[2,5,1] τοῦτο ἀκούσας ὁ Ἡρακλῆς εἰς Τίρυνθα ἦλθε, καὶ τὸ προσταττόμενον ὑπὸ
Εὐρυσθέως ἐτέλει. πρῶτον μὲν οὖν ἐπέταξεν αὐτῷ τοῦ Νεμέου λέοντος τὴν δορὰν
κομίζειν· τοῦτο δὲ ζῷον ἦν ἄτρωτον, ἐκ Τυφῶνος γεγεννημένον. πορευόμενος οὖν ἐπὶ
τὸν λέοντα ἦλθεν εἰς Κλεωνάς, καὶ ξενίζεται παρὰ ἀνδρὶ χερνήτῃ Μολόρχῳ. καὶ θύειν
ἱερεῖον θέλοντι εἰς ἡμέραν ἔφη τηρεῖν τριακοστήν, καὶ ἂν μὲν ἀπὸ τῆς θήρας σῶος
ἐπανέλθῃ, Διὶ σωτῆρι θύειν, ἐὰν δὲ ἀποθάνῃ, τότε ὡς ἥρωι ἐναγίζειν. εἰς δὲ τὴν
Νεμέαν ἀφικόμενος καὶ τὸν λέοντα μαστεύσας ἐτόξευσε τὸ πρῶτον· ὡς δὲ ἔμαθεν
ἄτρωτον ὄντα, ἀνατεινάμενος τὸ ῥόπαλον ἐδίωκε. συμφυγόντος δὲ εἰς ἀμφίστομον
σπήλαιον αὐτοῦ τὴν ἑτέραν ἐνῳκοδόμησεν εἴσοδον, διὰ δὲ τῆς ἑτέρας ἐπεισῆλθε τῷ
θηρίῳ, καὶ περιθεὶς τὴν χεῖρα τῷ τραχήλῳ κατέσχεν ἄγχων ἕως ἔπνιξε, καὶ θέμενος
ἐπὶ τῶν ὤμων ἐκόμιζεν εἰς Κλεωνάς. καταλαβὼν δὲ τὸν Μόλορχον ἐν τῇ τελευταίᾳ
τῶν ἡμερῶν ὡς νεκρῷ μέλλοντα τὸ ἱερεῖον ἐναγίζειν, σωτῆρι θύσας Διὶ ἦγεν εἰς
Μυκήνας τὸν λέοντα. Εὐρυσθεὺς δὲ καταπλαγεὶς αὐτοῦ τὴν ἀνδρείαν ἀπεῖπε τὸ
λοιπὸν αὐτῷ εἰς τὴν πόλιν εἰσιέναι, δεικνύειν δὲ πρὸ τῶν πυλῶν ἐκέλευε τοὺς ἄθλους.
φασὶ δὲ ὅτι δείσας καὶ πίθον ἑαυτῷ χαλκοῦν εἰσκρυβῆναι ὑπὸ γῆν κατεσκεύασε, καὶ
πέμπων κήρυκα Κοπρέα Πέλοπος τοῦ Ἠλείου ἐπέταττε τοὺς ἄθλους. οὗτος δὲ Ἴφιτον
κτείνας, φυγὼν εἰς Μυκήνας καὶ τυχὼν παρ᾽ Εὐρυσθέως καθαρσίων ἐκεῖ κατῴκει.
| [2,5,1] Sachant cela, Héraclès se rendit à Tirynthe, et accomplit tout
ce qu’Eurysthée lui ordonna. Le premier travail qui lui fut imposé fut
de rapporter la peau du lion de Némée, une bête féroce et
invulnérable, née de Typhon. Ainsi Héraclès s’en alla affronter le lion
et gagna Cléones, où il fut l’hôte d’un ouvrier agricole, Molorchos. Ce
jour-là, ce dernier s’apprêtait à offrir une victime en sacrifice, mais
Héraclès lui dit d’attendre trente jours : s’il revenait sain et sauf de la
chasse, Molorchos devrait sacrifier à Zeus Sauveur ; et si au contraire
il périssait, Molorchos devrait offrir le sacrifice à Héraclès, en tant
que héros. Arrivé à Némée, Héraclès suivit les traces du lion et
commença à le frapper avec ses flèches ; mais il comprit
immédiatement qu’il était invulnérable : aussi mit-il sa massue sur
son épaule, et le suivit-il. Le lion se réfugia dans une grotte à deux
entrées. Héraclès en condamna une et entra par l’autre ; il s’approcha
du fauve, le saisit au cou et l’immobilisa ; et il lui serra si fort la gorge
qu’il mourut étouffé. Puis il souleva le lion sur ses épaules et retourna
à Cléones. Là, il rencontra Molorchos qui, parce que c’était le dernier
jour, s’apprêtait à accomplir le sacrifice en l’honneur d’Héraclès
mort ; tous deux sacrifièrent à Zeus Sauveur. Ensuite Héraclès porta
le lion à Mycènes. Eurysthée, terrifié par la force du héros, lui interdit
dès lors l’entrée de sa ville : les résultats de ses exploits devraient
dorénavant être exposés devant les portes. On dit aussi qu’Eurysthée,
trop effrayé, s’était caché dans une jarre de bronze, qu’il avait fait
apprêter sous la terre. Et ses ordres, pour les autres exploits
d’Héraclès, il les donna de cet endroit, par la voix du héraut Coprée,
le fils de Pélops l’Éléen. Coprée avait tué Iphitos : exilé, il avait gagné
Mycènes ; purifié par Eurysthée, il s’était établi dans la cité.
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