[5,4,30] τέλος μέντοι ὁ Ἀρχίδαμος ἐτόλμησε προσελθεῖν
καὶ εἰπεῖν· Ὦ πάτερ, Κλεώνυμός με κελεύει σου δεηθῆναι
σῶσαί οἱ τὸν πατέρα· καὶ ἐγὼ ταὐτά σου δέομαι, εἰ δυνατόν.
ὁ δ´ ἀπεκρίνατο· Ἀλλὰ σοὶ μὲν ἔγωγε συγγνώμην ἔχω·
αὐτὸς μέντοι ὅπως ἂν συγγνώμης τύχοιμι παρὰ τῆς πόλεως
ἄνδρα μὴ καταγιγνώσκων ἀδικεῖν οἷς ἐχρηματίσατο ἐπὶ κακῷ
τῆς πόλεως οὐχ ὁρῶ. ὁ δὲ τότε μὲν πρὸς ταῦτα οὐδὲν
εἶπεν, ἀλλ´ ἡττηθεὶς τοῦ δικαίου ἀπῆλθεν. ὕστερον δὲ ἢ
αὐτὸς νοήσας ἢ διδαχθεὶς ὑπό του εἶπεν ἐλθών· Ἀλλ´ ὅτι
μέν, ὦ πάτερ, εἰ μηδὲν ἠδίκει Σφοδρίας, ἀπέλυσας ἂν αὐτὸν
οἶδα· νῦν δέ, εἰ ἠδίκηκέ τι, ἡμῶν ἕνεκεν συγγνώμης ὑπὸ
σοῦ τυχέτω. ὁ δὲ εἶπεν· Οὐκοῦν ἂν μέλλῃ καλὰ ταῦθ´
ἡμῖν εἶναι, οὕτως ἔσται. ὁ μὲν δὴ ταῦτ´ ἀκούσας μάλα
δύσελπις ὢν ἀπῄει. τῶν δὲ τοῦ Σφοδρία φίλων τις διαλεγόμενος
Ἐτυμοκλεῖ εἶπεν· Ὑμεῖς μέν, οἶμαι, ἔφη, πάντες
οἱ Ἀγησιλάου φίλοι ἀποκτενεῖτε τὸν Σφοδρίαν. καὶ ὁ
Ἐτυμοκλῆς· Μὰ Δία οὐκ ἄρα ταὔτ´, ἔφη, ποιήσομεν Ἀγησιλάῳ,
ἐπεὶ ἐκεῖνός γε πρὸς πάντας ὅσοις διείλεκται ταὐτὰ
λέγει, μὴ ἀδικεῖν μὲν Σφοδρίαν ἀδύνατον εἶναι· ὅστις μέντοι
παῖς τε ὢν καὶ παιδίσκος καὶ ἡβῶν πάντα τὰ καλὰ ποιῶν
διετέλεσε, χαλεπὸν εἶναι τοιοῦτον ἄνδρα ἀποκτιννύναι· τὴν
γὰρ Σπάρτην τοιούτων δεῖσθαι στρατιωτῶν. ὁ οὖν ἀκούσας
ταῦτα ἀπήγγειλε τῷ Κλεωνύμῳ. ὁ δ´ ἡσθείς, εὐθὺς ἐλθὼν
πρὸς τὸν Ἀρχίδαμον εἶπεν· Ὅτι μὲν ἡμῶν ἐπιμελῇ ἤδη
ἴσμεν· εὖ δ´ ἐπίστω, Ἀρχίδαμε, ὅτι καὶ ἡμεῖς πειρασόμεθα
ἐπιμελεῖσθαι ὡς μήποτε σὺ ἐπὶ τῇ ἡμετέρᾳ φιλίᾳ αἰσχυνθῇς.
καὶ οὐκ ἐψεύσατο, ἀλλὰ καὶ ζῶν ἅπαντ´ ἐποίει ὅσα καλὰ ἐν τῇ
Σπάρτῃ, καὶ ἐν Λεύκτροις πρὸ τοῦ βασιλέως μαχόμενος σὺν
Δείνωνι τῷ πολεμάρχῳ τρὶς πεσὼν πρῶτος τῶν πολιτῶν ἐν
μέσοις τοῖς πολεμίοις ἀπέθανε. καὶ ἠνίασε μὲν εἰς τὰ ἔσχατα
τὸν Ἀρχίδαμον, ὡς δ´ ὑπέσχετο, οὐ κατῄσχυνεν, ἀλλὰ μᾶλλον
ἐκόσμησε. τοιούτῳ μὲν δὴ τρόπῳ Σφοδρίας ἀπέφυγε.
Τῶν μέντοι Ἀθηναίων οἱ βοιωτιάζοντες ἐδίδασκον τὸν
δῆμον ὡς οἱ Λακεδαιμόνιοι οὐχ ὅπως τιμωρήσαιντο, ἀλλὰ
καὶ ἐπαινέσειαν τὸν Σφοδρίαν, ὅτι ἐπεβούλευσε ταῖς Ἀθήναις.
