HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Mémorables, livre III

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3,3] Καὶ ἱππαρχεῖν δέ τινι ᾑρημένῳ οἶδά ποτε αὐτὸν τοιάδε διαλεχθέντα· Ἔχοις ἄν, ἔφη, νεανία, εἰπεῖν ἡμῖν ὅτου ἕνεκα ἐπεθύμησας ἱππαρχεῖν; οὐ γὰρ δὴ τοῦ πρῶτος τῶν ἱππέων ἐλαύνειν· καὶ γὰρ οἱ ἱπποτοξόται τούτου γε ἀξιοῦνται· προελαύνουσι γοῦν καὶ τῶν ἱππάρχων. Ἀληθῆ λέγεις, ἔφη. Ἀλλὰ μὴν οὐδὲ τοῦ γνωσθῆναί γε· ἐπεὶ καὶ οἱ μαινόμενοί γε ὑπὸ πάντων γιγνώσκονται. Ἀληθές, ἔφη, καὶ τοῦτο λέγεις. Ἀλλ´ ἄρα ὅτι τὸ ἱππικὸν οἴει τῇ πόλει βέλτιον ἂν ποιήσας παραδοῦναι καί, εἴ τις χρεία γίγνοιτο ἱππέων, τούτων ἡγούμενος ἀγαθοῦ τινος αἴτιος γενέσθαι τῇ πόλει; Καὶ μάλα, ἔφη. Καὶ ἔστι γε νὴ Δί´, ἔφη Σωκράτης, καλόν, ἐὰν δύνῃ ταῦτα ποιῆσαι. δὲ ἀρχή που ἐφ´ ἧς ᾕρησαι ἵππων τε καὶ ἀμβατῶν ἐστιν. Ἔστι γὰρ οὖν, ἔφη. Ἴθι δὴ λέξον ἡμῖν τοῦτο πρῶτον, ὅπως διανοῇ τοὺς ἵππους βελτίους ποιῆσαι. καὶ ὅς, Ἀλλὰ τοῦτο μέν, ἔφη, οὐκ ἐμὸν οἶμαι τὸ ἔργον εἶναι, ἀλλὰ ἰδίᾳ ἕκαστον δεῖν τοῦ ἑαυτοῦ ἵππου ἐπιμελεῖσθαι. Ἐὰν οὖν, ἔφη Σωκράτης, παρέχωνταί σοι τοὺς ἵππους οἱ μὲν οὕτω κακόποδας κακοσκελεῖς ἀσθενεῖς, οἱ δὲ οὕτως ἀτρόφους, ὥστε μὴ δύνασθαι ἀκολουθεῖν, οἱ δὲ οὕτως ἀναγώγους ὥστε μὴ μένειν ὅπου ἂν σὺ τάξῃς, οἱ δὲ οὕτω λακτιστὰς ὥστε μηδὲ τάξαι δυνατὸν εἶναι, τί σοι τοῦ ἱππικοῦ ὄφελος ἔσται; πῶς δυνήσῃ τοιούτων ἡγούμενος ἀγαθόν τι ποιῆσαι τὴν πόλιν; καὶ ὅς, Ἀλλὰ καλῶς τε λέγεις, ἔφη, καὶ πειράσομαι τῶν ἵππων εἰς τὸ δυνατὸν ἐπιμελεῖσθαι. Τί δέ; τοὺς ἱππέας οὐκ ἐπιχειρήσεις, ἔφη, βελτίονας ποιῆσαι; Ἔγωγ´, ἔφη. Οὐκοῦν πρῶτον μὲν ἀναβατικωτέρους ἐπὶ τοὺς ἵππους ποιήσεις αὐτούς; Δεῖ γοῦν, ἔφη· καὶ γὰρ εἴ τις αὐτῶν καταπέσοι, μᾶλλον ἂν οὕτω σῴζοιτο. Τί γάρ; ἐάν που κινδυνεύειν δέῃ, πότερον ἐπάγειν τοὺς πολεμίους ἐπὶ τὴν ἄμμον κελεύσεις, ἔνθαπερ εἰώθατε ἱππεύειν, πειράσῃ τὰς μελέτας ἐν τοιούτοις ποιεῖσθαι χωρίοις ἐν οἵοισπερ οἱ πόλεμοι γίγνονται; Βέλτιον γοῦν, ἔφη. Τί γάρ; τοῦ βάλλειν ὡς πλείστους ἀπὸ τῶν ἵππων ἐπιμέλειάν τινα ποιήσει; Βέλτιον γοῦν, ἔφη, καὶ τοῦτο. Θήγειν δὲ τὰς ψυχὰς τῶν ἱππέων καὶ ἐξοργίζειν πρὸς τοὺς πολεμίους, ἅπερ ἀλκιμωτέρους ποιεῖ, διανενόησαι; Εἰ δὲ μή, ἀλλὰ νῦν γε πειράσομαι, ἔφη. Ὅπως δέ σοι πείθωνται οἱ ἱππεῖς πεφρόντικάς τι; ἄνευ γὰρ δὴ τούτου οὔτε ἵππων οὔτε ἱππέων ἀγαθῶν καὶ ἀλκίμων οὐδὲν ὄφελος. Ἀληθῆ λέγεις, ἔφη· ἀλλὰ πῶς ἄν τις μάλιστα, Σώκρατες, ἐπὶ τοῦτο αὐτοὺς προτρέψαιτο; Ἐκεῖνο μὲν δήπου οἶσθα, ὅτι ἐν παντὶ πράγματι οἱ ἄνθρωποι τούτοις μάλιστα ἐθέλουσι πείθεσθαι