| [5,3,0] Ἅμα δὲ τῷ ἦρι ὑποφαινομένῳ οἱ μὲν Ὀλύνθιοι ἱππεῖς
 ὄντες ὡς ἑξακόσιοι κατεδεδραμήκεσαν εἰς τὴν Ἀπολλωνίαν
 ἅμα μεσημβρίᾳ καὶ διεσπαρμένοι ἐλεηλάτουν· ὁ δὲ Δέρδας
 ἐτύγχανε ταύτῃ τῇ ἡμέρᾳ ἀφιγμένος μετὰ τῶν ἱππέων τῶν
 ἑαυτοῦ καὶ ἀριστοποιούμενος ἐν τῇ Ἀπολλωνίᾳ. ὡς δ´ εἶδε 
 τὴν καταδρομήν, ἡσυχίαν {τε} εἶχε, τούς θ´ ἵππους ἐπεσκευασμένους 
 καὶ τοὺς ἀμβάτας ἐξωπλισμένους ἔχων. ἐπειδὴ
 δὲ καταφρονητικῶς οἱ Ὀλύνθιοι καὶ εἰς τὸ προάστιον καὶ
 εἰς αὐτὰς τὰς πύλας ἤλαυνον, τότε δὴ συντεταγμένους ἔχων
 ἐξελαύνει. οἱ δὲ ὡς εἶδον, εἰς φυγὴν ὥρμησαν. ὁ δ´ ὡς
 ἅπαξ ἐτρέψατο, οὐκ ἀνῆκεν ἐνενήκοντα στάδια διώκων καὶ
 ἀποκτιννύς, ἕως πρὸς αὐτὸ κατεδίωξε τῶν Ὀλυνθίων τὸ τεῖχος. 
 καὶ ἐλέγετο ὁ Δέρδας ἀποκτεῖναι ἐν τούτῳ τῷ ἔργῳ
 περὶ ὀγδοήκοντα ἱππέας. καὶ ἀπὸ τούτου τειχήρεις τε
 μᾶλλον ἦσαν οἱ πολέμιοι καὶ τῆς χώρας ὀλίγην παντελῶς
 εἰργάζοντο. προϊόντος δὲ τοῦ χρόνου, καὶ τοῦ Τελευτίου
 ἐστρατευμένου πρὸς τὴν τῶν Ὀλυνθίων πόλιν, ὡς εἴ τι δένδρον 
 ὑπόλοιπον εἴη ἤ τι εἰργασμένον τοῖς πολεμίοις, φθείροι,
 ἐξελθόντες οἱ Ὀλύνθιοι ἱππεῖς ἥσυχοι πορευόμενοι διέβησαν
 τὸν παρὰ τὴν πόλιν ῥέοντα ποταμόν, καὶ ἐπορεύοντο ἡσυχῇ
 πρὸς τὸ ἐναντίον στράτευμα. ὡς δ´ εἶδεν ὁ Τελευτίας,
 ἀγανακτήσας τῇ τόλμῃ αὐτῶν εὐθὺς Τλημονίδαν τὸν τῶν
 πελταστῶν ἄρχοντα δρόμῳ φέρεσθαι εἰς αὐτοὺς ἐκέλευσεν.
 οἱ δὲ Ὀλύνθιοι ὡς εἶδον προθέοντας τοὺς πελταστάς, ἀναστρέψαντες 
 ἀπεχώρουν ἥσυχοι, καὶ διέβησαν πάλιν τὸν
 ποταμόν. οἱ δ´ ἠκολούθουν μάλα θρασέως, καὶ ὡς φεύγουσι
 διώξοντες ἐπιδιέβαινον. ἔνθα δὴ οἱ Ὀλύνθιοι ἱππεῖς, ἡνίκα
 ἔτι εὐχείρωτοι αὐτοῖς ἐδόκουν εἶναι οἱ διαβεβηκότες, ἀναστρέψαντες 
 ἐμβάλλουσιν αὐτοῖς, καὶ αὐτόν τε ἀπέκτειναν
 τὸν Τλημονίδαν καὶ τῶν ἄλλων πλείους ἢ ἑκατόν. ὁ δὲ
 Τελευτίας ὡς εἶδε τὸ γιγνόμενον, ὀργισθεὶς ἀναλαβὼν τὰ
 ὅπλα ἦγε μὲν ταχὺ τοὺς ὁπλίτας, διώκειν δὲ καὶ τοὺς πελταστὰς 
 ἐκέλευε καὶ τοὺς ἱππέας καὶ μὴ ἀνιέναι. πολλοὶ
