HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Lysistrata

Vers 850-899

  Vers 850-899

[850] (Κινησίας)
πρὸς τῶν θεῶν νυν ἐκκάλεσόν μοι Μυρρίνην.
(Λυσιστράτη)
ἰδοὺ καλέσωγὼ (Μυρρίνη)ν σοι; σὺ δὲ τίς εἶ;
(Κινησίας)
ἀνὴρ ἐκείνης, Παιονίδης Κινησίας.
(Λυσιστράτη)
χαῖρε φίλτατ᾽· οὐ γὰρ ἀκλεὲς τοὔνομ
τὸ σὸν παρἡμῖν ἐστιν οὐδἀνώνυμον.
855 ἀεὶ γὰρ (Γυνή) σἔχει διὰ στόμα.
κἂν ᾠὸν μῆλον λάβῃ, "Κινησίᾳ
τουτὶ γένοιτο," φησίν.
(Κινησίας) πρὸς τῶν θεῶν.
(Λυσιστράτη)
νὴ τὴν Ἀφροδίτην· κἂν περὶ ἀνδρῶν γἐμπέσῃ
λόγος τις, εἴρηκεὐθέως σὴ (Γυνή)
860 ὅτι λῆρός ἐστι τἄλλα πρὸς Κινησίαν.
(Κινησίας) ἴθι νυν κάλεσον αὐτήν.
(Λυσιστράτη) τί οὖν; δώσεις τί μοι;
(Κινησίας)
ἔγωγέ <σοι> νὴ τὸν Δί᾽, ἢν βούλῃ γε σύ·
ἔχω δὲ τοῦθ᾽· ὅπερ οὖν ἔχω, δίδωμί σοι.
(Λυσιστράτη)
φέρε νυν καλέσω καταβᾶσά σοι.
(Κινησίας)
ταχύ νυν πάνυ.
865 ὡς οὐδεμίαν ἔχω γε τῷ βίῳ χάριν,
ἐξ οὗπερ αὕτηξῆλθεν ἐκ τῆς οἰκίας·
ἀλλἄχθομαι μὲν εἰσιών, ἔρημα δὲ
εἶναι δοκεῖ μοι πάντα, τοῖς δὲ σιτίοις
χάριν οὐδεμίαν οἶδἐσθίων· ἔστυκα γάρ.
(Μυρρίνη)
870 φιλῶ φιλῶγὼ τοῦτον· ἀλλοὐ βούλεται
ὑπἐμοῦ φιλεῖσθαι. σὺ δἐμὲ τούτῳ μὴ κάλει.
(Κινησίας)
γλυκύτατον Μυρρινίδιον τί ταῦτα δρᾷς;
κατάβηθι δεῦρο.
(Μυρρίνη) μὰ Δίἐγὼ μὲν αὐτόσοὔ.
(Κινησίας)
ἐμοῦ καλοῦντος οὐ καταβήσει (Μυρρίνη);
(Μυρρίνη)
875 οὐ γὰρ δεόμενος οὐδὲν ἐκκαλεῖς ἐμέ.
(Κινησίας)
ἐγὼ οὐ δεόμενος; ἐπιτετριμμένος μὲν οὖν.
(Μυρρίνη) ἄπειμι.
(Κινησίας)
μὴ δῆτ᾽, ἀλλὰ τῷ γοῦν παιδίῳ
ὑπάκουσον· οὗτος οὐ καλεῖς τὴν μαμμίαν;
(Παῖς Κινησίου)
μαμμία, μαμμία, μαμμία.
(Κινησίας)
880 αὕτη τί πάσχεις; οὐδἐλεεῖς τὸ παιδίον
ἄλουτον ὂν κἄθηλον ἕκτην ἡμέραν;
(Μυρρίνη)
ἔγωγἐλεῶ δῆτ᾽· ἀλλἀμελὴς αὐτῷ πατὴρ
ἔστιν.
(Κινησίας) κατάβηθ δαιμονία τῷ παιδίῳ.
(Μυρρίνη)
οἷον τὸ τεκεῖν· καταβατέον. τί γὰρ πάθω;
(Κινησίας)
885 ἐμοὶ γὰρ αὕτη καὶ νεωτέρα δοκεῖ
πολλῷ γεγενῆσθαι κἀγανώτερον βλέπειν·
χἂ δυσκολαίνει πρὸς ἐμὲ καὶ βρενθύεται,
ταῦταὐτὰ δήσθ κἄμἐπιτρίβει τῷ πόθῳ.
(Μυρρίνη)
γλυκύτατον σὺ τεκνίδιον κακοῦ πατρός,
890 φέρε σε φιλήσω γλυκύτατον τῇ μαμμίᾳ.
(Κινησίας)
τί πονήρα ταῦτα ποιεῖς χἀτέραις
πείθει γυναιξί, κἀμέ τἄχθεσθαι ποιεῖς
αὐτή τε λυπεῖ;
(Μυρρίνη) μὴ πρόσαγε τὴν χεῖρά μοι.
(Κινησίας)
τὰ δἔνδον ὄντα τἀμὰ καὶ σὰ χρήματα
895 χεῖρον διατίθης.
(Μυρρίνη) ὀλίγον αὐτῶν μοι μέλει.
(Κινησίας)
ὀλίγον μέλει σοι τῆς κρόκης φορουμένης
ὑπὸ τῶν ἀλεκτρυόνων;
(Μυρρίνη) ἔμοιγε νὴ Δία.
(Κινησίας)
τὰ <δὲ> τῆς Ἀφροδίτης ἱέρἀνοργίαστά σοι
χρόνον τοσοῦτόν ἐστιν. οὐ βαδιεῖ πάλιν;
[850] CINÉSIAS. - Au nom des dieux, appelle-moi Myrrhine.
LYSISTRATA. - Voilà qui est bon ! que je t'appelle
Myrrhine ? Et toi, qui es-tu ?
CINÉSIAS. - Son mari, Cinésias Péonide.
