[2,4,25] (25) Οἱ δὲ πολλοί τε ἤδη ὄντες καὶ παντοδαποί, ὅπλα ἐποιοῦντο, οἱ μὲν ξύλινα,
οἱ δὲ οἰσύινα, καὶ ταῦτα ἐλευκοῦντο. Πρὶν δὲ ἡμέρας δέκα γενέσθαι, πιστὰ
δόντες, οἵτινες συμπολεμήσειαν, καὶ εἰ ξένοι εἶεν, ἰσοτέλειαν ἔσεσθαι, ἐξῇσαν
πολλοὶ μὲν ὁπλῖται, πολλοὶ δὲ γυμνῆτες· ἐγένοντο δὲ αὐτοῖς καὶ ἱππεῖς ὡσεὶ
ἑβδομήκοντα· προνομὰς δὲ ποιούμενοι, καὶ λαμβάνοντες ξύλα καὶ ὀπώραν,
ἐκάθευδον πάλιν ἐν Πειραιεῖ.
(26) Τῶν δ᾽ ἐκ τοῦ ἄστεως ἄλλος μὲν οὐδεὶς σὺν ὅπλοις ἐξῄει, οἱ δὲ ἱππεῖς ἔστιν
ὅτε καὶ λῃστὰς ἐχειροῦντο τῶν ἐκ τοῦ Πειραιῶς, καὶ τὴν φάλαγγα αὐτῶν
ἐκακούργουν. περιέτυχον δὲ καὶ τῶν Αἰξωνέων τισὶν εἰς τοὺς αὑτῶν ἀγροὺς ἐπὶ
τὰ ἐπιτήδεια πορευομένοις· καὶ τούτους Λυσίμαχος ὁ ἵππαρχος ἀπέσφαξε,
πολλὰ λιτανεύοντας καὶ πολλῶν χαλεπῶς φερόντων ἱππέων.
(27) Ἀνταπέκτειναν δὲ καὶ οἱ ἐν Πειραιεῖ τῶν ἱππέων ἐπ᾽ ἀγροῦ λαβόντες
Καλλίστρατον φυλῆς Λεοντίδος. Καὶ γὰρ ἤδη μέγα ἐφρόνουν, ὥστε καὶ πρὸς τὸ
τεῖχος τοῦ ἄστεως προσέβαλλον. Εἰ δὲ καὶ τοῦτο δεῖ εἰπεῖν τοῦ μηχανοποιοῦ τοῦ
ἐν τῷ ἄστει, ὃς ἐπεὶ ἔγνω ὅτι κατὰ τὸν ἐκ Λυκείου δρόμον μέλλοιεν τὰς μηχανὰς
προσάγειν, τὰ ζεύγη ἐκέλευσε πάντα ἁμαξιαίους λίθους ἄγειν καὶ καταβάλλειν
ὅπου ἕκαστος βούλοιτο τοῦ δρόμου. Ὡς δὲ τοῦτο ἐγένετο, πολλὰ εἷς ἕκαστος
τῶν λίθων πράγματα παρεῖχε.
(28) Πεμπόντων δὲ πρέσβεις εἰς Λακεδαίμονα τῶν μὲν τριάκοντα ἐξ Ἐλευσῖνος,
τῶν δ᾽ ἐν τῷ καταλόγῳ ἐξ ἄστεως, καὶ βοηθεῖν κελευόντων, ὡς ἀφεστηκότος τοῦ
δήμου ἀπὸ Λακεδαιμονίων, Λύσανδρος λογισάμενος ὅτι οἷόν τε εἴη ταχὺ
ἐκπολιορκῆσαι τοὺς ἐν τῷ Πειραιεῖ κατά τε γῆν καὶ κατὰ θάλατταν, εἰ τῶν
ἐπιτηδείων ἀποκλεισθείησαν, συνέπραξεν ἑκατόν τε τάλαντα αὐτοῖς
δανεισθῆναι, καὶ αὐτὸν μὲν κατὰ γῆν ἁρμοστήν, Λίβυν δὲ τὸν ἀδελφὸν
ναυαρχοῦντα ἐκπεμφθῆναι.
