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[1,75] 75. Οἱ μὲν δὴ θεράποντες δίκην ἀξίαν ἔδοσαν τῆς ἐς δεσπότας
πολλάκις ἀπιστίας· τοῦ δ' ἐπιόντος ἔτους ὕπατοι μὲν ᾕρηντο Κίννας τε
αὖθις καὶ Μάριος ἕβδομον, ᾧ μετὰ φυγὴν καὶ ἐπικήρυξιν, εἴ τις ὡς
πολέμιον ἀνέλοι, τὸ μάντευμα ὅμως ἀπήντα τὸ τῶν ἑπτὰ νεογνῶν
ἀετῶν. Ἀλλ' οὗτος μὲν πολλὰ καὶ δεινὰ ἐς Σύλλαν ἐπινοῶν τοῦ πρώτου
μηνὸς τῆς ἀρχῆς ἀπέθανε, καὶ Οὐαλέριον Φλάκκον ὁ Κίννας ἑλόμενος
ἀντ' αὐτοῦ εἰς τὴν Ἀσίαν ἐξέπεμψεν, ἀποθανόντος δὲ καὶ Φλάκκου
Κάρβωνα εἵλετο συνάρχειν ἑαυτῷ.
| [1,75] 75. L'année suivante, Cinna fut élu consul pour la seconde fois, et
Marius pour la septième ; car, malgré son exil, malgré la proclamation
qui avait mis sa vie à la merci de quiconque le rencontrerait, le
pronostic des sept aiglons prévalut. Pendant qu'il méditait de
nombreuses et de grandes mesures contre Sylla, il mourut dans le
premier mois de son consulat. Cinna fit choix, pour le remplacer, de
Valérius Flaccus, qu'il envoya en Asie ; mais Valérius Flaccus étant
mort, il prit Carbon pour collègue, à la place du défunt.
| [1,76] IX. 76. Σύλλας δ' ἐπείξει τῆς ἐπὶ τοὺς ἐχθροὺς ἐπανόδου τὰ ἐς
Μιθριδάτην πάντ' ἐπιταχύνας, ὥς μοι προείρηται, καὶ ἔτεσιν οὐδ' ὅλοις
τρισὶν ἑκκαίδεκα μὲν ἀνδρῶν μυριάδας κατακανών, τὴν δὲ Ἑλλάδα καὶ
Μακεδονίαν καὶ Ἰωνίαν καὶ Ἀσίαν καὶ ἄλλα ἔθνη πολλά, ὅσα Μιθριδάτης
προειλήφει, ἐς Ῥωμαίους ἀναλαβὼν αὐτόν τε τὸν βασιλέα τὰς ναῦς
ἀφελόμενος καὶ ἐς μόνην τὴν πατρῴαν ἀρχὴν ἐκ τοσῶνδε κατακλείσας,
ἐπανῄει στρατὸν ἄγων εὔνουν οἱ καὶ γεγυμνασμένον καὶ πολὺν καὶ τοῖς
γεγονόσιν ἐπηρμένον. Ἦγε δὲ καὶ νεῶν πλῆθος καὶ χρήματα καὶ
παρασκευὴν ἐς ἅπαντα ἀξιόλογον, καὶ τοῖς ἐχθροῖς ἦν ἐπίφοβος, ὥστε
δειμαίνοντες αὐτὸν ὅ τε Κάρβων καὶ ὁ Κίννας ἐς ὅλην τὴν Ἰταλιαν τινὰς
περιέπεμπον, χρήματα καὶ στρατιὰν καὶ σῖτον αὐτοῖς ἀθροίζειν, τούς τε
δυνατοὺς συνουσίαις ἀνελάμβανον καὶ τῶν πόλεων ἠρέθιζον μάλιστα
τὰς νεοπολιτίδας, ὡς δι' αὐτὰς ὄντες ἐν τοσῷδε κινδύνου. Τάς τε ναῦς
ἐπεσκεύαζον ἀθρόως καὶ τὰς ἐν Σικελίᾳ μετεκάλουν καὶ τὴν παράλιον
ἐφύλασσον καὶ οὐδὲν ὀξείας οὐδὲ οἵδε παρασκευῆς μετὰ δέους ἅμα καὶ
σπουδῆς ἐξέλιπον.
| [1,76] 76. Sylla, pressé de s'en retourner à Rome pour en imposer à ses
ennemis, se hâta, ainsi que je l'ai dit ailleurs, d'en finir avec Mithridate.
Dans l'espace de moins de trois ans, il avait fait mordre la poussière à
cent soixante mille hommes ; il avait réuni à l'empire romain la Grèce,
la Macédoine, l'Ionie, l'Asie, et beaucoup d'autres régions dont
Mithridate s'était antérieurement emparé. Il avait enlevé à ce prince
tous ses vaisseaux, et l'avait confiné, après tant de conquêtes, dans
les anciennes limites de ses États. Sylla donc reprit le chemin de
Rome, à la tête d'une armée nombreuse qui lui était dévouée, qui était
à l'épreuve des fatigues de la guerre, et qui s'enorgueillissait des
grandes choses qu'elle avait faites. Il avait aussi beaucoup de
vaisseaux à ses ordres. Il était pourvu d'argent et de toutes les autres
munitions militaires. Ses ennemis en furent épouvantés. Carbon et
Cinna, redoutant son approche, envoyèrent des émissaires par toute
l'Italie, pour amasser de l'argent, pour lever des troupes, et pour
préparer des vivres. Ils firent embrasser leur parti aux citoyens
puissants par leur fortune, en multipliant les contacts avec eux. Ils
échauffèrent le zèle des villes alliées, de celles principalement dont les
citoyens venaient d'obtenir le droit de cité, en leur représentant que
c'était à cause d'elles qu'ils étaient en danger. Ils firent armer des
vaisseaux en masse. Ils donnèrent ordre à ceux qui étaient en Sicile
de revenir. Ils mirent les rivages de la mer en état de défense. Ils ne
négligèrent aucune des dispositions de sûreté que la terreur et le
sentiment de l'urgence purent leur inspirer dans ces circonstances critiques.
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