οὓς ἂν ἡγῶνται βελτίστους εἶναι. καὶ γὰρ ἐν νόσῳ, ὃν ἂν ἡγῶνται ἰατρικώτατον εἶναι, τούτῳ μάλιστα πείθονται, καὶ ἐν πλοίῳ οἱ πλέοντες, ὃν ἂν κυβερνητικώτατον, καὶ ἐν γεωργίᾳ, ὃν ἂν γεωργικώτατον. Καὶ μάλα, ἔφη. Οὐκοῦν εἰκός, ἔφη, καὶ ἐν ἱππικῇ, ὃς ἂν μάλιστα εἰδὼς φαίνηται δεῖ ποιεῖν, τούτῳ μάλιστα ἐθέλειν τοὺς ἄλλους πείθεσθαι. Ἐὰν οὖν, ἔφη, ἐγώ, Σώκρατες, βέλτιστος ὢν αὐτῶν δῆλος , ἀρκέσει μοι τοῦτο εἰς τὸ πείθεσθαι αὐτοὺς ἐμοί; Ἐάν γε πρὸς τούτῳ, ἔφη, διδάξῃς αὐτοὺς ὡς τὸ πείθεσθαί σοι κάλλιόν τε καὶ σωτηριώτερον αὐτοῖς ἔσται. Πῶς οὖν, ἔφη, τοῦτο διδάξω; Πολὺ νὴ Δί´, ἔφη, ῥᾷον εἴ σοι δέοι διδάσκειν ὡς τὰ κακὰ τῶν ἀγαθῶν ἀμείνω καὶ λυσιτελέστερά ἐστι. Λέγεις, ἔφη, σὺ τὸν ἵππαρχον πρὸς τοῖς ἄλλοις ἐπιμελεῖσθαι δεῖν καὶ τοῦ λέγειν δύνασθαι; Σὺ δ´ ᾤου, ἔφη, χρῆναι σιωπῇ ἱππαρχεῖν; οὐκ ἐντεθύμησαι ὅτι, ὅσα τε νόμῳ μεμαθήκαμεν κάλλιστα ὄντα, δι´ ὧν γε ζῆν ἐπιστάμεθα, ταῦτα πάντα διὰ λόγου ἐμάθομεν, καὶ εἴ τι ἄλλο καλὸν μανθάνει τις μάθημα, διὰ λόγου μανθάνει, καὶ οἱ ἄριστα διδάσκοντες μάλιστα λόγῳ χρῶνται καὶ οἱ τὰ σπουδαιότατα μάλιστα ἐπιστάμενοι κάλλιστα διαλέγονται; τόδε οὐκ ἐντεθύμησαι, ὡς, ὅταν γε χορὸς εἷς ἐκ τῆσδε τῆς πόλεως γίγνηται, ὥσπερ εἰς Δῆλον πεμπόμενος, οὐδεὶς ἄλλοθεν οὐδαμόθεν τούτῳ ἐφάμιλλος γίγνεται οὐδὲ εὐανδρία ἐν ἄλλῃ πόλει ὁμοία τῇ ἐνθάδε συνάγεται; Ἀληθῆ λέγεις, ἔφη. Ἀλλὰ μὴν οὔτε εὐφωνίᾳ τοσοῦτον διαφέρουσιν Ἀθηναῖοι τῶν ἄλλων οὔτε σωμάτων μεγέθει καὶ ῥώμῃ, ὅσον φιλοτιμίᾳ, ἥπερ μάλιστα παροξύνει πρὸς τὰ καλὰ καὶ ἔντιμα. Ἀληθές, ἔφη, καὶ τοῦτο. Οὐκοῦν οἴει, ἔφη, καὶ τοῦ ἱππικοῦ τοῦ ἐνθάδε εἴ τις ἐπιμεληθείη, ὡς πολὺ ἂν καὶ τούτῳ διενέγκοιεν τῶν ἄλλων ὅπλων τε καὶ ἵππων παρασκευῇ καὶ εὐταξίᾳ καὶ τῷ ἑτοίμως κινδυνεύειν πρὸς τοὺς πολεμίους, εἰ νομίσειαν ταῦτα ποιοῦντες ἐπαίνου καὶ τιμῆς τεύξεσθαι; Εἰκός γε, ἔφη. Μὴ τοίνυν ὄκνει, ἔφη, ἀλλὰ πειρῶ τοὺς ἄνδρας ἐπὶ ταῦτα προτρέπειν, ἀφ´ ὧν αὐτός τε ὠφελήσῃ καὶ οἱ ἄλλοι πολῖται διὰ σέ. Ἀλλὰ νὴ Δία πειράσομαι, ἔφη. [3,3] CHAPITRE III. Un citoyen venait d'être élu hipparque; je n'ai pas oublié l'entretien qu'eut Socrate avec lui. "Pourrais-tu nous dire, jeune homme, pourquoi tu as ambitionné d'être hipparque? Ce n'était pas sans doute pour marcher à la tête des cavaliers: cet honneur appartient aux archers à cheval, qui précèdent même les hipparques. — Tu dis vrai. — Ce n'était pas sans doute pour te faire connaître : les fous eux-mêmes sont connus de tous. — Tu dis encore vrai. — N'est-ce pas parce que tu espères améliorer la