 μὲν οὖν δὴ καὶ ἄλλοι τοῦ καιροῦ ἐγγυτέρω τείχους διώξαντες 
 κακῶς ἀπεχώρησαν, καὶ ἐκεῖνοι δ´ ἐπεὶ ἀπὸ τῶν πύργων
 ἐβάλλοντο, ἀποχωρεῖν τε ἠναγκάζοντο τεθορυβημένως καὶ
 προφυλάττεσθαι τὰ βέλη. ἐν τούτῳ δὴ οἱ Ὀλύνθιοι ἐπεξελαύνουσι 
 μὲν τοὺς ἱππέας, ἐβοήθουν δὲ καὶ οἱ πελτασταί· 
 τέλος δὲ καὶ οἱ ὁπλῖται ἐπεξέθεον, καὶ τεταραγμένῃ
 τῇ φάλαγγι προσπίπτουσι. καὶ ὁ μὲν Τελευτίας ἐνταῦθα
 μαχόμενος ἀποθνῄσκει. τούτου δὲ γενομένου εὐθὺς καὶ οἱ
 ἀμφ´ αὐτὸν ἐνέκλιναν, καὶ οὐδεὶς ἔτι ἵστατο, ἀλλὰ πάντες
 ἔφευγον, οἱ μὲν ἐπὶ Σπαρτώλου, οἱ δὲ ἐπὶ Ἀκάνθου, οἱ δὲ
 εἰς Ἀπολλωνίαν, οἱ πλεῖστοι δὲ εἰς Ποτείδαιαν. ὡς δ´
 ἄλλος ἄλλῃ ἔφευγον, οὕτω καὶ οἱ πολέμιοι ἄλλος ἄλλοσε
 διώκοντες παμπλήθεις ἀπέκτειναν ἀνθρώπους καὶ ὅτιπερ
 ὄφελος ἦν τοῦ στρατεύματος.
 Ἐκ μέντοι γε τῶν τοιούτων παθῶν {ὡς} ἐγώ φημι ἀνθρώπους 
 παιδεύεσθαι μάλιστα μὲν οὖν ὡς οὐδ´ οἰκέτας χρὴ
 ὀργῇ κολάζειν· πολλάκις γὰρ καὶ δεσπόται ὀργιζόμενοι μείζω
 κακὰ ἔπαθον ἢ ἐποίησαν· ἀτὰρ ἀντιπάλοις τὸ μετ´ ὀργῆς
 ἀλλὰ μὴ γνώμῃ προσφέρεσθαι ὅλον ἁμάρτημα. ἡ μὲν γὰρ
 ὀργὴ ἀπρονόητον, ἡ δὲ γνώμη σκοπεῖ οὐδὲν ἧττον μή τι
 πάθῃ ἢ ὅπως βλάψῃ τι τοὺς πολεμίους.
 Τοῖς δ´ οὖν Λακεδαιμονίοις, ἐπεὶ ἤκουσαν τὸ πρᾶγμα,
 βουλευομένοις ἐδόκει οὐ φαύλην πεμπτέον δύναμιν εἶναι,
 ὅπως τό τε φρόνημα τῶν νενικηκότων κατασβεσθείη καὶ μὴ
 μάτην τὰ πεποιημένα γένοιτο. οὕτω δὲ γνόντες ἡγεμόνα
 μὲν Ἀγησίπολιν τὸν βασιλέα ἐκπέμπουσι, μετ´ αὐτοῦ δὲ
 ὥσπερ Ἀγησιλάου εἰς τὴν Ἀσίαν τριάκοντα Σπαρτιατῶν.
 πολλοὶ δὲ αὐτῷ καὶ τῶν περιοίκων ἐθελονταὶ καλοὶ κἀγαθοὶ
 ἠκολούθουν, καὶ ξένοι τῶν τροφίμων καλουμένων, καὶ νόθοι
 τῶν Σπαρτιατῶν, μάλα εὐειδεῖς τε καὶ τῶν ἐν τῇ πόλει καλῶν
 οὐκ ἄπειροι. συνεστρατεύοντο δὲ καὶ ἐκ τῶν συμμαχίδων
 πόλεων ἐθελονταί, καὶ Θετταλῶν γε ἱππεῖς, γνωσθῆναι τῷ 
 Ἀγησιπόλιδι βουλόμενοι, καὶ Ἀμύντας δὲ καὶ Δέρδας ἔτι
 προθυμότερον ἢ πρόσθεν. Ἀγησίπολις μὲν δὴ ταῦτα πράττων
 ἐπορεύετο ἐπὶ τὴν Ὄλυνθον.
 | [5,3,0] CHAPITRE III.
