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[1,83] 83. Καὶ τάδε αὐτοῖς ἐδόκει καὶ τὸ δαιμόνιον ἐν τῷδε τῷ πολέμῳ
προσημῆναι. Δείματά τε γὰρ ἄλογα πολλοῖς καὶ ἰδίᾳ καὶ κατὰ πλῆθος
ἐνέπιπτε περὶ ὅλην τὴν Ἰταλίαν, καὶ μαντευμάτων παλαιῶν
ἐπιφοβωτέρων ἐμνημόνευον, τέρατά τε πολλὰ ἐγίνοντο, καὶ ἡμίονος
ἔτεκε, καὶ γυνὴ κύουσα ἔχιν ἀντὶ βρέφους ἐξέδωκε, τήν τε γῆν ὁ θεὸς ἐπὶ
μέγα ἔσεισε καὶ νεώς τινας ἐν Ῥώμῃ κατήνεγκε, καὶ πάνυ Ῥωμαίων
ὄντων ἐς τὰ τοιαῦτα βαρυεργῶν. Τό τε Καπιτώλιον ὑπὸ τῶν βασιλέων
τετρακοσίοις που πρόσθεν ἔτεσι γενόμενον ἐνεπρήσθη, καὶ τὴν αἰτίαν
οὐδεὶς ἐπενόει. Πάντα δ' ἔδοξεν ἐς τὸ πλῆθος τῶν ἀπολουμένων καὶ τὴν
ἅλωσιν τῆς Ἰταλίας καὶ Ῥωμαίων αὐτῶν τῆς τε πόλεως κατάληψιν καὶ
πολιτείας μεταβολὴν προσημῆναι.
| [1,83] 83. Au surplus, dans cette guerre, les Dieux parurent annoncer
d'avance ces funestes événements. Plusieurs accidents
extraordinaires, soit publics, soit particuliers, qui eurent lieu en divers
endroits de l'Italie, en furent les sinistres avant-coureurs. Ces présages
en firent rappeler d'anciens, assez inquiétants. Entre autres prodiges,
une mule devint féconde ; une femme accoucha d'un serpent au lieu
d'un enfant ; un violent tremblement de terre causé par le Dieu se fit
ressentir, quelques temples en furent écrasés à Rome (et les Romains
sont particulièrement anxieux face à ce genre d'événements) ; le
Capitole, qui avait été bâti quatre cents ans auparavant par les rois, fut
incendié, sans qu'il fût possible d'en savoir la cause. Tels furent les
signes qui pronostiquèrent le carnage d'un si grand nombre de
citoyens, l'asservissement de l'Italie et des Romains mêmes, la prise
de Rome, et l'anéantissement de la république.
| [1,84] 84. Ἤρξατο μὲν οὖν ὅδε ὁ πόλεμος, ἐξ οὗ Σύλλας ἐς Βρεντέσιον
παρῆλθεν, ὀλυμπιάδων οὐσῶν ἑκατὸν ἑβδομήκοντα καὶ τεσσάρων·
μῆκος δ' αὐτοῦ, διά τε τὸ μέγεθος τῶν ἔργων, σὺν ἐπείξει ὡς ἐπ'
ἐχθροὺς ἰδίους ταχυνόντων, οὐ πολὺ ὡς ἐπὶ τοσοῖσδε ἔργοις ἐγένετο.
Ὅθεν καὶ μάλιστα αὐτοῖς τὰ παθήματα ἐπειγομένοις ἐν βραχεῖ μείζω καὶ
ὀξύτερα συνέβη γενέσθαι. Ἐς δὲ τριετὲς ὅμως προῆλθε, κατά γε τὴν
Ἰταλίαν, μέχρι τὴν ἀρχὴν ἀνεδήσατο Σύλλας· ἐν γὰρ Ἰβηρίᾳ καὶ μετὰ
Σύλλαν ἐξέτεινεν ἐπὶ πλεῖον. Μάχαι δὲ καὶ ἀκροβολίαι καὶ πολιορκίαι καὶ
πολέμων ἰδέαι πᾶσαι κατὰ τὴν Ἰταλίαν ἀθρόαι τε καὶ κατὰ μέρη τοῖς
στρατηγοῖς ἐγένοντο πολλαί, καὶ πᾶσαι διαφανεῖς. Ὧν τὰ μέγιστα καὶ
ἀξιολογώτατα, ἐν κεφαλαίῳ φράσαι, τοιάδε ἦν.
| [1,84] 84. Or, cette guerre commença à compter du débarquement de Sylla à
Brindes, la cent soixante-quatorzième olympiade. Quant à sa durée,
elle ne fut pas proportionnée à l'importance des événements ; car les
actions furent d'une grande ampleur, les combattants se précipitant
littéralement les uns sur les autres avec la fureur d'ennemis privés ; ce
qui en rendit les calamités, accumulées dans un court intervalle, plus
considérables et plus cruelles. Il y en eut cependant pour trois ans, en
Italie du moins, jusqu'au moment où Sylla se rendit entièrement maître
du pouvoir. Car, en Ibérie, elle continua longtemps même après lui.
Des batailles rangées, des escarmouches, des sièges, tous les genres
d'opérations militaires eurent lieu en Italie, soit par les armées en
corps, soit par divisions particulières, et toujours avec des actions
d'éclat. Je ne parlerai que des plus importantes et des plus
mémorables. En voici l'abrégé.
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