|
[1,67] 67. Ὁ δ' ἦλθε καὶ πρὸς ταῖς Κολλίναις πύλαις ἐστρατοπέδευσε· καὶ ὁ
Κίννας ἐπελθὼν αὐτῷ παρεστρατοπέδευε. Γάιος δὲ Μάριος τούτων
πυθόμενος ἐς Τυρρηνίαν κατέπλευσεν ἅμα τοῖς συνεξελαθεῖσι καὶ
θεράπουσιν αὐτῶν ἐπελθοῦσιν ἀπὸ Ῥώμης, ἐς πεντακοσίους μάλιστά
που γεγονόσι. Ῥυπῶν δ' ἔτι καὶ κόμης ἔμπλεως ἐπῄει τὰς πόλεις,
οἰκτρὸς ὀφθῆναι· μάχας τε καὶ τρόπαια αὑτοῦ Κιμβρικὰ καὶ ἓξ ὑπατείας
ὑπερεπαίρων καὶ περὶ τῆς χειροτονίας σφόδρα αὐτοῖς ἐπιθυμοῦσιν
ἐπαγγελλόμενός τε καὶ πιστὸς εἶναι δοκῶν, συνήγαγε Τυρρηνῶν
ἑξακισχιλίους καὶ ἐς Κίνναν διῆλθεν ἀσμένως αὐτὸν ἐπὶ κοινωνία τῶν
παρόντων δεχόμενον. Ὡς δὲ ἀνεμίχθησαν, ἐστρατοπέδευον ἐπὶ τοῦ
ποταμοῦ τοῦ Τιβέριος ἐς τρία διαιρεθέντες, Κίννας μὲν καὶ Κάρβων σὺν
αὐτῷ τῆς πόλεως ἀντικρύ, Σερτώριος δὲ ὑπὲρ τὴν πόλιν ἄνω καὶ
Μάριος πρὸς τῇ θαλάσση, ζευγνύντες οἵδε τὸν ποταμὸν καὶ
γεφυροῦντες, ἵνα τὴν πόλιν ἀφέλοιντο τὴν σιταγωγίαν. Μάριος δὲ καὶ
Ὄστια εἷλε καὶ διήρπαζε, καὶ Κίννας ἐπιπέμψας Ἀρίμινον κατέλαβε, τοῦ
μή τινα στρατιὰν ἐς τὴν πόλιν ἐπελθεῖν ἐκ τῆς ὑπηκόου Γαλατίας.
| [1,67] 67. Pompée se mit en effet en marche, et vint camper auprès de la
porte Colline. Cinna le suivit de près, et campa vis-à-vis de lui.
Cependant Marius, informé de ces événements, était débarqué en
Toscane avec ses compagnons d'exil. Il eut bientôt autour de lui cinq
cents esclaves, qui étaient accourus de Rome pour joindre leurs
maîtres. Il parcourut les villes qu'il trouva sur son chemin, encore
hideux et hirsute, afin d'exciter la pitié, rappelant ses combats, ses
victoires contre les Cimbres, et ses six consulats ; promettant, d'un air
qui annonçait qu'il tiendrait parole, qu'il ferait jouir les nouveaux
citoyens du droit de suffrage, avantage qu'ils avaient à coeur sur toutes
choses : ce qui réunit sous ses ordres six mille Étrusques, à la tête
desquels il vint se joindre à Cinna, qui le vit avec plaisir venir seconder
ses mesures. Après leur jonction, ils vinrent camper sur les bords du
Tibre, distribués en trois corps, Cinna et Carbon avec lui en face de la
ville ; Sertorius au-dessus de la ville, au nord ; et Marius du côté de la
mer. Ils jetèrent des ponts sur le Tibre pour établir leurs
communications et pour couper les vivres à la ville. Marius prit aussi
Ostie et la saccagea, et Cinna envoya des forces contre Ariminum et
s'en rendit maître, afin d'empêcher que Rome pût recevoir aucun
renfort du côté de la Gaule qui lui était soumise.
| [1,68] 68. Οἱ δὲ ὕπατοι δεδιότες καὶ στρατιᾶς ἄλλης δεόμενοι Σύλλαν μὲν οὐκ
εἶχον καλεῖν ἐς τὴν Ἀσίαν ἤδη πεπερακότα, Καικίλιον δὲ Μέτελλον, τὰ
λείψανα τοῦ συμμαχικοῦ πολέμου πρὸς Σαυνίτας διατιθέμενον,
ἐκέλευον ὅπῃ δύναιτο εὐπρεπῶς διαλυσάμενον ἐπικουρεῖν τῇ πατρίδι
πολιορκουμένῃ. Οὐ συμβαίνοντος δὲ Σαυνίταις ἐς ἃ ᾖτουν τοῦ
Μετέλλου, ὁ Μάριος αἰσθόμενος συνέθετο τοῖς Σαυνίταις ἐπὶ πᾶσιν οἷς
ᾖτουν παρὰ τοῦ Μετέλλου. Ὧδε μὲν δὴ καὶ Σαυνῖται Μαρίῳ
συνεμάχουν· Κλαύδιον δὲ Ἄππιον χιλίαρχον, τειχοφυλακοῦντα τῆς
Ῥώμης τὸν λόφον τὸν καλούμενον Ἰάνουκλον, εὖ ποτε παθόντα ὑφ'
ἑαυτοῦ, τῆς εὐεργεσίας ἀναμνήσας ὁ Μάριος ἐς τὴν πόλιν ἐσῆλθεν,
ὑπανοιχθείσης αὐτῷ πύλης περὶ ἕω, καὶ τὸν Κίνναν ἐσεδέξατο. Ἀλλ'
οὗτοι μὲν αὐτίκα ἐξεώσθησαν Ὀκταουίου καὶ Πομπηίου σφίσιν
ἐπιδραμόντων· κεραυνῶν δὲ πολλῶν ἐς τὸ τοῦ Πομπηίου στρατόπεδον
καταρραγέντων ἄλλοι τε τῶν ἐπιφανῶν καὶ ὁ Πομπήιος ἀπώλετο.
| [1,68] 68. La terreur s'empara des consuls, qui avaient besoin d'une autre
armée et qui ne pouvaient pas rappeler Sylla, déjà arrivé en Asie ;
mais ils ordonnèrent à Cécilius Métellus, qu'un reste de rebelles de la
Guerre Sociale occupait encore dans le pays des Samnites, de traiter
comme il pourrait avec eux, et de venir en diligence au secours de la
patrie assiégée. Mais Métellus n'ayant pas voulu accéder à ce que
demandaient les Samnites, Marius, quand il l'apprit, traita avec eux aux
mêmes conditions qu'ils avaient proposées à Métellus, ce qui les rendit
ses auxiliaires. D'un autre côté, Marius fit rappeler à Claudius Appius,
tribun militaire, qui gardait le long des murailles les hauteurs du
Janicule, le souvenir des services qu'il lui avait anciennement rendus.
Celui-ci le laissa pénétrer dans la ville, en lui ouvrant la porte dès le
point du jour. Cinna entra aussi par le même endroit. Mais ils furent
sur-le-champ repoussés par Octavius et Pompée, qui marchèrent
contre eux. Un violent orage ayant ensuite éclaté sur le camp de
Pompée, plusieurs patriciens, et Pompée entre autres, périrent.
| | |