[6,5,10] (10) Τούτων δὲ γιγνομένων ἔφυγον εἰς Λακεδαίμονα τῶν περὶ Στάσιππον
Τεγεατῶν περὶ ὀκτακοσίους. Μετὰ δὲ ταῦτα τοῖς Λακεδαιμονίοις ἐδόκει
βοηθητέον εἶναι κατὰ τοὺς ὅρκους τοῖς τεθνεῶσί τε τῶν Τεγεατῶν καὶ
ἐκπεπτωκόσι· καὶ οὕτω στρατεύουσιν ἐπὶ τοὺς Μαντινέας, ὡς παρὰ τοὺς ὅρκους
σὺν ὅπλοις ἐληλυθότων αὐτῶν ἐπὶ τοὺς Τεγεάτας. καὶ φρουρὰν μὲν οἱ ἔφοροι
ἔφαινον, Ἀγησίλαον δ᾽ ἐκέλευεν ἡ πόλις ἡγεῖσθαι.
(11) Οἱ μὲν οὖν ἄλλοι Ἀρκάδες εἰς Ἀσέαν συνελέγοντο. Ὀρχομενίων δὲ οὐκ
ἐθελόντων κοινωνεῖν τοῦ Ἀρκαδικοῦ διὰ τὴν πρὸς Μαντινέας ἔχθραν, ἀλλὰ καὶ
δεδεγμένων εἰς τὴν πόλιν τὸ ἐν Κορίνθῳ συνειλεγμένον ξενικόν, οὗ Πολύτροπος
ἦρχεν, ἔμενον οἴκοι οἱ Μαντινεῖς τούτων ἐπιμελόμενοι. Ἡραεῖς δὲ καὶ Λεπρεᾶται
συνεστρατεύοντο τοῖς Λακεδαιμονίοις ἐπὶ τοὺς Μαντινέας.
(12) Ὁ δὲ Ἀγησίλαος, ἐπεὶ ἐγένετο αὐτῷ τὰ διαβατήρια, εὐθὺς ἐχώρει ἐπὶ τὴν
Ἀρκαδίαν. καὶ καταλαβὼν πόλιν ὅμορον οὖσαν Εὔταιαν, καὶ εὑρὼν ἐκεῖ τοὺς μὲν
πρεσβυτέρους καὶ τὰς γυναῖκας καὶ τοὺς παῖδας οἰκοῦντας ἐν ταῖς οἰκίαις, τοὺς
δ᾽ ἐν τῇ στρατευσίμῳ ἡλικίᾳ οἰχομένους εἰς τὸ Ἀρκαδικόν, ὅμως οὐκ ἠδίκησε τὴν
πόλιν, ἀλλ᾽ εἴα τε αὐτοὺς οἰκεῖν, καὶ ὠνούμενοι ἐλάμβανον ὅσων δέοιντο· εἰ δέ τι
καὶ ἡρπάσθη, ὅτε εἰσῄει εἰς τὴν πόλιν, ἐξευρὼν ἀπέδωκε. Καὶ ἐπῳκοδόμει δὲ τὸ
τεῖχος αὐτῶν ὅσα ἐδεῖτο, ἕωσπερ αὐτοῦ διέτριβεν ἀναμένων τοὺς μετὰ
Πολυτρόπου μισθοφόρους.
(13) Ἐν δὲ τούτῳ οἱ Μαντινεῖς στρατεύουσιν ἐπὶ τοὺς Ὀρχομενίους. Καὶ ἀπὸ μὲν
τοῦ τείχους μάλα χαλεπῶς ἀπῆλθον, καὶ ἀπέθανόν τινες αὐτῶν ἐπεὶ δὲ
ἀποχωροῦντες ἐν τῇ Ἐλυμίᾳ ἐγένοντο, καὶ οἱ μὲν Ὀρχομένιοι ὁπλῖται οὐκέτι
ἠκολούθουν, οἱ δὲ περὶ τὸν Πολύτροπον ἐπέκειντο καὶ μάλα θρασέως, ἐνταῦθα
γνόντες οἱ Μαντινεῖς ὡς εἰ μὴ ἀποκρούσονται αὐτούς, ὅτι πολλοὶ σφῶν
κατακοντισθήσονται, ὑποστρέψαντες ὁμόσε ἐχώρησαν τοῖς ἐπικειμένοις.
