HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Helléniques, livre V

Chapitre 2

  Par. 0

[5,2,0] Τούτων δὲ προκεχωρηκότων ὡς ἐβούλοντο, ἔδοξεν αὐτοῖς, ὅσοι ἐν τῷ πολέμῳ τῶν συμμάχων ἐπέκειντο καὶ τοῖς πολεμίοις εὐμενέστεροι ἦσαν τῇ Λακεδαίμονι, τούτους κολάσαι καὶ κατασκευάσαι ὡς μὴ δύναιντο ἀπιστεῖν. πρῶτον μὲν οὖν πέμψαντες πρὸς τοὺς Μαντινέας ἐκέλευσαν αὐτοὺς τὸ τεῖχος περιαιρεῖν, λέγοντες ὅτι οὐκ ἂν πιστεύσειαν ἄλλως αὐτοῖς μὴ σὺν τοῖς πολεμίοις γενέσθαι. αἰσθάνεσθαι γὰρ ἔφασαν καὶ ὡς σῖτον ἐξέπεμπον τοῖς Ἀργείοις σφῶν αὐτοῖς πολεμούντων, καὶ ὡς ἔστι μὲν ὅτε οὐδὲ συστρατεύοιεν ἐκεχειρίαν προφασιζόμενοι, ὁπότε δὲ καὶ ἀκολουθοῖεν, ὡς κακῶς συστρατεύοιεν. ἔτι δὲ γιγνώσκειν ἔφασαν φθονοῦντας μὲν αὐτούς, εἴ τι σφίσιν ἀγαθὸν γίγνοιτο, ἐφηδομένους δ´, εἴ τις συμφορὰ προσπίπτοι. ἐλέγοντο δὲ καὶ αἱ σπονδαὶ ἐξεληλυθέναι τοῖς Μαντινεῦσι τούτῳ τῷ ἔτει αἱ μετὰ τὴν ἐν Μαντινείᾳ μάχην τριακονταετεῖς γενόμεναι. ἐπεὶ δ´ οὐκ ἤθελον καθαιρεῖν τὰ τείχη, φρουρὰν φαίνουσιν ἐπ´ αὐτούς. Ἀγησίλαος μὲν οὖν ἐδεήθη τῆς πόλεως ἀφεῖναι ἑαυτὸν ταύτης τῆς στρατηγίας, λέγων ὅτι τῷ πατρὶ αὐτοῦ τῶν Μαντινέων πόλις πολλὰ ὑπηρετήκοι ἐν τοῖς πρὸς Μεσσήνην πολέμοις· Ἀγησίπολις δὲ ἐξήγαγε τὴν φρουρὰν καὶ μάλα Παυσανίου τοῦ πατρὸς αὐτοῦ φιλικῶς ἔχοντος πρὸς τοὺς ἐν Μαντινείᾳ τοῦ δήμου προστάτας. ὡς δὲ ἐνέβαλε, πρῶτον μὲν τὴν γῆν ἐδῄου. ἐπεὶ δὲ οὐδ´ οὕτω καθῄρουν τὰ τείχη, τάφρον ὤρυττε κύκλῳ περὶ τὴν πόλιν, τοῖς μὲν ἡμίσεσι τῶν στρατιωτῶν προκαθημένοις σὺν τοῖς ὅπλοις τῶν ταφρευόντων, τοῖς δ´ ἡμίσεσιν ἐργαζομένοις. ἐπεὶ δὲ ἐξείργαστο τάφρος, ἀσφαλῶς ἤδη κύκλῳ τεῖχος περὶ τὴν πόλιν ᾠκοδόμησεν. αἰσθόμενος δὲ ὅτι σῖτος ἐν τῇ πόλει πολὺς ἐνείη, εὐετηρίας γενομένης τῷ πρόσθεν ἔτει, καὶ νομίσας χαλεπὸν ἔσεσθαι, εἰ δεήσει πολὺν χρόνον τρύχειν στρατείαις τήν τε πόλιν καὶ τοὺς συμμάχους, ἀπέχωσε τὸν ῥέοντα ποταμὸν διὰ τῆς πόλεως μάλ´ ὄντα εὐμεγέθη. ἐμφραχθείσης δὲ τῆς ἀπορροίας ᾔρετο τὸ ὕδωρ ὑπέρ τε τῶν ὑπὸ ταῖς οἰκίαις καὶ ὑπὲρ τῶν ὑπὸ τῷ τείχει θεμελίων. βρεχομένων δὲ τῶν κάτω πλίνθων καὶ προδιδουσῶν τὰς ἄνω, τὸ μὲν πρῶτον ἐρρήγνυτο τὸ τεῖχος, ἔπειτα δὲ καὶ ἐκλίνετο. οἱ δὲ χρόνον μέν τινα ξύλα ἀντήρειδον καὶ ἐμηχανῶντο ὡς μὴ πίπτοι πύργος· ἐπεὶ δὲ ἡττῶντο τοῦ ὕδατος, δείσαντες μὴ πεσόντος πῃ τοῦ κύκλῳ τείχους δοριάλωτοι γένοιντο, ὡμολόγουν περιαιρήσειν. οἱ δὲ Λακεδαιμόνιοι οὐκ ἔφασαν σπείσεσθαι, εἰ μὴ καὶ διοικιοῖντο κατὰ κώμας. οἱ δ´ αὖ νομίσαντες ἀνάγκην εἶναι, συνέφασαν καὶ ταῦτα ποιήσειν. οἰομένων δὲ ἀποθανεῖσθαι τῶν ἀργολιζόντων καὶ τῶν τοῦ δήμου προστατῶν, διεπράξατο πατὴρ παρὰ τοῦ Ἀγησιπόλιδος ἀσφάλειαν αὐτοῖς γενέσθαι ἀπαλλαττομένοις ἐκ τῆς πόλεως, ἑξήκοντα οὖσι. καὶ ἀμφοτέρωθεν μὲν τῆς ὁδοῦ ἀρξάμενοι ἀπὸ τῶν πυλῶν ἔχοντες τὰ δόρατα οἱ Λακεδαιμόνιοι ἕστασαν, θεώμενοι τοὺς ἐξιόντας. καὶ μισοῦντες αὐτοὺς ὅμως ἀπείχοντο αὐτῶν ῥᾷον οἱ βέλτιστοι τῶν Μαντινέων. καὶ τοῦτο μὲν εἰρήσθω μέγα τεκμήριον πειθαρχίας. ἐκ δὲ τούτου καθῃρέθη μὲν τὸ τεῖχος, διῳκίσθη δ´ Μαντίνεια τετραχῇ, καθάπερ τὸ ἀρχαῖον ᾤκουν. καὶ τὸ μὲν πρῶτον ἤχθοντο, ὅτι τὰς μὲν ὑπαρχούσας οἰκίας ἔδει καθαιρεῖν, ἄλλας δὲ οἰκοδομεῖν· ἐπεὶ δὲ οἱ ἔχοντες τὰς οὐσίας ἐγγύτερον μὲν ᾤκουν τῶν χωρίων ὄντων αὐτοῖς περὶ τὰς κώμας, ἀριστοκρατίᾳ δ´ ἐχρῶντο, ἀπηλλαγμένοι δ´ ἦσαν τῶν βαρέων δημαγωγῶν, ἥδοντο τοῖς πεπραγμένοις. καὶ ἔπεμπον μὲν αὐτοῖς οἱ Λακεδαιμόνιοι οὐ καθ´ ἕν, ἀλλὰ κατὰ κώμην ἑκάστην ξεναγόν. συνεστρατεύοντο δ´ ἐκ τῶν κωμῶν πολὺ προθυμότερον ὅτε ἐδημοκρατοῦντο. καὶ τὰ μὲν δὴ περὶ Μαντινείας οὕτω διεπέπρακτο, σοφωτέρων γενομένων ταύτῃ γε τῶν ἀνθρώπων τὸ μὴ διὰ τειχῶν ποταμὸν ποιεῖσθαι. Οἱ δ´ ἐκ Φλειοῦντος φεύγοντες αἰσθανόμενοι τοὺς Λακεδαιμονίους ἐπισκοποῦντας τῶν συμμάχων ὁποῖοί τινες ἕκαστοι ἐν τῷ πολέμῳ αὐτοῖς ἐγεγένηντο, καιρὸν ἡγησάμενοι, ἐπορεύθησαν εἰς Λακεδαίμονα καὶ ἐδίδασκον ὡς ἕως μὲν σφεῖς οἴκοι ἦσαν, ἐδέχετό τε πόλις τοὺς Λακεδαιμονίους εἰς τὸ τεῖχος καὶ συνεστρατεύοντο ὅποι ἡγοῖντο· ἐπεὶ δὲ σφᾶς αὐτοὺς ἐξέβαλον, ὡς ἕπεσθαι μὲν οὐδαμοῦ ἐθέλοιεν, μόνους δὲ πάντων ἀνθρώπων Λακεδαιμονίους οὐ δέχοιντο εἴσω τῶν πυλῶν. ἀκούσασιν οὖν ταῦτα τοῖς ἐφόροις ἄξιον ἔδοξεν ἐπιστροφῆς εἶναι. καὶ πέμψαντες πρὸς τὴν τῶν Φλειασίων πόλιν ἔλεγον ὡς φίλοι μὲν οἱ φυγάδες τῇ Λακεδαιμονίων πόλει εἶεν, ἀδικοῦντες δ´ οὐδὲν φεύγοιεν. ἀξιοῦν δ´ ἔφασαν μὴ ὑπ´ ἀνάγκης, ἀλλὰ παρ´ ἑκόντων διαπράξασθαι κατελθεῖν αὐτούς. δὴ ἀκούσαντες οἱ Φλειάσιοι ἔδεισαν μὴ εἰ στρατεύσαιντο ἐπ´ αὐτούς, τῶν ἔνδοθεν παρείησάν τινες αὐτοὺς εἰς τὴν πόλιν. καὶ γὰρ συγγενεῖς πολλοὶ ἔνδον ἦσαν τῶν φευγόντων καὶ ἄλλως εὐμενεῖς, καὶ οἷα δὴ ἐν ταῖς πλείσταις πόλεσι νεωτέρων τινὲς ἐπιθυμοῦντες πραγμάτων κατάγειν ἐβούλοντο τὴν φυγήν. [5,2,0] CHAPITRE II. 1. Ces événements s'étant déroulés au gré de leur désir, ils décidèrent de châtier ceux de leurs alliés qui leur avaient été hostiles et avaient été plus favorables aux ennemis qu'à Lacédémone et de les mettre dans l'impossibilité de manquer à leurs engagements. En conséquence, ils envoyèrent d'abord aux Mantinéens l'ordre d'abattre leurs murs, sous prétexte qu'autrement ils ne seraient jamais sûrs que ceux-ci ne se mettraient pas du côté de leurs ennemis. 