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[1,111] 111. Καὶ τάδε μὲν αὐτοῖς ἦν τοῦδε τοῦ θέρους ἔργα, καὶ πάλιν ἐς
χειμασίαν διεκρίθησαν· τοῦ δ' ἐπιόντος ἔτους, ἕκτης ἑβδομηκοστῆς καὶ
ἑκατοστῆς ὀλυμπιάδος οὔσης, δύο μὲν ἐκ διαθηκῶν ἔθνη Ῥωμαίοις
προσεγίγνετο, Βιθυνία τε Νικομήδους ἀπολιπόντος καὶ Κυρήνη
Πτολεμαίου, τοῦ Λαγίδου βασιλέως, ὃς ἐπίκλησιν ἦν Ἀπίων, πόλεμοι δ'
ἤκμαζον οὗτός τε ὁ Σερτωρίου περὶ Ἰβηρίαν καὶ ὁ Μιθριδάτου περὶ τὴν
ἀνατολὴν καὶ ὁ τῶν λῃστῶν ἐν ὅλῃ τῇ θαλάσσῃ καὶ περὶ Κρήτην πρὸς
αὐτοὺς Κρῆτας ἕτερος καὶ ὁ τῶν μονομάχων ἀνὰ τὴν Ἰταλίαν, αἰφνίδιος
αὐτοῖς καὶ ὅδε καὶ σφοδρὸς ὁμοῦ γενόμενος. Διαιρούμενοι δ' ἐς
τοσαῦτα, ὅμως καὶ ἐς Ἰβηρίαν ἔπεμψαν ἄλλα στρατοῦ δύο τέλη, μεθ' ὧν
ἅμα τῷ ἄλλῳ παντὶ Μέτελλός τε καὶ Πομπήιος αὖθις ἀπὸ τῶν
Πυρηναίων ὀρῶν ἐπὶ τὸν Ἴβηρα κατέβαινον. Σερτώριος δὲ καὶ
Περπέννας αὐτοῖς ἀπήντων ἀπὸ Λυσιτανίας.
| [1,111] 111. L'année suivante, lors de la cent soixante-seizième olympiade, les
Romains acquirent par testament deux provinces ; la première, la
Bithynie, qui leur fut léguée par Nicomède ; la seconde, Cyrène, que
leur laissa le roi Ptolémée, fils de Lagus, qui fut surnommé Apion.
Cependant la guerre était allumée contre eux de toutes parts. D'un
côté, par Sertorius en Ibérie ; de l'autre côté, par Mithridate dans
l'Orient ; ici, par les pirates sur toute la mer ; là, en Crète, par les
Crétois eux-mêmes, pour reconquérir leur indépendance ; enfin, par
les gladiateurs, dans le coeur même de l'Italie, hostilités qui devinrent
aussi violentes qu'elles avaient été inopinées. Quoique obligée de faire
face à tant d'ennemis, Rome envoya en Ibérie deux nouvelles légions.
Avec ce renfort et leur année au complet, Pompée et Métellus
descendirent encore des Pyrénées vers l'Èbre, tandis que Sertorius et
Perpenna accouraient de la Lusitanie pour les arrêter. Alors plusieurs
corps des trouves de Sertorius se tournèrent du côté de Métellus .
| [1,112] 112. Καὶ τότε μάλιστα πολλοὶ Σερτωρίου πρὸς τὸν Μέτελλον
ηὐτομόλουν, ἐφ' ᾧ χαλεπαίνων ὁ Σερτώριος ἀγρίως καὶ βαρβαρικῶς
ἐλυμαίνετο πολλοῖς καὶ διὰ μίσους ἐγίγνετο. Μᾶλλον δ' αὐτὸν ὁ στρατὸς
ἐν αἰτίαις εἶχεν, ἐπεὶ καὶ δορυφόρους ἀντ' αὐτῶν ἐπήγετο πανταχοῦ
Κελτίβηρας καὶ τὴν φυλακὴν τοῦ σώματος, Ῥωμαίους ἀπελάσας, τοῖσδε
ἀντ' ἐκείνων ἐπέτρεπεν. Οὐ γὰρ ἔφερον ἐς ἀπιστίαν ὀνειδιζόμενοι, εἰ καὶ
πολεμίῳ Ῥωμαίων ἐστρατεύοντο· ἀλλ' αὐτὸ δὴ τοῦτο καὶ μάλιστα
ὑπέδακνεν αὐτούς, τὸ ἀπίστους ἐς τὴν πατρίδα διὰ τὸν Σερτώριον
γενομένους ἀπιστεῖσθαι καὶ πρὸς αὐτοῦ, οὐδ' ἠξίουν διὰ τοὺς
αὐτομολήσαντας οἱ παραμένοντες κατεγνῶσθαι. Πολλὰ δὲ καὶ οἱ
Κελτίβηρες αὐτοῖς, ἀφορμῆς λαβόμενοι, ἐνύβριζον ὡς ἀπιστουμένοις.