(14) Καὶ ὁ μὲν Πολύτροπος μαχόμενος αὐτοῦ ἀποθνῄσκει· τῶν δὲ ἄλλων
φευγόντων πάμπολλοι ἂν ἀπέθανον, εἰ μὴ οἱ Φλειάσιοι ἱππεῖς παραγενόμενοι
καὶ εἰς τὸ ὄπισθεν περιελάσαντες τῶν Μαντινέων ἐπέσχον αὐτοὺς τῆς διώξεως.
Καὶ οἱ μὲν Μαντινεῖς ταῦτα πράξαντες οἴκαδε ἀπῆλθον.
(15) Ὁ δὲ Ἀγησίλαος ἀκούσας ταῦτα, καὶ νομίσας οὐκ ἂν ἔτι συμμεῖξαι αὐτῷ τοὺς
ἐκ τοῦ Ὀρχομενοῦ μισθοφόρους, οὕτω προῄει. Καὶ τῇ μὲν πρώτῃ ἐν τῇ Τεγεάτιδι
χώρᾳ ἐδειπνοποιήσατο, τῇ δ᾽ ὑστεραίᾳ διαβαίνει εἰς τὴν Μαντινικήν, καὶ
ἐστρατοπεδεύσατο ὑπὸ τοῖς πρὸς ἑσπέραν ὄρεσι τῆς Μαντινείας· καὶ ἐκεῖ ἅμα
ἐδῄου τὴν χώραν καὶ ἐπόρθει τοὺς ἀγρούς. Τῶν δὲ Ἀρκάδων οἱ συλλεγέντες ἐν
τῇ Ἀσέᾳ νυκτὸς παρῆλθον εἰς τὴν Τεγέαν.
(16) Τῇ δ᾽ ὑστεραίᾳ ὁ μὲν Ἀγησίλαος ἀπέχων Μαντινείας ὅσον εἴκοσι σταδίους
ἐστρατοπεδεύσατο· οἱ δ᾽ ἐκ τῆς Τεγέας Ἀρκάδες, ἐχόμενοι τῶν μεταξὺ
Μαντινείας καὶ Τεγέας ὀρῶν, παρῆσαν μάλα πολλοὶ ὁπλῖται, συμμεῖξαι
βουλόμενοι τοῖς Μαντινεῦσι· καὶ γὰρ οἱ Ἀργεῖοι οὐ πανδημεὶ ἠκολούθουν αὐτοῖς·
καὶ ἦσαν μέν τινες οἳ τὸν Ἀγησίλαον ἔπειθον χωρὶς τούτοις ἐπιθέσθαι· ὁ δὲ
φοβούμενος μὴ ἐν ὅσῳ πρὸς ἐκείνους πορεύοιτο, ἐκ τῆς πόλεως οἱ Μαντινεῖς
ἐξελθόντες κατὰ κέρας τε καὶ ἐκ τοῦ ὄπισθεν ἐπιπέσοιεν αὐτῷ, ἔγνω κράτιστον
εἶναι ἐᾶσαι συνελθεῖν αὐτούς, καὶ εἰ βούλοιντο μάχεσθαι, ἐκ τοῦ δικαίου καὶ
φανεροῦ τὴν μάχην ποιεῖσθαι. Καὶ οἱ μὲν δὴ Ἀρκάδες ὁμοῦ ἤδη ἐγεγένηντο.
(17) οἱ δ᾽ ἐκ τοῦ Ὀρχομενοῦ πελτασταὶ καὶ οἱ τῶν Φλειασίων ἱππεῖς μετ᾽ αὐτῶν
τῆς νυκτὸς διεξελθόντες παρὰ τὴν Μαντίνειαν θυομένῳ τῷ Ἀγησιλάῳ πρὸ τοῦ
στρατοπέδου ἐπιφαίνονται ἅμα τῇ ἡμέρᾳ, καὶ ἐποίησαν τοὺς μὲν ἄλλους εἰς τὰς
τάξεις δραμεῖν, Ἀγησίλαον δ᾽ ἐπαναχωρῆσαι πρὸς τὰ ὅπλα. Ἐπεὶ δ᾽ ἐκεῖνοι μὲν
ἐγνώσθησαν φίλοι ὄντες, Ἀγησίλαος δὲ ἐκεκαλλιέρητο, ἐξ ἀρίστου προῆγε τὸ
στράτευμα. Ἑσπέρας δ᾽ ἐπιγιγνομένης ἔλαθε στρατοπεδευσάμενος εἰς τὸν
ὄπισθεν κόλπον τῆς Μαντινικῆς, μάλα σύνεγγυς καὶ κύκλῳ ὄρη ἔχοντα.
