HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Alexandre d'Aphrodisias, Du destin (traité complet)

Chapitre 33

  Chapitre 33

[33] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΓ'. Τὸ δὲ λέγειν ἡγεῖσθαι τοὺς οὐχ ἡγουμένους ἐν τῷ σώζεσθαι τὴν καθ' ὁρμὴν τῶν ζῴων ἐνέργειαν ἤδη σώζεσθαι καὶ τὸ ἐφ' ἡμῖν τῷ {μὴ} πᾶν τὸ καθ' ὁρμὴν γινόμενον ἐπὶ τοῖς ὁρμῶσιν εἶναι καὶ διὰ τοῦτο ἐρωτᾶν, εἰ μὴ ἐνέργημά τι τὸ ἐφ' ἡμῖν ἐστι, καὶ λαβόντας ἐπὶ τούτῳ πάλιν ἐρωτᾶν, εἰ μὴ τῶν ἐνεργημάτων τὰ μὲν εἶναι δοκεῖ καθ' ὁρμήν, τὰ δ' οὐ καθ' ὁρμήν, λαβόντας πάλιν προστιθέναι τούτῳ τὸ μὴ τῶν ἐνεργημάτων μέν, μὴ καθ' ὁρμὴν δὲ εἶναί τι ἐφ' ἡμῖν, οὗ καὶ αὐτοῦ συγχωρουμένου ἐπὶ τούτοις λαμβάνειν τὸ πᾶν τὸ καθ' ὁρμὴν γινόμενον ἐπὶ τοῖς οὕτως ἐνεργοῦσιν εἶναι, ἐπειδὴ ἐν μηδενὶ τῶν ἄλλως ἐνεργουμένων ἐστί, καὶ διὰ τοῦτο λέγειν σώζεσθαι κατ' αὐτοὺς καὶ τὸ τοιοῦτον ἐφ' ἡμῖν, δυνατὸν ὑφ' ἡμῶν γενέσθαι τε καὶ μή, εἶναι δὴ καὶ τὰ οὕτως γινόμενα ἐν τοῖς καθ' ὁρμὴν γινομένοις {ἔστι}, πῶς οὐ παντάπασιν ἀγνοούντων ταῦτα, πρὸς ποιοῦνται τοὺς λόγους; Οὐ γὰρ εἰ ἐν τοῖς καθ' ὁρμὴν ἐνεργουμένοις τὸ ἐφ' ἡμῖν εἶναι συγκεχώρηται, διὰ τοῦ λόγου ἤδη πᾶν τὸ καθ' ὁρμὴν ἐνεργούμενον ἐφ' ἡμῖν. Ταῦτα γὰρ μόνα τῶν καθ' ὁρμὴν γινομένων τὸ ἐφ' ἡμῖν ἔχει, ὅσα κατὰ λογικὴν ὁρμὴν ἐνεργεῖται. Λογικὴ δ' ἐστὶν ὁρμὴ ἐν τοῖς βουλευτικοῖς τε καὶ προαιρετικοῖς γινομένη, τουτέστιν τῶν ἀνθρώπων, ὅταν ἐπὶ τούτοις γίνηται. Τῶν γὰρ ἄλλων ζῴων αἱ καθ' ὁρμὴν ἐνέργειαι οὐ τοιαῦται, ὅτι μηκέτ' ἐν ἐκείνοις ἐξουσία τοῦ καὶ μὴ ποιῆσαι τὸ καθ' ὁρμὴν ἐνεργούμενον. Διὸ ἐν ταῖς καθ' ὁρμὴν ἐνεργείαις τὸ ἐφ' ἡμῖν, οὐ μὴν διὰ τοῦτο πᾶσα καθ' ὁρμὴν ἐνέργεια γινομένη τὸ ἐφ' ἡμῖν ἔχει. [33] CHAPITRE XXXIII. Allons jusqu’au bout de la pensée de nos adversaires. Ils s’adressent à ceux qui ne croient pas que maintenir l’action des animaux qui vient de l’appétit, ce soit maintenir aussi le libre pouvoir de l’homme, parce que, suivant eux, tout ce qui vient de l’appétit n’est pas au pouvoir des êtres chez qui agit l’appétit. Nos adversaires demandent donc s’il n’y a pas quelque opération qui soit en notre pouvoir. Comme on ne le nie point, ils demandent ensuite si, parmi les opérations, les unes ne semblent pas procéder de l’appétit et les autres ne pas procéder de l’appétit. Lorsqu’on le leur a accordé, ils observent qu’aucune des opérations qui ne procèdent pas de l’appétit ne se trouve en notre pouvoir. Ce nouveau point obtenu, ils ajoutent que tout ce qui a lieu par l’appétit est au pouvoir des êtres qui agissent par l’appétit, attendu que cela ne se produit chez aucun des êtres qui agissent autrement. En conséquence ils prétendent que dans leur théorie subsiste le libre pouvoir humain; car ils reconnaissent ce qui peut avoir lieu par nous et n’avoir pas lieu, cela même qui peut avoir lieu par nous étant au nombre des choses qui procèdent de l’appétit. — Tenir un pareil langage, n’est-ce pas ignorer absolument le sens même des doctrines contre lesquelles on dispute? En effet, de ce qu’on accorde à nos adversaires, pour le besoin de la discussion, que le libre pouvoir humain se manifeste dans les opérations qui s’accomplissent par l’appétit; il ne s’ensuit pas que tout ce qui s’accomplit par l’appétit soit en notre pouvoir. Car parmi les opérations qui s’accomplissent en procédant de l’appétit, celles-là seules sont en notre pouvoir qui s’accomplissent en procédant de l’appétit raisonnable. Or l’appétit raisonnable se rencontre chez les êtres capables de délibération et de choix; et tel est l’appétit des hommes, lorsqu’il se produit la suite de la délibération et du choix. Chez les autres animaux, au contraire, les opérations qui procèdent de l’appétit ne ressemblent pas aux opérations humaines; car les animaux n’ont pas le pouvoir de s’abstenir des opérations qui procèdent de l’appétit. Ainsi, dans les opérations qui procèdent de l’appétit, se manifeste le libre pouvoir humain, et néanmoins on aurait tort d’en conclure que toute opération qui procède de l’appétit implique ce libre pouvoir.


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Dernière mise à jour : 15/02/2007