| [5,3,20] Ἀγησίλαος δὲ τοῦτο ἀκούσας οὐχ ᾗ τις ἂν ᾤετο ἐφήσθη
 ὡς ἀντιπάλῳ, ἀλλὰ καὶ ἐδάκρυσε καὶ ἐπόθησε τὴν συνουσίαν.
 συσκηνοῦσι μὲν γὰρ δὴ βασιλεῖς ἐν τῷ αὐτῷ, ὅταν οἴκοι
 ὦσιν. ὁ δὲ Ἀγησίπολις τῷ Ἀγησιλάῳ ἱκανὸς μὲν ἦν καὶ
 ἡβητικῶν καὶ θηρευτικῶν καὶ ἱππικῶν καὶ παιδικῶν λόγων
 μετέχειν· πρὸς δὲ τούτοις καὶ ὑπῃδεῖτο αὐτὸν ἐν τῇ συσκηνίᾳ,
 ὥσπερ εἰκὸς πρεσβύτερον. καὶ οἱ μὲν Λακεδαιμόνιοι ἀντ´
 ἐκείνου Πολυβιάδην ἁρμοστὴν ἐπὶ τὴν Ὄλυνθον ἐκπέμπουσιν.
 Ὁ δ´ Ἀγησίλαος ἤδη μὲν ὑπερέβαλε τὸν χρόνον, ὅσου
 ἐλέγετο ἐν {τῇ} Φλειοῦντι σῖτος εἶναι· τοσοῦτον γὰρ ἐγκράτεια
 γαστρὸς διαφέρει ὥστε οἱ Φλειάσιοι τὸν ἥμισυν ψηφισάμενοι
 σῖτον τελεῖν ἢ πρόσθεν, καὶ ποιοῦντες τοῦτο τὸν διπλάσιον
 τοῦ εἰκότος χρόνον πολιορκούμενοι διήρκεσαν. καὶ τόλμα
 δὲ ἀτολμίας ἔσθ´ ὅτε τοσοῦτον διαφέρει ὥστε Δελφίων τις,
 λαμπρὸς δοκῶν εἶναι, λαβὼν πρὸς αὑτὸν τριακοσίους ἄνδρας
 Φλειασίων ἱκανὸς μὲν ἦν κωλύειν τοὺς βουλομένους εἰρήνην
 ποιεῖσθαι, ἱκανὸς δὲ οἷς ἠπίστει εἴρξας φυλάττειν, ἐδύνατο
 δὲ εἴς τε τὰς φυλακὰς ἀναγκάζειν τὸ πλῆθος ἰέναι καὶ τούτους
 ἐφοδεύων πιστοὺς παρέχεσθαι. πολλάκις δὲ μεθ´ ὧν εἶχε
 περὶ αὑτὸν καὶ ἐκθέων ἀπέκρουε φύλακας ἄλλοτ´ ἄλλῃ τοῦ
 περιτετειχισμένου κύκλου. ἐπεὶ μέντοι οἱ ἐπίλεκτοι οὗτοι
 πάντα τρόπον ζητοῦντες οὐχ ηὕρισκον σῖτον ἐν τῇ πόλει, ἐκ
 τούτου δὴ πέμψαντες πρὸς τὸν Ἀγησίλαον ἐδέοντο σπείσασθαι 
 πρεσβείαν εἰς Λακεδαίμονα ἰοῦσι· δεδόχθαι γὰρ
 σφίσιν ἔφασαν ἐπιτρέπειν τοῖς τέλεσι τῶν Λακεδαιμονίων
 χρήσασθαι τῇ πόλει ὅ τι βούλοιντο. ὁ δὲ ὀργισθεὶς ὅτι
 ἄκυρον αὐτὸν ἐποίουν, πέμψας μὲν πρὸς τοὺς οἴκοι φίλους
 διεπράξατο ἑαυτῷ ἐπιτραπῆναι τὰ περὶ Φλειοῦντος, ἐσπείσατο 
 δὲ τῇ πρεσβείᾳ. φυλακῇ δὲ ἔτι ἰσχυροτέρᾳ ἢ πρότερον
 ἐφύλαττεν, ἵνα μηδεὶς τῶν ἐκ τῆς πόλεως ἐξίοι. ὅμως
 μέντοι ὅ γε Δελφίων καὶ στιγματίας τις μετ´ αὐτοῦ, ὃς
 πολλὰ ὑφείλετο ὅπλα τῶν πολιορκούντων, ἀπέδρασαν νύκτωρ.
