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[73] Ἐπεὶ γὰρ αἱ νῆες διεφθάρησαν καὶ ἡ πολιορκία
ἐγένετο, ἐβουλεύσασθε περὶ ὁμονοίας, καὶ ἔδοξεν
ὑμῖν τοὺς ἀτίμους ἐπιτίμους ποιῆσαι, καὶ εἶπε τὴν
γνώμην Πατροκλείδης. Οἱ δὲ ἄτιμοι τίνες ἦσαν, καὶ
τίνα τρόπον ἕκαστοι; Ἐγὼ ὑμᾶς διδάξω. Οἱ μὲν
ἀργύριον ὀφείλοντες τῷ δημοσίω, ὁπόσοι εὐθύνας
ὦφλον ἄρξαντες ἀρχάς, ἢ ἐξούλας ἢ γραφὰς ἢ
ἐπιβολὰς ὦφλον, ἢ ὠνὰς πριάμενοι ἐκ τοῦ δημοσίου
μὴ κατέβαλον τὰ χρήματα, ἢ ἐγγύας ἠγγυήσαντο
πρὸς τὸ δημόσιον, τούτοις ἡ μὲν ἔκτεισις ἦν ἐπὶ τῆς
ἐνάτης πρυτανείας, εἰ δὲ μή, διπλάσιον ὀφείλειν καὶ
τὰ κτήματα αὐτῶν πεπρᾶσθαι.
| [73] Quand votre flotte eut été détruite et que le siège fut
commencé, vous avez délibéré sur les moyens de
ramener la concorde et vous avez décidé de rendre les
droits civils à ceux qui ne les avaient plus, et
Patroclidès fit la motion. Or, quels étaient les "atimoi", à
quels titres l'étaient-ils? Je vais vous l'apprendre. Les
uns étaient débiteurs de l'État soit qu'ayant été
magistrats ils n'eussent pas rendu leurs comptes, soit
qu'ils eussent été condamnés pour fait d'expulsion ou
pour crime public, ou frappés d'une amende sans forme
de procès; qu'ayant acheté des fermes a l'État ils
n'eussent pas payé, qu'ils eussent fourni des cautions à
l'État: ceux-là avaient jusqu'à la neuvième prytanie pour
payer; sinon, ils devaient le double et leurs biens étaient vendus.
| [74] Εἷς μὲν τρόπος οὗτος ἀτιμίας ἦν, ἕτερος δὲ ὧν τὰ μὲν σώματα
ἄτιμα ἦν, τὴν δ' οὐσίαν εἶχον καὶ ἐκέκτηντο· οὗτοι δ' αὖ ἦσαν
ὁπόσοι κλοπῆς ἢ δώρων ὄφλοιεν· τούτους ἔδει καὶ
αὐτοὺς καὶ τοὺς ἐκ τούτων ἀτίμους εἶναι· καὶ ὁπόσοι
λίποιεν τὴν τάξιν, ἢ ἀστρατείας ἢ δειλίας ἢ
ἀναυμαχίου ὄφλοιεν, ἢ τὴν ἀσπίδα ἀποβάλοιεν, ἢ τρὶς
ψευδομαρτυρίων ἢ τρὶς ψευδοκλητείας ὄφλοιεν, ἢ
τοὺς γονέας κακῶς ποιοῖεν, οὗτοι πάντες ἄτιμοι ἦσαν
τὰ σώματα, τὰ δὲ χρήματα εἶχον.
| [74] Telle était la première espèce d'atimie;
l'autre était celle des gens dont la personne était frappée
d'atimie, mais qui avaient et conservaient leurs biens,
ceux qui étaient condamnés pour vol ou corruption: ils
étaient privés de leurs droits, eux et leurs descendants;
ceux qui avaient abandonné leur poste, qui avaient été
condamnés pour refus de servir, pour avoir été lâches,
pour n'avoir pas voulu combattre sur mer, pour avoir
jeté leur bouclier, ou pour avoir porté trois fois un faux
témoignage, pour avoir produit trois fois de faux
témoins, ou maltraité leurs parents, tous ceux-là étaient
dégradés dans leur personne, mais conservaient leurs biens.
| [75] Ἄλλοι αὖ κατὰ προστάξεις, οἵτινες οὐ παντάπασιν ἄτιμοι ἦσαν,
ἀλλὰ μέρος τι αὐτῶν, οἷον οἱ στρατιῶται, οἷς, ὅτι ἐπέμειναν
ἐπὶ τῶν τετρακοσίων ἐν τῇ πόλει, τὰ μὲν ἄλλα ἦν
ἅπερ τοῖς ἄλλοις πολίταις, εἰπεῖν δ' ἐν τῷ δήμῳ οὐκ
ἐξῆν αὐτοῖς οὐδὲ βουλεῦσαι. Τούτων ἦσαν οὗτοι
ἄτιμοι αὕτη γὰρ ἦν τούτοις πρόσταξις.
| [75] D'autres étaient dégradés sous certaines
restrictions, non pas entièrement, mais en partie,
comme les soldats qui, pour être restés à Athènes sous
le gouvernement des tyrans, gardant du reste tous leurs
droits civiques, ne pouvaient plus parler dans
l'assemblée ni entrer au sénat; à cela se bornait leur
dégradation; telle en était la formule particulière.
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