HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

XÉNOPHON, L'Hipparque ou le commandant de cavalerie

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Παντὶ μὲν οὖν προσήκει ἄρχοντι φρονίμῳ εἶναι· πολὺ μέντοι τὸν Ἀθηναίων ἵππαρχον διαφέρειν δεῖ καὶ τῷ τοὺς θεοὺς θεραπεύειν καὶ τῷ πολεμικὸν εἶναι, γε ὑπάρχουσι μὲν ὅμοροι ἀντίπαλοι ἱππεῖς τε παραπλήσιοι τὸ πλῆθος καὶ ὁπλῖται πολλοί. κἂν μὲν εἰς τὴν πολεμίαν ἐμβάλλειν ἐπιχειρῇ ἄνευ τῆς ἄλλης πόλεως, πρὸς ἀμφοτέρους τούτους μόνοις ἂν τοῖς ἱππεῦσι διακινδυνεύοι. ἢν δ´ οἱ πολέμιοι εἰς τὴν Ἀθηναίων χώραν ἐμβάλωσι, πρῶτον μὲν οὐκ ἂν ἄλλως ἔλθοιεν εἰ μὴ σὺν ἄλλοις τε ἱππεῦσι πρὸς τοῖς ἑαυτῶν καὶ πρὸς τούτοις ὁπλίταις ὁπόσοις ἂν οἴωνται πάντας Ἀθηναίους μὴ ἱκανοὺς εἶναι μάχεσθαι. πρὸς οὖν τοσούτους πολεμίους ἢν μὲν πόλις πᾶσα ἐπεξίῃ ἀρήξουσα τῇ χώρᾳ, ἐλπίδες καλαί. ἱππεῖς τε γὰρ σὺν θεῷ ἀμείνους, ἤν τις αὐτῶν ἐπιμελῆται ὡς δεῖ, ὁπλῖταί τε οὐ μείους ἔσονται καὶ τὰ σώματα τοίνυν οὐ χείρω ἔχοντες καὶ τὰς ψυχὰς φιλοτιμότεροι, ἢν ὀρθῶς ἀσκηθῶσι σὺν θεῷ. καὶ μὴν ἐπί γε τοῖς προγόνοις οὐ μεῖον Ἀθηναῖοι Βοιωτοὶ φρονοῦσιν. ἢν δὲ μὲν πόλις τρέπηται ἐπὶ τὰ ναυτικὰ καὶ ἀρκῇ αὐτῇ τὰ τείχη διασῴζειν, ὥσπερ καὶ ὁπότε Λακεδαιμόνιοι σὺν ἅπασι τοῖς Ἕλλησιν ἐνέβαλον, τοὺς δὲ ἱππέας ἀξιώσῃ τά τε ἐκτὸς τοῦ τείχους διασῴζειν καὶ αὐτοὺς μόνους διακινδυνεύειν πρὸς πάντας τοὺς ἐναντίους, ἐνταῦθα δὴ θεῶν μὲν οἶμαι πρῶτον συμμάχων ἰσχυρῶν δεῖ, ἔπειτα δὲ καὶ τὸν ἵππαρχον προσήκει ἀποτετελεσμένον ἄνδρα εἶναι. καὶ γὰρ φρονήσεως δεῖ πολλῆς πρὸς τοὺς πολὺ πλείους καὶ τόλμης, ὁπότε καιρὸς παραπέσοι· δεῖ δέ, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, καὶ αὐτὸν προνοεῖν ἱκανὸν εἶναι. πρὸς μὲν γὰρ τὸ παρὸν στράτευμα διακινδυνεύων, μηδὲ ὅλη πόλις θέλοι ἀντικαθίστασθαι, δῆλον ὅτι πάσχοι ἂν τι οἱ κρείττους βούλοιντο, ποιεῖν δὲ οὐδὲν ἂν ἱκανὸς εἴη, εἰ δὲ φυλάττοι μὲν τὰ ἔξω τείχους τοσούτοις ὅσοι σκοπεύειν τε τοὺς πολεμίους ἱκανοὶ ἔσονται καὶ ἀναχωρίζειν εἰς τὸ ἀσφαλὲς τὰ δεόμενα ὡς ἐκ πλείστουἱκανοὶ δὲ καὶ προορᾶν οὐδὲν ἧττον οἱ ὀλίγοι τῶν πολλῶν, καὶ φυλάττειν τοίνυν καὶ ἀναχωρίζειν τὰ φίλια οὐκ ἀκαιρότεροι οἱ μήτε αὑτοῖς μήτε τοῖς ἵπποις πιστεύοντες· γὰρ φόβος δεινὸς δοκεῖ συμφύλαξ εἶναιτοὺς μὲν οὖν φύλακας ἐκ τούτων ἄν τις ποιῶν ἴσως ὀρθῶς βουλεύοιτο· τοὺς δὲ περιττοὺς τῆς φυλακῆς εἰ μέν τις στρατιὰν ἔχειν ἡγήσεται, ὀλίγη αὐτῷ φανεῖται· τοῦ παντὸς γὰρ ἐνδεήσεται ὥστε ἐκ τοῦ ἐμφανοῦς διακινδυνεύειν· ἢν δὲ ὡς λῃσταῖς αὐτοῖς χρῆται, πάνυ ἂν ὡς τὸ εἰκὸς ἱκανὴν τοῦτο πράττειν ἔχοι δύναμιν. δεῖ δέ, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, τούτους παρεσκευασμένους ἀεὶ ἔχοντα ὡς ποιεῖν τι μὴ καταφανῆ ὄντα φυλάττειν, ἤν τι ἁμαρτάνῃ τὸ τῶν πολεμίων στράτευμα. φιλοῦσι δέ πως στρατιῶται, ὅσῳ ἂν πλείους ὦσι, τοσούτῳ πλείω ἁμαρτάνειν. γὰρ ἐπὶ τὰ ἐπιτήδεια ἐπιμελείᾳ σκεδάννυνται πορευομένων ἀταξίᾳ οἱ μὲν προέρχονται, οἱ δ´ ὑπολείπονται πλέον τοῦ καιροῦ. τὰ οὖν τοιαῦτα ἁμαρτήματα οὐ χρὴ παριέναι ἀκόλαστα (εἰ δὲ μή, ὅλη χώρα στρατόπεδον ἔσται) ἐκεῖνο καλῶς προνοοῦντα, καὶ ποιήσαντά τι φθάσαι ἀποχωρήσαντα πρὶν τὸ πολὺ βοηθοῦν ἐπιγενέσθαι. πολλάκις δὲ πορευόμενον στράτευμα καὶ εἰς ὁδοὺς ἔρχεται ἐν αἷς οὐδὲν πλέον οἱ πολλοὶ τῶν ὀλίγων δύνανται. καὶ ἐν διαβάσεσί γε ἔστι τῷ προσέχοντι τὸν νοῦν ἀσφαλῶς ἐφεπομένῳ ταμιεύσασθαι ὥστε ὁπόσοις ἂν βούληται τῶν πολεμίων ἐπιτίθεσθαι. ἔστι δ´ ὅτε καλὸν καὶ στρατοπεδευομένοις καὶ ἀριστῶσι καὶ δειπνοποιουμένοις ἐπιχειρεῖν, καὶ ἐκ κοίτης γε ἀνισταμένοις. ἐν πᾶσι γὰρ τούτοις ἄοπλοι στρατιῶται γίγνονται, μείονα μὲν χρόνον οἱ ὁπλῖται, πλείονα δὲ οἱ ἱππεῖς. σκοποῖς μέντοι καὶ προφυλακαῖς οὐδέποτε δεῖ παύεσθαι ἐπιβουλεύοντα. οὗτοι γὰρ αὖ ὀλίγοι μὲν ἀεὶ καθίστανται, πολὺ δὲ τοῦ ἰσχυροῦ ἐνίοτε ἀποστατοῦσιν. ὅταν δὲ τὰ τοιαῦτα ἤδη καλῶς φυλάττωνται οἱ πολέμιοι, καλόν ἐστι σὺν θεῷ λαθόντα ἐλθεῖν εἰς τὴν πολεμίαν μεμελετηκότα ὡς ... πόςοι τε ἑκασταχοῦ καὶ ποῦ τῆς χώρας προφυλάττουσιν. οὐδεμία γὰρ οὕτω καλὴ λεία ὡς αἱ φυλακαί, ἢν κρατηθῶσι. καὶ εὐεξαπάτητοι δ´ εἰσὶν οἱ φύλακες· διώκουσι γὰρ τι ἂν ὀλίγον ἴδωσι, νομίζοντες σφίσι τοῦτο προστετάχθαι. τὰς μέντοι ἀποχωρήσεις σκοπεῖν δεῖ ὅπως μὴ ἐναντίαι τοῖς βοηθοῦσιν ἔσονται. [7] CHAPITRE VII. Tout chef doit donc être prudent, mais le commandant de la cavalerie athénienne doit se distinguer spécialement par son respect des dieux et sa valeur militaire, parce qu’il a pour adversaires des voisins qui ont une force de cavalerie à peu près égale et des hoplites en grand nombre. Si donc le commandant projette une irruption en pays ennemi sans les autres forces de la république, il aura à lutter avec ses seuls cavaliers contre les deux armes à la fois. Si au contraire ce sont les ennemis qui envahissent le sol de l’Attique, tout d’abord ils viendront soutenus d’une cavalerie auxiliaire et avec un tel nombre d’hoplites qu’ils croiront tous les Athéniens réunis incapables de leur tenir tête. Contre des ennemis si nombreux, si la ville tout entière sort pour défendre son territoire, on peut avoir bon espoir, puisque, avec l’aide des dieux, nous aurons une cavalerie meilleure que la leur, si le commandant y veille comme il le doit, et des hoplites non moins nombreux, avec des corps aussi robustes et des âmes plus éprises de gloire, si, avec l’aide du ciel, on les a bien exercés. Et quant à leurs ancêtres, les Athéniens n’en sont pas moins fiers que les Béotiens des leurs. Mais si la ville se tourne vers sa flotte et se contente de garder ses murs, comme au temps où les Lacédémoniens se jetèrent sur l’Attique avec tous les Grecs, et demande à sa cavalerie de protéger ce qui est hors des murs, et d’affronter seule tous ses adversaires, c’est alors, je pense, qu’on a besoin en premier lieu de la puissante protection des dieux, et ensuite d’un commandant de cavalerie qui soit un homme accompli. Contre un ennemi très supérieur en nombre, il a besoin d’une grande intelligence, et d’une grande audace pour profiter des occasions ; il faut de plus, à mon avis, qu’il soit capable de supporter la fatigue. Car en face