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Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre I

Chapitre 63-64

  Chapitre 63-64

[1,63] 63. Οἱ μὲν δή, καθὰ καὶ Σύλλας ἐπεπράχει, βιάσασθαι τὴν πατρίδα διανοούμενοι, στρατιὰν δ' οὐκ ἔχοντες, περιέβλεπον, εἴ τι συμβαίη· ἐν δὲ Ῥώμῃ Σύλλας μέν, ὅπλοις τὴν πόλιν ὅδε πρῶτος καταλαβών τε καὶ δυνηθεὶς ἂν ἴσως ἤδη μοναρχεῖν, ἐπεὶ τοὺς ἐχθροὺς ἠμύνατο, τὴν βίαν ἑκὼν ἀπέθετο καὶ τὸν στρατὸν ἐς Καπύην προπέμψας αὖθις ἦρχεν ὡς ὕπατος· οἱ δὲ τῶν ἐξελαθέντων στασιῶται, ὅσοι τῶν πλουσίων, καὶ γύναια πολλὰ πολυχρήματα, τοῦ δέους τῶν ὅπλων ἀναπνεύσαντες ἠρεθίζοντο ὑπὲρ καθόδου τῶνδε τῶν ἀνδρῶν καὶ οὐδὲν σπουδῆς δαπάνης ἐς τοῦτο ἀπέλειπον, ἐπιβουλεύοντες καὶ τοῖς τῶν ὑπάτων σώμασιν ὡς οὐκ ἐνὸν τῶνδε περιόντων ἐκείνοις κατελθεῖν. Σύλλᾳ μὲν δὴ καὶ παυσαμένῳ τῆς ἀρχῆς στρατὸς ἦν, ἐψηφισμένος ἐπὶ Μιθριδάτην, ἐς σωτηρίαν αὐτοῦ φύλαξ· Κόιντον δὲ Πομπήιον, τὸν ἕτερον ὕπατον, δῆμος οἰκτείρων τοῦ δέους ἐψηφίσατο ἄρχειν Ἰταλίας καὶ ἑτέρου τοῦ περὶ αὐτὴν στρατοῦ, τότε ὄντος ὑπὸ Γναίῳ Πομπηίῳ. Τοῦθ' Γναῖος πυθόμενός τε καὶ δυσχεράνας ἥκοντα μὲν τὸν Κόιντον ἐς τὸ στρατόπεδον ἐσεδέξατο, καὶ τῆς ἐπιούσης τι χρηματίζοντος ὑπεχώρησε μικρὸν οἷα ἰδιώτης, μέχρι τὸν ὕπατον πολλοὶ καθ' ὑπόκρισιν ἀκροάσεως περιστάντες ἔκτειναν. Καὶ φυγῆς τῶν λοιπῶν γενομένης Γναῖος αὐτοῖς ὑπήντα, χαλεπαίνων ὡς ὑπάτου παρανόμως ἀνῃρημένου· δυσχεράνας δ' ὅμως εὐθὺς ἦρχεν αὐτῶν. [1,63] 63. Cependant Sylla, le premier des Romains qui se fût rendu maître de Rome par la force des armes, et qui pouvait peut-être, après avoir vaincu ses ennemis, se faire déclarer monarque, renonça volontairement à la force. Il renvoya son armée à Capoue, et continua ses fonctions en qualité de consul. D'un autre côté, les partisans des bannis, ceux surtout qui avaient le plus de fortune, plusieurs femmes riches, délivrées de la crainte des troupes, commencèrent à respirer, et à se remuer avec beaucoup de zèle pour le retour de ces citoyens. Ils n'épargnaient pour cela ni soins, ni dépenses. Ils environnaient d'embûches même la personne des consuls, parce qu'ils sentaient que, tant qu'ils seraient en vie, le retour des bannis serait impossible. À l'expiration de son consulat, Sylla eut pour sauvegarde le commandement de l'armée destinée contre Mithridate; quant à Quintus Pompée, l'autre consul, le peuple eut pitié de sa peur et lui décerna le commandement de l'Italie, ainsi que de l'autre armée qui y était alors, sous les ordres de Cnéius Pompée. Ce dernier apprit cette nouvelle avec déplaisir, et néanmoins il fit un bon accueil à son successeur lorsqu'il arriva dans son camp. Le lendemain, au moment où il entrait en fonction, Cnéius se tint éloigné de lui, comme un homme privé ; là-dessus, plusieurs soldats cernèrent leur nouveau chef, comme ayant l'air de vouloir entendre de plus près ce qu'il allait dire, et ils le massacrèrent. Chacun alors prenant la fuite, Cnéius Pompée vint à la rencontre des assassins de Quintus ; il leur reprocha d'avoir violé les lois en massacrant le proconsul ; et, tout en faisant éclater son indignation, il reprit de suite le commandement.
