| [5,4,50] οἱ δὲ Θηβαῖοι ὑπελθόντες ἀντετάξαντο ἐπὶ
 Γραὸς στήθει, ὄπισθεν ἔχοντες τήν τε τάφρον καὶ τὸ σταύρωμα, 
 νομίζοντες καλὸν εἶναι ἐνταῦθα διακινδυνεύειν· καὶ
 γὰρ στενὸν ἦν ταύτῃ ἐπιεικῶς καὶ δύσβατον τὸ χωρίον. ὁ
 δ´ Ἀγησίλαος ἰδὼν ταῦτα πρὸς ἐκείνους μὲν οὐκ ἦγεν, ἐπισιμώσας 
 δὲ πρὸς τὴν πόλιν ᾔει. οἱ δ´ αὖ Θηβαῖοι δείσαντες
 περὶ τῆς πόλεως, ὅτι ἐρήμη ἦν, ἀπολιπόντες ἔνθα παρατεταγμένοι 
 ἦσαν δρόμῳ ἔθεον εἰς τὴν πόλιν τὴν ἐπὶ Ποτνιὰς
 ὁδόν· ἦν γὰρ αὕτη ἀσφαλεστέρα. καὶ μέντοι ἐδόκει καλὸν
 γενέσθαι τὸ ἐνθύμημα τοῦ Ἀγησιλάου, ὅτι πόρρω ἀπαγαγὼν
 ἀπὸ τῶν πολεμίων ἀποχωρεῖν δρόμῳ αὐτοὺς ἐποίησεν· ὅμως
 μέντοι ἐπὶ παραθέοντας αὐτοὺς τῶν πολεμάρχων τινὲς ἐπέδραμον 
 σὺν ταῖς μόραις. οἱ μέντοι Θηβαῖοι ἀπὸ τῶν λόφων
 τὰ δόρατα ἐξηκόντιζον, ὥστε καὶ ἀπέθανεν Ἀλύπητος, εἷς
 τῶν πολεμάρχων, ἀκοντισθεὶς δόρατι· ὅμως δὲ καὶ ἀπὸ
 τούτου τοῦ λόφου ἐτράπησαν οἱ Θηβαῖοι· ὥστε ἀναβάντες
 οἱ Σκιρῖται καὶ τῶν ἱππέων τινὲς ἔπαιον τοὺς τελευταίους
 τῶν Θηβαίων παρελαύνοντας εἰς τὴν πόλιν. ὡς μέντοι
 ἐγγὺς τοῦ τείχους ἐγένοντο, ὑποστρέφουσιν οἱ Θηβαῖοι· οἱ
 δὲ Σκιρῖται ἰδόντες αὐτοὺς θᾶττον ἢ βάδην ἀπῆλθον. καὶ 
 ἀπέθανε μὲν οὐδεὶς αὐτῶν· ὅμως δὲ οἱ Θηβαῖοι τροπαῖόν
 {τε} ἐστήσαντο, ὅτι ἀπεχώρησαν οἱ ἀναβάντες. ὁ μέντοι
 Ἀγησίλαος, ἐπεὶ ὥρα ἦν, ἀπελθὼν ἐστρατοπεδεύσατο ἔνθαπερ 
 τοὺς πολεμίους εἶδε παρατεταγμένους· τῇ δ´ ὑστεραίᾳ
 ἀπήγαγε τὴν ἐπὶ Θεσπιάς. θρασέως δὲ παρακολουθούντων
 τῶν πελταστῶν, οἳ ἦσαν μισθοφόροι τοῖς Θηβαίοις, καὶ τὸν
 Χαβρίαν ἀνακαλούντων, ὅτι οὐκ ἠκολούθει, ὑποστραφέντες
 οἱ τῶν Ὀλυνθίων ἱππεῖς, ἤδη γὰρ κατὰ τοὺς ὅρκους συνεστρατεύοντο, 
 ἐδίωξάν τε αὐτοὺς πρὸς ὄρθιον, καθάπερ ἠκολούθουν, 
 καὶ ἀπέκτειναν αὐτῶν μάλα πολλούς· ταχὺ γὰρ
 πρὸς ἄναντες εὐήλατον ἁλίσκονται πεζοὶ ὑφ´ ἱππέων. ἐπεὶ
 δ´ ἐγένετο ὁ Ἀγησίλαος ἐν ταῖς Θεσπιαῖς, εὑρὼν στασιάζοντας 
 τοὺς πολίτας, καὶ βουλομένων τῶν φασκόντων λακωνίζειν 
 ἀποκτεῖναι τοὺς ἐναντίους, ὧν καὶ Μένων ἦν, τοῦτο
 μὲν οὖν οὐκ ἐπέτρεψε· διαλλάξας δὲ αὐτοὺς καὶ ὅρκους
 ὀμόσαι ἀλλήλοις ἀναγκάσας, οὕτως ἀπῆλθε πάλιν διὰ τοῦ
 Κιθαιρῶνος τὴν ἐπὶ Μέγαρα. καὶ ἐκεῖθεν τοὺς μὲν συμμάχους 
 ἀφῆκε, τὸ δὲ πολιτικὸν στράτευμα οἴκαδε ἀπήγαγε.
 Μάλα δὲ πιεζόμενοι οἱ Θηβαῖοι σπάνει σίτου διὰ τὸ
 δυοῖν ἐτοῖν μὴ εἰληφέναι καρπὸν ἐκ τῆς γῆς, πέμπουσιν ἐπὶ
 δυοῖν τριήροιν ἄνδρας εἰς Παγασὰς ἐπὶ σῖτον δέκα τάλαντα
 δόντες. Ἀλκέτας δὲ ὁ Λακεδαιμόνιος φυλάττων Ὠρεόν, ἐν
 ᾧ ἐκεῖνοι τὸν σῖτον συνεωνοῦντο, ἐπληρώσατο τρεῖς τριήρεις, 
 ἐπιμεληθεὶς ὅπως μὴ ἐξαγγελθείη. ἐπεὶ δὲ ἀπήγετο
 ὁ σῖτος, λαμβάνει ὁ Ἀλκέτας τόν τε σῖτον καὶ τὰς
 τριήρεις, καὶ τοὺς ἄνδρας ἐζώγρησεν οὐκ ἐλάττους ἢ τριακοσίους. 
 τούτους δὲ εἶρξεν ἐν τῇ ἀκροπόλει, οὗπερ αὐτὸς
 ἐσκήνου. ἀκολουθοῦντος δέ τινος τῶν Ὠρειτῶν παιδός,
 ὡς ἔφασαν, μάλα καλοῦ τε κἀγαθοῦ, καταβαίνων ἐκ τῆς
 ἀκροπόλεως περὶ τοῦτον ἦν. καταγνόντες δὲ οἱ αἰχμάλωτοι 
 τὴν ἀμέλειαν, καταλαμβάνουσι τὴν ἀκρόπολιν, καὶ 
 ἡ πόλις ἀφίσταται· ὥστ´ εὐπόρως ἤδη οἱ Θηβαῖοι σῖτον
 παρεκομίζοντο.
 Ὑποφαίνοντος δὲ πάλιν τοῦ ἦρος ὁ μὲν Ἀγησίλαος
 κλινοπετὴς ἦν. ὅτε γὰρ ἀπῆγε τὸ στράτευμα ἐκ τῶν
 Θηβῶν, ἐν τοῖς Μεγάροις ἀναβαίνοντος αὐτοῦ ἐκ τοῦ Ἀφροδισίου 
 εἰς τὸ ἀρχεῖον ῥήγνυται ὁποία δὴ φλέψ, καὶ ἐρρύη τὸ
 ἐκ τοῦ σώματος αἷμα εἰς τὸ ὑγιὲς σκέλος. γενομένης δὲ
 τῆς κνήμης ὑπερόγκου καὶ ὀδυνῶν ἀφορήτων, Συρακόσιός τις
 ἰατρὸς σχάζει τὴν παρὰ τῷ σφυρῷ φλέβα αὐτοῦ. ὡς δὲ
 ἅπαξ ἤρξατο, ἔρρει αὐτῷ νύκτα τε καὶ ἡμέραν τὸ αἷμα, καὶ
 πάντα ποιοῦντες οὐκ ἐδύναντο σχεῖν τὸ ῥεῦμα πρὶν ἐλιποψύχησε· 
 τότε μέντοι ἐπαύσατο. καὶ οὕτως ἐκεῖνος μὲν ἀποκομισθεὶς 
 εἰς Λακεδαίμονα ἠρρώστει τό τε λοιπὸν θέρος καὶ διὰ χειμῶνος.
 Οἱ δὲ Λακεδαιμόνιοι, ἐπεὶ ἔαρ ὑπέφαινε, πάλιν φρουράν
 τε ἔφαινον καὶ Κλεόμβροτον ἡγεῖσθαι ἐκέλευον. ἐπεὶ δ´
 ἔχων τὸ στράτευμα πρὸς τῷ Κιθαιρῶνι ἐγένετο, προῇσαν
 αὐτῷ οἱ πελτασταὶ ὡς προκαταληψόμενοι τὰ ὑπὲρ τῆς ὁδοῦ.
 Θηβαίων δὲ καὶ Ἀθηναίων προκατέχοντές τινες τὸ ἄκρον
 τέως μὲν εἴων αὐτοὺς ἀναβαίνειν· ἐπεὶ δ´ ἐπ´ αὐτοῖς ἦσαν,
 ἐξαναστάντες ἐδίωκον καὶ ἀπέκτειναν περὶ τετταράκοντα.
