sibyrtios. Oh ! son
chaud derrière est épilé. Comment, singe que tu es, avec la
barbe dont tu t'es affublé, viens-tu nous jouer un rôle
d'eunuque ? Et l'autre, n'est-ce pas Straton ?
LE HÉRAUT. Silence ! Assis ! Le Conseil invite l'œil du Roi à
se rendre au Prytanée.
DICÉOPOLIS. N'y a-t-il pas là de quoi se pendre ? Après
cela dois-je donc me morfondre ici ? Jamais la porte ne se
ferme au nez des étrangers. Mais je vais faire quelque chose
de hardi et de grand. Où donc est Amphithéos ?
AMPHITHÉOS. Me voici !
DICÉOPOLIS. Prends-moi ces huit drachmes, et fais une
trêve avec les Lacédémoniens pour moi seul, mes enfants et
ma femme. Vous autres, envoyez des députations, et ouvrez
la bouche aux espérances.
LE HÉRAUT. Place à Théoros qui revient de chez Sitalcès.
THÉOROS. Me voici !
DICÉOPOLIS. Encore un hâbleur appelé par la voix du Héraut.
THÉOROS. Nous ne serions pas restés longtemps en Thrace...
DICÉOPOLIS. Non, de par Zeus ! si tu n'avais touché un
gros salaire.
THÉOROS. S'il n'avait neigé sur toute la Thrace, et si les
fleuves n'eussent gelé vers le temps même où Théognis
faisait ici jouer ses drames. Dans ce même temps je buvais
avec Sitalcès. En vérité, il est passionné pour Athènes;
c'est pour nous un amant véritable, au point qu'il a écrit sur
les murs " Charmants Athéniens !" Son fils, que nous avons
fait Athénien, brûlait de manger des andouilles aux
Apatouries, et conjurait son père de venir au secours de sa
nouvelle patrie. Celui-ci jura sur une coupe de venir à notre
secours avec une armée si nombreuse, que les Athéniens
s'écrieraient :


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Dernière mise à jour : 9/02/2006