| [15] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΕ.'
Τὸ δ' ἐποχουμένους τῷ « Εἰ δὴ τῶν αὐτῶν 
περιεστώτων ὁτὲ μὲν οὕτως ὁτὲ δὲ ἄλλως ἐνεργήσει 
τις, ἀναίτιον κίνησιν εἰσάγεσθαι » διὰ τοῦτο λέγειν μὴ 
δύνασθαι οὗ πράξει τις πρᾶξαι τὸ ἀντικείμενον, 
μήποτε καὶ αὐτὸ τῶν ὁμοίως τοῖς προειρημένοις 
παρορωμένων. Οὐ γὰρ πάντως ἀεὶ τὰ γινόμενα κατὰ 
αἰτίαν ἔξωθεν ἔχει τοῦ γίνεσθαι τὴν αἰτίαν. Διὰ γὰρ 
τὴν τοιαύτην ἐξουσίαν ἐστί τι ἐφ' ἡμῖν, ὅτι τῶν οὕτως 
γινομένων ἡμεῖς ἐσμεν κύριοι, ἀλλ' οὐκ ἔξωθέν τις 
αἰτία. Διὸ οὐκ ἀναιτίως τὰ οὕτω γινόμενα γίνεται, 
παρ' ἡμῶν τὴν αἰτίαν ἔχοντα. Ὁ γὰρ ἄνθρωπος ἀρχὴ 
καὶ αἰτία τῶν δι' αὐτοῦ γινομένων πράξεων, καὶ τοῦτό 
ἐστι τὸ εἶναι ἀνθρώπῳ τὸ τοῦ πράττειν οὕτως τὴν 
ἀρχὴν ἔχειν ἐν αὑτῷ, ὡς - - - τῇ σφαίρᾳ τὸ κατὰ τοῦ 
πρανοῦς κυλιομένῃ φέρεσθαι. Διὸ τῶν μὲν ἄλλων 
ἕκαστον ἕπεται ταῖς ἔξωθεν αὐτῷ περιεστώσαις 
αἰτίαις, ὁ δ' ἄνθρωπος οὔχ, ὅτι ἐστὶν αὐτῷ τὸ εἶναι ἐν 
τῷ ἔχειν ἀρχήν τε καὶ αἰτίαν ἐν αὐτῷ, ὡς μὴ πάντως 
ἕπεσθαι τοῖς περιεστῶσιν ἔξωθεν αὐτῷ. Καὶ γὰρ εἰ 
ἦν ἡμῖν ἡ περὶ τῶν πρακτέων κρίσις πρὸς ἕνα 
γινομένη σκοπόν, ἴσως ἂν εἶχέ τινα λόγον τὸ ἀεὶ 
περὶ τῶν αὐτῶν ὁμοίας ἡμῖν γίνεσθαι τὰς κρίσεις. 
Ἐπεὶ δ' οὐχ οὕτως ἔχει (αἱρούμεθα γάρ, ἃ αἱρούμεθα, 
ποτὲ μὲν διὰ τὸ καλόν τι, ποτὲ δὲ διὰ τὸ ἡδύ, ποτὲ δὲ 
διὰ τὸ σύμφορον, καὶ οὐ ταὐτὰ τούτων ποιητικά), 
ἐνδέχεται νῦν μὲν ἐπὶ τὸ καλὸν κινηθέντας ἡμᾶς - - - 
τάδε τῶν περιεστώτων προκείμενα, αὖθις δὲ ἄλλα, 
πρὸς τὸ ἡδὺ ἢ τὸ συμφέρον τὴν ἀναφορὰν τῆς κρίσεως 
ποιουμένους. Ὡς γὰρ οὐ ζητοῦμεν ἄλλην τινὰ αἰτίαν, 
δι' ἣν κατὰ βαρύτητα τὴν ἐν αὐτῇ ἡ γῆ φέρεται κάτω, 
ἢ δι' ἣν αἰτίαν, ἃ πράσσει τὸ ζῷον, πράσσει καθ' 
ὁρμήν, τῷ ταύτην ἕκαστον αὐτῶν τὴν αἰτίαν ἐξ αὐτοῦ 
πρὸς τὰ γινόμενα συντελεῖν, τοιοῦτον ὂν τὴν φύσιν, 
οὕτως οὐδ' ἐπὶ τῶν ἄλλοτ' ἄλλως ὑφ' ἡμῶν γινομένων 
ἐπὶ περιεστῶσι τοῖς ἄλλοις ἄλλην τινὰ αἰτίαν 
ἀπαιτητέον παρ' αὐτὸν τὸν ἄνθρωπον. Τοῦτο γὰρ ἦν 
τὸ ἀνθρώπῳ εἶναι, τὸ γὰρ ἀρχὴ καὶ αἰτία εἶναι τῶν δι' 
αὐτοῦ γινομένων πράξεων. Τὸ δὲ λέγειν καὶ τοὺς 
βουλευσαμένους τῷ φαινομένῳ συγκατατίθεσθαι, καὶ 
διὰ τοῦτο καὶ τῇ φαντασίᾳ ὁμοίως τοῖς ἄλλοις ζῴοις 
ἕπεσθαι, οὐκ ἀληθές. Οὐ γὰρ φαντασία τὸ 
φαινόμενον πᾶν. Ἡ μὲν γὰρ φαντασία ἁπλῆ τε καὶ 
χωρὶς λόγου ὑπὸ τῶν ἔξωθεν προσπιπτόντων γίνεται, 
ἐοικυῖα ταῖς αἰσθητικαῖς ἐνεργείαις, διὸ καὶ τὴν ἰσχὺν 
ἐν τοῖς ἀλόγοις ζῴοις ἔχει μάλιστα, φαίνεται δέ τινα 
καὶ διὰ λόγου τε καὶ παρὰ συλλογισμοῦ τὴν αἰτίαν 
τοῦ φαίνεσθαι λαμβάνοντα, ἃ οὐκέτ' ἄν τις 
φαντασίας λέγοι. Ὁ γὰρ διὰ τὸν γινόμενον παρ' 
αὐτοῖς ἐν τῷ βουλεύεσθαι συλλογισμὸν συγκαταθέμενός 
τινι αὐτὸς αὑτῷ τῆς συγκαταθέσεως αἴτιος.