(18) Τῇ δ᾽ ὑστεραίᾳ ἅμα τῇ ἡμέρᾳ ἐθύετο μὲν πρὸ τοῦ στρατεύματος· ἰδὼν δὲ
συλλεγομένους ἐκ τῆς τῶν Μαντινέων πόλεως ἐπὶ τοῖς ὄρεσι τοῖς ὑπὲρ τῆς
οὐρᾶς τοῦ ἑαυτῶν στρατεύματος, ἔγνω ἐξακτέον εἶναι τὴν ταχίστην ἐκ τοῦ
κόλπου. Εἰ μὲν οὖν αὐτὸς ἀφηγοῖτο, ἐφοβεῖτο μὴ τῇ οὐρᾷ ἐπίθοιντο οἱ πολέμιοι·
ἡσυχίαν δὲ ἔχων καὶ τὰ ὅπλα πρὸς τοὺς πολεμίους φαίνων, ἀναστρέψαντας
ἐκέλευε τοὺς ἀπ᾽ οὐρᾶς εἰς δόρυ ὄπισθεν τῆς φάλαγγος ἡγεῖσθαι πρὸς αὐτόν·
καὶ οὕτως ἅμα ἔκ τε τοῦ στενοῦ ἐξῆγε καὶ ἰσχυροτέραν ἀεὶ τὴν φάλαγγα
ἐποιεῖτο.
(19) Ἐπειδὴ δὲ ἐδεδίπλωτο ἡ φάλαγξ, οὕτως ἔχοντι τῷ ὁπλιτικῷ προελθὼν εἰς τὸ
πεδίον ἐξέτεινε πάλιν ἐπ᾽ ἐννέα ἢ δέκα τὸ στράτευμα ἀσπίδων. Οἱ μέντοι
Μαντινεῖς οὐκέτι ἐξῇσαν: καὶ γὰρ οἱ Ἠλεῖοι συστρατευόμενοι αὐτοῖς ἔπειθον μὴ
ποιεῖσθαι μάχην, πρὶν οἱ Θηβαῖοι παραγένοιντο· εὖ δὲ εἰδέναι ἔφασαν ὅτι
παρέσοιντο: καὶ γὰρ δέκα τάλαντα δεδανεῖσθαι αὐτοὺς παρὰ σφῶν εἰς τὴν
βοήθειαν.
| [6,5,10] Tandis que ces choses se passaient, près de huit cents Tégéates du parti de Stasippos
s'enfuirent à Lacédémone. Là-dessus, les Lacédémoniens se crurent obligés par leurs
serments d'aller venger les Tégéates morts et les exilés. En conséquence, ils décident de faire
une expédition contre les Mantinéens, parce que, contrairement à leurs serments, ils avaient
marché en armes contre les Tégéates. Les éphores décrétèrent donc une levée et la ville
chargea Agésilas du commandement.
11. En conséquence, les Arcadiens se rassemblèrent à Aséa, sauf les Orchoméniens, qui
ne voulaient point faire partie de la confédération arcadienne à cause de leur haine contre les
Mantinéens et qui d'ailleurs avaient reçu dans leur ville le corps de mercenaires rassemblé à
Corinthe sous le commandement de Polytropos. Aussi les Mantinéens restèrent chez eux pour
les observer. Les Hèréens et les Lépréates se joignirent aux Lacédémoniens contre les
Mantinéens.
12. Après avoir offert le sacrifice de départ, Agésilas marcha aussitôt contre l'Arcadie. Il prit
d'abord la ville frontière d'Eutaia, où il ne trouva dans les maisons que des vieillards, les
femmes et les enfants, ceux qui étaient en âge de porter les armes étant partis pour rejoindre
les confédérés arcadiens. Cependant il ne fit pas de mal à la ville et laissa les habitants dans
leurs maisons. Ses soldats payaient ce dont ils avaient besoin, et, si quelque chose avait été
pillé à son entrée dans la ville, il le fit rechercher et le rendit. Il fit même réparer leur rempart là
où il en avait besoin, pendant le temps qu'il passa là à attendre les mercenaires de Polytropos .
