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Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre I

Chapitre 119-120

  Chapitre 119-120

[1,119] 119. Βιαζομένου δ' ἐς τὴν Σαυνίτιδα τοῦ Σπαρτάκου διαδραμεῖν, ἔκτεινεν Κράσσος ἐς ἑξακισχιλίους ἄλλους περὶ ἕω καὶ περὶ δείλην ἐς τοσούσδε ἑτέρους, τριῶν ἐκ τοῦ Ῥωμαίων στρατοῦ μόνων ἀποθανόντων καὶ ἑπτὰ τρωθέντων· τοσήδε ἦν αὐτίκα διὰ τὴν κόλασιν ἐς τὸ τῆς νίκης θάρσος μεταβολή. Σπάρτακος δὲ ἱππέας ποθὲν προσιόντας αὐτῷ περιμένων οὐκέτι μὲν ἐς μάχην ᾖει τῷ στρατῷ παντί, πολλὰ δ' ἠνώχλει τοῖς περικαθημένοις ἀνὰ μέρος, ἄφνω τε καὶ συνεχῶς αὐτοῖς ἐπιπίπτων, φακέλους τε ξύλων ἐς τὴν τάφρον ἐμβάλλων κατέκαιε καὶ τὸν πόνον αὐτοῖς δύσεργον ἐποίει. Αἰχμάλωτόν τε Ῥωμαῖον ἐκρέμασεν ἐν τῷ μεταιχμίῳ, δεικνὺς τοῖς ἰδίοις τὴν ὄψιν ὧν πείσονται, μὴ κρατοῦντες. Οἱ δ' ἐν ἄστει Ῥωμαῖοι τῆς πολιορκίας πυνθανόμενοι καὶ ἀδοξοῦντες, εἰ χρόνιος αὑτοῖς ἔσται πόλεμος μονομάχων, προσκατέλεγον ἐπὶ τὴν στρατείαν Πομπήιον ἄρτι ἀφικόμενον ἐξ Ἰβηρίας, πιστεύοντες ἤδη δυσχερὲς εἶναι καὶ μέγα τὸ Σπαρτάκειον ἔργον. [1,119] 119. Pendant que Spartacus s'efforçait de se faire jour, pour gagner le pays des Samnites, Crassus lui tua encore six mille hommes environ, dans la matinée, et le même nombre sur le soir, sans avoir plus de trois Romains tués et sept blessés ; tant l'exemple de ceux qui avaient été décimés inspira la fureur de vaincre. Cependant Spartacus, qui attendait de la cavalerie de quelque part, s'abstenait d'en venir à une action générale. Mais il harcelait, par diverses escarmouches, l'armée qui le cernait. Il lui tombait continuellement dessus à l'improviste, jetant dans les fossés des torches enflammées qui brûlaient les palissades ; ce qui donnait beaucoup d'embarras aux Romains. Il fit pendre un prisonnier romain dans l'espace de terrain qui le séparait des troupes de Crassus, afin d'apprendre aux siens à quel genre de représailles ils devaient s'attendre, s'ils se laissaient battre. Sur ces entrefaites, on apprit à Rome que Spartacus était cerné. Mais comme on s'indignait que cette guerre de gladiateurs se prolongeât encore, on adjoignit à cette expédition Pompée, qui venait d'arriver d'Ibérie, persuadé qu'on était enfin que Spartacus n'était pas si facile à réduire.
[1,120] 120. Διὰ δὲ τὴν χειροτονίαν τήνδε καὶ Κράσσος, ἵνα μὴ τὸ κλέος τοῦ πολέμου γένοιτο Πομπηίου, πάντα τρόπον ἐπειγόμενος ἐπεχείρει τῷ Σπαρτάκῳ, καὶ Σπάρτακος, τὸν Πομπήιον προλαβεῖν ἀξιῶν, ἐς συνθήκας τὸν Κράσσον προυκαλεῖτο. Ὑπερορώμενος δ' ὑπ' αὐτοῦ διακινδυνεύειν τε ἔγνω καί, παρόντων οἱ τῶν ἱππέων ἤδη, ὤσατο παντὶ τῷ στρατῷ διὰ τοῦ περιτειχίσματος καὶ ἔφυγεν ἐπὶ Βρεντέσιον, Κράσσου