HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Helléniques, livre II

Chapitre 3

  par. 45

[2,3,45] (45) δαὖ εἶπεν ὡς ἐγώ εἰμι οἷος ἀεί ποτε μεταβάλλεσθαι, κατανοήσατε καὶ ταῦτα. Τὴν μὲν γὰρ ἐπὶ τῶν τετρακοσίων πολιτείαν καὶ αὐτὸς δήπου δῆμος ἐψηφίσατο, διδασκόμενος ὡς οἱ Λακεδαιμόνιοι πάσῃ πολιτείᾳ μᾶλλον ἂν δημοκρατίᾳ πιστεύσειαν. (46) Ἐπεὶ δέ γε ἐκεῖνοι μὲν οὐδὲν ἀνίεσαν, οἱ δὲ ἀμφὶ Ἀριστοτέλην καὶ Μελάνθιον καὶ Ἀρίσταρχον στρατηγοῦντες φανεροὶ ἐγένοντο ἐπὶ τῷ χώματι ἔρυμα τειχίζοντες, εἰς ἐβούλοντο τοὺς πολεμίους δεξάμενοι ὑφαὑτοῖς καὶ τοῖς ἑταίροις τὴν πόλιν ποιήσασθαι, εἰ ταῦταἰσθόμενος ἐγὼ διεκώλυσα, τοῦτἐστὶ προδότην εἶναι τῶν φίλων; (47) Ἀποκαλεῖ δὲ κόθορνόν με, ὡς ἀμφοτέροις πειρώμενον ἁρμόττειν. Ὅστις δὲ μηδετέροις ἀρέσκει, τοῦτον πρὸς τῶν θεῶν τί ποτε καὶ καλέσαι χρή; Σὺ γὰρ δὴ ἐν μὲν τῇ δημοκρατίᾳ πάντως μισοδημότατος ἐνομίζου, ἐν δὲ τῇ ἀριστοκρατίᾳ πάντων μισοχρηστότατος γεγένησαι. (48) Ἐγὼ δ᾽, Κριτία, ἐκείνοις μὲν ἀεί ποτε πολεμῶ τοῖς οὐ πρόσθεν οἰομένοις καλὴν ἂν δημοκρατίαν εἶναι, πρὶν (ἂν) καὶ οἱ δοῦλοι καὶ οἱ διἀπορίαν δραχμῆς ἂν ἀποδόμενοι τὴν πόλιν δραχμῆς μετέχοιεν, καὶ τοῖσδέ γαὖ ἀεὶ ἐναντίος εἰμὶ οἳ οὐκ οἴονται καλὴν ἂν ἐγγενέσθαι ὀλιγαρχίαν, πρὶν (ἂν) εἰς τὸ ὑπὀλίγων τυραννεῖσθαι τὴν πόλιν καταστήσειαν. τὸ μέντοι σὺν τοῖς δυναμένοις καὶ μεθἵππων καὶ μετἀσπίδων ὠφελεῖν διὰ τούτων τὴν πολιτείαν πρόσθεν ἄριστον ἡγούμην εἶναι καὶ νῦν οὐ μεταβάλλομαι. (49) Εἰ δἔχεις εἰπεῖν, Κριτία, ὅπου ἐγὼ σὺν τοῖς δημοτικοῖς τυραννικοῖς τοὺς καλούς τε κἀγαθοὺς ἀποστερεῖν πολιτείας ἐπεχείρησα, λέγε· ἐὰν γὰρ ἐλεγχθῶ νῦν ταῦτα πράττων πρότερον πώποτε πεποιηκώς, ὁμολογῶ τὰ πάντων ἔσχατα παθὼν ἂν δικαίως ἀποθνῄσκειν. » [2,3,45] 45. Quant à ce qu'il a dit, que j'étais homme à changer sans cesse, réfléchissez encore à ceci. C'est le peuple lui-même qui a voté avec moi le gouvernement des Quatre-Cents, parce qu'on lui avait dit que les Lacédémoniens se fieraient à n'importe quel gouvernement plutôt qu'à la démocratie. 46. Cependant, comme les Lacédémoniens ne relâchaient point les hostilités et que les stratèges Aristotélès, Mélanthios et Aristarque construisaient ostensiblement sur la jetée un fort, dans lequel ils voulaient introduire les ennemis et placer la ville sous leur domination et celle de leurs amis, en m'opposant à leur dessein que j'avais pénétré, ai-je en cela trahi mes amis ? 47. Il m'appelle Cothurne sous prétexte que j'essaye de m'ajuster aux deux partis. Mais celui qui ne plaît à aucun des deux, celui-là, au nom des dieux, comment faut-il l'appeler ? Or toi, sous la démocratie, on te regardait comme le plus grand ennemi du peuple, et, sous le gouvernement aristocratique, tu es devenu l'ennemi le plus acharné des honnêtes gens. 48. Pour moi, Critias, j'ai toujours été l'ennemi de ceux qui croient que la démocratie ne sera belle que quand les esclaves et les miséreux qui vendraient la ville pour une drachme auront part au gouvernement, et je suis d'autre part toujours opposé aux idées de ceux qui ne pensent pas qu'il puisse y avoir une bonne oligarchie, avant qu'ils aient mis l'Etat sous la tyrannie de quelques personnes. Mais s'entendre, pour administrer l'État, avec ceux qui sont à même de servir comme cavaliers ou comme hoplites, voilà la politique que j'ai toujours jugée la meilleure et je n'ai pas changé d'avis. 49. Si tu peux dire, Critias, en quelles circonstances j'ai tenté, soit avec des démocrates, soit avec des aristocrates, d'écarter les honnêtes gens du gouvernement, parle; car si je suis convaincu de le faire à présent ou de l'avoir fait auparavant, je conviens que je mérite de mourir, après avoir subi les peines les plus rigoureuses de toutes. »


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Dernière mise à jour : 1/06/2006