καὶ ἐκ τούτου οἱ Ἀθηναῖοι ἐπύλωσάν τε τὸν Πειραιᾶ,
ναῦς τε ἐναυπηγοῦντο, τοῖς τε Βοιωτοῖς πάσῃ προθυμίᾳ
ἐβοήθουν. οἱ δ´ αὖ Λακεδαιμόνιοι φρουράν τε ἔφηναν ἐπὶ
τοὺς Θηβαίους, καὶ τὸν Ἀγησίλαον νομίσαντες φρονιμώτερον
ἂν σφίσι τοῦ Κλεομβρότου ἡγεῖσθαι, ἐδέοντο αὐτοῦ ἄγειν
τὴν στρατιάν. ὁ δὲ εἰπὼν ὅτι οὐδὲν ἂν ὅ τι τῇ πόλει
δοκοίη ἀντειπεῖν παρεσκευάζετο εἰς τὴν ἔξοδον. γιγνώσκων
δ´ ὅτι εἰ μή τις προκαταλήψοιτο τὸν Κιθαιρῶνα, οὐ ῥᾴδιον
ἔσται εἰς τὰς Θήβας ἐμβαλεῖν, μαθὼν πολεμοῦντας τοὺς
Κλητορίους τοῖς Ὀρχομενίοις καὶ ξενικὸν τρέφοντας, ἐκοινολογήσατο
αὐτοῖς, ὅπως προςγένοιτο τὸ ξενικὸν αὐτῷ, εἴ
τι δεηθείη. ἐπεὶ δὲ τὰ διαβατήρια ἐγένετο, πέμψας, πρὶν
ἐν Τεγέᾳ αὐτὸς εἶναι, πρὸς τὸν ἄρχοντα τῶν παρὰ τοῖς
Κλητορίοις ξένων, καὶ μισθὸν δοὺς μηνός, ἐκέλευε προκαταλαβεῖν
αὐτοὺς τὸν Κιθαιρῶνα. τοῖς δ´ Ὀρχομενίοις εἶπεν,
ἕως στρατεία εἴη, παύσασθαι τοῦ πολέμου· εἰ δέ τις πόλις
στρατιᾶς οὔσης ἔξω ἐπὶ πόλιν στρατεύσοι, ἐπὶ ταύτην ἔφη
πρῶτον ἰέναι κατὰ τὸ δόγμα τῶν συμμάχων. ἐπεὶ δὲ
ὑπερέβαλε τὸν Κιθαιρῶνα, ἐλθὼν εἰς Θεσπιὰς ἐκεῖθεν
ὁρμηθεὶς ᾔει ἐπὶ τὴν τῶν Θηβαίων χώραν. εὑρὼν δὲ ἀποτεταφρευμένον
τε καὶ ἀπεσταυρωμένον κύκλῳ τὸ πεδίον καὶ
τὰ πλείστου ἄξια τῆς χώρας, στρατοπεδευόμενος ἄλλοτ´
ἄλλῃ καὶ μετ´ ἄριστον ἐξάγων ἐδῄου τῆς χώρας τὰ πρὸς
ἑαυτοῦ τῶν σταυρωμάτων καὶ τῆς τάφρου. οἱ γὰρ πολέμιοι,
ὅπου ἐπιφαίνοιτο ὁ Ἀγησίλαος, ἀντιπαρῇσαν αὐτῷ ἐντὸς τοῦ
χαρακώματος ὡς ἀμυνούμενοι. καί ποτε ἀποχωροῦντος
αὐτοῦ ἤδη τὴν ἐπὶ τὸ στρατόπεδον, οἱ τῶν Θηβαίων ἱππεῖς
τέως ἀφανεῖς ὄντες ἐξαίφνης διὰ τῶν ὡδοποιημένων τοῦ
χαρακώματος ἐξόδων ἐξελαύνουσι, καὶ οἷα δὴ ἀπιόντων πρὸς
δεῖπνον καὶ συσκευαζομένων τῶν πελταστῶν, τῶν δ´ ἱππέων
τῶν μὲν ἔτι καταβεβηκότων, τῶν δ´ ἀναβαινόντων, ἐπελαύνουσι·
καὶ τῶν πελταστῶν συχνοὺς κατέβαλον καὶ τῶν
ἱππέων Κλέαν καὶ Ἐπικυδίδαν Σπαρτιάτας, καὶ τῶν περιοίκων
ἕνα, Εὔδικον, καὶ τῶν Θηβαίων τινὰς φυγάδας, οὔπω
ἀναβεβηκότας ἐπὶ τοὺς ἵππους.
| [5,4,30] À la fin cependant, Archidamos s'arma de courage, aborda
son père et lui dit : « Mon père, Cléonymos me prie de te
supplier de sauver son père, et, moi aussi, je te conjure de
le sauver, si c'est possible. — Je te pardonne à toi, répondit
à Agésilas; mais moi, comment obtiendrais-je mon pardon
de l'État, si je ne déclarais pas coupable un homme qui
s'est enrichi au détriment de la cité, je ne le vois pas. » 31.
