[3,5,20] (20) Ὡς δὲ ἄνω ἤδη ἦσαν διώκοντες καὶ δυσχωρία τε καὶ στενοπορία
ὑπελάμβανεν αὐτούς, ὑποστρέψαντες οἱ ὁπλῖται ἠκόντιζόν τε καὶ ἔβαλλον. Ὡς δὲ
ἔπεσον αὐτῶν δύο ἢ τρεῖς οἱ πρῶτοι καὶ ἐπὶ τοὺς λοιποὺς ἐπεκυλίνδουν
πέτρους εἰς τὸ κάταντες καὶ πολλῇ προθυμίᾳ ἐνέκειντο, ἐτρέφθησαν οἱ Θηβαῖοι
ἀπὸ τοῦ κατάντους καὶ ἀποθνῄσκουσιν αὐτῶν πλείους ἢ διακόσιοι.
(21) Ταύτῃ μὲν οὖν τῇ ἡμέρᾳ οἱ Θηβαῖοι ἠθύμουν, νομίζοντες οὐκ ἐλάττω κακὰ
πεπονθέναι ἢ πεποιηκέναι· τῇ δ᾽ ὑστεραίᾳ ἐπεὶ ᾔσθοντο ἀπεληλυθότας ἐν νυκτὶ
τούς τε Φωκέας καὶ τοὺς ἄλλους ἅπαντας οἴκαδε ἑκάστους, ἐκ τούτου μεῖζον δὴ
ἐφρόνουν ἐπὶ τῷ γεγενημένῳ. Ἐπεὶ δ᾽ αὖ ὁ Παυσανίας ἀνεφαίνετο ἔχων τὸ ἐκ
Λακεδαίμονος στράτευμα, πάλιν αὖ ἐν μεγάλῳ κινδύνῳ ἡγοῦντο εἶναι, καὶ
πολλὴν ἔφασαν σιωπήν τε καὶ ταπεινότητα ἐν τῷ στρατεύματι εἶναι αὐτῶν.
(22) Ὡς δὲ τῇ ὑστεραίᾳ οἵ τε Ἀθηναῖοι ἐλθόντες συμπαρετάξαντο ὅ τε Παυσανίας
οὐ προσῆγεν οὐδὲ ἐμάχετο, ἐκ τούτου τὸ μὲν Θηβαίων πολὺ μεῖζον φρόνημα
ἐγίγνετο· ὁ δὲ Παυσανίας συγκαλέσας πολεμάρχους καὶ πεντηκοντῆρας
ἐβουλεύετο πότερον μάχην συνάπτοι ἢ ὑπόσπονδον τόν τε Λύσανδρον
ἀναιροῖτο καὶ τοὺς μετ᾽ αὐτοῦ πεσόντας.
(23) Λογιζόμενος δ᾽ ὁ Παυσανίας καὶ οἱ ἄλλοι <οἱ> ἐν τέλει Λακεδαιμονίων ὡς
Λύσανδρος τετελευτηκὼς εἴη καὶ τὸ μετ᾽ αὐτοῦ στράτευμα ἡττημένον
ἀποκεχωρήκοι, καὶ Κορίνθιοι μὲν παντάπασιν οὐκ ἠκολούθουν αὐτοῖς, οἱ δὲ
παρόντες οὐ προθύμως στρατεύοιντο· ἐλογίζοντο δὲ καὶ τὸ ἱππικὸν ὡς τὸ μὲν
ἀντίπαλον πολύ, τὸ δὲ αὑτῶν ὀλίγον εἴη, τὸ δὲ μέγιστον, ὅτι οἱ νεκροὶ ὑπὸ τῷ
τείχει ἔκειντο, ὥστε οὐδὲ κρείττοσιν οὖσι διὰ τοὺς ἀπὸ τῶν πύργων ῥᾴδιον εἴη
ἀνελέσθαι· διὰ οὖν πάντα ταῦτα ἔδοξεν αὐτοῖς τοὺς νεκροὺς ὑποσπόνδους
ἀναιρεῖσθαι.
