HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre V

Paragraphe 89

  Paragraphe 89

[5,89] Μηνόδωρος μὲν οὖν, ἀρχόμενον τὸ δεινὸν ἐλπίσας πλεονάσειν, ἐς τὸ πελαγιώτερον ἀνήχθη καὶ ἐπ' ἀγκυρῶν διεσάλευεν· ἀσθενέστερον δὲ ἔχων τὸ κῦμα διὰ τὸν βυθόν, εἰρεσίᾳ ὅμως καὶ πρὸς τόδε ἐνίστατο καρτερᾷ μὴ παραφέρεσθαι, καί τινες αὐτὸν ἐμιμοῦντο ἕτεροι. Τὸ δὲ λοιπὸν πλῆθος, οἰόμενοι ταχέως τὸ πνεῦμα ἐνδώσειν ὡς ἐν ἔαρι, τὰς ναῦς ἑκατέρωθεν ἀγκύραις ἔκ τε τοῦ πελάγους καὶ ἀπὸ τῆς γῆς διεκράτουν καὶ κοντοῖς ἐξεώθουν ἀπ' ἀλλήλων. Τραχυτέρου δὲ τοῦ πνεύματος γενομένου συνεκέχυτο πάντα καὶ συνετρίβοντο αἱ νῆες, τὰς ἀγκύρας ἀπορρηγνύουσαι καὶ ἐς τὴν γῆν ἐπ' ἀλλήλας τινασσόμεναι· βοή τε ἦν παμμιγὴς δεδιότων ὁμοῦ καὶ οἰμῳζόντων καὶ παρακελευόντων ἀλλήλοις ἐς ἀνήκοον· οὐ γὰρ ἐφικνοῦντο ἔτι τῶν λεγομένων, οὐδὲ κυβερνήτης ἰδιώτου διέφερεν οὔτε κατ' ἐπιστήμην οὔτε προστάσσων. Ἀλλ' φθόρος ἦν ὅμοιος ἔν τε ταῖς ναυσὶν αὐταῖς καί, ὅτε τις αὐτῶν ἐκπέσοι κύματι καὶ κλύδωνι καὶ ξύλοις ἀρασσομένων· ἔγεμεν γὰρ θάλασσα ἱστίων καὶ ξύλων καὶ ἀνδρῶν καὶ νεκρῶν. Εἰ δέ τις καὶ τάδε διαφυγὼν ἐκνήχοιτο ἐπὶ τὴν γῆν, συνηράσσοντο καὶ οἵδε ἐπὶ τὰς πέτρας ὑπὸ τοῦ κύματος. Ὡς δὲ καὶ τὸ σπάσμα τὴν θάλασσαν ἐλάμβανεν, συνήθως ἐπιγίγνεται τῷδε τῷ πορθμῷ, τοὺς μὲν ἀήθεις καὶ τόδε ἐξέπλησσε, τὰ δὲ σκάφη τότε μάλιστα περιφερόμενα συνέπιπτεν ἀλλήλοις. Καὶ τὸ πνεῦμα ἐς νύκτα χαλεπώτερον ἐγίγνετο, ὥστε μηδὲ κατὰ φῶς ἔτι, ἀλλ' ἐν σκότῳ διόλλυσθαι. [5,89] Menodorus, craignant que la tempête qui se levait augmente de violence, partit vers le large et jeta l'ancre là où, à cause de la profondeur de l'eau, les vagues étaient moins fortes ; et cependant il dut ramer fort pour ne pas être rejeté à terre. Certains autres suivirent son exemple, mais la plupart d'entre eux, pensant que le vent baisserait bientôt, comme cela se passe habituellement au printemps, s'amarrèrent avec des ancres de chaque côté, du côté de la terre et vers le large, et plantèrent des poteaux pour empêcher que les navires entrent en collision les uns avec les autres. Comme le vent augmentait de plus en plus, ce fut la confusion totale. Les bateaux se mirent à se heurter, cassèrent leurs ancres, et furent précipités sur le rivage les uns après les autres. Ce ne furent que cris d'alarme et gémissements de douleur, et personne n'écoutait plus rien. On n'entendait pas les ordres. Il n'y avait plus de distinction entre le capitaine et le simple marin. Le savoir et l'autorité étaient parfaitement inutiles. La même mort attendait ceux qui restaient dans les bateaux et ceux qui tombaient à la mer, ces derniers était écrasés par le vent, les vagues et les bois flottant. La mer était pleine de voiles, de longerons, d'hommes, vivants et morts. Ceux qui cherchaient à s'échapper en nageant vers la terre se brisaient contre les rochers à cause de la vague déferlante. Comme des tourbillons apparaissaient, ce qui est habituel à cause du détroit, ils furent terrifiés, parce qu'ils n'en avaient jamais vu, et alors leurs navires se mirent à être entraînés par les tourbillons et se jetèrent les uns contre les autres de plus en plus. Alors que la nuit arrivait, le vent accrut sa fureur, de sorte qu'ils en périt plus dans l'obscurité que dans la lumière.


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Dernière mise à jour : 5/04/2007