2. « Nous savons en effet, dirent-ils, que non seulement vous avez envoyé du blé aux Argiens, alors que nous étions en guerre avec eux, mais encore qu'en plusieurs occasions vous n'avez pas marché avec nous sous prétexte de trêve sacrée, et que, quand vous nous avez suivis, vous vous êtes mal comportés. Nous n'ignorons pas non plus, disaient-ils, que vous étiez jaloux du bien qui nous arrivait et fort contents, si quelque malheur nous frappait. » On disait aussi que la trêve de trente ans conclue après la bataille de Mantinée expirait cette année-là en ce qui regardait les Mantinéens. 3. Les Mantinéens ayant refusé de démanteler leurs murs, les Lacédémoniens décrétèrent une levée contre eux. Alors Agésilas demanda à l'État de le dispenser du commandement, sous prétexte que la ville de Mantinée avait souvent rendu service à son père dans les guerres contre Messène. Ce fut Agèsipolis qui conduisit l'armée, malgré la grande amitié que Pausanias, son père, avait pour les chefs de la démocratie de Mantinée. 4. Il envahit leur territoire et commença par le ravager. Comme, malgré cela, les Mantinéens n'abattaient pas leurs murs, il fit creuser un fossé tout autour de la ville, maintenant sous les armes, en avant des travailleurs, la moitié de ses troupes et employant l'autre moitié à creuser. Le fossé terminé, il bâtit alors en toute sûreté un mur autour de la ville. Mais ayant appris qu'il y avait beaucoup de blé dans la place, parce que la récolte de l'année précédente avait été bonne, et songeant aux difficultés qu'il aurait, s'il lui fallait épuiser par de longues campagnes sa patrie et ses alliés, il barra le fleuve qui traverse la ville et qui est d'une grandeur considérable. 5. Le courant se trouvant obstrué, l'eau monta par-dessus les fondations des maisons et celles du rempart. Quand les briques du bas furent détrempées et ne soutinrent plus celles du haut, le mur commença par se fendiller, puis s'inclina. Pendant quelque temps, les assiégés l'étayèrent avec des poutres et imaginèrent divers moyens pour empêcher la tour de tomber; cependant vaincus par l'eau et, craignant, si le mur d'enceinte s'écroulait en quelque endroit, d'être prisonniers de guerre, ils consentirent à l'abattre. Mais les Lacédémoniens déclarèrent qu'ils ne traiteraient qu'à une condition, c'est que la population serait répartie en quatre bourgs. Les Mantinéens, se voyant de nouveau acculés à la nécessité, se résolurent à en passer par là. 6. Les partisans d'Argos et les chefs du peuple s'attendaient à être mis à mort; mais le père d'Agèsipolis obtint de son fils qu'il les laisserait sortir de la ville en sûreté. Ils étaient soixante. De chaque côté de la route, au sortir des portes, les Lacédémoniens, debout, la lance au poing, les regardaient partir, et, malgré la haine qu'ils leur portaient, ils s'abstenaient de les maltraiter plus facilement que les oligarques mantinéens. Ceci soit dit comme un bel exemple de discipline. 