| [5,3,10] Ἡ δὲ τῶν Φλειασίων πόλις, ἐπαινεθεῖσα μὲν ὑπὸ τοῦ
 Ἀγησιπόλιδος ὅτι πολλὰ καὶ ταχέως αὐτῷ χρήματα εἰς τὴν
 στρατιὰν ἔδοσαν, νομίζουσα δ´ ἔξω ὄντος Ἀγησιπόλιδος οὐκ
 ἂν ἐξελθεῖν ἐπ´ αὐτοὺς Ἀγησίλαον, οὐδ´ ἂν γενέσθαι ὥστε
 ἅμα ἀμφοτέρους τοὺς βασιλέας ἔξω Σπάρτης εἶναι, θρασέως
 οὐδὲν τῶν δικαίων ἐποίουν τοῖς κατεληλυθόσιν. οἱ μὲν γὰρ
 δὴ φυγάδες ἠξίουν τὰ ἀμφίλογα ἐν ἔσῳ δικαστηρίῳ κρίνεσθαι·
 οἱ δὲ ἠνάγκαζον ἐν αὐτῇ τῇ πόλει διαδικάζεσθαι. λεγόντων
 δὲ τῶν κατεληλυθότων καὶ τίς αὕτη δίκη εἴη ὅπου αὐτοὶ οἱ
 ἀδικοῦντες δικάζοιεν, οὐδὲν εἰσήκουον. ἐκ τούτου μέντοι
 ἔρχονται εἰς Λακεδαίμονα οἱ κατελθόντες κατηγορήσοντες τῆς
 πόλεως, καὶ ἄλλοι δὲ τῶν οἴκοθεν συνηκολούθουν, λέγοντες
 ὅτι πολλοῖς καὶ τῶν πολιτῶν οὐ δοκοῖεν δίκαια πάσχειν.
 ἀγανακτήσασα δὲ τούτοις τῶν Φλειασίων ἡ πόλις ἐζημίωσε
 πάντας ὅσοι μὴ πεμπούσης τῆς πόλεως ἦλθον εἰς Λακεδαίμονα. 
 οἱ δὲ ζημιωθέντες οἴκαδε μὲν ὤκνουν ἀπιέναι, μένοντες
 δ´ ἐδίδασκον ὡς οὗτοι μὲν εἴησαν οἱ βιαζόμενοι ταῦτα, οἵπερ
 σφᾶς τε ἐξέβαλον καὶ Λακεδαιμονίους ἀπέκλεισαν, οὗτοι δὲ οἱ
 πριάμενοί τε τὰ σφέτερα καὶ βιαζόμενοι μὴ ἀποδιδόναι, οὗτοι
 δὲ καὶ νῦν διαπεπραγμένοι εἰσὶ ζημιωθῆναι σφᾶς αὐτοὺς εἰς
 Λακεδαίμονα ἐλθόντας, ὅπως τοῦ λοιποῦ μηδεὶς τολμῴη ἰέναι
 δηλώσων τὰ ἐν τῇ πόλει γιγνόμενα. τῷ δ´ ὄντι ὑβρίζειν
 δοκούντων τῶν Φλειασίων φρουρὰν φαίνουσιν ἐπ´ αὐτοὺς οἱ
 ἔφοροι. ἦν δὲ οὐ τῷ Ἀγησιλάῳ ἀχθομένῳ ταῦτα· καὶ γὰρ
 τῷ μὲν πατρὶ αὐτοῦ Ἀρχιδάμῳ ξένοι ἦσαν οἱ περὶ Ποδάνεμον,
 καὶ τότε τῶν κατεληλυθότων ἦσαν· αὐτῷ δὲ οἱ ἀμφὶ Προκλέα
 τὸν Ἱππονίκου. ὡς δὲ τῶν διαβατηρίων γενομένων οὐκ
 ἔμελλεν, ἀλλ´ ἐπορεύετο, πολλαὶ πρεσβεῖαι ἀπήντων καὶ 
 χρήματα ἐδίδοσαν, ὥστε μὴ ἐμβάλλειν. ὁ δὲ ἀπεκρίνατο
 ὅτι οὐχ ἵνα ἀδικοίη στρατεύοιτο, ἀλλ´ ὅπως τοῖς ἀδικουμένοις
 βοηθήσειεν. οἱ δὲ τελευτῶντες πάντα ἔφασκον ποιήσειν,
 ἐδέοντό τε μὴ ἐμβάλλειν. ὁ δὲ πάλιν ἔλεγεν ὡς οὐκ ἂν
 πιστεύσειε λόγοις, καὶ γὰρ τὸ πρότερον ψεύσασθαι αὐτούς,
 ἀλλ´ ἔργου τινὸς πιστοῦ δεῖν ἔφη. ἐρωτώμενος δὲ καὶ τί
 τοῦτ´ ἂν εἴη; πάλιν ἀπεκρίνατο· Ὅπερ καὶ πρόσθεν, ἔφη,
 ποιήσαντες οὐδὲν ὑφ´ ἡμῶν ἠδικήθητε. τοῦτο δὲ ἦν τὴν
 ἀκρόπολιν παραδοῦναι. οὐκ ἐθελόντων δὲ αὐτῶν τοῦτο
 ποιεῖν, ἐνέβαλέ τε {καὶ} εἰς τὴν χώραν καὶ ταχὺ περιτειχίσας
 ἐπολιόρκει αὐτούς. πολλῶν δὲ λεγόντων Λακεδαιμονίων
 ὡς ὀλίγων ἕνεκεν ἀνθρώπων πόλει ἀπεχθάνοιντο πλέον
 πεντακισχιλίων ἀνδρῶν· καὶ γὰρ δὴ ὅπως τοῦτ´ ἔνδηλον εἴη,