[1,64] VIII. 64. Ἐξαγγελθέντος δ' ἐς τὴν πόλιν τοῦ Πομπηίου φόνου, αὐτίκα μὲν Σύλλας περιδεὴς ἐφ' ἑαυτῷ γενόμενος τοὺς φίλους περιήγετο πανταχοῦ καὶ νυκτὸς ἀμφ' αὑτὸν εἶχεν, οὐ πολὺ δ' ἐπιμείνας ἐς Καπύην ἐπὶ τὸν στρατὸν κἀκεῖθεν ἐς τὴν Ἀσίαν ἐξήλασεν. Οἱ δὲ τῶν φυγάδων φίλοι Κίννᾳ, τῷ μετὰ Σύλλαν ὑπατεύοντι, θαρροῦντες τοὺς νεοπολίτας ἠρέθιζον ἐς τὸ ἐνθύμημα τοῦ Μαρίου, ταῖς φυλαῖς πάσαις ἀξιοῦν ἀναμιχθῆναι, ἵνα μὴ τελευταῖοι ψηφιζόμενοι πάντων ὦσιν ἄκυροι. Τοῦτο δὴ προοίμιον τῆς αὐτοῦ τε Μαρίου καὶ τῶν ἀμφὶ τὸν ἄνδρα καθόδου. Ἀνθισταμένων δὲ τῶν ἀρχαίων κατὰ κράτος, Κίννας μὲν τοῖς νεοπολίταις συνέπραττε, νομιζόμενος ἐπὶ τῷδε τριακόσια δωροδοκῆσαι τάλαντα, τοῖς δ' ἀρχαίοις ἕτερος ὕπατος Ὀκτάουιος. Καὶ οἱ μὲν ἀμφὶ τὸν Κίνναν προλαβόντες τὴν ἀγορὰν μετὰ κεκρυμμένων ξιφιδίων ἐβόων ἐς τὰς φυλὰς πάσας ἀναμιγῆναι· τὸ δὲ καθαρώτερον πλῆθος ἐς τὸν Ὀκτάουιον ἐχώρει, καὶ οἵδε μετὰ ξιφιδίων. Ἔτι δ' αὐτῷ κατὰ τὴν οἰκίαν τὸ μέλλον περιορωμένῳ ἐξαγγέλλεται τοὺς πλέονας δημάρχους κωλύειν τὰ γιγνόμενα, θόρυβον δὲ τῶν νεοπολιτῶν εἶναι καὶ ἀπογύμνωσιν ἤδη τῶν ξιφιδίων περὶ ὁδὸν ἐς τοὺς ἀντιλέγοντας δημάρχους ἀναπηδώντων ἐπὶ τὰ ἔμβολα. Ὧν Ὀκτάουιος πυθόμενος κατέβαινε διὰ τῆς Ἱερᾶς ὁδοῦ μετὰ πυκνοῦ πάνυ πλήθους καὶ οἷα χειμάρρους ἐς τὴν ἀγορὰν ἐμπεσὼν ὤσατο μὲν διὰ μέσων τῶν συνεστώτων καὶ διέστησεν αὐτούς· ὡς δὲ κατέπληξεν, ἐς τὸ τῶν Διοσκούρων ἱερὸν παρῆλθε, τὸν Κίνναν ἐκτρεπόμενος. Ὅσοι δ' αὐτῷ συνῆσαν, χωρὶς ἐπαγγέλματος ἐμπεσόντες τοῖς νεοπολίταις ἔκτεινάν τε πολλοὺς καὶ ἑτέρους φεύγοντας ἐπὶ τὰς πύλας ἐδίωκον. [1,64] 64. Aussitôt que l'on sut à Rome la fin tragique de Pompée, Sylla, commençant à craindre pour lui, ne se montra plus nulle part qu'escorté par ses amis. Il se fit garder par eux pendant la nuit, et, sans tarder longtemps, il partit pour Capoue, alla se mettre à la tête de son armée, et s'embarqua de là pour l'Asie. Les amis des bannis reprirent courage sous le consulat de Cinna, qui succédait à Sylla. Ils réchauffèrent le zèle des nouveaux citoyens pour les projets de Marius, qui consistaient à les distribuer également dans toutes les tribus, pour éviter qu'en votant les derniers, leur droit de suffrage ne fût réduit à n'être en effet qu'une chimère. Tel fut le prélude du retour de Marius lui-même et de ses compagnons d'infortune. Les citoyens des anciennes tribus s'y opposaient de toutes leurs forces ; et tandis que Cinna, gagné, à ce qu'on croit, moyennant trois cents talents, servait la cause des premiers, les intérêts des autres étaient soutenus par Octavius, l'autre consul. Les partisans de Cinna s'emparèrent les premiers du Forum, ayant des glaives cachés, demandant à grands cris d'être également répartis dans toutes les tribus. Les plus sains d'entre les plébéiens se rendirent auprès d'Octavius, armés de glaives comme les autres. Pendant qu'Octavius attendait les événements sans bouger de sa maison, on vint lui annoncer que la plupart des tribuns se prononçaient contre ses adversaires ; que les nouveaux citoyens faisaient un grand tumulte ; qu'ils avaient déjà dégainé leurs glaives en pleine rue et qu'ils allaient attaquer aux rostres les tribuns qui parlaient contre la loi. Octavius, informé de tous ces détails, se mit en mouvement lui-même. Il prit par la Voie Sacrée, accompagné d'une multitude de citoyens extrêmement pressés l'un contre l'autre ; et, se précipitant comme un torrent dans le Forum, il se fit jour au milieu de ceux qui l'occupaient, et les sépara les uns des autres. Après avoir ainsi créé la stupeur, il poussa jusque vers le temple de Castor et Pollux, pour en chasser Cinna. Alors les partisans d'Octavius firent main basse, sans ordre préalable, sur les nouveaux citoyens, en tuèrent plusieurs, et poursuivirent les fuyards jusqu'aux portes de Rome.


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Dernière mise à jour : 13/04/2006