 τούτου δὲ γενομένου ὁ Κλεόμβροτος ἀδύνατον νομίσας τὸ
 ὑπερβῆναι εἰς τὴν τῶν Θηβαίων, ἀπῆγέ τε καὶ διῆκε τὸ στράτευμα.
 | [5,4,50] Alors les Thébains, s'avançant lentement, se formèrent 
en bataille en face de lui à la Poitrine de la Vieille, ayant 
à dos le fossé et la palissade. Ils croyaient l'endroit 
avantageux pour risquer une bataille, parce qu'il était assez 
étroit et d'accès difficile. En voyant cela, Agésilas, au lieu 
de marcher contre eux, fit un détour et se porta du côté de 
la ville. 51. Les Thébains, craignant pour leur ville, qui était 
sans défenseurs, quittèrent la place où ils s'étaient mis en 
bataille et coururent vers Thèbes par la route de Potnia, qui 
était en effet la plus sûre. On a beaucoup loué cette idée 
d'Agésilas qui, en emmenant son armée loin des ennemis, 
les força à battre en retraite au pas de course. Cependant 
quelques polémarques les assaillirent au passage avec leurs 
mores. 52. Mais les Thébains lançaient leurs javelots du 
haut de la colline et l'un des polémarques, Alypètos, fut 
ainsi atteint et tué.Toutefois ils en furent vite débusqués, et 
les Scirites l'ayant gravie avec quelques cavaliers, 
accablèrent de coups les derniers des Thébains qui 
passèrent devant eux dans leur course vers la ville. 53. 
Cependant, arrivés près du rempart, les Thébains se 
retournent, et les Scirites, envoyant le mouvement, se 
retirent plus vite qu'au pas. Aucun d'eux n'avait été tué; 
néanmoins les Thébains érigèrent un trophée, pour avoir 
fait reculer ceux qui avaient escaladé la colline. 54. Pour 
Agésilas, il se retira, quand il jugea le moment convenable, 
et alla camper là où il avait vu les ennemis rangés en 
bataille. Le lendemain, il reprit le chemin de Thespies. 
Comme les peltastes qui étaient à la solde des Thébains le 
harcelaient avec audace et appelaient Chabrias, qui était 
resté en arrière, les cavaliers olynthiens, qui, à présent, 
combattaient avec les Spartiates, conformément à leurs 
serments, firent volte-face et, les suivant sur la pente d'une 
colline, leur donnèrent la chasse et en tuèrent un grand 
nombre; car les fantassins sont vite atteints par les 
cavaliers sur une pente accessible aux chevaux. 55. Arrivé 
à Thespies, Agésilas trouva les citoyens divisés : ceux qui 
faisaient profession de laconisme voulaient mettre à mort 
leurs adversaires, au nombre desquels était Ménon. Loin de 
le permettre, il réconcilia les deux partis et les contraignit à 
se lier par serment, après quoi il reprit par le Cithéron la 
route de Mégare, d'où il licencia les alliés et ramena à 
Sparte le contingent des citoyens. 56. Les Thébains, 
vivement pressés par la disette de blé, vu que, depuis deux 
ans, ils n'avaient rien récolté sur leur territoire, envoyèrent 
à Pagases deux trières et des hommes, porteurs de 
dix talents, pour acheter du blé. Pendant qu'ils 
ramassaient le blé, le Lacédémonien Alcétas, qui gardait 
Oréos, équipa trois trières en prenant soin que rien 
n'en transpirât. Quand le blé fut en route, Alcétas le saisit 
avec les trières qui le portaient et prit vivant l'équipage, qui 
ne se montait pas à moins de trois cents hommes. Il les 
enferma dans la citadelle où il logeait lui-même. 57. Il avait 
dans sa suite un jeune garçon d'Oréos, très distingué, à ce 
qu'on disait, et il descendait de l'acropole pour s'occuper de 
lui. Les prisonniers ayant remarqué sa négligence, 
s'emparent de l'acropole et la ville se révolte. Dès lors, les 
Thébains eurent toute facilité pour se ravitailler en blé. 58. 
Au retour du printemps, Agésilas était alité. En 
revenant de Thèbes avec son armée, tandis qu'il montait à 
Mégare, du temple d'Aphrodite au siège du gouvernement, 
une de ses veines se rompit et le sang s'écoula de son 
corps dans sa jambe saine. Le bas de sa jambe enfla 
démesurément et les douleurs devinrent intolérables. Alors 
un médecin syracusain lui ouvrit la veine près de la 
cheville. Quand le sang eut commencé à couler, il coula nuit 
et jour, et tous les efforts qu'on fit pour l'arrêter furent 
inutiles jusqu'à ce qu'Agésilas se fût évanoui; à ce moment 
l'hémorragie cessa. Ramené dans cet état à Lacédémone, il 
fut malade le reste de l'été et l'hiver. 59. Au début du 
printemps, les Lacédémoniens ayant décrété une nouvelle 
expédition, prièrent Cléombrotos d'en prendre le 
commandement. Quand il parvint avec son armée au pied 
du Cithéron, il envoya ses peltastes en avant, pour 
s'emparer à l'avance des hauteurs qui dominaient la route. 
Mais un corps de Thébains et d'Athéniens qui avaient 
occupé avant eux le sommet, les laissa d'abord monter, 
puis, quand ils furent arrivés près d'eux, les hommes se 
levèrent de leur cachette, les poursuivirent et en tuèrent 
une quarantaine. Après cet échec, Cléombrotos, jugeant 
qu'il était impossible de franchir le passage pour arriver à 
Thèbes, ramena ses troupes et les licencia. 
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