 οἱ Φλειάσιοι ἐν τῷ φανερῷ τοῖς ἔξω ἐκκλησίαζον· ὁ μέντοι
 Ἀγησίλαος πρὸς τοῦτο ἀντεμηχανήσατο. ὁπότε γὰρ ἐξίοιεν
 ἢ διὰ φιλίαν ἢ διὰ συγγένειαν τῶν φυγάδων, ἐδίδασκε
 συσσίτιά τε αὑτῶν κατασκευάζειν καὶ εἰς τὰ ἐπιτήδεια ἱκανὸν
 διδόναι, ὁπόσοι γυμνάζεσθαι ἐθέλοιεν· καὶ ὅπλα δὲ ἐκπορίζειν
 ἅπασι τούτοις διεκελεύετο, καὶ μὴ ὀκνεῖν εἰς ταῦτα χρήματα
 δανείζεσθαι. οἱ δὲ ταῦτα ὑπηρετοῦντες ἀπέδειξαν πλείους
 χιλίων ἀνδρῶν ἄριστα μὲν τὰ σώματα ἔχοντας, εὐτάκτους δὲ
 καὶ εὐοπλοτάτους· ὥστε τελευτῶντες οἱ Λακεδαιμόνιοι ἔλεγον
 ὡς τοιούτων δέοιντο συστρατιωτῶν.
 Καὶ Ἀγησίλαος μὲν δὴ περὶ ταῦτα ἦν. ὁ δὲ Ἀγησίπολις
 εὐθύς {τε} ἐκ τῆς Μακεδονίας προσιὼν ἔθετο πρὸς τῇ πόλει
 τῶν Ὀλυνθίων τὰ ὅπλα. ἐπεὶ δὲ οὐδεὶς ἀντεξῄει αὐτῷ, τότε
 τῆς Ὀλυνθίας εἴ τι ὑπόλοιπον ἦν ἐδῄου καὶ εἰς τὰς συμμαχίδας
 ἰὼν αὐτῶν ἔφθειρε τὸν σῖτον· Τορώνην δὲ καὶ προσβαλὼν
 εἷλε κατὰ κράτος. ἐν δὲ τούτοις ὄντα κατὰ θέρους ἀκμὴν
 καῦμα περιφλεγὲς λαμβάνει αὐτόν. ὡς δὲ πρόσθεν ἑορακότα
 τὸ ἐν Ἀφύτει τοῦ Διονύσου ἱερὸν ἔρως αὐτὸν τότ´ ἔσχε τῶν 
 τε σκιερῶν σκηνημάτων καὶ τῶν λαμπρῶν καὶ ψυχρῶν ὑδάτων.
 ἐκομίσθη μὲν οὖν ἐκεῖσε ἔτι ζῶν, ὅμως μέντοι ἑβδομαῖος ἀφ´
 οὗ ἔκαμεν ἔξω τοῦ ἱεροῦ ἐτελεύτησε. καὶ ἐκεῖνος μὲν ἐν
 μέλιτι τεθεὶς καὶ κομισθεὶς οἴκαδε ἔτυχε τῆς βασιλικῆς ταφῆς.
 | [5,3,10] Cependant la ville de Phliunte, soit parce qu'elle avait reçu 
les éloges d'Agèsipolis pour lui avoir donné sans se faire prier de 
grosses sommes d'argent pour son expédition, soit parce qu'elle 
croyait qu'Agèsipolis étant dehors, Agésilas ne sortirait pas contre 
elle et qu'on ne pouvait présumer que les deux rois à la fois 
s'absenteraient de Sparte, refusait hardiment de faire justice aux exilés 
qui étaient rentrés. Les exilés en effet demandaient que les 
litiges fussent tranchés dans un tribunal impartial, et on les 
contraignait à se faire juger dans la ville même. Ils avaient 
beau dire : « Quelle justice y a-t-il, quand ce sont les 
auteurs mêmes de l'injustice qui sont juges ? » On ne les 
écoutait pas. 11. Alors ils se rendirent à Lacédémone pour 
porter plainte contre leur ville. D'autres habitants de 
Phliunte les accompagnaient pour témoigner qu'un grand 
nombre de citoyens aussi trouvaient injuste le traitement 
qu'on leur infligeait. Mais l'État de Phliunte, irrité contre 
eux, condamna à l'amende tous ceux qui étaient allés à 
Lacédémone, sans être chargés d'une mission officielle. 12. 
