[2,4,11] ἀνακάμπτοντι δὲ αὐτῷ ἀπὸ τῆς θήρας συνήντησαν κήρυκες παρὰ Ἐργίνου
πεμφθέντες, ἵνα παρὰ Θηβαίων τὸν δασμὸν λάβωσιν. ἐτέλουν δὲ Θηβαῖοι τὸν δασμὸν
Ἐργίνῳ δι᾽ αἰτίαν τήνδε. Κλύμενον τὸν Μινυῶν βασιλέα λίθῳ βαλὼν Μενοικέως
ἡνίοχος, ὄνομα Περιήρης, ἐν Ὀγχηστῷ Ποσειδῶνος τεμένει τιτρώσκει· ὁ δὲ κομισθεὶς
εἰς Ὀρχομενὸν ἡμιθνὴς ἐπισκήπτει τελευτῶν Ἐργίνῳ τῷ παιδὶ ἐκδικῆσαι τὸν θάνατον
αὐτοῦ. στρατευσάμενος δὲ Ἐργῖνος ἐπὶ Θήβας, κτείνας οὐκ ὀλίγους ἐσπείσατο μεθ᾽
ὅρκων, ὅπως πέμπωσιν αὐτῷ Θηβαῖοι δασμὸν ἐπὶ εἴκοσιν ἔτη, κατὰ ἔτος ἑκατὸν βόας.
ἐπὶ τοῦτον τὸν δασμὸν εἰς Θήβας τοὺς κήρυκας ἀπιόντας συντυχὼν Ἡρακλῆς
ἐλωβήσατο· ἀποτεμὼν γὰρ αὐτῶν τὰ ὦτα καὶ τὰς ῥῖνας, καὶ (διὰ σχοινίων) τὰς χεῖρας
δήσας ἐκ τῶν τραχήλων, ἔφη τοῦτον Ἐργίνῳ καὶ Μινύαις δασμὸν κομίζειν. ἐφ᾽ οἷς
ἀγανακτῶν ἐστράτευσεν ἐπὶ Θήβας. Ἡρακλῆς δὲ λαβὼν ὅπλα παρ᾽ Ἀθηνᾶς καὶ
πολεμαρχῶν Ἐργῖνον μὲν ἔκτεινε, τοὺς δὲ Μινύας ἐτρέψατο καὶ τὸν δασμὸν διπλοῦν
ἠνάγκασε Θηβαίοις φέρειν. συνέβη δὲ κατὰ τὴν μάχην Ἀμφιτρύωνα γενναίως
μαχόμενον τελευτῆσαι. λαμβάνει δὲ Ἡρακλῆς παρὰ Κρέοντος ἀριστεῖον τὴν
πρεσβυτάτην θυγατέρα Μεγάραν, ἐξ ἧς αὐτῷ παῖδες ἐγένοντο τρεῖς, Θηρίμαχος
Κρεοντιάδης Δηικόων. τὴν δὲ νεωτέραν θυγατέρα Κρέων Ἰφικλεῖ δίδωσιν, ἤδη παῖδα
Ἰόλαον ἔχοντι ἐξ Αὐτομεδούσης τῆς Ἀλκάθου. ἔγημε δὲ καὶ Ἀλκμήνην μετὰ τὸν
Ἀμφιτρύωνος θάνατον Διὸς παῖς ῾Ραδάμανθυς, κατῴκει δὲ ἐν Ὠκαλέαις τῆς Βοιωτίας
πεφευγώς.
προμαθὼν δὲ παρ᾽ Ἐυρύτου τὴν τοξικὴν Ἡρακλῆς ἔλαβε παρὰ Ἑρμοῦ μὲν ξίφος, παρ᾽
Ἀπόλλωνος δὲ τόξα, παρὰ δὲ Ἡφαίστου θώρακα χρυσοῦν, παρὰ δὲ Ἀθηνᾶς πέπλον·
ῥόπαλον μὲν γὰρ αὐτὸς ἔτεμεν ἐκ Νεμέας.
| [2,4,11] En revenant de la chasse, Héraclès rencontra les hérauts
envoyés par Erginos pour percevoir le tribut des Thébains. Voici
l’origine de cet impôt que les Thébains devaient payer à Erginos. Un
jour, dans l’enceinte sacrée de Poséidon, à Onchestos, l’aurige de
Ménécée, qui s’appelait Périérès, avait lancé une pierre sur Clyménos,
le roi des Minyens, et il le blessa sérieusement ; transporté à
Orchomène, alors qu’il allait succomber, Clyménos, avant de mourir,
fit jurer à son fils Erginos de venger son meurtre. Alors Erginos fit la
guerre contre Thèbes. Il tua de nombreux Thébains, et il leur imposa
un traité solennel, sur la base duquel ils devraient lui payer un tribut
pendant vingt ans, qui consistait en cent têtes de bétail chaque année.
Héraclès, donc, rencontra les ambassadeurs d’Erginos, qui se
rendaient à Thèbes pour toucher l’impôt ; il les attaqua, et les mutila
en leur coupant les oreilles, le nez et les mains, qu’ensuite il attacha à
leur cou avec une corde, en leur disant que c’était là le tribut qu’ils
porteraient à Erginos et aux Minyens. Le roi Erginos, ne supportant
pas cet outrage, marcha contre Thèbes. Héraclès, avec les armes qu’il
avait reçues de la déesse Athéna, prit le commandement ; il tua
Erginos, mit en fuite les Minyens et leur imposa de s’acquitter d’un
tribut deux fois plus lourd que celui qu’ils avaient imposé. Pendant
l’affrontement, Amphitryon, qui avait pourtant combattu
courageusement, périt. Comme récompense pour sa bravoure,
Héraclès reçut la main de la fille aînée de Créon, Mégare ; elle lui
donna trois enfants, Thérimachos, Créontiadès et Déichoon. La plus
jeune des filles de Créon épousa, elle, Iphiclès, qui avait déjà eu
Iolaos d’Automéduse, la fille d’Alcathoos. Alcmène, veuve
d’Amphitryon, épousa Rhadamanthe, le fils de Zeus, qui, exilé, s’était
établi à Oechalie, en Béotie.
Après avoir appris d’Amphitryon à tirer à l’arc, Héraclès reçut
d’Hermès une épée, d’Apollon un arc, d’Héphaïstos une cuirasse en
or, d’Athéna un péplos ; quant à la massue, il se la procura lui-même,
à Némée.
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