HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Mémorables, livre II

Chapitre 8

  Chapitre 8

[2,8] Ἄλλον δέ ποτε ἀρχαῖον ἑταῖρον διὰ χρόνου ἰδών, Πόθεν, ἔφη, Εὔθηρε, φαίνῃ; Ὑπὸ μὲν τὴν κατάλυσιν τοῦ πολέμου, ἔφη, Σώκρατες, ἐκ τῆς ἀποδημίας, νυνὶ μέντοι αὐτόθεν. ἐπειδὴ γὰρ ἀφῃρέθημεν τὰ ἐν τῇ ὑπερορίᾳ κτήματα, ἐν δὲ τῇ Ἀττικῇ πατήρ μοι οὐδὲν κατέλιπεν, ἀναγκάζομαι νῦν ἐπιδημήσας τῷ σώματι ἐργαζόμενος τὰ ἐπιτήδεια πορίζεσθαι. δοκεῖ δέ μοι τοῦτο κρεῖττον εἶναι δεῖσθαί τινος ἀνθρώπων, ἄλλως τε καὶ μηδὲν ἔχοντα ἐφ´ ὅτῳ ἂν δανειζοίμην. Καὶ πόσον χρόνον οἴει σοι, ἔφη, τὸ σῶμα ἱκανὸν εἶναι μισθοῦ τὰ ἐπιτήδεια ἐργάζεσθαι; Μὰ τὸν Δί´, ἔφη, οὐ πολὺν χρόνον. Καὶ μήν, ἔφη, ὅταν γε πρεσβύτερος γένῃ, δῆλον ὅτι δαπάνης μὲν δεήσῃ, μισθὸν δὲ οὐδείς σοι θελήσει τῶν τοῦ σώματος ἔργων διδόναι. Ἀληθῆ λέγεις, ἔφη. Οὐκοῦν, ἔφη, κρεῖττόν ἐστιν αὐτόθεν τοῖς τοιούτοις τῶν ἔργων ἐπιτίθεσθαι, καὶ πρεσβυτέρῳ γενομένῳ ἐπαρκέσει, καὶ προσελθόντα τῳ τῶν πλείω χρήματα κεκτημένων, τῷ δεομένῳ τοῦ συνεπιμελησομένου, ἔργων τε ἐπιστατοῦντα καὶ συγκομίζοντα τοὺς καρποὺς καὶ συμφυλάττοντα τὴν οὐσίαν, ὠφελοῦντα ἀντωφελεῖσθαι. Χαλεπῶς ἄν, ἔφη, ἐγώ, Σώκρατες, δουλείαν ὑπομείναιμι. Καὶ μὴν οἵ γε ἐν ταῖς πόλεσι προστατεύοντες καὶ τῶν δημοσίων ἐπιμελούμενοι οὐ δουλοπρεπέστεροι ἕνεκα τούτου, ἀλλ´ ἐλευθεριώτεροι νομίζονται. Ὅλως, ἔφη, Σώκρατες, τὸ ὑπαίτιον εἶναί τινι οὐ πάνυ προσίεμαι. Καὶ μήν, ἔφη, Εὔθηρε, οὐ πάνυ γε ῥᾴδιόν ἐστιν εὑρεῖν ἔργον ἐφ´ οὐκ ἄν τις αἰτίαν ἔχοι. χαλεπὸν γὰρ οὕτω τι ποιῆσαι ὥστε μηδὲν ἁμαρτεῖν, χαλεπὸν δὲ καὶ ἀναμαρτήτως τι ποιήσαντα μὴ ἀγνώμονι κριτῇ περιτυχεῖν· ἐπεὶ καὶ οἷς νῦν ἐργάζεσθαι φῂς θαυμάζω εἰ ῥᾴδιόν ἐστιν ἀνέγκλητον διαγίγνεσθαι. χρὴ οὖν πειρᾶσθαι τοὺς φιλαιτίους φεύγειν καὶ τοὺς εὐγνώμονας διώκειν, καὶ τῶν πραγμάτων ὅσα μὲν δύνασαι ποιεῖν ὑπομένειν, ὅσα δὲ μὴ δύνασαι φυλάττεσθαι, τι δ´ ἂν πράττῃς, τούτου ὡς κάλλιστα καὶ προθυμότατα ἐπιμελεῖσθαι. οὕτω γὰρ ἥκιστ´ ἂν μέν σε οἶμαι ἐν αἰτίᾳ εἶναι, μάλιστα δὲ τῇ ἀπορίᾳ βοήθειαν εὑρεῖν, ῥᾷστα δὲ καὶ ἀκινδυνότατα ζῆν καὶ εἰς τὸ γῆρας διαρκέστατα. [2,8] CHAPITRE VIII. Un jour, après une longue séparation, il rencontra un autre vieux camarade. « D'où viens-tu donc, Euthère, lui dit-il? — Sur la fin de la guerre, Socrate, je suis revenu d'un voyage, et maintenant me voici. J'ai perdu les biens que j'avais au-delà des frontières; mon père rie m'a rien laissé en Attique, et je suis forcé aujourd'hui, à mon retour, de faire oeuvre de mes mains pour me procurer le nécessaire : cela m'a paru meilleur que de rien demander à personne, d'autant que je n'ai rien sur quoi je puisse emprunter. — Et combien de temps crois-tu que ton corps ait la force de travailler pour te procurer le nécessaire reccaire moyennant un salaire ? — Pas longtemps, ma foi ! — Cependant, quand tu seras vieux, il est évident que tu auras à faire des dépenses, et personne ne voudra te payer pour tes services manuels. — Tu dis vrai. — Ne vaudrait-il donc pas mieux t'occuper dès à présent de travaux qui puissent encore te soutenir dans ta vieillesse, t'adresser à un homme qui ait de grandes propriétés, et qui ait besoin de quelqu'un pour les régir, surveiller les travaux, l'aider à rentrer les récoltes, à conserver son avoir, lui rendre service pour service? — J'aurais peine, Socrate, à endurer l'esclavage. — Pourtant, ceux qui sont à la tête des cités et qui dirigent les affaires publiques, ne sont pas regardés pour cela comme plus esclaves que les autres hommes ; on les croit, au contraire, plus libres. — Enfin, Socrate, je ne veux pas du tout m'exposer à recevoir des reproches. — Certes, Euthère, il n'est pas facile de trouver un travail qui n'expose pas aux reproches; quoi qu'on entreprenne, il est difficile de ne pas faire de fautes, et il est encore difficile, quand on n'en fait pas, de ne pas rencontrer un juge inepte; aussi je m'étonnerais que, dans ce que tu dis faire aujourd'hui, il fût aisé de se mettre à l'abri du blâme. Il faut donc essayer d'éviter les gens pointilleux, et rechercher ceux qui ont l'esprit bien fait, te charger de tout ce que tu peux faire, te défier de ce que tu ne peux pas, et exécuter le mieux possible et de grand coeur tout ce que tu auras entrepris : je crois qu'en agissant ainsi tu t'exposeras fort peu aux reproches, tu trouveras des ressources contre l'indigence, tu vivras sans peine et sans crainte, et, jusqu'à ta vieillesse, tu auras largement de quoi te suffire. »


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 16/05/2006