[4,6,10] Καὶ ἐν ᾧ μὲν ἐσφαγιάζετο, μάλα κατεῖχον βάλλοντες καὶ ἀκοντίζοντες οἱ
Ἀκαρνᾶνες, καὶ ἐγγὺς προσιόντες πολλοὺς ἐτίτρωσκον. Ἐπεὶ δὲ παρήγγειλεν,
ἔθει μὲν ἐκ τῶν ὁπλιτῶν τὰ πεντεκαίδεκα ἀφ᾽ ἥβης, ἤλαυνον δὲ οἱ ἱππεῖς, αὐτὸς
δὲ σὺν τοῖς ἄλλοις ἠκολούθει.
(11) Οἱ μὲν οὖν ὑποκαταβεβηκότες τῶν Ἀκαρνάνων καὶ ἀκροβολιζόμενοι ταχὺ
ἐνέκλιναν καὶ ἀπέθνῃσκον φεύγοντες πρὸς τὸ ἄναντες· ἐπὶ μέντοι τοῦ ἀκροτάτου
οἱ ὁπλῖται ἦσαν τῶν Ἀκαρνάνων παρατεταγμένοι καὶ τῶν πελταστῶν τὸ πολύ,
καὶ ἐνταῦθα ἐπέμενον, καὶ τά τε ἄλλα βέλη ἠφίεσαν καὶ τοῖς δόρασιν
ἐξακοντίζοντες ἱππέας τε κατέτρωσαν καὶ ἵππους τινὰς ἀπέκτειναν. Ἐπεὶ μέντοι
μικροῦ ἔδεον ἤδη ἐν χερσὶ τῶν Λακεδαιμονίων ὁπλιτῶν εἶναι, ἐνέκλιναν, καὶ
ἀπέθανον αὐτῶν ἐν ἐκείνῃ τῇ ἡμέρᾳ περὶ τριακοσίους.
(12) Τούτων δὲ γενομένων ὁ Ἀγησίλαος τροπαῖον ἐστήσατο. Καὶ τὸ ἀπὸ τούτου
περιιὼν κατὰ τὴν χώραν ἔκοπτε καὶ ἔκαε· πρὸς ἐνίας δὲ τῶν πόλεων καὶ
προσέβαλλεν, ὑπὸ τῶν Ἀχαιῶν ἀναγκαζόμενος, οὐ μὴν εἷλέ γε οὐδεμίαν. Ἡνίκα
δὲ ἤδη ἐπεγίγνετο τὸ μετόπωρον, ἀπῄει ἐκ τῆς χώρας.
(13) Οἱ δὲ Ἀχαιοὶ πεποιηκέναι τε οὐδὲν ἐνόμιζον αὐτόν, ὅτι πόλιν οὐδεμίαν
προσειλήφει οὔτε ἑκοῦσαν οὔτε ἄκουσαν, ἐδέοντό τε, εἰ μή τι ἄλλο, ἀλλὰ
τοσοῦτόν γε χρόνον καταμεῖναι αὐτόν, ἕως ἂν τὸν σπορητὸν διακωλύσῃ τοῖς
Ἀκαρνᾶσιν. Ὁ δὲ ἀπεκρίνατο ὅτι τὰ ἐναντία λέγοιεν τοῦ συμφέροντος. « Ἐγὼ μὲν
γάρ, » ἔφη, « στρατεύομαι πάλιν δεῦρο εἰς τὸ ἐπιὸν θέρος· οὗτοι δὲ ὅσῳ ἂν
πλείω σπείρωσι, τοσούτῳ μᾶλλον τῆς εἰρήνης ἐπιθυμήσουσι. »
(14) Ταῦτα δ᾽ εἰπὼν ἀπῄει πεζῇ δι᾽ Αἰτωλίας τοιαύτας ὁδοὺς ἃς οὔτε πολλοὶ οὔτε
ὀλίγοι δύναιντ᾽ ἂν ἀκόντων Αἰτωλῶν πορεύεσθαι· ἐκεῖνον μέντοι εἴασαν διελθεῖν·
ἤλπιζον γὰρ Ναύπακτον αὐτοῖς συμπράξειν ὥστ᾽ ἀπολαβεῖν. Ἐπειδὴ δὲ ἐγένετο
κατὰ τὸ Ῥίον, ταύτῃ διαβὰς οἴκαδε ἀπῆλθε· καὶ γὰρ τὸν ἐκ Καλυδῶνος ἔκπλουν
εἰς Πελοπόννησον οἱ Ἀθηναῖοι ἐκώλυον τριήρεσιν ὁρμώμενοι ἐξ Οἰνιαδῶν.
| [4,6,10] Pendant qu'il sacrifiait, les Acarnaniens, à coups de pierres et de javelines, pressaient
vivement ses soldats et s'approchant de plus près, ils en blessèrent beaucoup. Mais dès qu'il
en eut donné l'ordre, les hoplites des quinze plus jeunes classes prirent leur course, les
cavaliers s'élancèrent et lui-même suivit avec le reste des troupes.
11. Alors ceux des Acarnaniens qui étaient graduellement descendus et qui lançaient des traits
de loin se replièrent en hâte et furent tués en fuyant vers les hauteurs. Cependant les hoplites
des Acarnaniens et le gros des peltastes, rangés en bataille sur le point le plus élevé,
attendaient l'ennemi de pied ferme et non seulement ils lançaient leurs traits, mais encore ils se
servaient de leurs lances comme de javelots, et ils blessèrent ainsi des cavaliers et tuèrent
quelques chevaux. Mais quand ils furent sur le point d'en venir aux mains avec les hoplites
lacédémoniens, ils lâchèrent pied et perdirent en cette journée près de trois cents des leurs.
12. Là-dessus, Agésilas érigea un trophée, puis, se jetant de-ci de-là sur le pays, il coupa et
brûla tout. Il attaqua même quelques villes, contraint à le faire par les Achéens, mais il n'en prit
aucune. Enfin comme l'arrière-saison approchait, il évacua le pays.
13. Cependant les Achéens estimaient qu'il n'avait rien fait, parce qu'il n'avait pris aucune ville,
ni de gré, ni de force. Aussi le prièrent-ils, s'il ne voulait pas faire autre chose, de rester du
moins assez longtemps pour empêcher les Acarnaniens d'ensemencer leurs terres. Il leur
répondit que leur demande était contraire à leur intérêt. « Je reviendrai ici l'été prochain, dit-il;
et plus les ennemis auront semé, plus ils désireront la paix. »
14. Cela dit, il se retira par terre à travers l'Etolie, par des routes où l'on ne pouvait passer ni
avec beaucoup ni avec peu de troupes contre le gré des Étoliens. Mais ils le laissèrent passer
dans l'espoir qu'il les aiderait à reprendre Naupacte. Arrivé au Rhion, il traversa le détroit pour
regagner son pays; car les Athéniens barraient le passage de Calydon au Péloponnèse avec
des trières venues des Oiniades.
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