[5,88] Χ. Ἅμα δ' ἡμέρᾳ τὴν θάλασσαν ἐφορῶν ἐθεᾶτο ναῦς ἐμπεπρησμένας τε καὶ
ἡμιφλέκτους ἔτι καὶ ἡμικαύστους ἄλλας τε λελυμασμένας ἱστίων τε ὁμοῦ καὶ
πηδαλίων καὶ σκευῶν ἔμπλεων τὸ πέλαγος καὶ τῶν ἔτι σῳζομένων τὰ πολλὰ
πεπονηκότα. Προστησάμενος οὖν τὸν Καλουισίου στόλον, ἐπεσκεύαζε τὰ
ἐπείγοντα· τῶν σκαφῶν πλαγιάσας, ἠρεμούντων καὶ τῶν πολεμίων, εἴτε διὰ
Καλουίσιον εἴτε αὖθις ἀναγομένοις ἐπιθέσθαι διεγνωκότων. Ὧδε δὲ ἐχόντων
ἑκατέρων, ἐκ μέσης ἡμέρας νότος ἐμπεσὼν ἤγειρε κῦμα βίαιον ἐν ῥοώδει καὶ
στενῷ χωρίῳ. Πομπήιος μὲν οὖν ἐν Μεσσήνῃ λιμένων ἔνδον ἦν, αἱ δὲ τοῦ
Καίσαρος νῆες αὖθις περὶ τραχεῖαν ἀκτὴν καὶ δύσορμον ἀρασσόμεναι ταῖς τε
πέτραις καὶ ἀλλήλαις ἐπεφέροντο, οὐδὲ τῶν πληρωμάτων σφίσιν ὥστε
διακρατεῖν ἐντελῶν ὄντων.
| [5,88] X. Le matin suivant, quand Octave regarda sur l'eau, il vit certains
de ses bateaux brûlés, d'autres en partie brûlés, d'autres brûlant
toujours et d'autres brisés en morceaux. La mer était remplie de voiles,
de gouvernails et de mobilier, alors que, des bateaux qui étaient sauvés,
la plupart étaient endommagés. Il fit ranger la flotte de Calvisius
devant, il fit faire des réparations à ceux de ses navires qui en avaient
le plus besoin, les plaçant obliquement; les ennemis restaient tranquilles
pendant ce temps là soit qu'ils craignaient Calvisius, soit qu'ils avaient
décidé d'attaquer de nouveau en pleine mer. Ainsi on resta chacun de son
côté jusqu'à midi, quand un vent du sud s'abattit sur eux, soulevant les
lames violentes dans un courant impétueux et bloqua le canal. Pompée
était alors à l'intérieur du port de Messine. Les bateaux d'Octave furent
de nouveau brisés sur la côte rugueuse et inhospitalière, se précipitant
contre les roches les uns contre les autres, parce que, comme ils
n'étaient pas entièrement équipés, ils ne pouvaient être bien gouvernés.
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