1. A l'approche du printemps, les cavaliers olynthiens, au 
nombre d'environ six cents firent une incursion sur le 
territoire d'Apollonia vers le milieu du jour et se 
dispersèrent pour le piller. Or justement ce jour-là, Derdas 
était venu à Apollonia avec ses cavaliers et y déjeunait. En 
voyant cette incursion, il ne bougea pas, tout en gardant 
ses chevaux harnachés et ses cavaliers revêtus de leurs 
armes. Mais quand les Olynthiens vinrent chevaucher 
insolemment dans le faubourg et aux portes mêmes de la 
ville, à ce moment il s'élança dehors avec ses hommes 
rangés en bataille. 2. À sa vue, les ennemis prirent la fuite; 
mais quand ils eurent tourné bride, il ne cessa point de les 
poursuivre et d'en tuer l'espace de quatre-vingt-dix stades, 
jusqu'à ce qu'il les eût ramenés au rempart d'Olynthe. On 
dit que Derdas leur tua en cette affaire près de quatre-vingts 
cavaliers. Dès lors, l'ennemi resta davantage à l'abri 
de ses remparts et ne cultiva plus qu'une toute petite partie 
de son territoire. 3. Comme la saison s'avançait, Téleutias 
marcha contre la ville d'Olynthe, pour détruire les arbres 
qui pouvaient rester et les cultures de l'ennemi. Alors les 
cavaliers olynthiens sortirent et, cheminant tranquillement, 
traversèrent le fleuve qui coule près de la ville, et 
s'avancèrent en silence vers l'armée ennemie. À cette vue, 
Téleutias, indigné de leur audace, ordonna aussitôt à 
Tlèmonidas, chef des peltastes, de se porter contre eux au 
pas de course. 4. Les Olynthiens, voyant les peltastes 
courir sur eux, tournèrent bride, se retirèrent 
tranquillement et retraversèrent le fleuve. Les autres les 
suivirent avec une grande audace, et, croyant qu'ils 
fuyaient, ils passèrent le fleuve pour les poursuivre. Là, les 
cavaliers olynthiens, profitant du moment où ceux qui 
venaient de traverser leur paraissaient encore faciles à 
culbuter, firent volte-face, les chargèrent et tuèrent 
Tlèmonidas lui-même avec plus de cent de ses hommes. 5. 
En voyant ce qui se passait, Téleutias, transporté de colère, 
saisit ses armes et fit avancer rapidement ses hoplites, en 
ordonnant aux peltastes et aux cavaliers de poursuivre 
l'ennemi et de ne point le lâcher. Il est arrivé souvent que 
des troupes qui poursuivaient l'adversaire trop près de ses 
remparts, aient dû faire une retraite désastreuse. En cette 
occasion aussi, les hommes, frappés du haut des tours, 
furent forcés de battre en retraite en désordre en se 
protégeant contre les traits. 6. À ce moment, les Olynthiens 
font sortir leur cavalerie et la font soutenir par les 
peltastes; à la fin, les hoplites aussi sortent en courant et 
tombent sur la phalange en désordre. Téleutias est tué en 
combattant, sur quoi ceux qui l'entouraient lâchent pied 
aussitôt, et personne ne résiste plus; tous s'enfuient, les 
uns à Spartolos, les autres à Acanthos, d'autres à 
Apollonia, mais la plupart à Potidée. Comme ils fuyaient 
dans des directions différentes, l'ennemi les poursuivit 
partout et tua une très grande quantité d'hommes et 
justement les plus capables de l'armée. 7. De tels 
désastres doivent, selon moi, apprendre d'abord aux 
hommes que, lorsqu'on veut punir, même un esclave, il ne 
faut pas le faire sous le coup de la colère; car souvent des 
maîtres aveuglés par la colère se sont fait plus de mal à 
eux-mêmes qu'ils n'en ont fait aux autres. Mais à la guerre 
en particulier, c'est toujours une faute de se laisser guider 
par la colère, au lieu de la raison, car la colère est 
imprévoyante, tandis que la raison ne cherche pas moins à 
éviter les revers qu'à nuire à l'ennemi. 8. Quand les 
Lacédémoniens surent l'affaire, ils décidèrent après 
délibération d'envoyer des forces importantes, tant pour 
réprimer l'orgueil des vainqueurs que pour ne pas perdre le 
résultat de leurs efforts. Dans cette vue, ils envoient le roi 
Agèsipolis comme chef de l'expédition et lui adjoignent 
trente Spartiates, comme ils l'avaient fait pour Agésilas lors 
de son expédition en Asie. 9. Beaucoup de périèques, 
hommes de distinction, le suivirent en qualité de 
volontaires, ainsi que des étrangers, de ceux qu'on appelle 
trophimes, et des bâtards de Spartiates, 
hommes de bonne mine et qui avaient eu part à la noble 
éducation de l'État. Des volontaires des villes alliées se 
joignirent à l'expédition, ainsi que des cavaliers thessaliens, 
désireux d'être connus d'Agèsipolis, puis Amyntas et 
Derdas qui vinrent avec plus d'empressement encore 
qu'auparavant. 
 |