[2,4,10] βασιλεὺς δὲ ἦν οὗτος Θεσπιῶν, πρὸς ὃν ἀφίκετο Ἡρακλῆς ἑλεῖν βουλόμενος
τὸν λέοντα. ὁ δὲ αὐτὸν ἐξένισε πεντήκοντα ἡμέρας, καὶ ἐπὶ τὴν θήραν ἐξιόντι νυκτὸς
ἑκάστης μίαν συνεύναζε θυγατέρα (πεντήκοντα δὲ αὐτῷ ἦσαν ἐκ Μεγαμήδης
γεγεννημέναι τῆς Ἀρνέου)· ἐσπούδαζε γὰρ πάσας ἐξ Ἡρακλέους τεκνοποιήσασθαι.
Ἡρακλῆς δὲ μίαν νομίζων εἶναι τὴν ἀεὶ συνευναζομένην, συνῆλθε πάσαις. καὶ
χειρωσάμενος τὸν λέοντα τὴν μὲν δορὰν ἠμφιέσατο, τῷ χάσματι δὲ ἐχρήσατο κόρυθι.
| [2,4,10] Héraclès parvint ainsi, toujours comme gardien de
troupeaux, à ses dix-huit ans. Il tua le lion qui vivait sur le mont
Cithéron et qui, depuis sa tanière, s’avançait jusqu’aux pâturages,
ravageant le bétail d’Amphitryon et de Thespios, le roi de Thespies.
Héraclès, ayant pris la décision de tuer ce lion, se rendit chez
Thespios. Le roi lui accorda l’hospitalité pendant cinquante jours. Et
chaque nuit, avant que le jeune homme ne parte à la chasse, il le
faisait dormir avec l’une de ses filles (Thespios, de fait, avait eu
cinquante filles de sa femme Mégamède, la fille d’Arné), car il voulait
à tout prix que chacune d’elles mette au monde un enfant d’Héraclès.
Le jeune homme s’imaginait qu’il couchait toujours avec la même,
mais il s’unit aux cinquante soeurs. Ainsi Héraclès tua-t-il le lion et il
endossa sa peau, et la gueule grand ouverte du fauve lui servit de casque.
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