d’une armée que la ville entière ne voudrait pas affronter, il est évident qu’il subirait la volonté du plus fort et serait hors d’état de rien faire. Veut-il garder ce qui est hors des murs juste avec les hommes suffisants pour éclairer l’ennemi et ramener du plus loin possible les biens qu’il faut rentrer, — or un petit nombre d’hommes sera aussi capable d’observer qu’un grand, et ceux qui ne se fient ni à eux-mêmes ni à leurs chevaux n’en sont pas moins bons pour observer et ramener les biens de leurs compatriotes ; car la crainte est une excellente compagne de garde — alors il fera bien de prendre ces derniers pour vedettes ; quant aux hommes qui sont de trop pour l’observation, si on les considère comme une armée, on la trouvera bien faible il lui sera totalement impossible d’engager un combat à découvert. Mais si on les emploie comme partisans, on aura là, ce semble, une force suffisante pour cette mission. Il faut, selon moi, ayant toujours des hommes prêts à faire un coup de main, épier sans se laisser voir les fautes que peut commettre l’armée ennemie. D’ordinaire, plus les soldats sont nombreux, plus ils commettent de fautes. Ou bien ils se dispersent exprès pour aller aux provisions, ou bien ils marchent en désordre, les uns prenant les devants, les autres traînant trop loin à l’arrière. On ne doit pas laisser de telles fautes impunies, sinon tout le pays serait un camp. Il faut avoir bien soin, après un coup de main, de se retirer en toute hâte, avant que l’ennemi arrive en force au secours des siens. Souvent une armée en marche s’engage dans des chemins où beaucoup de soldats ne peuvent pas plus qu’un petit nombre. Au passage des rivières, si l’on est attentif à poursuivre sans s’exposer, on peut limiter le nombre des ennemis qu’on veut attaquer. Il est parfois avantageux de les assaillir quand ils dressent leur camp, déjeunent, préparent leur dîner ou sortent du lit ; car dans tous ces moments, les soldats sont sans armes, les hoplites moins longtemps, les cavaliers plus longtemps. Pour ses piquets et ses avant-postes, il ne faut pas cesser un instant de travailler à les surprendre ; car on les établit toujours en petit nombre, et souvent ils sont fort éloignés du gros de l’armée. Mais quand l’ennemi songe à se prémunir comme il faut contre de telles attaques, il sera beau, avec l’aide des dieux, de pénétrer secrètement sur son territoire, après s’être assuré de ses forces en chaque point et de la place des avant-postes qui gardent le pays ; car il n’y a pas de prise plus honorable que celle des sentinelles. Elles sont d’ailleurs faciles à tromper, parce qu’elles poursuivent tout ce qui leur paraît en petit nombre, croyant en cela faire leur devoir. Mais dans les retraites, il faut prendre garde à ne pas rencontrer l’ennemi se portant au secours des siens.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site NIMISPAUCI |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/01/2007