| [1] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Α'.
Ἦν μὲν δι' εὐχῆς μοι, μέγιστοι αὐτοκράτορες Σεβῆρε 
καὶ Ἀντωνῖνε, αὐτῷ γενομένῳ παρ' ὑμῖν ἰδεῖν τε ὑμᾶς 
καὶ προσειπεῖν καὶ καθομολογῆσαι χάριν ἀνθ' ὧν 
ἔπαθον εὖ παρ' ὑμῶν πολλάκις, αἰεὶ τυχὼν πάντων 
ὧν ἠξίωσα μετὰ μαρτυρίας  ἧς δίκαιος εἶναι 
τυγχάνειν τοιαῦτα αἰτούμενος. Ἐπεὶ δὲ ἐφεῖται, καὶ εἰ 
μὴ παρών τις τοῖς ἱεροῖς θύειν δύναται, τὸ θύειν 
αὐτοῖς πανταχόθεν τε καὶ πανταχοῦ καὶ πέμπειν 
ἀναθήματα, ἃ μὴ κομίζειν αὐτὸς οἷόν τε, ἐθάρσησα 
πρὸς ὑμᾶς τῇ πρὸς τὸ θεῖον ἐξουσίᾳ, καί τινα 
ἀπαρχὴν ὑμῖν τῶν ἡμετέρων καρπῶν ἀνάθημα 
πέμψαι οἰκειότατον ὑμῖν ἀναθημάτων ἁπάντων. Τί 
γὰρ ἂν οἰκειότερον τοῖς γνησίως φιλοσοφίαν τιμῶσίν 
τε καὶ προάγουσιν ἀνάθημα γένοιτο βιβλίου 
ὑπισχνουμένου θεωρίαν φιλόσοφον; Περιέχει τε τὸ 
βιβλίον τὴν δόξαν τὴν Ἀριστοτέλους, ἣν ἔχει περί τε 
εἱμαρμένης καὶ τοῦ ἐφ' ἡμῖν, οὗ τῆς φιλοσοφίας 
προΐσταμαι ὑπὸ τῆς ὑμετέρας μαρτυρίας διδάσκαλος 
αὐτῆς κεκηρυγμένος. Ἔστι δὲ οὐδενὸς δεύτερον τῶν 
κατὰ φιλοσοφίαν δογμάτων τουτὶ τὸ δόγμα· ἥ τε γὰρ 
ἀπ' αὐτοῦ χρεία πανταχοῦ τε καὶ ἐπὶ πάντα διατείνει 
(οὐ γὰρ ὁμοίως περὶ τὰς πράξεις ἔχουσιν οἵ τε πάντα 
ἐξ ἀνάγκης καὶ καθ' εἱμαρμένην γίγνεσθαι 
πεπιστευκότες καὶ οἷς δοκεῖ γίνεσθαί τινα καὶ μὴ τοῦ 
πάντως ἔσεσθαι προκαταβεβλημένας αἰτίας ἔχοντα), 
ἥ τε εὕρεσις τῆς ἀληθείας τῆς ἐν αὐτῇ χαλεπωτάτη τῷ 
δοκεῖν τῶν δοξῶν ἑκατέρᾳ πολλὰ ἀντιμαρτυρεῖν τῶν 
ἐν αργῶν. 
Ἐπεὶ δὲ ἐνίων δογμάτων ἡ κατασκευὴ διὰ τὴν πρὸς 
τοὺς μὴ ὁμοίως λέγοντας ἀντιλογίαν γίνεται 
φανερωτέρα (ὧν ἐν τοῖς μάλιστα κατ' αὐτοῦ - - - τε εἶεν 
μείζω ἢ κατὰ τὴν Ἀριστοτέλους δόξαν εἰπεῖν), 
ποιήσομαι τὸν λόγον πρὸς τοὺς οὐχ ὁμοίως ἐκείνῳ 
περὶ τούτων εἰρηκότας, ὅπως ἐν τῇ τῶν λεγομένων 
παραθέσει φανερώτερον ὑμῖν τἀληθὲς γένηται. )Έστι 
δὲ ἡ τῶν λόγων τῶν ἡμετέρων προαίρεσις οὐ πρὸς 
ἐπίδειξιν νενευκυῖα, ἀλλὰ πρὸς ἐξέτασίν τε καὶ 
διδασκαλίαν τῶν προκειμένων ἀκριβεστέραν, ἣν καὶ 
ὑμᾶς πᾶσιν οἷς πράσσετε ὁρᾶν ἔνεστιν ἐζηλωκότας. 