(29) Καὶ ἐξελθὼν αὐτὸς μὲν Ἐλευσῖνάδε συνέλεγεν ὁπλίτας πολλοὺς
Πελοποννησίους· ὁ δὲ ναύαρχος κατὰ θάλατταν ἐφύλαττεν ὅπως μηδὲν
εἰσπλέοι αὐτοῖς τῶν ἐπιτηδείων· ὥστε ταχὺ πάλιν ἐν ἀπορίᾳ ἦσαν οἱ ἐν Πειραιεῖ,
οἱ δ᾽ ἐν τῷ ἄστει πάλιν αὖ μέγα ἐφρόνουν ἐπὶ τῷ Λυσάνδρῳ. οὕτω δὲ
προχωρούντων Παυσανίας ὁ βασιλεὺς φθονήσας Λυσάνδρῳ, εἰ κατειργασμένος
ταῦτα ἅμα μὲν εὐδοκιμήσοι, ἅμα δὲ ἰδίας ποιήσοιτο τὰς Ἀθήνας, πείσας τῶν
ἐφόρων τρεῖς ἐξάγει φρουράν.
| [2,4,25] 25. Ceux-ci, devenus nombreux et recrutés de toutes parts, se fabriquaient des boucliers, les
uns en bois, les autres en osier, et les peignaient en blanc. Puis au bout de dix jours à peine,
après avoir garanti l'isotélie à tous ceux qui auraient combattu avec eux, même s'ils étaient
étrangers, ils sortirent avec un grand nombre d'hoplites et un grand nombre de gymnètes; ils
avaient aussi environ soixante-dix cavaliers. Ils fourrageaient, ramassant du bois et des fruits,
et rentraient au Pirée pour y passer la nuit.
26. Ceux de la ville ne sortaient jamais en armes, sauf les cavaliers qui de temps à autre
mettaient la main sur des maraudeurs du Pirée et maltraitaient le gros de leurs troupes. Ces
cavaliers rencontrèrent un jour quelques Aixoniens, qui se rendaient dans leurs champs pour
chercher des provisions. L'hipparque Lysimachos les fit égorger aussi, malgré leurs
supplications et la répugnance de plusieurs de ses hommes.
27. Par représailles, ceux du Pirée tuèrent le cavalier Lysistratos, de la tribu Léontide, qu'ils
avaient capturé dans les champs; car ils avaient déjà une telle confiance qu'ils allaient attaquer
le mur de la ville. Peut-être faut-il rapporter ici l'idée qu'eut l'ingénieur de la ville. Ayant su que
les ennemis devaient approcher leurs engins de siège par l'allée qui part du Lycée, il employa
tous ses attelages à transporter des pierres énormes et à les décharger sur l'allée à l'endroit qui
plaisait au conducteur. Ce travail achevé, chaque pierre était une grande gêne pour les
assaillants.
28. Cependant les Trente envoyèrent d'Éleusis des députés à Lacédémone, et les citoyens
inscrits sur la liste en envoyèrent aussi de la ville, pour demander du secours, sous prétexte
que le peuple s'était révolté contre les Lacédémoniens. Lysandre, calculant qu'il était possible
de réduire promptement les gens du Pirée en les bloquant par terre et par mer pour leur couper
les vivres, s'entremit pour les oligarques, leur fit prêter cent talents et se fit envoyer sur terre
comme harmoste et Libys, son frère, comme navarque.
29. Il partit lui-même pour Éleusis, où il rassembla un grand nombre d'hoplites péloponnésiens.
Sur mer, le navarque veillait à ce qu'aucun convoi de ravitaillement n'entrât dans le port. Aussi
les gens du Pirée ne tardèrent pas à connaître de nouveau la détresse, tandis que ceux de la
ville relevaient la tête à l'arrivée de Lysandre. Les choses en étaient à ce point quand le roi
Pausanias, jaloux de Lysandre, et craignant que, s'il venait à bout de son dessein, il ne se
couvrît de gloire et du même coup ne soumît Athènes à sa domination personnelle, gagna trois
éphores et sortit avec l'armée.
|