| [2] Κεφάλαιον βʹ
(1) Τούτων μὲν οὖν ἁπάντων, ὥσπερ εἶπον, νομίζω αὐτὴν τὴν 
χώραν αἰτίαν εἶναι. εἰ δὲ πρὸς τοῖς αὐτοφυέσιν ἀγαθοῖς πρῶτον μὲν 
τῶν μετοίκων ἐπιμέλεια γένοιτο· αὕτη γὰρ ἡ πρόσοδος τῶν 
καλλίστων ἔμοιγε δοκεῖ εἶναι, ἐπείπερ αὑτοὺς τρέφοντες καὶ πολλὰ 
ὠφελοῦντες τὴν πόλιν οὐ λαμβάνουσι μισθόν, ἀλλὰ μετοίκιον 
προσφέρουσιν· (2) ἐπιμέλειά γε μὴν ἥδ᾽ ἂν ἀρκεῖν μοι δοκεῖ, εἰ 
ἀφέλοιμεν μὲν ὅσα μηδὲν ὠφελοῦντα τὴν πόλιν ἀτιμίας δοκεῖ τοῖς 
μετοίκοις παρέχειν, ἀφέλοιμεν δὲ καὶ τὸ συστρατεύεσθαι ὁπλίτας 
μετοίκους τοῖς ἀστοῖς. μέγας μὲν γὰρ ὁ κίνδυνος ἀπών, μέγα δὲ καὶ 
τὸ ἀπὸ τῶν τεχνῶν καὶ τῶν οἰκιῶν ἀπιέναι. (3) ἀλλὰ μὴν καὶ ἡ πόλις 
γ᾽ ἂν ὠφεληθείη, εἰ οἱ πολῖται μετ᾽ ἀλλήλων στρατεύοιντο μᾶλλον ἢ 
εἰ συντάττοιντο αὐτοῖς, ὥσπερ νῦν, Λυδοὶ καὶ Φρύγες καὶ Σύροι καὶ 
ἄλλοι παντοδαποὶ βάρβαροι· πολλοὶ γὰρ τοιοῦτοι τῶν μετοίκων. (4) 
πρὸς δὲ τῶι ἀγαθῶι τῶι τούτους (ἐκ) τοῦ συντάττεσθαι ἀφεθῆναι καὶ 
κόσμος ἂν τῆι πόλει εἴη, εἰ δοκοῖεν Ἀθηναῖοι εἰς τὰς μάχας αὑτοῖς 
μᾶλλον πιστεύειν ἢ ἀλλοδαποῖς. (5) καὶ μεταδιδόντες δ᾽ ἄν μοι 
δοκοῦμεν τοῖς μετοίκοις τῶν ‹τ᾽› ἄλλων ὧν καλὸν μεταδιδόναι καὶ 
τοῦ ἱππικοῦ εὐνουστέρους ἂν ποιεῖσθαι καὶ ἅμα ἰσχυροτέραν ἂν καὶ 
μείζω τὴν πόλιν ἀποδεικνύναι. (6) εἶτα ἐπειδὴ καὶ πολλὰ οἰκιῶν 
ἔρημά ἐστιν ἐντὸς τῶν τειχῶν, καὶ οἰκόπεδα εἰ ἡ πόλις διδοίη 
οἰκοδομησομένοις ἐγκεκτῆσθαι, οἳ ἂν αἰτούμενοι ἄξιοι δοκῶσιν 
εἶναι, πολὺ ἂν οἴομαι καὶ διὰ ταῦτα πλείους τε καὶ βελτίους 
ὀρέγεσθαι τῆς Ἀθήνησιν οἰκήσεως. (7) καὶ εἰ μετοικοφύλακάς γε 
ὥσπερ ὀρφανοφύλακας ἀρχὴν καθισταῖμεν, καὶ τούτοις τιμή τις 
ἐπείη οἵτινες πλείστους μετοίκους ἀποδείξειαν, καὶ τοῦτο 
εὐνουστέρους ἂν τοὺς μετοίκους ποιοίη, καὶ ὡς τὸ εἰκός πάντες ἂν οἱ 
ἀπόλιδες τῆς Ἀθήνησι μετοικίας ὀρέγοιντο καὶ τὰς προσόδους ἂν 
αὔξοιεν.
 | [2] CHAPITRE II.
Tous ces avantages, comme je l’ai dit, sont certainement dus à la 
nature de notre sol. Pour ajouter à ces ressources indigènes, nous 
ferions bien de nous intéresser aux métèques ; car nous avons en eux, 
je crois, une de nos meilleures sources de revenus, puisque, se 
nourrissant eux-mêmes et ne recevant aucun salaire de l’État, ils 
payent encore une taxe de résidence. Pour leur témoigner notre 
intérêt, je crois qu’il suffirait de supprimer toutes les mesures qui, 
sans rien rapporter à l’État, semblent être des marques de mépris, et 
de les dispenser en outre de servir dans l’infanterie pesante avec les 
citoyens. Sans parler des risques personnels qui sont grands, c’est 
aussi un gros ennui pour eux d’avoir à quitter leur métier et leur 
domicile. D’ailleurs ce serait tout profit pour la république, si les 
citoyens faisaient campagne entre eux seuls plutôt que mêlés, comme 
à présent, à des Lydiens, à des Phrygiens, à des Syriens et à d’autres 
barbares de toutes nationalités : car beaucoup de nos métèques sont 
des barbares. Outre l’avantage qu’il y aurait à les dispenser de servir 
avec les citoyens, la république serait plus considérée, si l’on voyait 
les Athéniens compter plus sur eux-mêmes pour combattre que sur 
des étrangers. En faisant participer les métèques à toutes les charges 
honorables, en particulier au service dans la cavalerie, nous 
accroîtrions leur attachement et nous rendrions notre pays plus fort 
et plus grand.
Puis, comme nous avons à l’intérieur des murs un grand nombre 
d’emplacements libres, que l’État permette à ceux d’entre eux qui en 
feront la demande et qui seront jugés les plus dignes, de posséder les 
terrains sur lesquels ils auront bâti. Je crois que dans ces conditions 
il y aura beaucoup plus d’étrangers, et plus recommandables, qui 
demanderont à habiter Athènes.
Si en outre nous établissions des gardiens officiels pour les métèques, 
comme il y en a pour les orphelins, et si nous accordions une 
récompense à ceux qui auraient sur leur liste le plus de métèques, 
ceux-ci nous seraient plus attachés, et il est vraisemblable que tous 
les gens sans patrie désireraient s’établir dans notre ville, dont ils 
augmenteraient les revenus.
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