 | [15] CHAPITRE XV.  
Néanmoins nos adversaires insistent. Supposer que, des 
circonstances données restant les mêmes, un homme 
agira tantôt d’une façon et tantôt d’une autre, c’est, 
suivant eux, introduire un mouvement sans cause. En 
conséquence, ils prétendent qu’il est impossible que 
personne fasse le contraire de ce qu’il devra faire. Il 
s’agit d’examiner si cette assertion, comme les 
précédentes, ne tient pas à une illusion. Or il s’en faut 
de beaucoup que ce qui arrive en vertu d’une cause ait 
toujours du dehors sa cause d’être. Si en effet nous 
avons quelque libre pouvoir, c’est que nous jouissons 
d’une faculté telle que nous sommes les maîtres de ce 
qui se produit par notre libre pouvoir; cela n’a donc 
point sa cause du dehors. Et toutefois ce qui se produit 
de la sorte ne se produit pas sans cause, puisque cela 
même a une cause en nous. L’homme effectivement est 
le principe et la cause des actes qu’il accomplit, et ce 
fait même d’avoir ainsi en lui le principe de son action 
est pour l’homme sa condition d’être, comme pour la 
sphère la propriété de rouler sur la pente où on l’a 
placée. C’est pourquoi tout autre être cède aux causes 
extérieures qui le pressent, mais non pas l’homme. Car 
l’être de l’homme consiste en ce qu’il a en lui-même le 
commencement et la cause de son action, d’où vient 
qu’il ne cède point en tout cas aux influences qui 
l’enveloppent du dehors. Et sans doute si le jugement 
que nous portons sur ce qu’il faut faire n’allait jamais 
qu’à un seul but, peut-être y aurait-il quelque raison de 
prétendre que sur les mêmes choses nos jugements sont 
toujours les mêmes. Mais il n’en est pas ainsi: nous 
choisissons ce que nous choisissons, tantôt à cause de 
l’honnête, tantôt à cause de l’agrément, tantôt à cause 
de l’utilité; et ce sont là autant de motifs qui ne 
déterminent pas les mêmes actions. Il arrive parfois 
que, nous sentant attirés vers l’honnête, c’est à cette 
influence que nous prenons le parti de céder parmi 
celles qui actuellement nous sollicitent, tandis que 
d’autres fois c’est un choix différent qui nous fixe, 
lorsque notre jugement s’est tourné vers ce qui est 
agréable ou vers ce qui est utile. De même, en effet, que 
nous ne cherchons pas quelque autre cause qui explique 
pourquoi la terre, en vertu de la pesanteur qui est en 
elle, se trouve emportée en bas, ni quelle cause 
détermine l’animal à faire ce qu’il fait suivant son 
appétit; car et la terre et l’animal fournissent chacun de 
soi-même la cause de ce qui se produit, puisque telle est 
leur nature; de même pour ce que nous faisons tantôt 
d’une manière et tantôt d’une autre, en raison même de 
la diversité des circonstances, il ne faut pas chercher 
une autre cause au-delà de l’homme même. Cela même 
effectivement, c’est être homme que d’être le 
commencement et la cause des actes qui 
s’accomplissent par lui. Il n’est d’ailleurs pas exact de 
soutenir que ceux mêmes qui délibèrent donnent 
assentiment à ce qui leur paraît, et qu’ainsi, comme tous 
les autres animaux, ils suivent une image; car tout ce 
qui paraît n’est point image. L’image, en effet, est 
chose simple et qui résulte, indépendamment de la 
raison, des accidents extérieurs. Dès lors elle est 
semblable aux impressions qui affectent les sens, et 
c’est pourquoi elle a surtout de la force chez les 
animaux destitués de raison. Mais il y a, d’un autre 
côté, des apparences qui ont leur cause de paraître dans 
la raison ou même dans le mauvais raisonnement, et 
que personne ne s’aviserait d’appeler des images. Car 
celui qui, à la suite du raisonnement qui se produit en 
lui dans la délibération, donne son assentiment, celui-là 
est à lui-même la cause de cet assentiment. 
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