[3,1,15] (15) Ταῦτα δὲ ποιήσας Σκῆψιν καὶ Γέργιθα ἐχυρὰς πόλεις κατέσχεν, ἔνθα καὶ τὰ
χρήματα μάλιστα ἦν τῇ Μανίᾳ. Αἱ δ᾽ ἄλλαι πόλεις οὐκ ἐδέχοντο αὐτόν, ἀλλὰ
Φαρναβάζῳ ἔσῳζον αὐτὰς οἱ ἐνόντες φρουροί. ἐκ δὲ τούτου ὁ Μειδίας πέμψας
δῶρα τῷ Φαρναβάζῳ ἠξίου ἔχειν τὴν χώραν ὥσπερ ἡ Μανία. Ὁ δ᾽ ἀπεκρίνατο
φυλάττειν αὐτά, ἔστ᾽ ἂν αὐτὸς ἐλθὼν σὺν αὐτῷ ἐκείνῳ λάβῃ τὰ δῶρα· οὐ γὰρ ἂν
ἔφη ζῆν βούλεσθαι μὴ τιμωρήσας Μανίᾳ.
(16) Ὁ δὲ Δερκυλίδας ἐν τούτῳ τῷ καιρῷ ἀφικνεῖται, καὶ εὐθὺς μὲν ἐν μιᾷ ἡμέρᾳ
Λάρισαν καὶ Ἁμαξιτὸν καὶ Κολωνὰς τὰς ἐπιθαλαττίους πόλεις ἑκούσας
παρέλαβε· πέμπων δὲ καὶ πρὸς τὰς Αἰολίδας πόλεις ἠξίου ἐλευθεροῦσθαί τε
αὐτὰς καὶ εἰς τὰ τείχη δέχεσθαι καὶ συμμάχους γίγνεσθαι. Οἱ μὲν οὖν Νεανδρεῖς
καὶ Ἰλιεῖς καὶ Κοκυλῖται ἐπείθοντο· καὶ γὰρ οἱ φρουροῦντες Ἕλληνες ἐν αὐταῖς,
ἐπεὶ ἡ Μανία ἀπέθανεν, οὐ πάνυ τι καλῶς περιείποντο·
(17) Ὁ δ᾽ ἐν Κεβρῆνι, μάλα ἰσχυρῷ χωρίῳ, τὴν φυλακὴν ἔχων, νομίσας, εἰ
διαφυλάξειε Φαρναβάζῳ τὴν πόλιν, τιμηθῆναι ἂν ὑπ᾽ ἐκείνου, οὐκ ἐδέχετο τὸν
Δερκυλίδαν. Ὁ δὲ ὀργιζόμενος παρεσκευάζετο προσβάλλειν. Ἐπεὶ δὲ θυομένῳ
αὐτῷ οὐκ ἐγίγνετο τὰ ἱερὰ τῇ πρώτῃ, τῇ ὑστεραίᾳ πάλιν ἐθύετο. Ὡς δὲ οὐδὲ
ταῦτα ἐκαλλιερεῖτο, πάλιν τῇ τρίτῃ· καὶ μέχρι τεττάρων ἡμερῶν ἐκαρτέρει
θυόμενος, μάλα χαλεπῶς φέρων· ἔσπευδε γὰρ πρὶν Φαρνάβαζον βοηθῆσαι
ἐγκρατὴς γενέσθαι πάσης τῆς Αἰολίδος.
(18) Ἀθηνάδας δέ τις Σικυώνιος λοχαγός, νομίσας τὸν μὲν Δερκυλίδαν φλυαρεῖν
διατρίβοντα, αὐτὸς δ᾽ ἱκανὸς εἶναι τὸ ὕδωρ ἀφελέσθαι τοὺς Κεβρηνίους,
προσδραμὼν σὺν τῇ ἑαυτοῦ τάξει ἐπειρᾶτο τὴν κρήνην συγχοῦν. Οἱ δὲ ἔνδοθεν
ἐπεξελθόντες αὐτόν τε συνέτρωσαν καὶ δύο ἀπέκτειναν, καὶ τοὺς ἄλλους
παίοντες καὶ βάλλοντες ἀπήλασαν. Ἀχθομένου δὲ τοῦ Δερκυλίδου, καὶ
νομίζοντος ἀθυμοτέραν καὶ τὴν προσβολὴν ἔσεσθαι, ἔρχονται ἐκ τοῦ τείχους
παρὰ τῶν Ἑλλήνων κήρυκες, καὶ εἶπον ὅτι ἃ μὲν ὁ ἄρχων ποιοίη οὐκ ἀρέσκοι
σφίσιν, αὐτοὶ δὲ βούλοιντο σὺν τοῖς Ἕλλησι μᾶλλον ἢ σὺν τῷ βαρβάρῳ εἶναι.
