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[1,107] XIII. 107. Καὶ Σύλλα μὲν τοῦτο τέλος ἦν, ἀπὸ δὲ τῆς πυρᾶς χωροῦντες
εὐθὺς οἱ ὕπατοι λόγοις βλασφήμοις ἐς ἀλλήλους διεφέροντο, καὶ τὸ
ἀστικὸν ἐς αὐτοὺς διῄρητο. Λέπιδος δὲ καὶ τοὺς Ἰταλικοὺς
προσποιούμενος ἔλεγεν, ὅτι τὴν γῆν αὐτοῖς, ἣν ὁ Σύλλας ἀφῄρητο,
ἀποδώσει. Ἄμφω μὲν οὖν ἡ βουλὴ δείσασα ὥρκωσε μὴ πολέμῳ
διακριθῆναι, κληρωσάμενος δ' ὁ Λέπιδος τὴν ὑπὲρ Ἄλπεις Γαλατίαν, ἐπὶ
τὰ ἀρχαιρέσια οὐ κατῄει ὡς πολεμήσων τοῖς Συλλείοις τοῦ ἐπιόντος
ἔτους ὑπὲρ τὸν ὅρκον ἀδεῶς· ἐδόκουν γὰρ ἐς τὸ τῆς ἀρχῆς ἔτος
ὡρκῶσθαι. Οὐ λανθάνων δ', ἐφ' οἷς ἐβούλευεν, ἐκαλεῖτο ὑπὸ τῆς
βουλῆς· καὶ οὐδὲ αὐτὸς ἀγνοῶν, ἐφ' οἷς ἐκαλεῖτο, ᾖει μετὰ τοῦ στρατοῦ
παντὸς ὡς ἐς τὴν πόλιν ἐσελευσόμενος σὺν αὐτῷ. Κωλυόμενος δὲ
ἐκήρυξεν ἐς τὰ ὅπλα χωρεῖν, καὶ ἀντεκήρυττε Κάτλος. Μικρόν τε πρὸ
τοῦ Ἀρείου πεδίου μάχης αὐτοῖς γενομένης, ἡττώμενος ὁ Λέπιδος καὶ
οὐκ ἐς πολὺ ἔτι ἀντισχὼν ἐς Σαρδὼ διέπλευσεν, ἔνθα νόσῳ τηκεδόνι
χρώμενος ἀπέθανε· καὶ ὁ στρατὸς αὐτοῦ μικρὰ κατὰ μέρος ἐνοχλήσας
διελύθη, τὸ δὲ κράτιστον Περπέννας ἐς Ἰβηρίαν ἤγαγε Σερτωρίῳ.
| [1,107] 107. En quittant le bûcher, les consuls s'attaquèrent aussitôt l'un l'autre
en propos, et Rome se partagea entre eux deux. Lépidus, pour faire sa
cour aux alliés, dit qu'il leur ferait rendre les terres que Sylla leur avait
enlevées. Le sénat prit l'alarme, et fit jurer aux deux consuls qu'ils n'en
viendraient point aux mains. Le sort ayant fait échoir à Lépidus le
commandement de la Gaule transalpine, il ne tourna point à Rome à
l'époque des comices, dans la vue que, libre de son serment, il pourrait
année prochaine lever impunément l'étendard contre le parti de Sylla.
Catulus et lui paraissaient avoir prêté serment que pour la durée de
leur consulat. Ses vues secrètes ayant été pénétrées, le sénat lui
enjoignit de se rendre à Rome. Lépidus ne se dissimula pas, de son
côté, le motif pour lequel il était rappelé ; il se mit en marche avec toute
son armée, comme disposé à entrer dans Rome à la tête de ses
légions. On se mit en mesure pour l'arrêter. Il fit une proclamation pour
faire courir les citoyens aux armes. Catulus en fit autant de son côté.