LYSISTRATA. - Ah ! bonjour, mon cher ; ton nom
n'est point inconnu parmi nous, ta femme l'a sans
cesse à la bouche. Qu'elle prenne un oeuf ou une
pomme, "Voilà dit-elle, pour Cinésias."
CINÉSIAS. - Ah ! grands dieux !
LYSISTRATA. - Oui, par Vénus! et si l'on vient à
parler des hommes, ta femme s'écrie aussitôt :
"Tout le reste n'est rien, au prix de Cinésias."
CINÉSIAS. - Vite, appelle-la.
LYSISTRATA. - Mais me donneras-tu quelque chose ?
CINÉSIAS. - Assurément ; et tout de suite, si tu
veux. Voici ; je te donne ce que j'ai.
LYSISTRATA. - Je descends, et je cours te l'appeler.
CINÉSIAS. - Hâte-toi. La vie n'a plus de charmes
pour moi, depuis qu'elle est sortie de la maison ;
j'y rentre avec ennui ; tout me semble désert ; rien
de ce que je mange ne me fait plaisir, car je souffre.
MYRRHINE. - Je l'aime, oui, je l'aime ; mais il ne
veut pas de mon amour. Ne m'engage pas à aller le trouver.
CINÉSIAS. - O chère petite Myrrhinette, pourquoi
agir ainsi ? Descends auprès de moi.
MYRRHINE. - Vraiment, je m'en garderai bien.
CINÉSIAS. - Myrrhine, tu ne descendras pas à ma voix ?
MYRRHINE. - C'est sans nul besoin que tu m'appelles.
CINÉSIAS.. - Moi, sans besoin ? Mais je n'en peux plus.
MYRRHINE. - Je m'es vais.
CINÉSIAS. - Non, je t'en conjure ; écoute au
moins ton petit garçon. Eh bien ! tu n'appelles pas ta maman ?
L'ENFANT. - Maman! maman ! maman !
CINÉSIAS. - Eh bien ! à quoi penses-tu ? N'as-tu
pas pitié de cet enfant, qui depuis six jours n'a pas
été lavé ni allaité ?
MYRRHINE. - Oui, j'en ai pitié ; mais son père est si négligent !
CINÉSIAS. - Descends, folle, pour l'amour de ton enfant.
MYRRHINE. - Ce que c'est dur d'être mère ! Il faut
que je descende ; car que faire ?
CINÉSIAS. - Elle me semble bien rajeunie, son
regard est plus caressant ; ses refus et ses dédains
sont précisément ce qui me consume de désirs.
MYRRHINE. - Aimable enfant d'un méchant père,
viens, que je t'embrasse : ta mère te chérit tendrement.
CINÉSIAS. - Pourquoi donc, mauvaise, agir ainsi,
et suivre l'exemple des autres femmes ? Pourquoi
me rendre malheureux, et t'affliger toi-même ?
MYRRHINE. - Ne mets pas la main sur moi.
CINÉSIAS. - Tu veux donc laisser perdre nos
biens, à la maison ?
MYRRHINE. - Je ne m'en soucie guère.
CINÉSIAS. - Tu ne t'inquiètes donc pas de ce que
les poules déchirent ta tapisserie ?
MYRRHINE. - Pas le moins du monde.
CINÉSIAS. - Il y a bien longtemps que tu n'as
sacrifié à Vénus. Ne veux-tu pas revenir ?


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Dernière mise à jour : 13/10/2006