[3,5,15] (15) Καὶ τοῦτο μέντοι χρὴ εὖ εἰδέναι, ὅτι ἡ Λακεδαιμονίων πλεονεξία πολὺ
εὐκαταλυτωτέρα ἐστὶ τῆς ὑμετέρας γενομένης ἀρχῆς. Ὑμεῖς μὲν γὰρ ἔχοντες
ναυτικὸν οὐκ ἐχόντων ἤρχετε, οὗτοι δὲ ὀλίγοι ὄντες πολλαπλασίων ὄντων καὶ
οὐδὲν χεῖρον ὡπλισμένων πλεονεκτοῦσι. ταῦτ᾽ οὖν λέγομεν ἡμεῖς· εὖ γε μέντοι
ἐπίστασθε, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ὅτι νομίζομεν ἐπὶ πολὺ μείζω ἀγαθὰ παρακαλεῖν
ὑμᾶς τῇ ὑμετέρᾳ πόλει ἢ τῇ ἡμετέρᾳ. »
(16) Ὁ μὲν ταῦτ᾽ εἰπὼν ἐπαύσατο. Τῶν δ᾽ Ἀθηναίων πάμπολλοι μὲν
συνηγόρευον, πάντες δ᾽ ἐψηφίσαντο βοηθεῖν αὐτοῖς. Θρασύβουλος δὲ
ἀποκρινάμενος τὸ ψήφισμα καὶ τοῦτο ἐνεδείκνυτο, ὅτι ἀτειχίστου τοῦ Πειραιῶς
ὄντος ὅμως παρακινδυνεύσοιεν χάριτα αὐτοῖς ἀποδοῦναι μείζονα ἢ ἔλαβον.
«Ὑμεῖς μὲν γάρ, » ἔφη, « οὐ συνεστρατεύσατε ἐφ᾽ ἡμᾶς, ἡμεῖς δέ γε μεθ᾽ ὑμῶν
μαχούμεθα ἐκείνοις, ἂν ἴωσιν ἐφ᾽ ὑμᾶς. »
(17) Οἱ μὲν δὴ Θηβαῖοι ἀπελθόντες παρεσκευάζοντο ὡς ἀμυνούμενοι, οἱ δ᾽
Ἀθηναῖοι ὡς βοηθήσοντες. Καὶ μὴν οἱ Λακεδαιμόνιοι οὐκέτι ἔμελλον, ἀλλὰ
Παυσανίας μὲν ὁ βασιλεὺς ἐπορεύετο εἰς τὴν Βοιωτίαν τό τε οἴκοθεν ἔχων
στράτευμα καὶ τὸ ἐκ Πελοποννήσου, πλὴν Κορίνθιοι οὐκ ἠκολούθουν αὐτοῖς. Ὁ
δὲ Λύσανδρος, ἄγων τὸ ἀπὸ Φωκέων καὶ Ὀρχομενοῦ καὶ τῶν κατ᾽ ἐκεῖνα
χωρίων στράτευμα, ἔφθη τὸν Παυσανίαν ἐν τῷ Ἁλιάρτῳ γενόμενος.
(18) Ἥκων δὲ οὐκέτι ἡσυχίαν ἔχων ἀνέμενε τὸ ἀπὸ Λακεδαίμονος στράτευμα,
ἀλλὰ σὺν οἷς εἶχεν ᾔει πρὸς τὸ τεῖχος τῶν Ἁλιαρτίων. Καὶ τὸ μὲν πρῶτον ἔπειθεν
αὐτοὺς ἀφίστασθαι καὶ αὐτονόμους γίγνεσθαι· ἐπεὶ δὲ τῶν Θηβαίων τινὲς ὄντες
ἐν τῷ τείχει διεκώλυον, προσέβαλε πρὸς τὸ τεῖχος.
(19) Ἀκούσαντες δὲ ταῦτα οἱ Θηβαῖοι, δρόμῳ ἐβοήθουν οἵ τε ὁπλῖται καὶ οἱ
ἱππεῖς. Ὁπότερα μὲν οὖν, εἴτε λαθόντες τὸν Λύσανδρον ἐπέπεσον αὐτῷ εἴτε καὶ
αἰσθόμενος προσιόντας ὡς κρατήσων ὑπέμενεν, ἄδηλον· τοῦτο δ᾽ οὖν σαφές,
ὅτι παρὰ τὸ τεῖχος ἡ μάχη ἐγένετο· καὶ τροπαῖον ἕστηκε πρὸς τὰς πύλας τῶν
Ἁλιαρτίων. Ἐπεὶ δὲ ἀποθανόντος Λυσάνδρου ἔφευγον οἱ ἄλλοι πρὸς τὸ ὄρος,
ἐδίωκον ἐρρωμένως οἱ Θηβαῖοι.
| [3,5,15] 15. Il est encore une chose qu'il faut que vous sachiez, c'est que l'ambitieuse domination
des Lacédémoniens est beaucoup plus facile à renverser que l'empire que vous possédiez; car
vous aviez une flotte et vous commandiez à des gens qui n'en avaient pas, tandis qu'eux, qui
ne sont qu'une poignée d'hommes, tyrannisent des peuples plusieurs fois plus nombreux
qu'eux et tout aussi bien armés qu'eux. Voilà ce que nous disons. Cependant, Athéniens,
sachez qu'en vous appelant à nous, nous sommes convaincus que nous servons beaucoup
plus les intérêts de votre cité que de la nôtre. »
16. Cela dit, l'orateur se tut. Un très grand nombre d'Athéniens parlèrent dans le même sens et
le secours aux Thébains fut voté à l'unanimité. Thrasybule lut le décret aux députés en guise
de réponse et leur déclara que, bien que le Pirée fût sans murailles, ils ne reculeraient devant
aucun danger pour leur rendre plus qu'ils n'avaient reçu d'eux. « Vous, dit-il, vous vous êtes
bornés à ne pas marcher contre nous avec les Lacédémoniens; mais nous, nous combattrons
avec vous, s'ils envahissent votre pays. »
17. Les Thébains retournèrent chez eux et se préparèrent à se défendre et les Athéniens à leur
venir en aide. De leur côté, les Lacédémoniens n'attendirent pas plus longtemps et le roi
Pausanias marcha sur la Béotie à la tête des troupes de Sparte et du Péloponnèse, à
l'exception des Corinthiens, qui ne les suivirent pas. Lysandre, menant avec lui les troupes de
Phocide, d'Orchomène et des places de ces contrées, arriva avant Pausanias sous les murs
d'Haliartos.
18. Là, au lieu de se tenir tranquille et d'attendre l'armée lacédémonienne, il s'avança jusqu'au
rempart avec ce qu'il avait de troupes. Il essaya d'abord de persuader aux habitants de quitter
le parti de Thèbes et de se déclarer indépendants; mais quelques Thébains qui se trouvaient
dans la place ayant fait échouer le projet, il attaqua le rempart.
19. Les Thébains l'ayant appris, accoururent en toute hâte, hoplites et cavaliers. Qu'arriva-t-il
alors ? Tombèrent-ils sur Lysandre à l'improviste ou Lysandre, les voyant venir, les attendit-il
de pied ferme dans l'espoir de les vaincre ? On ne le sait pas; mais ce qui est certain, c'est
qu'un combat s'engagea près du mur et qu'un trophée fut dressé devant les portes d'Haliartos;
puis, lorsque, Lysandre ayant été tué, ses troupes s'enfuirent vers la montagne, les Thébains
les poursuivirent vigoureusement.
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