Les condamnés, peu pressés de rentrer chez eux, restèrent 
à Sparte, représentant aux Lacédémoniens que les auteurs 
de ces procédés arbitraires étaient ceux-là mêmes qui les 
avaient chassés et avaient fermé les portes aux 
Lacédémoniens, que c’étaient ceux qui avaient acheté leurs 
biens et qui recouraient à la violence pour ne pas les 
rendre, qu'enfin c'étaient ceux qui venaient de faire 
décerner une amende contre eux, pour être venus à 
Lacédémone afin qu'à l'avenir personne n'osât venir 
dévoiler ce qui se passait dans la ville. Les éphores 
trouvant que les Phliasiens se comportaient en vrais tyrans, 
décrétèrent une levée contre eux. Agésilas leur vit prendre 
cette décision sans déplaisir, parce que la famille de 
Podanémos, qui faisait partie des exilés rentrés, avait été 
liée d'hospitalité avec Archidamos, son père, et que lui-même 
était l'hôte de la famille de Proclès, fils d'Hipponicos. 
14. Les sacrifices du départ achevés, Agésilas ne perdit pas 
de temps et se mit en route. Plusieurs députations vinrent 
à sa rencontre et offrirent de l'argent pour éviter l'invasion. 
Il répondit qu'il ne s'était pas mis en campagne pour 
commettre des injustices, mais pour secourir ceux qui en 
étaient victimes. 15. À la fin, ils lui firent dire qu'ils étaient 
prêts à tout faire et le prièrent de ne pas envahir leur pays. 
Il répondit qu'il ne pouvait se fier à des paroles, attendu 
qu'ils avaient déjà manqué de foi, et qu'il lui fallait un acte 
pour gage. Ils demandèrent de quel acte il voulait parler. 
« De celui, répondit-il, que vous avez déjà fait sans souffrir 
aucun dommage de notre part. » Il voulait dire la livraison 
de la citadelle. 16. Les Phliasiens ayant refusé de s'exécuter, il 
envahit leur territoire, éleva rapidement un mur de 
circonvallation autour de la ville et la bloqua. Beaucoup de 
Lacédémoniens disaient que pour un petit nombre 
d'individus on s'exposait à la haine d'une ville qui comptait 
plus de cinq mille combattants, et en effet, pour qu'on vît 
bien leur nombre, les Phliasiens tenaient leurs assemblées 
en un lieu visible de ceux du dehors. Voici ce qu'Agésilas 
imagina pour parer ce reproche. 17. Toutes les fois que des 
amis ou des parents sortaient de la ville, il les engageait à 
organiser entre eux des repas en commun et faisait donner 
des moyens de subsistance suffisants à ceux qui voulaient 
s'exercer à la guerre. Il recommanda aussi qu'on fournît 
des armes à tous et qu'on n'hésitât pas à emprunter de 
l'argent pour cela. Ils se prêtèrent à ses vues et formèrent 
un corps de plus de mille hommes remarquablement 
vigoureux, disciplinés et bien armés, si bien qu'à la fin les 
Lacédémoniens convinrent qu'ils ne pouvaient se passer de 
pareils compagnons d'armes. 18. Tandis qu'Agésilas était 
ainsi occupé, Agèsipolis se dirigeait tout droit de la 
Macédoine sur Olynthe et faisait halte près de la ville. 
Comme personne ne sortait à sa rencontre, il ravagea tout 
ce qui restait du territoire des Olynthiens et, passant sur les 
terres de leurs alliés, il saccagea leurs moissons. Il attaqua 
aussi Toronè et la prit de vive force. 19. Tandis qu'il était 
engagé dans ces opérations, au fort de l'été, il fut atteint 
d'une fièvre brûlante. Comme il avait vu auparavant le 
temple de Dionysos à Aphytis, il fut pris du désir d'en 
revoir les ombrages et les eaux limpides et fraîches. On l'y 
transporta encore vivant, mais le septième jour de sa 
maladie, il mourut hors du temple. On le mit dans le miel et 
on le transporta à Sparte où il reçut la sépulture réservée 
aux rois. 
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