A ce moment, Archidamos ne trouva rien à répliquer, et,
vaincu par cette juste réponse, il se retira. Mais quelque
temps après, soit qu'il eût cette idée lui-même, soit qu'on
la lui eût suggérée, il revint trouver son père et lui dit : « Je
sais, mon père, que tu absoudrais Sphodrias, s'il n'avait
commis aucune faute. Si au contraire il est coupable, pour
l'amour de nous, qu'il obtienne de toi son pardon. — Eh
bien, répondit Agésilas, si je puis le faire sans blesser
l'honneur, je l'accorderai. » Sur cette réponse, le jeune
homme se retira tout à fait découragé. 32. Cependant un
des amis de Sphodrias, s'entretenant avec Étymoclès, lui
dit : « Vous tous, les amis d'Agésilas, vous allez condamner
Sphodrias à mort. — Par Zeus, répliqua Étymoclès, nous ne
ferions pas alors comme Agésilas, qui répète à tous ceux à
qui il parle qu'il est impossible de tenir Sphodrias pour
innocent, mais que, lorsqu'un homme a toujours, comme
enfant, adolescent, homme fait, tenu la conduite la plus
honorable, il est dur de le condamner à mort; car Sparte a
besoin de tels soldats. » 33. Celui qui avait entendu ces
paroles les rapporta à Cléonymos, qui, plein de joie, vint
aussitôt trouver Archidamos et lui dit : « Nous savons
maintenant que tu t'occupes de nous. Aussi sois sûr,
Archidamos, que, de notre côté, nous essayerons de faire
en sorte que tu n'aies jamais à rougir de notre amitié. » Et
ce ne fut pas une fausse promesse; car, tant qu'il vécut, il
se conduisit toujours avec honneur à Sparte, et, à Leuctres,
où il combattait devant le roi avec le polémarque Deinon,
après être tombé trois fois, il fut le premier qui trouva la
mort au milieu des ennemis. Archidamos en fut
extrêmement affligé; car suivant sa promesse, Cléonymos
ne fut pas pour lui un sujet de honte, mais d'honneur. Voilà
donc comment Sphodrias échappa à la condamnation. 34.
À Athènes, les partisans des Béotiens représentèrent au
peuple que les Lacédémoniens non seulement n'avaient pas
puni Sphodrias, mais qu'ils avaient approuvé sa tentative
contre la ville. Dès lors, les Athéniens mirent des portes au
Pirée, construisirent des vaisseaux et mirent tout leur zèle
à aider les Béotiens. 35. De leur côté, les Lacédémoniens
décrétèrent une levée contre les Thébains et, jugeant
qu'Agésilas conduirait l'armée avec plus d'intelligence que
Cléombrotos, ils le prièrent d'en prendre le
commandement. Agésilas répondit qu'il ne pouvait que
s'incliner devant les décisions de la cité et il se disposa à
partir. 36. Il savait qu'à moins d'occuper le Cithéron à
l'avance, il ne serait pas facile de pénétrer sur le territoire
de Thèbes, et comme il avait appris que les Clètoriens
en guerre avec les Orchoméniens entretenaient un
corps de mercenaires, il entra en pourparlers avec eux pour
pouvoir disposer de ces mercenaires, s'il en avait besoin.
37. Après avoir offert le sacrifice de départ, et avant d'être
arrivé lui-même à Tégée, il envoya au commandant des
mercenaires à la solde des Clètoriens un mois de solde avec
l'ordre de s'emparer à l'avance du Cithéron. En même
temps il faisait dire aux Orchoméniens de cesser les
hostilités, tant que durerait l'expédition; que, si quelque
ville prenait les armes contre une autre ville, pendant que
l'armée serait dehors, c'est contre cette ville qu'il
marcherait d'abord suivant la convention des alliés. 38.
Quand il eut franchi le Cithéron, il se rendit à Thespies,
dont il fit sa base d'opérations et pénétra dans le territoire
de Thèbes; mais il trouva la plaine et les points les plus
importants du pays protégés par un cercle de fossés et de
palissades. En conséquence, établissant son camp tantôt
dans un endroit, tantôt dans un autre, et sortant après le
déjeuner, il ravagea la partie du pays qui était de son côté,
en dehors de la palissade et du fossé, car partout où
Agésilas se montrait, les ennemis apparaissaient en face de
lui à l'intérieur du retranchement, prêts à le défendre. 39.
Or un jour qu'il avait repris la route de son camp, les
cavaliers thébains, jusqu'alors invisibles, s'élancent soudain
par les issues pratiquées dans le retranchement, et, tandis
que les peltastes s'en allaient dîner et faisaient leurs
préparatifs pour cela, et que les cavaliers étaient encore à
terre ou en train de monter sur leurs chevaux, ils fondent
sur eux, tuent un grand nombre de peltastes, les cavaliers
spartiates Cléas et Epicydidas, un périèque, Éudicos et des
exilés thébains qui n'étaient pas encore remontés sur leurs
chevaux.
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