13. Pendant ce temps, les Mantinéens firent une expédition contre les Orchoméniens; mais ils
furent repoussés rudement du rempart et perdirent un certain nombre des leurs. Lorsque, dans
leur retraite, ils atteignirent Elymia, les hoplites d'Orchomène cessèrent de les poursuivre,
mais Polytropos les pressait avec une grande audace. Alors les Mantinéens, se rendant
compte que, s'ils ne le repoussaient pas, beaucoup d'entre eux seraient atteints par les traits,
se retournèrent et en vinrent aux mains avec les assaillants.
14. Là, Polytropos est tué en combattant, et les autres prennent la fuite. Ils auraient perdu
beaucoup de monde, si la cavalerie de Phliunte n'était survenue et n'avait arrêté les
Mantinéens dans leur poursuite en les tournant par derrière. Après cette action, les Mantinéens
s'en retournèrent chez eux.
15. Agésilas, instruit de ces événements, pensa que les mercenaires d'Orchomène ne
pourraient plus le joindre et, dès lors, poursuivit sa marche. Le premier jour, il dîna sur le
territoire de Tégée; le lendemain, il passa sur celui des Mantinéens, et campa au pied des
montagnes situées à l'est de Mantinée, et là, il ravagea le pays et pilla les campagnes. Pendant
ce temps, les Arcadiens qui s'étaient rassemblés à Aséa, pénétrèrent la nuit dans Tégée.
16. Le lendemain, Agésilas alla camper à une vingtaine de stades de Mantinée. Mais les
Arcadiens, sortant de Tégée et longeant les montagnes entre Mantinée et Tégée, s'avancèrent
avec un très grand nombre d'hoplites, pour s'unir aux Mantinéens, car les Argiens qui étaient
avec eux n'avaient pas amené toutes leurs forces. Quelques-uns conseillaient à Agésilas de les
attaquer séparément. Mais lui, craignant que, pendant qu'il marcherait contre eux, les
Mantinéens ne fissent une sortie pour tomber sur ses flancs et sur ses derrières, trouva plus à
propos de les laisser opérer leur jonction et, s'ils voulaient combattre, de livrer bataille d'égal à
égal et à force ouverte. Déjà les Arcadiens avaient fait leur jonction,
17. lorsque les peltastes d'Orchomène et avec eux les cavaliers de Phliunte, ayant passé la
nuit le long des murs de Mantinée, apparaissent devant Agésilas qui sacrifiait en avant du
camp. En conséquence, les soldats courent à leurs rangs et Agésilas se retire vers ses troupes.
Mais quand on eut reconnu que c'étaient des amis, Agésilas, ayant obtenu d'heureux auspices,
fit avancer son armée après le déjeuner. Le soir venu, il alla camper, à l'insu de l'ennemi, dans
un vallon entouré de très près par des montagnes et situé derrière la ville de Mantinée.
18. Le lendemain, au point du jour, il sacrifiait sur le front de l'armée, lorsqu'il vit des troupes
sorties de Mantinée se rassembler sur les montagnes au-dessus de la queue de son armée. Il
comprit alors qu'il fallait sortir au plus vite du vallon. Comme il craignait que, s'il prenait la tête
lui-même, il ne fût attaqué en queue par les ennemis, il ne bougea pas de place et présentant
le front à l'ennemi, il ordonna à ceux de l'arrière de faire une conversion à droite et d'avancer
vers lui derrière la phalange. Par cette manoeuvre, en même temps qu'il retirait ses troupes du
défilé, il augmentait sans cesse la force de sa phalange.
19. Quand la phalange se trouva doublée, il s'avança dans la plaine avec ses hoplites dans
cette formation, puis il déploya de nouveau son armée sur neuf ou dix boucliers de profondeur.
Mais les Mantinéens ne firent plus de sortie, parce que les Éléens, qui faisaient campagne avec
eux, leur conseillaient de ne pas livrer bataille avant l'arrivée des Thébains. Ils étaient sûrs,
disaient-ils, que les Thébains allaient arriver; car ils leur avaient emprunté dix talents pour cette
expédition.
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