| [5,4,10] ὁ μέντοι ἐν τῇ ἀκροπόλει ἁρμοστὴς
 ἐπεὶ ᾔσθετο τὸ νυκτερινὸν κήρυγμα, εὐθὺς ἔπεμψεν εἰς
 Πλαταιὰς καὶ Θεσπιὰς ἐπὶ βοήθειαν. καὶ τοὺς μὲν Πλαταιᾶς 
 αἰσθόμενοι προσιόντας οἱ τῶν Θηβαίων ἱππεῖς, ἀπαντήσαντες 
 ἀπέκτειναν αὐτῶν πλέον ἢ εἴκοσιν· ἐπεὶ δὲ εἰσῆλθον
 ταῦτα πράξαντες καὶ οἱ Ἀθηναῖοι ἀπὸ τῶν ὁρίων ἤδη παρῆσαν,
 προσέβαλον πρὸς τὴν ἀκρόπολιν. ὡς δὲ ἔγνωσαν οἱ ἐν τῇ
 ἀκροπόλει ὀλίγοι ὄντες, τήν τε προθυμίαν τῶν προσιόντων
 ἁπάντων ἑώρων, καὶ τῶν κηρυγμάτων μεγάλων γιγνομένων
 τοῖς πρώτοις ἀναβᾶσιν, ἐκ τούτων φοβηθέντες εἶπον ὅτι
 ἀπίοιεν ἄν, εἰ σφίσιν ἀσφάλειαν μετὰ τῶν ὅπλων ἀπιοῦσι
 διδοῖεν. οἱ δὲ ἄσμενοί τε ἔδοσαν ἃ ᾔτουν, καὶ σπεισάμενοι
 καὶ ὅρκους ὀμόσαντες ἐπὶ τούτοις ἐξέπεμπον. ἐξιόντων
 μέντοι, ὅσους ἐπέγνωσαν τῶν ἐχθρῶν ὄντας, συλλαμβάνοντες 
 ἀπέκτειναν. ἦσαν δέ τινες οἳ καὶ ὑπὸ Ἀθηναίων τῶν
 ἀπὸ τῶν ὁρίων ἐπιβοηθησάντων ἐξεκλάπησαν καὶ διεσώθησαν. 
 οἱ μέντοι Θηβαῖοι καὶ τοὺς παῖδας τῶν ἀποθανόντων,
 ὅσοις ἦσαν, λαβόντες ἀπέσφαξαν.
 Ἐπεὶ δὲ ταῦτα ἐπύθοντο οἱ Λακεδαιμόνιοι, τὸν μὲν
 ἁρμοστὴν τὸν ἐγκαταλιπόντα τὴν ἀκρόπολιν καὶ οὐκ ἀναμείναντα 
 τὴν βοήθειαν ἀπέκτειναν, φρουρὰν δὲ φαίνουσιν
 ἐπὶ τοὺς Θηβαίους. καὶ Ἀγησίλαος μὲν λέγων ὅτι ὑπὲρ
 τετταράκοντα ἀφ´ ἥβης εἴη, καὶ ὥσπερ τοῖς ἄλλοις τοῖς 
 τηλικούτοις οὐκέτι ἀνάγνη εἴη τῆς ἑαυτῶν ἔξω στρατεύεσθαι,
 οὕτω δὴ καὶ βασιλεῦσι τὸν αὐτὸν νόμον ὄντα ἀπεδείκνυε.
 κἀκεῖνος μὲν δὴ λέγων ταῦτα οὐκ ἐστρατεύετο. οὐ μέντοι
 τούτου γ´ ἕνεκεν κατέμεινεν, ἀλλ´ εὖ εἰδὼς ὅτι εἰ στρατηγοίη,
 λέξοιεν οἱ πολῖται ὡς Ἀγησίλαος, ὅπως βοηθήσειε τοῖς
 τυράννοις, πράγματα τῇ πόλει παρέχοι. εἴα οὖν αὐτοὺς
 βουλεύεσθαι ὁποῖόν τι βούλοιντο περὶ τούτων. οἱ δ´ ἔφοροι
 διδασκόμενοι ὑπὸ τῶν μετὰ τὰς ἐν Θήβαις σφαγὰς ἐκπεπτωκότων, 
 Κλεόμβροτον ἐκπέμπουσι, πρῶτον τότε ἡγούμενον,
 μάλα χειμῶνος ὄντος. τὴν μὲν οὖν δι´ Ἐλευθερῶν ὁδὸν
 Χαβρίας ἔχων Ἀθηναίων πελταστὰς ἐφύλαττεν· ὁ δὲ
 Κλεόμβροτος ἀνέβαινε κατὰ τὴν εἰς Πλαταιὰς φέρουσαν.