(19) Ἔτι δὲ διαλεγομένων αὐτῶν ταῦτα, παρὰ τοῦ ἄρχοντος αὐτῶν ἧκε λέγων ὅτι
ὅσα λέγοιεν οἱ πρόσθεν καὶ αὐτῷ δοκοῦντα λέγοιεν. Ὁ οὖν Δερκυλίδας εὐθὺς
ὥσπερ ἔτυχε κεκαλλιερηκὼς ταύτῃ τῇ ἡμέρᾳ, ἀναλαβὼν τὰ ὅπλα ἡγεῖτο πρὸς
τὰς πύλας· οἱ δ᾽ ἀναπετάσαντες ἐδέξαντο. καταστήσας δὲ καὶ ἐνταῦθα
φρουροὺς εὐθὺς ᾔει ἐπὶ τὴν Σκῆψιν καὶ τὴν Γέργιθα.
| [3,1,15] 15. Cela fait, il s'empara des places fortes de Scepsis et de Gergis, où Mania tenait la plus
grande partie de ses trésors. Les autres villes refusèrent de le recevoir et leurs garnisons les
conservèrent à Pharnabaze. Ensuite Meidias envoya des présents à Pharnabaze, en lui
demandant de lui confier la province comme il l'avait fait à Mania. Pharnabaze lui répondit de
les garder jusqu'à ce qu'il vînt lui-même se saisir de ses dons avec sa personne; car il ne
voulait pas vivre, disait-il, sans venger Mania.
16. Ce fut à ce moment que Dercylidas arriva. Aussitôt et le même jour il prit possession de
Larisa, d'Hamaxitos et de Colones, villes maritimes qui se donnèrent à lui. Il députa ensuite aux
villes d'Éolide, leur demandant de reprendre leur indépendance, de le recevoir dans leurs murs
et de devenir ses alliés. Les habitants de Néandria, d'Ilion et de Cocylion se rendirent à ses
propositions; car les garnisons grecques qui s'y trouvaient n'étaient plus guère bien traitées,
depuis la mort de Mania.
17. Mais le commandant de celle de Cébrène, place très forte, espérant qu'il serait récompensé
par Pharnabaze, s'il lui conservait la ville, ne reçut pas Dercylidas. Celui-ci, irrité, se prépara à
l'attaquer. Mais comme les sacrifices qu'il offrit ne se montrèrent pas favorables le premier jour,
il sacrifia de nouveau le lendemain. Les présages étant toujours défavorables, il recommença le
troisième jour, et continua quatre jours de suite à consulter les victimes, très affecté de ce
retard, car il avait hâte de réduire l'Éolide tout entière avant l'arrivée de Pharnabaze.
18. Un certain Athènadas, lochage sicyonien, trouvant que Dercylidas perdait son temps à des
bagatelles et se croyant capable d'enlever l'eau aux Cébrèniens, s'élança avec sa compagnie
pour essayer de combler la source. Mais les assiégés firent une sortie, le blessèrent lui-même
et lui tuèrent deux hommes et repoussèrent les autres à force de coups et de traits. Dercylidas
en fut contrarié; car il pensait que ses soldats auraient moins de coeur à l'attaque, lorsqu'il
arriva du rempart des hérauts envoyés par les Grecs pour déclarer qu'ils désapprouvaient la
conduite de leur chef et qu'ils préféraient pour leur part marcher avec les Grecs plutôt qu'avec
le barbare.
19. Ils étaient en pourparlers qu'un émissaire de leur chef se présenta et dit que celui-ci
approuvait lui-même les propositions que ses hommes venaient d'apporter. Aussitôt Dercylidas,
qui avait justement ce jour-là obtenu des présages favorables, fit prendre les armes à ses
troupes et les conduisit aux portes de la ville. On les lui ouvrit et on le reçut. Il mit dans cette
place aussi une garnison et marcha aussitôt sur Scepsis et Gergis.
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