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[40] Ἥκων δὲ εἰς ἄστυ ζητητάς τε ἤδη
ᾑρημένους καταλαμβάνειν καὶ μήνυτρα κεκηρυγμένα
ἑκατὸν μνᾶς. Ἰδὼν δὲ Εὔφημον τὸν Καλλίου τοῦ
Τηλοκλέους ἀδελφὸν ἐν τῷ χαλκείῳ καθήμενον,
ἀναγαγὼν αὐτὸν εἰς τὸ Ἡφαιστεῖον λέγειν ἅπερ ὑμῖν
ἐγὼ εἴρηκα, ὡς ἴδοι ἡμᾶς ἐν ἐκείνῃ τῇ νυκτί· οὔκουν
δέοιτο παρὰ τῆς πόλεως χρήματα λαβεῖν μᾶλλον ἢ
παρ' ἡμῶν, ὥσθ' ἡμᾶς ἔχειν φίλους. Εἰπεῖν οὖν τὸν
Εὔφημον ὅτι καλῶς ποιήσειεν εἰπών, καὶ νῦν ἥκειν
κελεῦσαί οἱ εἰς τὴν Λεωγόρου οἰκίαν, ἵν' ἐκεῖ συγγένῃ
μέτ' ἐμοῦ Ἀνδοκίδῃ καὶ ἑτέροις οἷς δεῖ.
| [40] Revenu à Athènes, il y trouvait les instructeurs déjà nommés
et le prix de 100 mines pour les dénonciateurs proclamé.
Ayant vu Euphémos, frère de Callias, fils de Téléclès,
assis dans la boutique d'un forgeron, il l'emmena dans
le temple d'Héphaïstos, lui raconta ce que je viens de
vous dire, qu'il nous avait vus cette nuit-là, ajoutant
qu'il pouvait aussi bien recevoir notre argent que celui
de l'Etat, puisqu'il y gagnerait notre amitié. Euphémos
lui dit qu'il avait eu raison de l'avertir et l'invite à venir
avec lui chez Léogoras: « Nous nous y rencontrerons
avec Andocide et d'autres qu'il te faut voir. »
| [41] Ἥκειν ἔφη τῇ ὑστεραίᾳ, καὶ δὴ κόπτειν τὴν θύραν· τὸν δὲ
πατέρα τὸν ἐμὸν τυχεῖν ἐξιόντα, καὶ εἰπεῖν αὐτῷ · ἆρά γε σὲ
οἵδε περιμένουσι; Χρὴ μέντοι μὴ ἀπωθεῖσθαι
τοιούτους φίλους. Εἰπόντα δὲ αὐτὸν ταῦτα οἴχεσθαι.
Καὶ τούτῳ μὲν τῷ τρόπῳ τὸν πατέρα μου ἀπώλλυε,
συνειδότα ἀποφαίνων. Εἰπεῖν δὲ ἡμᾶς ὅτι δεδογμένον
ἡμῖν εἴη δύο μὲν τάλαντα ἀργυρίου διδόναι οἱ ἀντὶ
τῶν ἑκατὸν μνῶν τῶν ἐκ τοῦ δημοσίου, ἐὰν δὲ
κατάσχωμεν ἡμεῖς ἃ βουλόμεθα, ἕνα αὐτὸν ἡμῶν
εἶναι, πίστιν δὲ τούτων δοῦναί τε καὶ δέξασθαι.
| [41] Le lendemain, il y allait et frappait à la porte; mon père,
qui sortait justement, lui dit: « Allons donc, on t'attend;
il ne faut pas s'aliéner de tels amis. » Et sur ces mots, il
part. C'est là-dessus que Dioclide perdit mon père, le
désignant comme complice. Nous lui dîmes, d'après lui,
que nous avions décidé de lui donner deux talents
d'argent, en dédommagement des cent mines promises
par le trésor, et que si nous réussissions, il serait associé
à notre entreprise; mais que nous devions lui et nous
échanger notre parole.
| [42] Ἀποκρίνασθαι δὲ αὐτὸς πρὸς ταῦτα ὅτι βουλεύσοιτο·
ἡμᾶς δὲ κελεύειν αὐτὸν ἥκειν εἰς Καλλίου τοῦ
Τηλοκλέους, ἵνα κἀκεῖνος παρείη. Τὸν δ' αὖ κηδεστήν
μου οὕτως ἀπώλλυεν. Ἥκειν ἔφη εἰς Καλλίου, καὶ
καθομολογήσας ἡμῖν πίστιν δοῦναι ἐν ἀκροπόλει, καὶ
ἡμᾶς συνθεμένους οἱ τὸ ἀργύριον εἰς τὸν ἐπιόντα
μῆνα δώσειν διαψεύδεσθαι καὶ οὐ διδόναι· ἥκειν οὖν
μηνύσων τὰ γενόμενα.
| [42] Il répond qu'il réfléchira; nous lui donnons alors rendez-vous
chez Callias, fils de Téléclès, qui serait un témoin de plus; et c'est
ainsi que Dioclide perdit aussi mon beau-frère. Il termina sa
dénonciation en disant qu'il vint donc chez Callias et
qu'étant tombé d'accord avec nous il nous donna sa
parole dans l'Acropole, que nous, après être convenus
de lui verser la somme le mois suivant, nous
manquâmes à notre promesse et ne payâmes pas; c'est
alors qu'il était venu faire la dénonciation.
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