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[3,93] 93. Νυκτὸς δ' ἄφνω δόξης γενομένης, ὅτι δύο τέλη Καίσαρος,
τό τε Ἄρειον καὶ τὸ τέταρτον, μεταθοῖτο ἐς τὴν πόλιν ὡς δι'
ἐνέδρας ἐπὶ τὴν πατρίδα ἐπαχθέντα, οἱ στρατηγοὶ καὶ ἡ βουλὴ
πάμπαν ἀταλαιπώρως ἐπίστευσαν, καίπερ ὄντος ἐγγυτάτω τοῦ
στρατοῦ· νομίσαντές τε ἀνθέξειν αὐτοῖς οὖσιν ἀρίστοις πρὸς τὰ
λοιπὰ τοῦ Καίσαρος, μέχρι τις ἑτέρωθεν αὑτοῖς ἰσχὺς
ἐπιγένοιτο, νυκτὸς ἔτι Μάνιον Ἀκύλιον Κράσσον ἐς τὴν
Πικηνίτιδα ἐξέπεμπον στρατὸν ἀθροίζειν, καὶ τῶν τινα
δημάρχων Ἀπουλήιον ἐς τὸν δῆμον ἐποίουν τὸ εὐαγγέλιον
ἐκφέρειν περιθέοντα. Ἥ τε βουλὴ νυκτὸς ἐς τὸ βουλευτήριον
συνέθεον, Κικέρωνος ἐπὶ ταῖς θύραις αὐτοὺς δεξιουμένου.
Ψευδοῦς δὲ τῆς δόξης φανείσης ἐν φορείῳ διέφυγεν.
| [3,93] 93. La nuit suivante une rumeur courut que deux
des légions d'Octave, la Martienne et la quatrième,
étaient passées du côté de la république, en
disant qu'elles avaient été trompées et menées
contre leur pays. Les préteurs et le sénat crurent
en cette nouvelle naïvement, bien que l'armée fût
très près, pensant qu'avec l'aide de ces deux
légions, car c'étaient les plus courageuses, il serait
possible de s'opposer au reste de l'armée
d'Octave jusqu'à ce que des forces d'ailleurs
viennent les délivrer. La même nuit on envoya
Manius Aquilius Crassus dans le Picénum pour
rassembler des troupes, et on ordonna à un des
tribun, du nom d'Apuleius, de courir par la ville et
de proclamer les bonnes nouvelles au peuple. Les
sénateurs se réunirent durant la nuit dans la
maison du sénat, et Cicéron les accueillit devant la
porte, mais quand les nouvelles s'avérèrent
fausses il s'enfuit dans une litière.
| [3,94] 94. Ὁ δὲ Καῖσαρ ἐπιγελάσας αὐτοῖς τὸν μὲν στρατὸν ἐγγυτέρω
τῆς πόλεως προήγαγεν, ἐς τὸ πεδίον τὸ καλούμενον Ἄρειον,
τῶν δὲ στρατηγῶν τότε μὲν οὐδένα ἠμύνατο, οὐδὲ Κράσσον τὸν
ἐς Πικήνην ἐκδραμόντα, καίπερ οἱ προσαχθέντα ὡς εἶχε
ληφθεὶς ἐν σχήματι οἰκέτου, ἀλλὰ μεθῆκεν ἅπαντας ἐς δόξαν
φιλανθρωπίας. Οὐ πολὺ δὲ ὕστερον ἐπὶ θανάτῳ
προυγράφησαν. Τὰ χρήματα δέ, ὅσα τε κοινὰ ἦν ἐν τῷ
Ἰανούκλῳ ἢ ἑτέρωθι καὶ ἄλλα συνενεχθῆναι κελεύσας, ὁπόσα
Κικέρωνος ἐσηγουμένου πρότερον αὐτοῖς ἐπεγέγραπτο,
διένειμεν ἀνὰ δισχιλίας καὶ πεντακοσίας δραχμὰς τῷ στρατῷ,
καὶ τὸ ἐπίλοιπον ἐπιδώσειν ὑπέσχετο. Καὶ τῆς πόλεως
ὑπεξῆλθε, μέχρι χειροτονήσαιεν ὑπάτους αἱρετούς. Αἱρεθεὶς δὲ
αὐτὸς σὺν ᾧ περ ἐβούλετο Κοΐντῳ Πεδίῳ, ὃς τὸ μέρος αὐτῷ
δεδώρητο τῆς Καίσαρος κληρονομίας, ἐς τὴν πόλιν αὖθις ὡς
ὕπατος ἐσῄει, καὶ ἔθυε, δώδεκά οἱ γυπῶν φανέντων, ὅσους
φασὶ καὶ Ῥωμύλῳ τὴν πόλιν οἰκίζοντι ὀφθῆναι. Ἀπὸ δὲ τῶν
