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[1,73] 73. Κορνοῦτον δὲ ἐν καλύβαις κρυπτόμενον οἱ θεράποντες εὐμηχάνως
περιέσωσαν· νεκρῷ γὰρ περιτυχόντες σώματι πυράν τε ἔνησαν καὶ τῶν
ζητητῶν ἐπιόντων ἅψαντες τὴν πυρὰν ἔφασαν τὸν δεσπότην καίειν
ἀπαγξάμενον. Ὁ μὲν δὴ πρὸς τῶν θεραπόντων περισέσωστο, Κόιντος
δὲ Ἀγχάριος Μάριον ἐν τῷ Καπιτωλίῳ μέλλοντα θύσειν ἐφύλαττεν,
ἐλπίζων οἱ τὸ ἱερὸν διαλλακτήριον ἔσεσθαι. Ὁ δ' ἀρχόμενος τῆς θυσίας
προσιόντα τὸν Ἀγχάριον καὶ προσαγορεύοντα αὐτίκα ἐν τῷ Καπιτωλίῳ
τοῖς παρεστῶσι προσέταξεν ἀνελεῖν. Καὶ ἡ κεφαλὴ καὶ τοῦδε καὶ
Ἀντωνίου τοῦ ῥήτορος καὶ τῶν ἄλλων ὑπάτων ἢ στρατηγῶν γεγονότων
ἐν ἀγορᾷ προυτέθησαν. Ταφήν τε οὐδενὶ ἐξῆν ἐπενεγκεῖν ἐς οὐδένα
τῶν ἀναιρουμένων, ἀλλ' οἰωνοὶ καὶ κύνες ἄνδρας τοιούσδε
διεσπάσαντο. Πολὺς δὲ καὶ ἄλλος ἦν τῶν στασιωτῶν φόνος ἐς
ἀλλήλους ἀνεύθυνος καὶ ἐξελάσεις ἑτέρων καὶ δημεύσεις περιουσίας καὶ
ἀρχῆς ἀφαιρέσεις καὶ ἀνατροπαὶ τῶν ἐπὶ Σύλλα τεθέντων νόμων. Αὐτοῦ
τε Σύλλα φίλοι πάντες ἀνῃροῦντο, καὶ ἡ οἰκία κατεσκάπτετο, καὶ ἡ
περιουσία δεδήμευτο, καὶ πολέμιος ἐψηφίζετο· τὸ δὲ γύναιον καὶ ἡ
γενεὰ ζητούμενοι διέφυγον. Ὅλως τε οὐδὲν ἀπῆν ἀθρόων τε καὶ
ποικίλων κακῶν.
| [1,73] 73. Les esclaves de Cornutus le sauvèrent habilement, en le cachant
dans une sorte de tanière. Ils avaient rencontré un cadavre tout auprès;
ils arrangèrent un bûcher, et voyant survenir les sicaires, ils mirent le
feu au bûcher, et dirent à ceux qui cherchaient leur maître qu'il s'était
pendu et qu'ils le réduisaient en cendres. Tel fut l'artifice de ces
esclaves, auxquels leur maître fut redevable de son salut. Quintus
Ancharius épia le moment où Marius se rendrait au Capitole pour y
faire un sacrifice. Il espérait que la sainteté du lieu lui ferait accorder sa
grâce. Mais Marius, après avoir commencé son sacrifice, voyant
Ancharius venir à lui et le saluer, ordonna sur-le-champ à ceux qui
l'entouraient de l'immoler dans le Capitole. Sa tête, celle d'Antonius le
rhéteur, et des autres qui avaient été ou préteurs au consuls, furent du
nombre de celles qui furent exposées dans le Forum. Il ne fut permis à
personne de donner une sépulture à aucune de ces victimes. Les
oiseaux et les chiens s'en disputèrent les dépouilles. Et il y eut aussi
beaucoup de factieux qui s'entre-tuèrent sans motif. D'autres citoyens
furent condamnés à l'exil ; plusieurs eurent leurs biens confisqués ;
plusieurs furent dépouillés de leurs charges. Les lois provoquées par
Sylla furent abrogées. Tous ses amis recevaient la mort. Sa maison fut
rasée. Ses biens furent confisqués. Il fut lui-même déclaré ennemi de
la république. Sa femme et ses enfants, que l'on fit chercher, prirent la
fuite. En un mot, dans ce chaos de calamités, nul attentat ne fut omis.