Ils se livrèrent bataille un peu en avant du Champ de Mars. Lépidus fut
défait, et, sans tenir longtemps après, il se retira en Sardaigne, où il
mourut de consomption. Son armée, après avoir causé quelques
légers troubles, se dispersa par petits groupes ; et Perpenna en
conduisit ce qu'il y avait de plus brave au secours de Sertorius, en Ibérie.
| [1,108] 108. Λοιπὸν δ' ἐστὶ τῶν Συλλείων ἔργων τὸ Σερτωρίου, γενόμενον μὲν
ὀκτάετες, οὐκ εὐμαρὲς δὲ οὐδαμὰ Ῥωμαίοις, ἅτε μὴ πρὸς Ἴβηρας
αὐτούς, ἀλλὰ καὶ τόδε ἐπ' ἀλλήλους καὶ πρὸς Σερτώριον, ὃς ᾕρητο μὲν
Ἰβηρίας ἄρχειν, Κάρβωνι δ' ἐπὶ Σύλλᾳ συμμαχῶν Σύεσσαν πόλιν ἐν
σπονδαῖς κατέλαβε καὶ φεύγων ἐπὶ τὴν στρατηγίαν ᾤχετο. Καὶ στρατὸν
ἔχων ἔκ τε Ἰταλίας αὐτῆς καί τινα ἄλλον ἐκ Κελτιβήρων ἀγείρας τούς τε
πρὸ ἑαυτοῦ στρατηγούς, οὐ παραδιδόντας οἱ τὴν ἀρχὴν ἐς χάριν
Σύλλα, τῆς Ἰβηρίας ἐξέβαλε καὶ πρὸς Μέτελλον ἐπιπεμφθέντα ὑπὸ
Σύλλα ἀπεμάχετο γενναίως. Περιώνυμος δὲ ὢν ἐπὶ τόλμῃ, βουλὴν
κατέλεξεν ἐκ τῶν συνόντων οἱ φίλων τριακοσίους καὶ τήνδε ἔλεγεν εἶναι
τὴν Ῥωμαίων βουλὴν καὶ ἐς ὕβριν ἐκείνης σύγκλητον ἐκάλει. Σύλλα δ'
ἀποθανόντος καὶ Λεπίδου μετὰ Σύλλαν, στρατὸν ἔχων ἄλλον Ἰταλῶν,
ὅσον αὐτῷ Περπέννας ὁ τοῦ Λεπίδου στρατηγὸς ἤγαγεν, ἐπίδοξος ἦν
στρατεύσειν ἐπὶ τὴν Ἰταλίαν, εἰ μὴ δείσασα ἡ βουλὴ στρατόν τε ἄλλον
καὶ στρατηγὸν ἕτερον ἐπὶ τῷ προτέρῳ Πομπήιον ἔπεμψεν ἐς Ἰβηρίαν,
νέον μὲν ἔτι ὄντα, περιφανῆ δ' ἐξ ὧν ἐπὶ Σύλλα περί τε Λιβύην καὶ ἐν
αὐτῇ Ἰταλίᾳ κατείργαστο.
| [1,108] 108. Sertorius était le seul des ennemis de Sylla qui se fût maintenu en
armes : il y était depuis huit ans, et il n'était pas facile, même aux
Romains, de le réduire ; car ce n'était pas seulement contre les Ibères
qu'ils avaient à combattre, c'était contre des Romains comme eux ;
c'était contre Sertorius, à qui le commandement de l'Ibérie avait été
d'abord décerné ; qui, avec Carbon, avait combattu contre Sylla ; qui
s'était emparé de Suesse au mépris d'une trêve ; qui, obligé de fuir à
cette occasion, était venu prendre possession de son commandement
; qui, avec une armée composée d'Italiens qu'il avait amenés avec lui
et avec une autre composée de Celtibériens, qu'il avait levée en
arrivant dans ce pays, avait forcé les proconsuls, ses prédécesseurs à
ce poste qui, par attachement pour Sylla, refusaient de le reconnaître,
à évacuer l'Ibérie, et qui avait combattu avec courage Métellus que
Sylla avait fait marcher contre lui. Son audace lui ayant acquis de la
célébrité, il forma un conseil de trois cents de ses amis ; il prétendait
que c'était le vrai sénat de Rome, et, en dérision de ce dernier, il en
donna le nom à celui qui était son ouvrage. Après que Sylla fut mort,
ainsi que Lépidus, Perpenna, lieutenant de ce dernier, lui ayant amené
un renfort d'Italiens, il devint probable qu'il pourrait entreprendre de
marcher contre l'Italie. Mais le sénat, qui le craignit, envoya en Ibérie
une nouvelle armée qu'il ajouta à la première, avec un nouveau
général, Pompée, jeune encore, mais qui s'était déjà fait de la
réputation par ses exploits en Afrique et en Italie même, du temps de
Sylla.
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