 ἐπεὶ δὲ ἧκον ἐκ τῆς Λακεδαίμονος ἀπαγγέλλοντες ὅτι ἡ
 πόλις ἐπιτρέποι Ἀγησιλάῳ διαγνῶναι τὰ ἐν Φλειοῦντι ὅπως
 αὐτῷ δοκοίη, Ἀγησίλαος δὴ οὕτως ἔγνω, πεντήκοντα μὲν
 ἄνδρας τῶν κατεληλυθότων, πεντήκοντα δὲ τῶν οἴκοθεν
 πρῶτον μὲν ἀνακρῖναι ὅντινά τε ζῆν ἐν τῇ πόλει καὶ ὅντινα
 ἀποθανεῖν δίκαιον εἴη· ἔπειτα δὲ νόμους θεῖναι, καθ´ οὓς
 πολιτεύσοιντο· ἕως δ´ ἂν ταῦτα διαπράξωνται, φυλακὴν καὶ
 μισθὸν τοῖς φρουροῖς ἓξ μηνῶν κατέλιπε. ταῦτα δὲ ποιήσας
 τοὺς μὲν συμμάχους ἀφῆκε, τὸ δὲ πολιτικὸν οἴκαδε ἀπήγαγε.
 καὶ τὰ μὲν περὶ Φλειοῦντα οὕτως αὖ ἐπετετέλεστο ἐν ὀκτὼ
 μησὶ καὶ ἐνιαυτῷ.
 Καὶ ὁ Πολυβιάδης δὲ δὴ παντάπασι κακῶς ἔχοντας λιμῷ
 τοὺς Ὀλυνθίους, διὰ τὸ μήτ´ ἐκ τῆς γῆς λαμβάνειν μήτε
 κατὰ θάλατταν εἰσάγεσθαι σῖτον αὐτοῖς, ἠνάγκασε πέμψαι
 εἰς Λακεδαίμονα περὶ εἰρήνης. οἱ δ´ ἐλθόντες πρέσβεις
 αὐτοκράτορες συνθήκας ἐποιήσαντο τὸν αὐτὸν μὲν ἐχθρὸν
 καὶ φίλον Λακεδαιμονίοις νομίζειν, ἀκολουθεῖν δὲ ὅποι ἂν
 ἡγῶνται καὶ σύμμαχοι εἶναι. καὶ ὀμόσαντες ταῦτα ἐμμενεῖν
 οὕτως ἀπῆλθον οἴκαδε.
 Προκεχωρηκότων δὲ τοῖς Λακεδαιμονίοις ὥστε Θηβαίους
 μὲν καὶ τοὺς ἄλλους Βοιωτοὺς παντάπασιν ἐπ´ ἐκείνοις εἶναι,
 Κορινθίους δὲ πιστοτάτους γεγενῆσθαι, Ἀργείους δὲ τεταπεινῶσθαι 
 διὰ τὸ μηδὲν ἔτι ὠφελεῖν αὐτοὺς τῶν μηνῶν τὴν
 ὑποφοράν, Ἀθηναίους δὲ ἠρημῶσθαι, τῶν δ´ αὖ συμμάχων
 κεκολασμένων οἳ δυσμενῶς εἶχον αὐτοῖς, παντάπασιν ἤδη
 καλῶς καὶ ἀσφαλῶς ἡ ἀρχὴ ἐδόκει αὐτοῖς κατεσκευάσθαι.
