HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

XÉNOPHON, L'Hipparque ou le commandant de cavalerie

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] Ἀλλὰ γὰρ οὐδὲν ἄν τις δύναιτο πλάσαι οἷον βούλεται, εἰ μὴ ἐξ ὧν γε πλάττοιτο παρεσκευασμένα εἴη ὡς πείθεσθαι τῇ τοῦ χειροτέχνου γνώμῃ· οὐδέ γ´ ἂν ἐξ ἀνδρῶν, εἰ μὴ σὺν θεῷ οὕτω παρεσκευασμένοι ἔσονται ὡς φιλικῶς τε ἔχειν πρὸς τὸν ἄρχοντα καὶ φρονιμώτερον σφῶν αὐτὸν ἡγεῖσθαι περὶ τῶν πρὸς τοὺς πολεμίους ἀγώνων. Εὐνοϊκῶς μὲν οὖν ἔχειν {καὶ} ἐκ τῶνδε εἰκὸς τοὺς ἀρχομένους, ὅταν φιλοφρόνως τε ἔχῃ πρὸς αὐτοὺς καὶ προνοῶν φαίνηται ὅπως τε σῖτον ἕξουσι καὶ ὅπως ἀσφαλῶς μὲν ἀποχωρήσουσι, πεφυλαγμένως δὲ ἀναπαύσονται. ἐν δὲ ταῖς φρουραῖς χρὴ καὶ χιλοῦ καὶ σκηνῶν καὶ ὕδατος καὶ φρυγάνων καὶ τῶν ἄλλων ἐπιτηδείων φανερὸν εἶναι ἐπιμελόμενον καὶ προνοοῦντά τε καὶ ἀγρυπνοῦντα ἕνεκα τῶν ἀρχομένων. καὶ ὅταν γε πλέον ἔχῃ τι, τὸ μεταδοῦναι κερδαλέον τῷ προεστηκότι. Ἥκιστα δ´ ἂν καταφρονοῖεν ἄρχοντος, ὡς μὲν συνελόντι εἰπεῖν, εἰ ὁπόσα ἐκείνοις παραινοίη, αὐτὸς ταῦτα βέλτιον ἐκείνων φαίνοιτο ποιῶν. ἀρξάμενον οὖν δεῖ ἀπὸ τοῦ ἀναβαίνειν ἐπὶ τοὺς ἵππους πάντα τὰ ἐν ἱππικῇ μελετᾶν, ὅπως ὁρῶσι τὸν ἄρχοντα δυνάμενον ἐπὶ τοῦ ἵππου καὶ τάφρους ἀσφαλῶς περᾶν καὶ τειχία ὑπερακρίζειν καὶ ἀπ´ ὄχθων κατορούειν καὶ ἀκοντίζειν ἱκανῶς· πάντα γὰρ ταῦτα προκόπτει τι εἰς τὸ μὴ καταφρονεῖσθαι. ἢν δὲ δὴ καὶ τάττειν γνῶσιν ἐπιστάμενόν τε καὶ δυνάμενον παρασκευάζειν ὡς ἂν πλέον ἔχοιεν τῶν πολεμίων, πρὸς δὲ τούτοις κἀκεῖνο λάβωσιν εἰς τὴν γνώμην, ὡς οὔτ´ ἂν εἰκῇ οὔτ´ ἄνευ θεῶν οὔτε παρὰ τὰ ἱερὰ ἡγήσαιτ´ ἂν ἐπὶ πολεμίους, πάντα ταῦτα πιθανωτέρους τῷ ἄρχοντι τοὺς ἀρχομένους ποιεῖ. [6] CHAPITRE VI. Mais on ne peut rien façonner à sa volonté, si la matière qu’on emploie n’est pas disposée à obéir à la pensée de l’ouvrier. Des hommes non plus on ne peut rien faire, s’ils ne sont pas disposés, avec l’aide des dieux, à aimer leur chef et à le croire plus habile qu’eux dans les combats à livrer aux ennemis. Ce qui peut lui gagner le coeur des soldats, c’est la bienveillance qu’il leur témoigne et la prévoyance dont il fait preuve pour leur procurer des vivres, assurer leur salut dans les retraites et protéger leur repos. Dans les garnisons, il faut qu’on le voie s’occuper du fourrage, des tentes, de l’eau, du bois à brûler et des autres provisions nécessaires, toujours éveillé et prévoyant pour ses subordonnés. A-t-il quelque chose en surabondance, il aura profit à leur en faire part. Le plus sûr moyen de n’être pas méprisé de ses hommes, c’est, pour le dire en un mot, que, quoi qu’il commande, il se montre plus habile qu’eux à l’exécuter. Aussi doit-il, en commençant par la manière de monter à cheval, pratiquer tous les exercices de l’équitation de façon à faire voir à ses hommes que celui qui les commande est capable de franchir les fossés sans broncher, de sauter les murs, de descendre les pentes et de lancer un javelot proprement. Tout cela contribue à lui gagner le respect. Enfin lorsqu’ils auront reconnu qu’il est habile tacticien et qu’il est capable par ses mesures de leur assurer l’avantage sur l’ennemi, quand, en outre, ils se seront bien mis dans la tête qu’il ne les conduira pas à l’ennemi au hasard, sans l’aveu des dieux et des auspices, tout cela les rendra plus dociles aux ordres de leur chef.


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Dernière mise à jour : 17/01/2007