cavalerie de la république, et, si l'on a besoin des cavaliers, rendre, à leur tète, des services à l'État? — C'est, en effet, cela. — Voilà, par Jupiter, reprit Socrate, un but glorieux, si tu peux l'atteindre ! Enfin on t'a donc élu pour commander les chevaux et les cavaliers. — Justement. — Eh bien, dis-nous d'abord ce que tu as l'intention de faire pour améliorer les chevaux. — Mais cela n'est pas mon affaire; c'est à chaque cavalier en particulier à prendre soin de son cheval. — Cependant, si les uns t'amènent des chevaux qui n'aient ni pieds, ni jarrets, ni vigueur, les autres des bêtes si mal nourries qu'elles ne puissent suivre; ceux-ci des animaux si fougueux qu'ils ne demeureront pas où tu les auras placés; ceux-là des chevaux si rétifs que tu ne puisses même les mettre en rang, de quoi te servira ta cavalerie? Comment pourras-tu, à la tête d'un pareil corps, rendre des services à la république? — Oui, tu as raison, je tâcherai de veiller de mon mieux sur les chevaux. — Eh quoi! ne t'efforceras-tu pas aussi d'améliorer les cavaliers? — Sans doute. — Alors, ne commenceras-tu pas par les habituer à sauter plus lestement à cheval? — Il le faut bien; car si quelqu'un d'entre eux vient à tomber, il se tirera plus vite d'affaire. — Et maintenant, quand il s'agira d'en venir aux mains, inviteras-tu les ennemis à venir sur le terrain sablé où vous avez coutume de manoeuvrer, ou bien essayeras-tu de faire les exercices sur toutes les espèces de terrain où peuvent se rencontrer les ennemis? — Cela vaudrait mieux. — En outre, ne mettras-tu pas tes soins à ce que le plus grand nombre possible sachent lancer leurs traits de dessus leurs chevaux? — Cela vaut encore mieux. — Piquer le courage des cavaliers, les animer contre l'ennemi, et augmenter ainsi leur force, y as-tu songé? — Si je n'y ai pas songé jusqu'ici, maintenant du moins j'essayerai. — Pour te faire obéir des cavaliers, as-tu quelque moyen en tète? Car sans cela, chevaux et cavaliers, excellents et vigoureux, ne te serviraient de rien. — Tu dis vrai ; mais quel est donc, Socrate, le meilleur moyen de les plier à l'obéissance? — Tu as remarqué, sans doute, qu'en toute occasion les hommes consentent à se soumettre à ceux qu'ils croient supérieurs : dans une maladie, celui qu'on croit le plus habile médecin, on se soumet volontiers à lui ; dans une traversée, ceux qui naviguent écoutent celui qu'ils regardent comme le marin le plus