HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre V

Chapitre 17

  Chapitre 17

[5,17] Πέντε δὲ τῶν ἑξῆς ἡμερῶν διανύσαντες τὸν πλοῦν ἥκομεν εἰς τὴν Ἔφεσον. οἰκία μεγάλη καὶ πρώτη τῶν ἐκεῖ· θεραπεία πολλὴ καὶ ἄλλη παρασκευὴ πολυτελής. κελεύει δὴ δεῖπνον ὡς ὅτι ἐκπρεπέστατον ἑτοιμάζειν. "Ἡμεῖς δὲ τέως," ἔφη, "χωρήσωμεν εἰς τοὺς ἀγρούς." ἀπεῖχον δὲ τῆς πόλεως σταδίους τέσσαρας. ἐπικαθίσαντες οὖν ὀχήματι ἐξήλθομεν. καὶ ἐπεὶ τάχιστα παρεγενόμεθα, διεβαδίζομεν τοὺς ὀρχάτους τῶν φυτῶν, καὶ ἐξαίφνης προσπίπτει τοῖς γόνασιν ἡμῶν γυνή, χοίνιξι παχείαις δεδεμένη, δίκελλαν κρατοῦσα, τὴν κεφαλὴν κεκαρμένη, ἐρρυπωμένη τὸ σῶμα, χιτῶνα ἀνεζωσμένη ἄθλιον πάνυ, καί, "Ἐλέησόν με," ἔφη, "δέσποινα, γυνὴ γυναῖκα, ἐλευθέραν μέν, ὡς ἔφυν, δούλην δὲ νῦν, ὡς δοκεῖ τῇ Τύχῃ·" καὶ ἅμα ἐσιώπησε. λέγει οὖν Μελίτη· "Ἀνάστηθι, γύναι· λέγε, τίς εἶ, καὶ πόθεν, καὶ τίς σοι τοῦτον περιέθηκε τὸν σίδηρον· κέκραγε γάρ σου καὶ ἐν κακοῖς μορφὴ τὴν εὐγένειαν." " σός," εἶπεν, "οἰκέτης, ὅτι αὐτῷ μὴ πρὸς εὐνὴν ἐδούλευον. ὄνομα Λάκαινα, Θετταλὴ τὸ γένος· καί σοι προσφέρω μου ταύτην τὴν τύχην ἱκετηρίαν. ἀπόλυσόν με τῆς καθεστώσης συμφορᾶς· πάρασχε δέ μοι τὴν ἀσφάλειαν, ἔστ´ ἂν ἀποτίσω τὰς δισχιλίας· τοσούτου γάρ με Σωσθένης ἀπὸ τῶν λῃστῶν ἐωνήσατο. ποριοῦμεν δέ, εὖ ἴσθι, τὴν ταχίστην· εἰ δὲ μή, σοὶ δουλεύσομεν. ὁρᾷς δὲ καὶ πληγαῖς ὡς κατέξανέ με πολλαῖς." καὶ ἅμα διανοίξασα τὸν χιτῶνα δείκνυσι τὰ νῶτα διαγεγραμμένα ἔτι οἰκτρότερον. ὡς οὖν ταῦτα ἠκούσαμεν, ἐγὼ μὲν συνεχύθην· καὶ γάρ τι ἐδόκει Λευκίππης ἔχειν· δὲ Μελίτη ἔφη· "Θάρρει, γύναι· τούτων γάρ σε λύσομεν εἴς τε τὴν οἰκείαν προῖκα ἀποπέμψομεν. τὸν Σωσθένην καλεσάτω τις ἡμῖν." μὲν οὖν εὐθὺς τῶν δεσμῶν ἠλευθεροῦτο, δὲ παρῆν τεταραγμένος. λέγει οὖν Μελίτη· " κακὴ κεφαλή, τίνα ποτὲ κἂν τῶν ἀχρειοτάτων οἰκετῶν τεθέασαι παρ´ ἡμῖν οὕτως ᾐκισμένον; τίς αὕτη; λέγε μηδὲν ψευσάμενος." "Οὐκ οἶδα," εἶπεν, " δέσποινα, πλὴν ἔμπορός τις, ὄνομα Καλλισθένης, ταύτην μοι πέπρακε, φάσκων ἐωνῆσθαι μὲν αὐτὴν ἀπὸ λῃστῶν, εἶναι δὲ ἐλευθέραν. ὄνομα δὲ αὐτὴν ἔμπορος ἐκάλει Λάκαιναν." δὲ τὸν μὲν τῆς διοικήσεως, ἧς εἶχεν, ἀπέπαυσεν, αὐτὴν δὲ παραδίδωσι θεραπαίναις, κελεύσασα λοῦσαι καὶ ἐσθῆτα ἀμφιάσαι καθαρὰν καὶ εἰς ἄστυ ἀγαγεῖν. διοικήσασα δέ τινα τῶν κατὰ τοὺς ἀγρούς, ὧν ἕνεκεν παρῆν, ἐπιβᾶσα τοῦ ὀχήματος ἅμα ἐμοί, ἐπανῄειμεν εἰς τὴν πόλιν καὶ περὶ τὸ δεῖπνον ἦμεν. [5,17] Après une navigation de cinq jours, nous arrivâmes à Ephèse. Sa maison était grande, et l'une des premières de la ville : beaucoup de domestiques et l'ameublement somptueux. Elle ordonna de préparer le repas le plus