θυσιῶν ἑαυτὸν εἰσεποιεῖτο τῷ πατρὶ αὖθις κατὰ νόμον
κουριάτιον. Ἔστι δ' ἐπὶ τοῦ δήμου γίγνεσθαι τὴν θέσιν· κουρίας
γὰρ ἐς μέρη τὰς φυλὰς ἢ τοὺς δήμους διαιροῦντες καλοῦσιν, ὡς
Ἕλληνες, εἰκάζοντι φάναι, φατρίας. Ἐπινομώτατος δ' ἐστὶ
Ῥωμαίοις ὁ τρόπος οὗτος ἐπὶ τῶν ἀπατόρων· καὶ δύνανται
μάλιστα αὐτοὶ ἴσα τοῖς γνησίοις παισὶν ἄγειν τοὺς συγγενεῖς τῶν
θεμένων καὶ ἀπελευθέρους. Γαΐῳ δ' ἦν τά τε ἄλλα λαμπρὰ καὶ
ἐξελεύθεροι πολλοί τε καὶ πλούσιοι, καὶ διὰ τόδ' ἴσως μάλιστα ὁ
Καῖσαρ ἐπὶ τῇ προτέρᾳ θέσει, κατὰ διαθήκας οἱ γενομένῃ, καὶ
τῆσδε ἐδεήθη.
| [3,94] 94. Octave se moqua d'eux et rapprocha son
armée de la ville et la plaça dans le Champ de
Mars. Alors il ne punit aucun des préteurs, ni
Crassus, qui s'était enfui dans le Picénum, bien
que ce dernier fût amené devant lui, alors qu'il
venait d'être attrapé déguisé en esclave, mais il
leur pardonna tous afin d'acquérir une réputation
de clémence. Mais peu après ils furent mis sur la
liste des proscrits. Il ordonna que l'argent public
présent sur le Janicule ou ailleurs lui soit apporté,
et la somme qui avait été précédemment promise
à l'armée sur prescription de Cicéron, il l'a
distribua, à savoir 2500 drachmes par homme, et il
promit de leur donner le reste. Alors il quitta la ville
jusqu'à l'élection des consuls par les comices.
Après avoir été élu, ainsi que Quintus Pedius,
l'homme qu'il désirait avoir comme collègue, et qui
lui avait donné sa propre partie de l'héritage de
César, il rentra dans la ville de nouveau comme
consul. Tandis qu'il sacrifiait on vit douze vautours;
c'est le même nombre, dit-on, qui apparurent à
Romulus quand il fonda la ville. Après les
sacrifices il fit ratifier de nouveau son adoption
par son père, selon la "lex curiata", - (il est possible
de faire ratifier l'adoption par le peuple) - une
partie provenant de la division d'une tribu ou d'un
dème s'appelle des curies, juste comme, je le
suppose, les divisions semblables chez les Grecs
s'appellent les phratries. Chez les Romains c'était
la méthode d'adoption la plus conforme à la loi
dans le cas des orphelins; et ceux qui la suivent
ont les mêmes droits que les vrais fils à l'égard
des parents et des affranchis des personnes qui
les adoptent. Parmi les autres accessoires
splendides de César il y avait un grand nombre
d'affranchis et beaucoup d'eux étaient fort riches,
et c'était peut-être la raison principale pour
laquelle Octave avait voulu être adopté par la voix
du peuple en plus de l'ancienne adoption qui lui
venait de la volonté de César.
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