habile; en agriculture, celui qu'on croit le plus habile agriculteur. — C'est juste. — Eh bien, de même pour la cavalerie, celui qui paraît savoir le mieux ce qu'il faut faire, les autres l'écouteront de préférence. — Si donc, Socrate, je me montre supérieur à eux, cela me suffira pour m'en faire obéir? — Oui, pourvu que tu leur apprennes aussi que l'obéissance est pour eux le meilleur moyen de gloire et de salut. — Mais comment le leur apprendrai-je? — Beaucoup plus facilement, par Jupiter, que s'il te fallait leur apprendre que le mal est préférable au bien et procure plus d'avantages. — Tu veux dire probablement qu'un commandant de cavalerie doit, outre les autres qualités essentielles, posséder le talent de la parole? — Pensais-tu donc que l'on dût être un hipparque muet? N'as-tu pas songé que toutes les choses que nous avons apprises par l'usage, choses excellentes entre toutes, puisque c'est par elles que nous savons vivre, nous les avons toutes apprises au moyen de la parole, et que toute autre belle connaissance que l'on acquiert, c'est de même à l'aide de la parole qu'on y arrive. Aussi les meilleurs maîtres sont en même temps ceux qui se servent le mieux de la parole, et ceux qui possèdent le mieux les connaissances les plus utiles sont en même temps ceux qui savent le mieux en parler. N'as-tu pas songé aussi que, quand on veut réunir dans notre ville un choeur comme celui qu'on envoie à Délos, il est impossible d'en trouver un ailleurs qui rivalise avec le nôtre, et qu'aucune ville ne peut rassembler d'aussi beaux hommes que ceux d'ici ? — C'est vrai. — Et pourtant les Athéniens ne l'emportent pas autant sur les autres peuples par la beauté de la voix, la taille et la vigueur, que par l'amour de la gloire, qui excite avant tout aux choses belles et honorables. — C'est encore vrai. — Et ne penses-tu pas aussi que notre cavalerie, si l'on en prenait soin, l'emporterait de beaucoup sur toutes les autres par l'entretien des armes et des chevaux, par la bonne tenue et par l'intrépidité dans les dangers, en face de l'ennemi, si elle pensait obtenir par là des éloges et de la gloire? — Cela est vraisemblable. — Ne perds donc pas de temps, mais efforce-toi de faire prendre à tes hommes des habitudes qui te seront utiles à toi-même, et, par toi, aux autres citoyens. — Oui, par Jupiter, je m'y efforcerai."


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Dernière mise à jour : 31/05/2006