magnifique possible. « Nous, pendant ce temps, dit-elle, nous irons voir ma maison de campagne. » Celle-ci se trouvait à quatre stades de la ville. Nous montâmes en voiture et nous partîmes. Dès que nous fûmes arrivés, nous commençâmes à nous promener parmi les plantations, et, soudain, tomba à nos genoux une femme, vêtue d'une méchante tunique haut troussée, et qui nous dit : « Aie pitié de moi, maîtresse, toi, qui es femme, aie pitié d'une femme, libre autrefois, à sa naissance, et maintenant esclave, comme l'a voulu la Fortune. » Puis elle se tut. Mélitté lui répondit : « Relève-toi, femme; dis-moi, qui es-tu, d'où es-tu, et qui t'a mis ce fer ? Même dans ta misère, ta beauté proclame que tu es de noble naissance. — C'est ton intendant, parce que je ne voulais pas être son esclave au lit. Je m'appelle Lacaena, et je suis thessalienne, et je mets devant toi mon sort, pour qu'il te supplie pour moi. Délivre-moi de ma misère présente, et assure ma sécurité jusqu'à ce que je te paie les deux mille pièces d'or qui est le prix que Sosthénès a payé pour moi aux pirates. Je les trouverai, sache-le bien, très vite; sinon, je serai ton esclave. Tu vois comme il m'a déchirée de nombreux coups. » En même temps, elle ouvrit sa tunique et nous montra son dos entièrement marqué, de façon lamentable. En l'entendant, je fus tout ému, d'autant plus qu'elle me paraissait avoir quelque chose de Leucippé. Mélitté reprit : « Courage, femme, je vais te tirer de ta triste situation, et je te renverrai chez toi pour rien. Que l'on fasse venir ici Sosthénès. » On enleva aussitôt ses liens à la femme, et Sosthénès arriva, fort troublé. Et Mélitté lui dit : « Mauvais sujet, lequel, même de nos plus mauvais serviteurs, as-tu déjà vu mutiler chez nous de la sorte ? Qui est cette femme ? Parle, et ne mens pas! — Je ne sais, répondit-il, maîtresse, sinon qu'un marchand, appelé Callisthénès, me l'a vendue, en me disant qu'il l'avait achetée à des pirates, et qu'elle était de naissance libre. Le marchand lui don- nait le nom de Lacaena. » Mélitté le destitua de la charge d'intendant, qu'il exerçait et confia la jeune femme à ses servantes, en leur disant de la baigner, de lui mettre un vêtement propre et de l'emmener en ville. Puis, après avoir réglé diverses questions relatives à sa propriété de campagne, qui étaient la raison de sa venue, elle monta en voiture avec moi, nous revînmes en ville, et nous nous mîmes à table.


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Dernière mise à jour : 27/06/2006