 προϊόντες δὲ οἱ πελτασταὶ περιτυγχάνουσιν ἐπὶ τῷ ἄκρῳ
 φυλάττουσι τοῖς ἐκ τοῦ ἀνακείου λελυμένοις, ὡς περὶ ἑκατὸν
 καὶ πεντήκοντα οὖσι. καὶ τούτους μὲν ἅπαντας, εἰ μή τις
 ἐξέφυγεν, οἱ πελτασταὶ ἀπέκτειναν· αὐτὸς δὲ κατέβαινε πρὸς
 τὰς Πλαταιάς, ἔτι φιλίας οὔσας. ἐπεὶ δὲ εἰς Θεσπιὰς
 ἀφίκετο, ἐκεῖθεν ὁρμηθεὶς εἰς Κυνὸς κεφαλὰς οὔσας Θηβαίων
 ἐστρατοπεδεύσατο. μείνας δὲ ἐκεῖ περὶ ἑκκαίδεκα ἡμέρας
 ἀπεχώρησε πάλιν εἰς Θεσπιάς. κἀκεῖ μὲν ἁρμοστὴν κατέλιπε 
 Σφοδρίαν καὶ ἀπὸ τῶν συμμάχων τὸ τρίτον μέρος
 ἑκάστων· παρέδωκε δὲ αὐτῷ καὶ χρήματα ὅσα ἐτύγχανεν
 οἴκοθεν ἔχων, καὶ ἐκέλευσε ξενικὸν προσμισθοῦσθαι. καὶ
 ὁ μὲν Σφοδρίας ταῦτ´ ἔπραττεν. ὁ δὲ Κλεόμβροτος ἀπῆγεν
 ἐπ´ οἴκου τὴν διὰ Κρεύσιος τοὺς μεθ´ αὑτοῦ στρατιώτας καὶ
 μάλα ἀποροῦντας πότερά ποτε πόλεμος πρὸς Θηβαίους ἢ
 εἰρήνη εἴη· ἤγαγε μὲν γὰρ εἰς τὴν τῶν Θηβαίων τὸ στράτευμα, 
 ἀπῆλθε δὲ ὡς ἐδύνατο ἐλάχιστα κακουργήσας. ἀπιόντι 
 γε μὴν ἄνεμος αὐτῷ ἐξαίσιος ἐπεγένετο, ὃν καὶ οἰωνίζοντό
 τινες σημαίνειν πρὸ τῶν μελλόντων. πολλὰ μὲν γὰρ καὶ 
 ἄλλα βίαια ἐποίησεν, ἀτὰρ καὶ ὑπερβάλλοντος αὐτοῦ μετὰ
 τῆς στρατιᾶς ἐκ τῆς Κρεύσιος τὸ καθῆκον ἐπὶ θάλατταν ὄρος
 πολλοὺς μὲν ὄνους κατεκρήμνισεν αὐτοῖς σκεύεσι, πάμπολλα
 δὲ ὅπλα ἀφαρπασθέντα ἐξέπεσεν εἰς τὴν θάλατταν. τέλος
 δὲ πολλοὶ οὐ δυνάμενοι σὺν τοῖς ὅπλοις πορεύεσθαι, ἔνθεν
 καὶ ἔνθεν τοῦ ἄκρου κατέλιπον λίθων ἐμπλήσαντες ὑπτίας
 τὰς ἀσπίδας. καὶ τότε μὲν τῆς Μεγαρικῆς ἐν Αἰγοσθένοις
 ἐδείπνησαν ὡς ἐδύναντο· τῇ δ´ ὑστεραίᾳ ἐλθόντες ἐκομίσαντο
 τὰ ὅπλα. καὶ ἐκ τούτου οἴκαδε ἤδη ἕκαστοι ἀπῇσαν· ἀφῆκε
 γὰρ αὐτοὺς ὁ Κλεόμβροτος.
 Οἱ μὲν οὖν Ἀθηναῖοι ὁρῶντες τὴν τῶν Λακεδαιμονίων
 ῥώμην καὶ ὅτι πόλεμος ἐν Κορίνθῳ οὐκέτι ἦν, ἀλλ´ ἤδη
 παριόντες τὴν Ἀττικὴν οἱ Λακεδαιμόνιοι εἰς τὰς Θήβας
 ἐνέβαλλον, οὕτως ἐφοβοῦτο ὥστε καὶ τὼ δύο στρατηγώ,
 οἳ συνηπιστάσθην τὴν τοῦ Μέλωνος ἐπὶ τοὺς περὶ Λεοντιάδην 
 ἐπανάστασιν, κρίναντες τὸν μὲν ἀπέκτειναν, τὸν δ´,
 ἐπεὶ οὐχ ὑπέμεινεν, ἐφυγάδευσαν.
 | [5,4,10] Quand l'harmoste qui était à l'acropole eut appris la 
proclamation de la nuit, il envoya aussitôt demander du secours à 
Platées et à Thespies; mais les cavaliers thébains, informés de 
l'arrivée des Platéens, allèrent à leur rencontre et en 
tuèrent plus de vingt. Rentrés dans la ville après cet 
exploit, ils y trouvèrent les Athéniens qui étaient arrivés 
des frontières et ils attaquèrent ensemble la citadelle. 11. 