Οἱ δ' οὐ τελέως ὅμως τὸν Σερτώριον ἀπεστρέφοντο διὰ τὰς χρείας· οὐ
γὰρ ἦν τότε τοῦ ἀνδρὸς οὔτε πολεμικώτερος ἄλλος οὔτ' ἐπιτυχέστερος.
Ὅθεν αὐτὸν καὶ οἱ Κελτίβηρες διὰ τὴν ταχυεργίαν ἐκάλουν Ἀννίβαν, ὃν
θρασύτατόν τε καὶ ἀπατηλότατον στρατηγὸν παρὰ σφίσιν ἐδόκουν
γενέσθαι. Ὁ μὲν δὴ στρατὸς ὧδε εἶχε Σερτωρίῳ, πόλεις δ' αὐτοῦ
πολλὰς επέτρεχον οἱ περὶ τὸν Μέτελλον καὶ τοὺς ἄνδρας ἐς τὰ ὑπήκοα
σφίσι μετῆγον. Παλαντίαν δὲ Πομπηίου περικαθημένου καὶ τὰ τείχη
ξύλων κορμοῖς ὑποκρεμάσαντος, ἐπιφανεὶς ὁ Σερτώριος τὴν μὲν
πολιορκίαν ἐξέλυσε, τὰ τείχη δ' ἔφθασεν ὑποκαύσας ὁ Πομπήιος καὶ ἐς
Μέτελλον ἀνεχώρει. Σερτώριος δὲ καὶ τὰ πεσόντα ἤγειρε, καὶ τοῖς περί τι
χωρίον Καλάγυρον στρατοπεδεύουσιν ἐπιδραμὼν ἔκτεινε τρισχιλίους.
Καὶ τάδε ἦν καὶ τοῦδε τοῦ ἔτους ἐν Ιβηρίᾳ.
| [1,112] 112. Furieux de cette défection, Sertorius s'arma de férocité et de
barbarie contre un grand nombre de soldats ; et il se rendit odieux. Son
armée lui en voulait d'un autre côté, de ce qu'il donnait continuellement
la préférence aux Celtibériens pour se tenir à côté de lui, et qu'il leur
confiait la garde de sa personne au préjudice de ses concitoyens ; car
ils supportaient impatiemment d'être regardés comme suspects,
quoiqu'ils combattissent sous les ordres de l'ennemi du peuple romain.
Ce qui les irritait le plus, c'était que Sertorius, pour les intérêts duquel
ils s'étaient rendus traîtres envers leur partie, n'eût pas de confiance
en eux. Ceux qui lui étaient restés fidèles ne croyaient pas d'ailleurs
devoir porter la peine de ceux qui l'avaient abandonné. D'un autre
côté, les Celtibériens prenaient souvent prétexte de la prédilection dont
ils étaient honorés pour insulter leurs camarades qu'ils voyaient traités
comme s'ils étaient suspects. Néanmoins ils ne se détachèrent point
entièrement de Sertorius, à cause du besoin qu'ils avaient de lui ; car
les Romains n'avaient point alors de chef plus expérimenté dans l'art
militaire, ni plus favorisé de la Fortune. Aussi les Celtibériens l'avaient-
ils surnommé Hannibal, en raison de sa rapidité dans l'action : ils
n'avaient jamais vu, en effet, commander une armée avec plus
d'audace et plus de prudence à la fois. Telles étaient les dispositions
des troupes de Sertorius à son égard. Cependant Métellus faisait des
courses fréquentes contre les villes de Sertorius, et en emmenait les
habitants dans celles de son parti. Pompée avait mis le siège devant
Pallante. Il commençait à introduire de grosses bûches dans la base
des murailles, lorsque Sertorius arriva au secours de la place. Pompée
leva le siège, et, après avoir mis le feu aux remparts, il fit sa retraite du
côté de Métellus. Sertorius répara la brèche que Pompée avait faite
aux murs de Pallante ; il marcha contre un corps de troupes campé
dans une ville nommée Calagurris, et tua trois mille hommes. Ce furent
les résultats de cette campagne en Ibérie.
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