HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Romulus

Chapitre 11

  Chapitre 11

[11] (1) δὲ Ῥωμύλος ἐν τῇ Ῥεμωρίᾳ θάψας τὸν Ῥέμον ὁμοῦ καὶ τοὺς τροφεῖς, ᾤκιζε τὴν πόλιν, ἐκ Τυρρηνίας μεταπεμψάμενος ἄνδρας ἱεροῖς τισι θεσμοῖς καὶ γράμμασιν ὑφηγουμένους ἕκαστα καὶ διδάσκοντας ὥσπερ ἐν τελετῇ. (2) βόθρος γὰρ ὠρύγη περὶ τὸ νῦν Κομίτιον κυκλοτερής, ἀπαρχαί τε πάντων, ὅσοις νόμῳ μὲν ὡς καλοῖς ἐχρῶντο, φύσει δ´ ὡς ἀναγκαίοις, ἀπετέθησαν ἐνταῦθα. καὶ τέλος ἐξ ἧς ἀφῖκτο γῆς ἕκαστος ὀλίγην κομίζων μοῖραν ἔβαλλον εἰς ταὐτὸ καὶ συνεμείγνυον. καλοῦσι δὲ τὸν βόθρον τοῦτον καὶ τὸν ὄλυμπον ὀνόματι μοῦνδον. εἶθ´ ὥσπερ κύκλον κέντρῳ περιέγραψαν τὴν πόλιν. (3) δ´ οἰκιστὴς ἐμβαλὼν ἀρότρῳ χαλκῆν ὕνιν, ὑποζεύξας δὲ βοῦν ἄρρενα καὶ θήλειαν, αὐτὸς μὲν ἐπάγει περιελαύνων αὔλακα βαθεῖαν τοῖς τέρμασι, τῶν δ´ ἑπομένων ἔργον ἐστίν, ἃς ἀνίστησι βώλους τὸ ἄροτρον, καταστρέφειν εἴσω καὶ μηδεμίαν ἔξω περιορᾶν ἐκτρεπομένην. (4) τῇ μὲν οὖν γραμμῇ τὸ τεῖχος ἀφορίζουσι, καὶ καλεῖται κατὰ συγκοπὴν πωμήριον, οἷον ὄπισθεν τείχους μετὰ τεῖχος· ὅπου δὲ πύλην ἐμβαλεῖν διανοοῦνται, τὴν ὕνιν ἐξελόντες καὶ τὸ ἄροτρον ὑπερθέντες διάλειμμα ποιοῦσιν. (5) ὅθεν ἅπαν τὸ τεῖχος ἱερὸν πλὴν τῶν πυλῶν νομίζουσι· τὰς δὲ πύλας ἱερὰς νομίζοντας οὐκ ἦν ἄνευ δεισιδαιμονίας τὰ μὲν δέχεσθαι, τὰ δ´ ἀποπέμπειν τῶν ἀναγκαίων καὶ μὴ καθαρῶν. [11] (1) Romulus, après avoir enterré son frère et ses parents nourriciers dans la Rémonia, s'occupa de bâtir la ville. Il avait fait venir de Tyrhhénie des hommes qui lui apprirent les cérémonies et les formules qu'il fallait observer, comme dans une cérémonie religieuse. (2) On creusa un fossé autour du lieu qu'on appelle maintenant le Comitium; on y jeta les prémices de toutes les choses dont on use légitimement comme bonnes, et naturellement comme nécessaires. À la fin, chacun y mit une poignée de terre qu'il avait apportée du pays d'où il était venu. Après quoi on mêla le tout ensemble et on donna à cette fosse, comme à l'univers même, le nom de "mundus", monde. On traça ensuite tout autour, en forme de cercle, l'enceinte de la ville. (3) Le fondateur mettant un soc d'airain à une charrue y attelle un boeuf et une vache, et trace lui-même sur la ligne qu'on a tirée un sillon profond. Il est suivi par des hommes qui ont soin de rejeter en dedans de l'enceinte toutes les mottes de terre que la charrue fait lever, et de n'en laisser aucune en dehors. (4) La ligne ainsi tracée marque le contour des murailles; elle porte le nom de "pomerium", mot syncopé qui signifie "ce qui est derrière ou après le mur". Lorsqu'on veut faire une porte, on ôte le soc, on soulève la charrue, et l'on interrompt le sillon. (5) De là vient que les Romains regardent les murailles comme sacrées, à l'exception des portes. Si celles-ci étaient sacrées, on ne pourrait, sans blesser la religion, y faire passer les choses nécessaires qui doivent entrer dans la ville, ni les choses impures qu'il faut en faire sortir.


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Dernière mise à jour : 18/04/2005