7. Après cela, le mur fut abattu, et Mantinée fut répartie en quatre bourgades, comme elle l'était anciennement. Tout d'abord les habitants se désolèrent d'avoir à détruire les maisons qu'ils possédaient pour en bâtir d'autres; mais comme les propriétaires habitaient plus près de leurs terres, situées aux alentours des villages, qu'ils avaient un gouvernement aristocratique et qu'ils étaient débarrassés des démagogues qui leur pesaient, ils se réjouirent de ce qui s'était passé. Les Lacédémoniens ne leur envoyaient pas un officier unique, mais un pour chaque bourgade, et les Mantinéens venaient de leurs bourgades servir dans l'armée lacédémonienne avec beaucoup plus de zèle que quand ils étaient en démocratie. C'est ainsi que se termina l'affaire des Mantinéens, qui instruisit les hommes au moins sur un point, qui est de ne pas faire passer de rivière à travers leurs remparts. 8. Lorsque les exilés de Phliunte apprirent que les Lacédémoniens recherchaient comment chacun de leurs alliés s'était comporté à leur égard pendant la guerre, jugeant l'occasion favorable, ils se rendirent à Lacédémone, et remontrèrent aux Lacédémoniens que, tant qu'ils habitaient leur patrie, la cité les recevait dans ses murs et que les habitants les suivaient à la guerre partout où ils les conduisaient, tandis que, depuis qu'on les avait bannis, les Phliasiens ne voulaient les suivre nulle part et que les Lacédémoniens étaient les seuls de tous les hommes qu'ils ne recevaient point à l'intérieur de leurs portes. 9. Après les avoir entendus, les éphores trouvèrent que l'affaire méritait attention. En conséquence ils envoyèrent représenter au gouvernement de Phliunte que les exilés étaient amis des Lacédémoniens et qu'ils étaient bannis contre toute justice; ils demandaient donc que les Phliasiens consentissent à les laisser rentrer, non par contrainte, mais de leur plein gré. Quand ils eurent entendu ces représentations, les Phliasiens craignirent que, si les Lacédémoniens marchaient contre eux, certaines gens de l'intérieur ne les introduisissent dans la ville; car les exilés y avaient beaucoup de parents et ils étaient sympathiques à certains citoyens pour d'autres raisons, et comme il arrive dans la plupart des cités, il s'y trouvait des gens qui, désireux d'un nouvel état de choses, voulaient rappeler les exilés.


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Dernière mise à jour : 24/05/2007