διώκοντος. Ὡς δὲ καὶ Λεύκολλον ἔμαθεν Σπάρτακος ἐς τὸ Βρεντέσιον, ἀπὸ τῆς ἐπὶ Μιθριδάτῃ νίκης ἐπανιόντα, εἶναι, πάντων ἀπογνοὺς ἐς χεῖρας ᾖει τῷ Κράσσῳ μετὰ πολλοῦ καὶ τότε πλήθους· γενομένης δὲ τῆς μάχης μακρᾶς τε καὶ καρτερᾶς ὡς ἐν ἀπογνώσει τοσῶνδε μυριάδων, τιτρώσκεται ἐς τὸν μηρὸν Σπάρτακος δορατίῳ καὶ συγκάμψας τὸ γόνυ καὶ προβαλὼν τὴν ἀσπίδα πρὸς τοὺς ἐπιόντας ἀπεμάχετο, μέχρι καὶ αὐτὸς καὶ πολὺ πλῆθος ἀμφ' αὐτὸν κυκλωθέντες ἔπεσον. τε λοιπὸς αὐτοῦ στρατὸς ἀκόσμως ἤδη κατεκόπτοντο κατὰ πλῆθος, ὡς φόνον γενέσθαι τῶν μὲν οὐδ' εὐαρίθμητον, Ῥωμαίων δὲ ἐς χιλίους ἄνδρας, καὶ τὸν Σπαρτάκου νέκυν οὐχ εὑρεθῆναι. Πολὺ δ' ἔτι πλῆθος ἦν ἐν τοῖς ὄρεσιν, ἐκ τῆς μάχης διαφυγόν· ἐφ' οὓς Κράσσος ἀνέβαινεν. Οἱ δὲ διελόντες ἑαυτοὺς ἐς τέσσαρα μέρη ἀπεμάχοντο, μέχρι πάντες ἀπώλοντο πλὴν ἑξακισχιλίων, οἳ ληφθέντες ἐκρεμάσθησαν ἀνὰ ὅλην τὴν ἐς Ῥώμην ἀπὸ Καπύης ὁδόν. [1,120] 120. Tandis que l'on conférait à Pompée ce commandement, Crassus, qui ne voulait pas laisser à Pompée cette palme à cueillir, resserra Spartacus de plus en plus, et se disposait à l'attaquer, lorsque Spartacus, jugeant qu'il fallait prendre Pompée de vitesse, proposa à Crassus de négocier. Mais Crassus ayant méprisé cette proposition, Spartacus décida de courir sa chance et, aidé du renfort de cavalerie qu'il attendait, força, avec toute son armée, les retranchements de Crassus, et se sauva du côté de Brindes, où Crassus le poursuivit. Mais lorsque Spartacus fut instruit que Lucullus, qui retournait de la guerre contre Mithridate, qu'il avait vaincu, était dans Brindes, dénué de toute espérance, il en vint aux mains avec Crassus, fort de la nombreuse armée qu'il avait encore. Le combat fut long et acharné tant il y avait au combat de milliers d'hommes désespérés. Mais Spartacus fut enfin blessé à la cuisse d'un coup de flèche. Il tomba sur son genou, et, se couvrant de son bouclier, il lutta contre ceux qui le chargèrent jusqu'à ce que lui, et un grand nombre d'hommes autour de lui, encerclés, succombassent. Le reste de son année, en désordre, fut mis en pièces en masse. Le nombre des morts, du côté des gladiateurs, fut incalculable. Il y périt environ mille Romains. Il fut impossible de retrouver le corps de Spartacus. Les nombreux fuyards qui se sauvèrent de la bataille allèrent chercher un asile dans les montagnes : Crassus les y poursuivit. Ils se distribuèrent en quatre bandes, qui se battirent jusqu'au moment où ils furent totalement exterminés ; à l'exception de six mille, qui, faits prisonniers, furent crucifiés tout le long de la route de Capoue à Rome.


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Dernière mise à jour : 13/04/2006