[3,4,25] (25) Ὅτε δ᾽ αὕτη ἡ μάχη ἐγένετο, Τισσαφέρνης ἐν Σάρδεσιν ἔτυχεν ὤν· ὥστε
ᾐτιῶντο οἱ Πέρσαι προδεδόσθαι ὑπ᾽ αὐτοῦ. Γνοὺς δὲ καὶ αὐτὸς ὁ Περσῶν
βασιλεὺς Τισσαφέρνην αἴτιον εἶναι τοῦ κακῶς φέρεσθαι τὰ ἑαυτοῦ, Τιθραύστην
καταπέμψας ἀποτέμνει αὐτοῦ τὴν κεφαλήν. Τοῦτο δὲ ποιήσας ὁ Τιθραύστης
πέμπει πρὸς τὸν Ἀγησίλαον πρέσβεις λέγοντας· « Ὦ Ἀγησίλαε, ὁ μὲν αἴτιος τῶν
πραγμάτων καὶ ὑμῖν καὶ ἡμῖν ἔχει τὴν δίκην· βασιλεὺς δὲ ἀξιοῖ σὲ μὲν ἀποπλεῖν
οἴκαδε, τὰς δ᾽ ἐν τῇ Ἀσίᾳ πόλεις αὐτονόμους οὔσας τὸν ἀρχαῖον δασμὸν αὐτῷ
ἀποφέρειν. »
(26) Ἀποκριναμένου δὲ τοῦ Ἀγησιλάου ὅτι οὐκ ἂν ποιήσειε ταῦτα ἄνευ τῶν οἴκοι
τελῶν,
« Σὺ δ᾽ ἀλλά, ἕως ἂν πύθῃ τὰ παρὰ τῆς πόλεως, μεταχώρησον, » ἔφη, « εἰς τὴν
Φαρναβάζου, ἐπειδὴ καὶ ἐγὼ τὸν σὸν ἐχθρὸν τετιμώρημαι. »
« Ἕως ἂν τοίνυν, » ἔφη ὁ Ἀγησίλαος, « ἐκεῖσε πορεύωμαι, δίδου δὴ τῇ στρατιᾷ
τὰ ἐπιτήδεια.»
Ἐκείνῳ μὲν δὴ ὁ Τιθραύστης δίδωσι τριάκοντα τάλαντα· ὁ δὲ λαβὼν ᾔει ἐπὶ τὴν
Φαρναβάζου Φρυγίαν.
(27) Ὄντι δ᾽ αὐτῷ ἐν τῷ πεδίῳ τῷ ὑπὲρ Κύμης ἔρχεται ἀπὸ τῶν οἴκοι τελῶν
ἄρχειν καὶ τοῦ ναυτικοῦ ὅπως γιγνώσκοι καὶ καταστήσασθαι ναύαρχον ὅντινα
αὐτὸς βούλοιτο. Τοῦτο δ᾽ ἐποίησαν οἱ Λακεδαιμόνιοι τοιῷδε λογισμῷ, ὡς, εἰ ὁ
αὐτὸς ἀμφοτέρων ἄρχοι, τό τε πεζὸν πολὺ ἂν ἰσχυρότερον εἶναι, καθ᾽ ἓν οὔσης
τῆς ἰσχύος ἀμφοτέροις, τό τε ναυτικόν, ἐπιφαινομένου τοῦ πεζοῦ ἔνθα δέοι.
(28) Ἀκούσας δὲ ταῦτα ὁ Ἀγησίλαος, πρῶτον μὲν ταῖς πόλεσι παρήγγειλε ταῖς ἐν
ταῖς νήσοις καὶ ταῖς ἐπιθαλαττιδίοις τριήρεις ποιεῖσθαι ὁπόσας ἑκάστη βούλοιτο
τῶν πόλεων. Καὶ ἐγένοντο καιναί, ἐξ ὧν αἵ τε πόλεις ἐπηγγείλαντο καὶ οἱ ἰδιῶται
ἐποιοῦντο χαρίζεσθαι βουλόμενοι, εἰς εἴκοσι καὶ ἑκατόν.
(29) Πείσανδρον δὲ τὸν τῆς γυναικὸς ἀδελφὸν ναύαρχον κατέστησε, φιλότιμον
μὲν καὶ ἐρρωμένον τὴν ψυχήν, ἀπειρότερον δὲ τοῦ παρασκευάζεσθαι ὡς δεῖ.
Καὶ Πείσανδρος μὲν ἀπελθὼν τὰ ναυτικὰ ἔπραττεν· ὁ δ᾽ Ἀγησίλαος, ὥσπερ
ὥρμησεν, ἐπὶ τὴν Φρυγίαν ἐπορεύετο.
| [3,4,25] 25. Pendant que ce combat avait lieu, Tissapherne se trouvait à Sardes; aussi les Perses
l'accusèrent de les avoir trahis. Le roi de Perse lui-même, ayant appris que Tissapherne était
responsable du mauvais état de ses affaires, envoya Tithraustès à sa place et lui fit trancher la
tête. Cela fait, Tithraustès envoya des députés à Agésilas pour lui dire : « Agésilas, l'auteur des
difficultés qui ont surgi entre vous et nous, a subi sa peine. Le roi demande que tu t'en
retournes chez toi et que les villes d'Asie, auxquelles il laisse leur indépendance, lui payent
l'ancien tribut. »
26. Agésilas répondit qu'il ne pouvait donner les mains à sa demande sans l'aveu des autorités
de son pays. « Eh bien, reprit Tithraustès, en attendant de connaître leur avis, passe sur les
terres de Pharnabaze, puisque moi, je t'ai vengé de ton ennemi. - Alors, répliqua Agésilas,
jusqu'à ce que j'y sois rendu, fournis-moi les vivres nécessaires à mon armée. » Tithraustès lui
donna trente talents. Il les prit et marcha contre la Phrygie, province de Pharnabaze.
27. Comme il était dans la plaine au-delà de Cymè, un messager des magistrats de Sparte
vient lui dire de prendre aussi le commandement de la flotte, d'en user comme il le jugerait bon
et de choisir pour nauarque celui qu'il lui plairait. Les Lacédémoniens agissaient ainsi d'après
ce raisonnement, que, si le même chef commandait à la fois l'armée et la flotte, l'armée serait
beaucoup plus forte, puisqu'elle réunirait la force de la flotte à la sienne, et la marine aussi, si
l'infanterie apparaissait là où on en aurait besoin.
28. En apprenant cette nouvelle, Agésilas, tout d'abord, envoya l'ordre aux cités des îles et de
la côte de construire autant de trières qu'elles voudraient, et il obtint ainsi environ cent vingt
navires nouveaux, tant des villes qui les offrirent que des particuliers empressés à lui faire
plaisir. Il choisit pour nauarque Pisandre, le frère de sa femme, qui aimait la gloire et avait une
âme forte, mais qui manquait d'expérience pour prendre les mesures nécessaires. Pisandre
partit pour s'occuper de la flotte, tandis qu'Agésilas poursuivait son chemin vers la Phrygie.
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