Οὐδεμίαν γοῦν πρᾶξιν ὑμῶν ἔστιν εὑρεῖν, ἣ τὴν 
φαντασίαν πρὸ τῆς ἀληθείας σκοπὸν πεποίηται. Εἰ δέ 
τι κατὰ σχολὴν ἐντυγχάνουσιν ὑμῖν τῷ βιβλίῳ δεῖσθαι 
δόξει ῥηθῆναι γνωριμώτερον, ἀξιῶ τιμηθῆναι καὶ 
ταύτῃ τῇ τιμῇ πρὸς ὑμῶν καὶ γραφῆναί μοι περὶ τῶν 
ζητουμένων· οὐδὲ γὰρ ῥᾴδιον πάντα γνώριμα ποιῆσαι 
δι' ἑνὸς βιβλίου αὐτά τε τὰ προκείμενα καὶ οἷς τις 
χρῆται πρὸς τὴν μήνυσιν αὐτῶν.
 
 | [1]  CHAPITRE PREMIER. 
Il était dans mes vœux, très grands Empereurs, Sévère 
et Antonin, et de vous parler en personne et de vous 
rendre grâces pour les bienfaits que j’ai souvent reçus 
de vous; car j’ai toujours obtenu de vous tout ce que j’ai 
désiré, en même temps que vous m’accordiez ce 
témoignage que j’étais digne d’obtenir ce que je 
demandais. Mais puisqu’il est permis, lorsqu’on ne peut 
dans leurs temples mêmes sacrifier aux Dieux, de leur 
sacrifier partout et en tout lieu, et d’envoyer les dons 
qu’on est hors d’état d’apporter soi-même; j’ai osé, 
prenant la liberté dont on use envers la Divinité, vous 
adresser une offrande comme les prémices de nos fruits, 
offrande qui de toutes vous est la plus appropriée. Quel 
hommage en effet pourrait mieux convenir à des 
princes qui honorent sincèrement la philosophie et s’en 
portent les promoteurs, que celui d’un livre qui a pour 
objet la philosophie même, et où l’on se propose 
d’exposer la doctrine d’Aristote relativement au destin 
et à ce qui est en notre pouvoir; d’un livre enfin qui a 
pour auteur celui-là même qui, de votre aveu, a reçu la 
charge d’interpréter publiquement les théories 
péripatéticiennes? D’autre part, de tous les 
enseignements de la philosophie il n’en est point de 
plus important que celui qu’il s’agit ici d’expliquer, 
l’usage qu’on en peut faire se trouvant partout 
applicable, comme il s’étend à tout.  
Ce n’est point effectivement la même conduite que 
tiennent et ceux qui se persuadent que tout arrive par 
nécessité et d’après le décret du destin, et ceux qui 
croient qu’il y a des faits qui se produisent sans que des 
causes antécédentes les aient nécessairement préparés. 
Cependant il paraît très difficile en un tel sujet de 
découvrir la vérité, parce qu’il semble qu’à l’un et à 
l’autre sentiment s’opposent nombre d’objections 
irréfragables. Mais puisque, pour certaines doctrines, 
c’est un moyen de les établir plus clairement que de 
réfuter ceux qui les contredisent (et ici quelle opinion 
pourrait avoir plus d’autorité que l’opinion d’Aristote?), 
je m’adresserai à ceux qui n’ont point professé sur ce 
sujet les mêmes maximes que lui, afin que de ce 
rapprochement d’enseignements contraires, la vérité 
ressorte avec plus d’évidence. D’ailleurs ce n’est point 
en vue d’une vaine montre que j’ai composé ce traité; 
mon dessein a été uniquement d’y examiner la matière 
que je me suis proposée, en y apportant ce soin diligent 
du vrai, que l’on vous voit mettre vous-mêmes à tout ce 
que vous faites. Car il n’y a aucune de vos actions où 
l’on pût trouver que vous avez préféré à la vérité 
l’apparence. Que si vous avez le loisir de jeter les yeux 
sur ce livre et qu’il vous paraisse que certains points 
auraient eu besoin d’être plus amplement éclaircis, je 
tiendrai à grand honneur une telle marque d’attention 
de votre part, comme aussi je m’estimerai heureux de 
recevoir des demandes écrites d’explications. Il n’est 
pas facile en effet de mettre en pleine lumière toutes 
choses dans un seul livre, et le sujet même, et les développements 
ou commentaires qui se rapportent au sujet. 
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