Lorsque les gardes de l'acropole se furent rendu compte de 
leur petit nombre et qu'ils eurent vu l'ardeur de tous les 
assaillants, excitée encore par la proclamation de grandes 
récompenses pour ceux qui monteraient les premiers à 
l'assaut, ils prirent peur et firent savoir qu'ils se 
retireraient, si on les laissait partir en sûreté avec leurs 
armes. On leur accorda volontiers ce qu'ils demandaient; 
on conclut une trêve, confirmée par serment, et on les 
laissa partir aux conditions qu'ils avaient proposées. 12. 
Cependant, à la sortie, les Thébains saisirent tous ceux 
qu'ils reconnaissaient pour ennemis et les mirent à mort, 
sauf quelques-uns qui leur échappèrent et furent sauvés 
par les Athéniens venus de la frontière. Par contre, les 
Thébains prirent les enfants des morts qui avaient une 
famille et les égorgèrent. 13. Quand les Lacédémoniens 
furent informés de ces événements, ils mirent à mort 
l'harmoste qui avait abandonné la citadelle sans attendre 
les secours, puis ils décrétèrent une expédition contre les 
Thébains. Agésilas représenta qu'il avait plus de quarante 
ans de service et démontra que, si les autres citoyens du 
même âge n'étaient plus contraints de faire campagne hors 
de leur pays, la même loi s'appliquait aussi aux rois. Ce 
motif allégué le dispensa de partir; mais ce n'était pas pour 
cela qu'il resta, c'est qu'il savait bien que, s'il commandait 
l'expédition, ses concitoyens diraient qu'Agésilas créait des 
embarras à l'État pour secourir les tyrans. Il les laissa donc 
délibérer à leur guise sur le parti à prendre en cette 
circonstance. 14. Les éphores, stylés par ceux qui s'étaient 
enfuis après les massacres de Thèbes, envoyèrent au coeur 
de l'hiver Cléombrotos, qui commandait pour la première 
fois. Comme la route d'Éleuthères était gardée par Chabrias 
et les peltastes athéniens, Cléombrotos monta par celle qui 
mène à Platées. Les peltastes qui marchaient en avant se 
heurtèrent en haut de la montagne aux prisonniers libérés, 
qui étaient environ cent cinquante. Les peltastes les tuèrent 
tous, sauf quelques-uns qui s'enfuirent. Alors Cléombrotos 
descendit à Platées, qui était encore alliée à 
Lacédémone. 15. Arrivé à Thespies, il en partit pour aller 
camper à Cynoscéphales, ville qui appartenait aux 
Thébains. Il y resta environ seize jours et revint à Thespies. 
Il y laissa Sphodrias en qualité d'harmoste avec le tiers de 
chaque contingent allié; il lui remit tout l'argent qu'il avait 
apporté de Sparte et lui ordonna de recruter des 
mercenaires. 16. Tandis que Sphodrias s'en occupait, 
Cléombrotos ramenait dans leurs foyers en passant par 
Creusis les soldats qui étaient avec lui et qui se 
demandaient, tout perplexes, si l'on était en guerre ou en 
paix avec les Thébains. Il avait bien en effet conduit 
l'armée sur le territoire de Thèbes, mais il l'en ramenait 
après y avoir fait le moins de mal possible. 17. Comme il 
s'en retournait, il fut surpris par un vent d'une violence 
inouïe, que certains regardèrent comme un présage de ce 
qui allait arriver. Il causa une foule de dégâts, notamment 
lorsque, sortant de Creusis, Cléombrotos franchissait avec 
ses troupes la montagne qui s'étend jusqu'à la mer. Le vent 
précipita beaucoup d'ânes avec leurs bagages et emportant 
une grande quantité d'armes, les fit voler dans la mer. 18 
A la fin, beaucoup de soldats, ne pouvant plus avancer avec 
leurs armes, abandonnèrent leurs boucliers en deçà et au-delà 
du sommet, après les avoir retournés et remplis de 
pierres. Ce jour-là, ils dînèrent comme ils purent à 
Aigosthènes, sur le territoire de Mégare. Ils revinrent le 
lendemain chercher leurs armes. Dès lors chacun des 
contingents rentra chez lui, Cléombrotos les ayant licenciés. 
19. Les Athéniens, considérant la force des Lacédémoniens 
et que la guerre ne se faisait plus sur le territoire de 
Corinthe, mais qu'à présent les Lacédémoniens longeaient 
l'Attique pour envahir Thèbes, en furent tellement effrayés 
qu'ils mirent en jugement les deux généraux qui avaient eu 
connaissance de la révolte de Mélon contre le parti de 
Léontiadès et qu'ils condamnèrent l'un à mort et l'autre, qui 
n'avait pas attendu le jugement, à l'exil. 
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