[2,5,2] δεύτερον δὲ ἆθλον ἐπέταξεν αὐτῷ τὴν Λερναίαν ὕδραν κτεῖναι· αὕτη δὲ ἐν τῷ
τῆς Λέρνης ἕλει ἐκτραφεῖσα ἐξέβαινεν εἰς τὸ πεδίον καὶ τά τε βοσκήματα καὶ τὴν
χώραν διέφθειρεν. εἶχε δὲ ἡ ὕδρα ὑπερμέγεθες σῶμα, κεφαλὰς ἔχον ἐννέα, τὰς μὲν
ὀκτὼ θνητάς, τὴν δὲ μέσην ἀθάνατον. ἐπιβὰς οὖν ἅρματος, ἡνιοχοῦντος Ἰολάου,
παρεγένετο εἰς τὴν Λέρνην, καὶ τοὺς μὲν ἵππους ἔστησε, τὴν δὲ ὕδραν εὑρὼν ἔν τινι
λόφῳ παρὰ τὰς πηγὰς τῆς Ἀμυμώνης, ὅπου ὁ φωλεὸς αὐτῆς ὑπῆρχε, βάλλων βέλεσι
πεπυρωμένοις ἠνάγκασεν ἐξελθεῖν, ἐκβαίνουσαν δὲ αὐτὴν κρατήσας κατεῖχεν. ἡ δὲ
θατέρῳ τῶν ποδῶν ἐνείχετο περιπλακεῖσα. τῷ ῥοπάλῳ δὲ τὰς κεφαλὰς κόπτων οὐδὲν
ἀνύειν ἠδύνατο· μιᾶς γὰρ κοπτομένης κεφαλῆς δύο ἀνεφύοντο. ἐπεβοήθει δὲ
καρκίνος τῇ ὕδρᾳ ὑπερμεγέθης, δάκνων τὸν πόδα. διὸ τοῦτον ἀποκτείνας
ἐπεκαλέσατο καὶ αὐτὸς βοηθὸν τὸν Ἰόλαον, ὃς μέρος τι καταπρήσας τῆς ἐγγὺς ὕλης
τοῖς δαλοῖς ἐπικαίων τὰς ἀνατολὰς τῶν κεφαλῶν ἐκώλυεν ἀνιέναι. καὶ τοῦτον τὸν
τρόπον τῶν ἀναφυομένων κεφαλῶν περιγενόμενος, τὴν ἀθάνατον ἀποκόψας
κατώρυξε καὶ βαρεῖαν ἐπέθηκε πέτραν, παρὰ τὴν ὁδὸν τὴν φέρουσαν διὰ Λέρνης εἰς
Ἐλαιοῦντα τὸ δὲ σῶμα τῆς ὕδρας ἀνασχίσας τῇ χολῇ τοὺς ὀιστοὺς ἔβαψεν. Εὐρυσθεὺς
δὲ ἔφη μὴ δεῖν καταριθμῆσαι τοῦτον ἐν τοῖς δέκα τὸν ἆθλον· οὐ γὰρ μόνος ἀλλὰ καὶ
μετὰ Ἰολάου τῆς ὕδρας περιεγένετο.
| [2,5,2] Son deuxième travail fut de tuer l’Hydre de Lerne. Ce
monstre vivait dans les marais de Lerne, mais souvent il s’aventurait
dans la plaine et ravageait le bétail et la campagne. Il avait un corps
énorme hérissé de neuf têtes : huit d’entre elles étaient mortelles,
mais celle du milieu était immortelle. Héraclès monta sur le char
guidé par Iolaos ; il arriva à Lerne, il arrêta les chevaux, et trouva
l’Hydre sur une colline non loin de la source Amymoné, où elle avait
sa tanière. Alors Héraclès décocha des flèches enflammées à
l’intérieur, contraignant l’hydre à sortir : à peine fut-elle dehors qu’il
lui sauta dessus et l’immobilisa. Mais aussitôt elle s’entortilla autour
d’une de ses jambes et l’enserra. Héraclès commença alors à fracasser
ses têtes avec sa massue ; sans résultat, parce que pour chaque tête
tranchée deux nouvelles surgissaient. Et, venant à l’aide de l’hydre,
arriva un crabe d’une grandeur épouvantable, qui mordit le pied
d’Héraclès. Après l’avoir tué, le héros lui aussi demanda l’aide
d’Iolaos ; ce dernier mit le feu à un buisson et, à l’aide de tisons
ardents, il empêchait les neuf têtes de repousser, en brûlant la chair à
la base des têtes coupées. De cette façon Héraclès réussit vaincre les
neuf têtes, et à trancher également celle qui était immortelle. : puis il
l’enterra et plaça dessus une lourde pierre, non loin de la route qui de
Lerne mène à Éléonte. Quant au corps de l’hydre, il en fit des
morceaux et il trempa ses flèches dans le sang de la bête. Mais
Eurysthée dit ensuite qu’on ne pouvait pas prendre en compte cet
exploit, parce qu’il avait tué l’hydre avec l’aide d’Iolaos, et non tout seul.
|