(24) Οἱ μέντοι Θηβαῖοι εἶπαν ὅτι οὐκ ἂν ὑποδοῖεν τοὺς νεκρούς, εἰ μὴ ἐφ᾽ ᾧτε
ἀπιέναι ἐκ τῆς χώρας. Οἱ δὲ ἄσμενοί τε ταῦτα ἤκουσαν καὶ ἀνελόμενοι τοὺς
νεκροὺς ἀπῇσαν ἐκ τῆς Βοιωτίας. Τούτων δὲ πραχθέντων οἱ μὲν Λακεδαιμόνιοι
ἀθύμως ἀπῇσαν, οἱ δὲ Θηβαῖοι μάλα ὑβριστικῶς, εἰ καὶ μικρόν τις τῶν χωρίων
του ἐπιβαίη, παίοντες ἐδίωκον εἰς τὰς ὁδούς. Αὕτη μὲν δὴ οὕτως ἡ στρατιὰ τῶν
Λακεδαιμονίων διελύθη.
| [3,5,20] 20. Mais lorsque la poursuite les eut amenés au sommet de la montagne, et qu'ils se
furent engagés dans des lieux difficiles et des passages étroits, les hoplites ennemis firent volte-face
et les criblèrent de javelots et de traits. Les premiers, au nombre de deux ou trois, tombèrent;
puis, comme l'ennemi faisait rouler des pierres sur la pente contre les autres et les pressait
avec acharnement, les Thébains s'enfuirent de cet endroit escarpé, après avoir perdu plus de
deux cents des leurs.
21. Ce jour-là, les Thébains se sentirent découragés, à la pensée qu'ils n'avaient pas moins
souffert de mal qu'ils n'en avaient causé. Mais le lendemain, en apprenant que les Phocidiens
et tous les autres s'en étaient retournés pendant la nuit dans leurs pays respectifs, ils conçurent
plus de fierté de ce qu'ils avaient fait. Néanmoins, quand Pausanias parut à la tête de l'armée
lacédémonienne, ils se crurent de nouveau en grand danger et l'on dit que leurs troupes étaient
devenues tout à fait silencieuses et démoralisées.
22. Cependant, lorsque le lendemain les Athéniens arrivèrent et se rangèrent en bataille avec
eux, lorsqu'ils virent d'autre part que Pausanias ne s'avançait pas pour livrer bataille, leur fierté
s'en accrut bien davantage. Pendant ce temps, Pausanias ayant convoqué les polémarques et
les commandants de cinquante hommes, délibérait s'il devait engager la bataille ou faire une
trêve pour relever les corps de Lysandre et de ceux qui étaient tombés avec lui.
23. Alors Pausanias et les magistrats lacédémoniens qui l'accompagnaient considérant que
Lysandre était mort, que son armée vaincue s'était retirée, que les Corinthiens avaient
formellement refusé de les accompagner, que les troupes dont ils disposaient ne montraient
pas d'ardeur à combattre, réfléchissant en outre que la cavalerie de l'adversaire était
nombreuse et la leur faible et, point capital, que les morts gisaient au pied de la muraille, de
sorte que, même vainqueurs, ils auraient de la peine à les relever à cause des soldats postés
sur les tours, pour toutes ces raisons, ils décidèrent de demander une trêve pour relever les morts.
24. Mais les Thébains répondirent qu'ils ne rendraient les morts qu'à la condition que les
Lacédémoniens évacueraient le pays. Ceux-ci y souscrivirent avec joie, ramassèrent leurs
morts et s'apprêtèrent à quitter la Béotie. Cela fait, les Lacédémoniens s'en retournèrent
découragés, tandis que les Thébains se conduisaient avec une extrême arrogance : un soldat
mettait-il tant soit peu le pied sur les terres de quelque Thébain, ils le chassaient sur les routes
en le frappant. Ainsi finit cette expédition des Lacédémoniens.
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