 | [5,3,20] Quand Agésilas reçut la nouvelle de sa mort, il 
ne se réjouit pas, comme on aurait pu le croire, d'être 
délivré d'un rival. Il le pleura, au contraire, et regretta sa 
compagnie. Les deux rois en effet demeurent ensemble 
quand ils sont à Sparte, et Agèsipolis était d'un caractère à 
s'entretenir avec Agésilas de leur jeunesse, de leurs 
chances, de leurs chevaux, de leurs mignons; en outre, 
dans leur demeure commune, il lui témoignait la déférence 
qu'on doit avoir pour un aîné. Les Lacédémoniens le 
remplacèrent par Polybiadès qu'ils envoyèrent à Olynthe en 
qualité d'harmoste. 21. Cependant Agésilas avait déjà 
dépassé le temps que devaient durer, disait-on, les 
approvisionnements de Phliunte. Il y a tant d'avantages à 
maîtriser son appétit, au lieu de s'y abandonner, que les 
Phliasiens, ayant décrété de réduire de moitié la ration de 
blé, en se tenant à cette mesure, soutinrent le blocus deux 
fois plus longtemps qu'on ne s'y attendait. 22. L'audace a 
parfois le même avantage sur la pusillanimité. C'est ainsi 
qu'un certain Delphion, qui avait la réputation d'un vaillant 
homme, s'étant mis à la tête de trois cents Phliasiens, put 
tenir en échec ceux qui voulaient faire la paix et fut assez 
fort pour enfermer et tenir sous garde ceux dont il se 
défiait. Il put aussi contraindre les gens du peuple à monter 
la garde et les rendre fidèles en les surveillant. Il faisait 
souvent des sorties avec sa troupe et refoulait les gardes 
tantôt sur un point, tantôt sur un autre du mur de 
circonvallation. 23. Cependant lorsque ces hommes d'élite, 
malgré toutes leurs recherches, ne trouvèrent plus de 
vivres dans la ville, ils firent demander une trêve à Agésilas 
pour envoyer des députés à Lacédémone; car ils avaient 
décidé, disaient-ils, de s'en remettre aux autorités de 
Sparte pour faire de la ville ce qu'elles voudraient. 24. 
Irrité de se voir traiter comme un homme sans pouvoir, 
Agésilas envoya des courriers à ses amis à Sparte et 
s'arrangea pour qu'on s'en remît à lui de régler l'affaire de 
Phliunte, puis il accorda un sauf-conduit aux ambassadeurs. 
Mais il renforça la garde, pour que personne ne pût sortir 
de la ville. Malgré cela, Delphion et avec lui un esclave 
marqué au fer rouge, qui avait souvent dérobé des armes 
aux assiégeants, parvint à s'échapper pendant la nuit. 25. 
Quand les ambassadeurs furent revenus de Lacédémone, 
annonçant que l'Etat s'en remettait à Agésilas de décider à 
son gré du sort de Phliunte, celui-ci décida que cinquante 
hommes parmi les exilés et cinquante de la ville 
rechercheraient d'abord ceux de la ville auxquels il était 
juste de laisser la vie sauve et ceux qu'il était juste de 
mettre à mort, qu'ensuite ils établiraient des lois d'après 
lesquelles ils se gouverneraient. En attendant que ces 
décisions fussent exécutées, il laissa une garnison dans la 
ville avec six mois de solde pour les soldats, après quoi il 
licencia les alliés et ramena chez eux ses concitoyens. C'est 
ainsi que se termina la guerre de Phliunte : elle avait duré 
dix-huit mois. 26. De son côté, Polybiadès avait réduit les 
Olynthiens à la famine et à une condition tout à fait 
malheureuse, attendu qu'ils ne pouvaient plus tirer de 
vivres de leur pays ni s'en faire amener par mer. Il les 
contraignit ainsi à envoyer demander la paix à 
Lacédémone. Leurs députés étant arrivés, munis de pleins 
pouvoirs, conclurent un traité où ils s'engageaient à tenir 
pour ennemis et pour amis ceux des Lacédémoniens, à les 
suivre partout où ils les conduiraient et à être leurs alliés. 
Ils jurèrent de rester fidèles à ces conditions et s'en 
retournèrent chez eux. 27. La guerre avait tourné à 
l'avantage des Lacédémoniens : les Thébains et le reste des 
Béotiens leur étaient complètement soumis, les Corinthiens 
leur étaient devenus très fidèles, les Argiens avaient été 
humiliés, parce que le prétexte des mois sacrés ne leur 
servait plus de rien; les Athéniens étaient isolés. Ils avaient 
en outre châtié leurs alliés qui nourrissaient à leur égard de 
mauvais sentiments. Leur empire paraissait à présent établi 
d'une manière tout à fait glorieuse et assurée.
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