| [1,74] 74. Ἐπὶ δὲ τούτοις, ἐς ὑπόκρισιν ἀρχῆς ἐννόμου μετὰ τοσούσδε φόνους
ἀκρίτους, ὑπεβλήθησαν κατήγοροι τῷ τε ἱερεῖ τοῦ Διὸς Μερόλᾳ, κατ'
ὀργὴν ἄρα τῆς ἀρχῆς, ἣν Κίνναν οὐδὲν ἀδικῶν διεδέδεκτο, καὶ
Λουτατίῳ Κάτλῳ, τῷ Μαρίου περὶ τὰ Κιμβρικὰ συνάρχῳ, περισωθέντι
μὲν ἐκ Μαρίου πάλαι, ἀχαρίστῳ δ' ἐς αὐτὸν καὶ πικροτάτῳ περὶ τὴν
ἐξέλασιν γενομένῳ. Οὗτοι μὲν δὴ φυλλασσόμενοί τε ἀφανῶς καὶ τῆς
κυρίας ἡμέρας ἐπελθούσης ἐς τὴν δίκην ἀνακαλούμενοι ιτετράκις δὲ
ἐχρῆν κηρυττομένους ἐν ὡρισμένοις ὡρῶν διαστήμασιν ἁλῶναἰ,
Μερόλας μὲν τὰς φλέβας ἐνέτεμεν ἑαυτοῦ, καὶ πινάκιον αὐτῷ
παρακείμενον ἐδήλου, ὅτι κόπτων τὰς φλέβας τὸν πῖλον ἀποθοῖτο οοὐ
γὰρ ἦν θεμιτὸν ἱερέα περικείμενον τελευτᾶνν, Κάτλος δ' ἐν οἰκήματι
νεοχρίστῳ τε καὶ ἔτι ὑγρῷ καίων ἄνθρακας ἑκὼν ἀπεπνίγη. Καὶ οὗτοι
μὲν οὕτως ἀπέθανον, θεράποντες δ' ὅσοι κατὰ τὸ κήρυγμα πρὸς Κίνναν
ἐκδραμόντες ἐλεύθεροι γεγένηντο καὶ αὐτῷ Κίννᾳ τότε ἐστρατεύοντο,
ταῖς οἰκίαις ἐπέτρεχον καὶ διήρπαζον, ἀναιροῦντες ἅμα οἷς περιτύχοιεν·
οἱ δὲ αὐτῶν καὶ τοῖς σφετέροις δεσπόταις μάλιστα ἐπεχείρουν. Κίννας δ'
ἐπεὶ πολλάκις αὐτοῖς ἀπαγορεύων οὐκ ἔπειθε, Γαλατῶν στρατιὰν αὐτοῖς
ἔτι νυκτὸς ἀναπαυομένοις περιστήσας διέφθειρε πάντας.
| [1,74] 74. Après tous ces meurtres impunis, on voulut avoir l'air de laisser
reprendre aux lois leur empire. Des accusateurs furent apostés contre
Mérula, le grand prêtre de Jupiter, à qui on en voulait, parce qu'il avait
remplacé Cinna, quoiqu'on n'eût d'ailleurs aucun reproche à lui faire,
de même que contre Lutatius Catulus, ancien collègue de Marius dans
la guerre contre les Cimbres, à qui Marius avait précédemment sauvé
la vie, et qui, dans ces dernières circonstances, oubliant ce que Marius
avait fait pour lui, s'était montré un des plus ardents provocateurs de
son exil. On les fit garder de près, sans qu'ils s'en doutassent. Le jour
où ils devaient être jugés étant arrivé, et la sommation de comparaître
ayant été proclamée (car, après quatre sommations réitérées à des
heures dont les intervalles étaient réglés, on pouvait user de
mainmise), Mérula s'ouvrit lui-même les veines, et son testament de
mort apprit qu'avant que de le faire il avait quitté son chapeau ; car il
était défendu par la loi de mourir dans ce sacerdoce avec le chapeau
sur la tête. Catulus fit allumer du charbon dans une chambre
nouvellement crépie et encore humide, et se laissa étouffer. C'est ainsi
que périrent Catulus et Mérula. D'un autre côté, tous les esclaves qui,
pour avoir répondu à la proclamation que Cinna avait fait faire autour
des murs de Rome, étaient devenus libres, et qui marchaient alors
sous ses enseignes, se jetaient dans les maisons, les pillaient,
égorgeant tous les malheureux qui leur tombaient sous la main. C'était
de préférence contre leurs anciens maîtres que certains d'entre eux
exerçaient ces brigandages. Cinna leur ayant plusieurs fois défendu de
récidiver, sans rien obtenir, les fit cerner, une nuit, et les fit égorger
jusqu'au dernier par un corps de Gaulois. Tel fut le juste châtiment que
ces esclaves reçurent de leur infidélité répétée envers leurs maîtres.
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